Avis sur Derrière la Colline

Extraordinaire, un film solaire, proche des romans durs de Giono (Un roi sans divertissement).

Une histoire floue, des personnages non développés, quelques belles images mais il ne se passe tellement rien qu'on sombre dans l'ennui. Je n'ai pas vraiment compris l’intérêt de ce film.. "la menace gronde" .. c'est vite dit..

Western allégorique ? Oui, c'est un peu ça, Derrière la colline, premier essai du turc Emin Alper. On ne peut pas dire qu'il ne s'y passe rien mais on ne comprend pas toujours de quoi il retourne. Une fois qu'on a assimilé le fait que toutes les clés ne sont pas dans le trousseau, on peut se laisser prendre au charme de ce film singulier. Les splendides images pastorales de l'Anatolie y contribuent fortement et l'interprétation, un peu rugueuse, n'est pas mal non plus. On pense un peu au Désert des Tartares et à l'attente de ce qui pourrait survenir de derrière la colline. Ce qui domine, dans la cellule familiale qui est décrite, ce sont les mensonges et la paranoïa qui s'installe progressivement avec cette peur de l'inconnu, des "nomades" qui semblent vouloir perturber la quiétude du lieu. Ce sentiment de fausse tranquillité troublée épisodiquement par des coups de fusil fait basculer peu à peu le film dans le fantastique. Très étrange mais plutôt fascinant en fin de compte.

Co-production entre Turquie et Grèce et entièrement tourné dans une nature splendide mélangeant verdure et rocailles, on pourrait définir "Derrière la colline" comme étant un western décalé tourné par un émule de Nuri Bilge Ceylan. Il faut toutefois reconnaître que Emin Alper, dont c'est le premier long métrage, a toutefois de gros progrès à faire pour arriver au niveau de celui qui est un des plus grands réalisateurs de notre époque. A la sortie du film, on reconnaît qu’on a vu de belles images mais on ne peut s’empêcher de se demander si on a tout compris.

"Derrière la colline" est le portrait d'une famille d'éleveurs qui subissent la menace de nomades vivant de l'autre côté d'une colline. Portrait, car le film dépeint. Et ce qu'il dépeint, avec une certaine réussite, c'est une sacrée bande d'empotés emportés par un désir de...
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Du cinéma minimaliste et radical qui prend les formes d'un western presque immobile, à l'ennemi invisible et peut-être fantasmé, où la peur et le rejet de l'étranger (ici des nomades de l'autre côté de la colline) servent de motivations aux exactions et aux rancœurs. Mais, si le fruit peut pourrir par des contacts extérieurs, il renferme en lui un ver autrement plus redoutable qui contamine et altère les relations entre un fermier et le couple à son service, entre le même et son fils et ses deux petits-fils. La visite en apparence anodine rendue par la jeune génération à ses ainés travailleurs et revanchards se charge peu à peu de tension et met à jour les grains de sable qui enrayent la mécanique. De l'autorité virile et humiliante du patriarche à son fils, hédoniste et poète, jusqu'aux petits-enfants, bêtes et pleutres, cette famille semble se désagréger. De quoi est-elle au final le symbole, au cœur d'un paysage aride de falaises et de rares peupliers ? Peut-on y voir la métaphore d'un peuple replié sur lui-même, n'acceptant pas l'autre qu'il accuse de tous les maux ?

Le drame parait désormais pouvoir survenir de toutes parts et, derrière la fausse bonhomie d'un repas pris en commun autour d'un feu, les déplacements continus des personnages renforcent le malaise et l'ennui. Pour son premier long-métrage, le turc Ermin Alper signe une mise en scène étonnante et rigoureuse, qui multiplie les ruptures de tons. Moins lyrique et formaliste que son collègue Nuri Bilge Ceylan, il sait néanmoins être inventif avec une économie de moyens évidente, qui l'amène à travailler sur le hors-champs. Western oriental et atmosphérique où quelques personnages incarnent un peuple tout entier, mû par la cohésion communautaire et hanté par la proximité de l'étranger et traumatisé par les souvenirs de guerre, Derrière la Colline est un bel objet de cinéma à découvrir d'urgence.

Bon film turc dont l'histoire, faite de quiproquos, met du temps à se mettre en place. Un fois, celle-ci installée, une certaine tension se précise avec notamment des bons choix dans la mise en scène (par exemple on entends toujours les coups de feu sans les voir). L'aspect contemplatif et certains plans panoramiques nous permet de profiter agréablement du paysage et de l'ambiance "western" qui en découle. Toutefois, la fin brutale nous laisse un arrière goût de film inachevé.

Acteurs parfaits, ça me rappelle les films anglais au niveau de la justesse de ton, et de la cohérence de l'ensemble. Beau travail d'équipe. Film assez naturaliste qui vire à l'ironie pure et simple sur la fin. Beau pied de nez. La carte d'un certain flou scénaristique permet de monter la tension du suspense, avec des retournements habiles, mais ne satisfait pas notre curiosité. Si on se fait volontiers à la fin qui n'en est pas une, ces zones d'ombre mettent un bémol sur l'ensemble qui est pourtant un vrai polar à l'ancienne, doublée d'une sincère réflexion sur la connerie humaine, et les conséquences de l'accumulation quotidienne en famille des petits mensonges et rancœurs frustrées jusqu'à leur aboutissement fatale. Cela enlève les draperies de la tragédie antique pour la laisser en piteux sous-vêtements avec ses défauts physiques. La grande souffrance peut naître de la pure bêtise brutale. O.K.

Un film inexistant : un vieil homme aimant l’isolement fantasme sur d’improbables « nomades » à l’origine de tous ses problèmes. Une chèvre est tuée pour servir de festin. Un chien est tué également, mais ne sera pas mangé. Un adolescent joue avec un fusil. Des militaires patrouillent. Et ainsi de suite…Dino BUZZATI revisité par un demeuré qui n’a retenu que l’angoisse latente au sujet des Tartares. Tout ce qu’il fallait, en somme, pour une récompense à Cannes. Il faut bien du courage au spectateur !

Je ne suit pas aller au bout de ce film , tellement ca traine. Peut etre ais je fait une errreur , mais j'ai craquer avant la fin.

Derrière la Colline est un film traitant d'une façon intéressante la peur d'autrui, la peur de l'étranger. Celle-ci est ici alimentée par toutes les fautes que commettent les personnages principaux, qui se mentent tous entre eux. Chaque faute commise est mise sur le fait des nomades, derrière la colline.
Le sujet est intéressant, les comédiens non moins intéressants mais le scénario finalement ... La suite sur Plog Magazine, les critiques des ours : lien ci-dessous.

Voilà un film dont le scénario a un potentiel dingue mais que les choix du réalisteur Emir Aper ne semble pas toujours appropriés mais qui, en même temps, démontre que ce réalisateur a du talent (vous suivez ?!)... Remarqué dans divers festivals (Sarajevo et Berlin surtout) le réalisateur signe un western turc qui n'est pas sans rappeler Sergio Leone, normal sans doute il en est fan. Le réalisateur voulait une allégorie sur la situation politique de son pays (la Turquie), ce qui semble plutôt réussi... En effet c'est l'histoire d'une famille isolée en Anatolie qui va peu à peu s'enfermer dans une peur de l'étranger (pourtant de simple nomade) qui va se transformer en paranoïa et qui mène à la bêties de la vengeance. Vivant en quasi autarcie cette famille reste en vase clos que symbolise d'ailleurs les magnifiques paysages arides de l'Anatolie, un huis clos en pleine nature, sauvage et silencieuse. 1er bémol, il serait bon que les acteurs apprennent à pleurer, ou du moins à gérer les émotions. Le choix de ne pas montrer la violence du tout, tout en suggestion voir même l'occultant ne se servant que des sons dans le silence de la faune augmente cette sensation de mystère. L'absence totale de musique s'impose alors d'elle-même, un bon choix gâché par la fin. Cette fin est la déception du film... En effet dans tous ces mystères il est parsemé des indices, on se pase des questions, on a plaisir presque à suivre ce thriller psychotique au suspense bien présent. Malheureusement la fin, outre la venue brutale d'une musique racoleuse (tout le contraire du reste du film donc), se termine sur plusieurs portes grandes ouvertes (une aurait suffit) qui ne répondent absolument à rien, même pas au moindre petit indice... L'allégorie sans doute mais pour le spectateur une vive frustration.

Il y a de bonnes choses dans ce film turc aux allures de western mais qui tendrait presque vers le fantastique. En premier lieu les paysages âpres, l'ambiance prégnante, les personnages et les acteurs. L'idée de montrer le minimum de chose et de laisser aux spectateurs le soin d'interpréter les événements était également une belle idée, mais encore faut-il lui laisser quelques clés, ce qui n'est pas le cas dans le dernier quart d'heure du film qui laisse un peu dubitatif.

Excellent film. Moins il se passe des choses, et plus j'ai trouvé le film intéressant. Ce vallon d'Anatolie, quelle beauté. Histoire formidablement originale autour du thème "on vient nous abimer nos peupliers ou nous piquer nos chèvres, il faut se défendre". J'ai trouvé l'affiche très accrocheuse et je n'ai pas été déçu. Le personnage du débile mental m'a un peu désorienté, mais sa présence renforce le mystère.

Histoire de vendetta dans la campagne turque. J'espérais voir un film captivant et j'ai été quelque peu déçu. Certes il y a une idée de scénario intéressante (la peur de l'autre, d'un autre qui d'ailleurs n'apparaît jamais à l'écran), certes il y a quelques belles scènes très bien filmées... Pourtant je n'ai pas accroché. Est-ce à cause de la mise en scène quelque peu languissante, est-ce à cause d'un scénario qui tourne un peu en rond? Je n'ai pas réussi à être vraiment touché par cette histoire et par ces personnages...