Pour peu que l’on n’ait pas été élevé dans la ouate, certaines séquences du dernier film de Dan Mazer peuvent prêter à quelques fous rires. Hormis cela et cette tendance à vouloir inverser la vapeur, le divorce tout aussi prévisible qu’un baiser final, Mariage à l’anglaise, titre français une nouvelle fois stupide, n’offre aucune réelle nouveauté à ce mettre sous la dent. Si la bande-annonce nous laisse entrevoir un film hilarant, il n’en n’est rien. Oui, les meilleurs moments se retrouvent dans la BA et le reste, britannique ou non, nous rapproche inlassablement du stéréotype de la romcom américaine, ni plus ni moins.
Sans le moindre suspens, le film se termine comme l’on pouvait à la lettre l’imaginer. Le mariage est une erreur, les beaux parents sont détestables, le travail est un champ de bataille et j’en passe. Quelques rencontres avec des personnages secondaires tels un notaire déjanté, une conseillère matrimoniale grossière et givrée ou encore lorsque le couple montre à papa et maman de madame les photos de leur lune de miel permettent de donner un ton amusant à ce film, qui dans l’ensemble, pourra paraître bien fade. Oui, si une petite demi douzaine de séquences prêtent à rire, d’autres ennuient profondément et d’autres encore, plus grave, sont complètement ratées, je pense là au plan à trois foireux auquel s’amuse notamment Anna Farris.
Mais le plus décevant, sans doute, aura été que le public francophone s’attendait sans doute à autre chose qu’à une ressasse de l’éternel pamphlet comique et romantique à l’américaine, l’humour britannique étant porteur d’espoir dans le domaine. N’oublions pas, cependant, que Rose Byrne était du lot des meilleures amies, qu’Anne Farris sort du moule Scary Movie, d’où un grand rapprochement à la terre des cinquante deux états. Dommage que le film, dont le titre trompeur français, n’ait pas été plus proche d’un cinéma anglais plus corsé, en règle général.
Illustre hasard, c’est ici les grossièretés qui font rire. S’il peut paraître grossier, il s’agira là de la seul réel qualité du film. Etonnant. Sans surprise, sans réel culot, Dan Mazer offre un film ni plus ni moins que d’une banalité toute confondante. Dommage. 05/20