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    Enemy
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    Sonia E.
    Sonia E.

    23 abonnés 29 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 septembre 2014
    Pour rappel, Enemy est le dernier film du réalisateur québécois Denis Villeneuve, avec Jake Gyllenhaal dans le rôle principal. Il interprète Adam, un professeur d’histoire discret qui mène une vie paisible avec sa fiancée Mary (Mélanie Laurent). Un jour qu’il découvre son sosie parfait en la personne d’Anthony, un acteur fantasque, il ressent un trouble profond. Il commence alors à observer à distance la vie de cet homme et de sa mystérieuse femme enceinte (Sarah Gadon). Puis Adam se met à imaginer les plus stupéfiants scénarios… pour lui et pour son propre couple.

    A l’issue du visionnage, plusieurs questions surgissent inévitablement. Quel est le sens du plan final? Que symbolisent les différentes araignées? Le personnage de Jake Gyllenhaal a-t-il vraiment un double identique? Autant de questions, et bien d’autres encore, auxquelles il est finalement possible d’apporter une réponse après un nouveau visionnage et un peu de réflexion. Cependant, avant d’aller plus loin, je pense qu’il est nécessaire de clarifier une bonne fois pour toute l’interrogation principale autour de l’élément central du film. Le personnage de Jake Gyllenhaal dispose-t-il, oui ou non, d’un jumeau en tous points identique? La réponse est non ! Plus le film avance et plus cela devient évident. Et si certains en doutent encore, il suffit de se référer aux interviews du réalisateur qui déclarait durant la promo que le film pouvait s’interpréter comme un documentaire sur le subconscient du personnage de Jake Gyllenhaal. Il apparaît donc clair que les deux versions du personnage de Jake Gyllenhaal ne forment en fin de compte qu’une seule et même personne (plusieurs éléments viennent d’ailleurs étayer cet état de fait au fur et à mesure de la progression de l’histoire : cicatrice, discussion avec la mère…), et que le film décrit la lutte qui se joue dans l’esprit du personnage. Mais que savons-nous exactement des deux versions du personnage? L’un est acteur, charismatique, marié à une femme enceinte et plutôt attentif à son look. Tandis que l’autre est professeur d’histoire, discret, plutôt désordonné et en couple avec une jeune femme qu’il voit régulièrement sans pour autant avoir d’attache.Au premier abord, on s’aperçoit donc que les deux versions sont relativement différentes, autant sur le mode de vie que sur le caractère. Néanmoins, nous avons préalablement établi que les deux personnages présentés ne constituaient en fait qu’une seule et unique personne. Du coup, on est en droit de se demander quelle est finalement la version réelle du personnage et celle imaginée. Et heureusement, sur base du développement des différentes versions et de quelques dialogues clés, il est tout à fait possible de remettre dans l’ordre les pièces du puzzle. Ainsi, on découvre que le véritable Jake Gyllenhaal est un acteur raté dont la discussion avec sa mère nous apprend qu’il a un travail respectable de professeur d’histoire et un bel appartement. Marié à une femme enceinte de 6 mois, l’homme est en proie à des problèmes d’infidélité, comme en témoigne sa visite au club lors de l’introduction du film ainsi que la dispute avec son épouse qui lui demande si il la revoit "encore". Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que cela fait 6 mois qu’il ne s’est plus rendu à l’agence et que sa femme est justement enceinte de 6 mois. Le personnage a donc d’énormes problèmes d’engagement et sa femme enceinte représente pour lui l’absence de liberté, qui fait par ailleurs échos aux déclarations sur la dictature et le contrôle du début du film. Et toute cette confusion débouche sur des troubles réels de la personnalité qui provoquent l’apparition d’Adam Bell, un double débarrassé de tous ses démons qui peut assouvir ses désirs sexuels. Le film décrit donc le conflit intérieur du personnage, dont sa femme semble d’ailleurs être pleinement consciente au vu de ses différentes réactions.

    Le point culminant du conflit étant certainement la confrontation intense entre les deux versions du personnage. Une confrontation durant laquelle le professeur d’histoire Adam Bell passe un marché avec l’acteur Anthony St. Claire en lui permettant de passer une soirée avec Mary, sa petite amie interprétée par Mélanie Laurent. Pour ma part, j’interprète ce marché comme une façon pour lui de se débarrasser une bonne fois pour toute de la partie néfaste de sa personne, la partie infidèle qui fait tant souffrir son mariage. Tout le segment qui suit avec Mélanie Laurent est donc le fruit de son imagination, le personnage ne pouvant naturellement pas se trouver à 2 endroits simultanément. Dans le même temps, il se rend dans le bel appartement d’Anthony et tente d’appréhender les lieux avant le retour de sa femme. Il y découvre notamment une photo de couple entière, qui renvoie immédiatement à celle déchirée du début du film. Plus tard, dans le lit avec sa femme, cette dernière semble remarquer quelque chose d’inhabituel et lui demande s’il a passé une bonne journée à l’école. Ce qui va dans le sens de l’idée selon laquelle il est bien professeur d’histoire et qu’elle est parfaitement consciente de sa condition. En effet, au lieu de le confronter directement, elle joue le jeu pour qu’il fasse lui-même le cheminement mental. Malheureusement, il ne se souvient pas et ne voit pas de quoi elle parle. Cependant, durant la nuit, il se réveille et semble en proie aux doutes. Sa femme souhaite qu’il reste, et au moment précis où ils se retrouvent charnellement, l’autre version du personnage subit un accident de voiture critique après une dispute violente.Reste maintenant à traiter la question des araignées qui font partie intégrante du film et qui occupent une place importante dans l’interprétation de l’histoire. Concrètement, les araignées représentent ici les femmes (et par extension la figure maternelle, une thématique très présente au sein du récit et fortement liée à l’état psychologique du personnage), en tout cas la vision qu’en a le personnage de Jake Gyllenhaal. Comme évoqué précédemment, le personnage a une peur immense de l’engagement, et surtout de la perte de contrôle et de liberté que cela implique. Il se sent complètement piégé par sa femme enceinte, telle une proie dans la toile d’une araignée. Les câbles de la ville en forme de toile d’araignée, le pare-brise fracassé à la manière d’une toile d’araignée ou la gigantesque araignée apparaissant juste après la discussion avec sa mère en sont des illustrations flagrantes. Mais comment interpréter la dernière séquence dans laquelle sa femme laisse place à une gigantesque araignée réagissant avec peur à son arrivée? Si on remonte quelques secondes avant la confrontation, le personnage ouvre enfin la fameuse enveloppe de l’agence. Il y découvre la clé du club et ressent immédiatement le besoin de s’y rendre. Autrement dit, après être finalement parvenu à éliminer la partie infidèle de sa personne, il replonge instantanément dans ses travers au premier signe de tentation. C’est pourquoi sa femme, représentée maintenant par une araignée, réagit avec peur en le voyant. Car c’est en quelque sorte un tueur d’araignée, incapable de réfréner ses pulsions et incapable de s’engager dans une relation saine. Les écarts de conduite étant symbolisé ici par la scène du club où un talon s’apprête à écraser une araignée.
    Enfin, toujours dans cette dernière séquence, comment interpréter maintenant le regard presque amusé de Jake Gyllenhaal au moment où il découvre l’araignée? Comme s’il comprenait soudainement l’enjeu de la situation. Il faut pour cela revenir au début du film, lorsqu’il enseigne l’histoire à ses élèves et déclare :

    - It’s important to remember this. This is a pattern that repeats itself throughout history.

    Je pense que le personnage comprend en voyant l’araignée qu’il reproduit exactement le même schéma. Il répète inlassablement les mêmes erreurs dès lors que la tentation survient. Il est d’ailleurs intéressant de constater que le film se termine avec un coup de téléphone manqué de sa mère, et commence avec un message de sa mère laissé sur son répondeur. Dans le même ordre d’idée, le film se clôture avec sa femme enceinte transformée en araignée dans la chambre, et s’ouvre avec sa femme enceinte nue sur le lit dans cette même chambre. Ce qui confirme la théorie selon laquelle le schéma se répète. Par la suite, il reprend :

    - All the greatest events happen twice. The first time, it’s a tragedy. The second time, it’s a farce.

    Une fois le stade de la tragédie dépassé, je pense que le personnage se rend compte de la grosse farce que représente la situation. Effectivement, bien qu’il soit parfaitement conscient de ses problèmes et de l’issue dramatique de la situation, il ne peut pas s’empêcher de céder, encore et toujours, à la tentation, et donc de répéter continuellement le même processus. On peut ainsi parfaitement imaginer que ce n’est pas la première fois que cela se produit et le personnage le réalise en voyant l’araignée sur la défensive. D’où son très léger détachement à la fin, comme s’il se rendait compte, après l’aspect tragique du moment, de son aspect humoristique.

    En définitive, si on se réfère au titre du film, on comprend donc maintenant que l’ennemi, c’est lui-même ! Ses instincts, ses craintes, son incapacité à s’engager dans une relation normale. Toute une série de choses qui peuvent mener à terme à la destruction de sa santé mentale, de son couple et même de sa vie.

    Voilà donc comment j’ai compris le film sur base d’éléments du scénario aussi concrets que possible. J’espère que l’article vous aura permis d’y voir plus clair :)
    Flaw 70
    Flaw 70

    253 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 août 2014
    ATTENTION ! [ critique contient des spoilers majeurs mais les masqués ferait perdre toute pertinence à ma critique qui sert aussi d'analyse donc assurez vous d'avoir vu le film avant de la lire ] ATTENTION ! Connu pour son très bon Incendies et son excellent Prisoners, Denis Villeneuve signe avec Enemy son meilleur film, son plus complexe et déroutant qui demandera de la patience et de la réflexion pour être correctement déchiffré. Tourner un peu avant Prisoners, il ne sort que maintenant en France, environ un an après ce dernier avec Jake Gyllenhaal encore une fois en tête d'affiche. Il est ici excellent comme à son habitude livrant deux performances contraires mais pourtant semblables avec beaucoup de justesse et il hante le film de sa présence magnétique et inquiétante. Il est d'ailleurs soutenu par un casting exemplaire mais restreint, n'ayant pas beaucoup de personnages dans l'intrigue et on retiendra une Mélanie Laurent ayant enfin appris à jouer et une Sarah Gadon saisissante. Pour ce qui est de l'intrigue, elle est savamment orchestré, le scénario étant un puzzle que le spectateur devra assembler et interpréter car le film est extrêmement exigeant, ils vous donnera des clés pour le comprendre mais jamais d'explications claires et parfois même il s'amusera à vous donnez des fausses pistes. Le scénario sera d'ailleurs assez cloisonné dans l'unité de lieu et de personnage, ni l'un ni l'autre ne seront nombreux dans le film ce qui instaure un schéma de huit clos. D'ailleurs le film sera très schématique comme expliqué dans le cours du personnage, tout est une question de schéma et d'ailleurs la plupart des clés pour déchiffrer le film seront dans ses cours et les inscriptions sur le tableau ne seront d'ailleurs pas anodines. Ce qui fait que le spectateur doit constamment être sur ses gardes et il ne doit laisser passer aucuns détailles et faire attention à ceux qui induisent en erreur. Car même si le film est cloisonné dans l'espace, il ne l'est absolument pas dans le temps, les événements que l'on voit dans le film ne se passe pas nécessairement au moment ou on les vois, ce qui permet d'ailleurs au film d'avoir un twist relativement brillant. Donc comme le dit si bien la phrase qui ouvre le film, "le chaos est un ordre à déchiffrer" ce qui fait que le film peut paraître chaotique si on se laisse perdre mais il est incroyablement ordonné et contrôlé, des thèmes primordiales qui seront encore une fois illustré dans les cours du personnage, ses scènes peuvent paraître anodines mais c'est vraiment là que toute la compréhension du récit ce trouve. Le film traite donc de la dualité, du mensonge et de l'infidélité car c'est avant tout l'histoire d'un homme qui se ment et qui ment à ses proches pour pouvoir tromper sa femme, se confrontant à ses deux personnalités, d'un côté le mari aimant résolu à être professeur et de l'autre l'acteur raté qui veut qu'on lui prête attention et qui veut plaire. Il avait déjà tromper sa femme avant notamment dans des soirées sordides illustré en ouverture du film et il entame un combat intérieur pour savoir si il va recommencer ou pas et pour perdre le spectateur le film va brouiller les lignes temporelles avec intelligence et faire de chaque petits détails un mystère qui à son importance pour la compréhension de l'ensemble ( la cicatrise ). On est donc en plein dans la psyché du personnage qui se confronte parfois à des visions horrifiques ( un magnifique jumpscare qui se cache dans le film ) ce qui renvoi à deux autres chef d’œuvres psychologiques, le magnifique Donnie Darko et le poignant L'Echelle de Jacob, dont Enemy partage des similitudes qui ne sont sans doute pas des coïncidences. Le film forme une boucle comme un schéma qui ne cesse de se répété ( il commence avec un message téléphonique de la mère et ce clôture sur un appel manqué de la mère ) et comme le film cite Hegel avec pertinence " l'Histoire se répète toujours deux fois: la première fois comme une tragédie; la seconde fois comme une farce" , il ne fait aucun doute que l'histoire va se répété ( surtout avec le mensonge final du personnage ) mais on peut s'interroger sur l'histoire que l'on a vu, est-elle la farce ou la tragédie ? C'est au final la seule question qui restera véritablement en suspend car là plupart des énigmes du film peuvent trouver leurs explications notamment les symboliques assez grossière de l’araignée ( seul véritable défaut du film qui n'en est pas vraiment un ). Mais cette symbolique permet aussi d'avoir un regard double sur le film comme le personnage qui a un regard double sur sa vie. d'ailleurs l'aspect dualité est traité avec plus d'inventivité et plus de subtilité que le récent The Double. Car on peut voir le film du point de vue de l'homme qui se confronte à lui-même non pas pour ne pas tromper sa femme mais final pour trouver une excuse pour le faire, il accepte d'ailleurs cela avec une sorte d'amusement ( la parallèle faite entre le divertissement et la crainte car le divertissement était utilisé lors des dictatures pour embrouiller la population ) traduit par un magistral plan final qui repose sur le jeu impressionnant de Gyllenhaal. Mais on peut aussi voir le film d'un point de vue des femmes et là le film prend encore plus de sens car elle se confronte à la peur qu'elles ont de cette homme manipulateur, menteur et parfois perfide traduit par ce brillant et tétanisant plan qui précède le plan final livrant deux chocs au sein d'une même scène, deux point de vue brillamment amené. Cela souligne le talent de metteur en scène de Denis Villeneuve qui signe un film formellement superbe avec une photographie sublime et un rythme lent qui instaure une atmosphère oppressante et une ambiance mystique. Il se trouve entre Lynch et Polanski, avec des plans fourmillant de détails et des travellings lents et maîtrisés, il s'impose clairement comme un auteur visuel qui a ses propres tics visuelles et son propre langage cinématographie. Un réalisateur hors norme sur lequel on peut compter à l'avenir qui devrait justifier le déplacement rien que par la présence de son nom. Du moins pour moi il est officiellement un grand ! En conclusion Enemy est un chef d'oeuvre perturbant, complexe et intelligemment construit qui repose sur la force de déduction de ses spectateurs. En ressort un film forcément exigeant mais une fois immergé dans celui-ci on rentre dans un voyage unique et fascinant. Un film de l'étrange qui pourrait devenir culte et côtoyer les grands films du genre comme L'Echelle de Jacob et Donnie Darko.
    Kiwi98
    Kiwi98

    242 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 septembre 2014
    Denis Villeneuve est probablement le cinéaste à suivre, comme beaucoup de monde j'ai adoré Prisoners, thriller à mystère et psychologique dans lequel l'interprète de Wolverine Hugh Jackman trouvait son meilleur rôle. On sentait déjà l'influence forte de David Fincher dans ce film, cette manie du mystère, le twist final, la gestion du suspens, le tout faisait pas mal pensé à une sublime reproduction d'un Seven. C'est ensuite que je découvre Incendies, son tout premier succès international et aujourd'hui film culte de la seconde partie des années 2000, et il faut dire la claque est totale et c'est la que j'ai compris que le bougre québécois représentait l'avenir de ce cinéma en voie de disparition. C'est surtout une chose qui m'a impressionné dans ces deux films, l'ambiance, directement mise en place nous sommes immergés (souvenons nous de la superbe introduction de Incendies) dans le film et près pour une suite, il faut aussi faire attention au détail car Denis aime bien les petits éléments révélateurs et dans Enemy c'est un plateau qui nous est servit. Tourné juste avant Prisoners en été 2012 en la bonne compagnie de Jake Gyllenhaal qui dernièrement revient au cinéma mental qui a fait sa renommé avec Donnie Darko. Enemy c'est un petite production à petit budget tournée dans un petit studio mais guidée par une énorme faim de cinéma. C'est l'histoire de Adam, un professeur d'histoire visiblement pas très sociable menant une vie discrète avec sa fiancé dans un appartement plus ou moins quelconque, un jour il découvre son sosie absolument parfait sous le nom d'Anthony, tout son contraire, acteur de troisième zone vivant marié dans un appartement respectable, ordonné et narcissique. Mais qui est Anthony ? Qui est Adam ? Sont-ils de vrais sosies ? Anthony est-il une illusion pour Adam ? Ou bien est ce l'inverse ? C'est certainement le film le plus complexe que j'ai pu voir de Denis Villeneuve, une pure expérience mentale très sophistiquée. Très remarqué avec le carton de Incendies Villeneuve est réclamé par Hollywood et décide sur le chemin de la gloire de faire une pause à Toronto avec un premier film en langue anglaise sans trop d'enjeux commerciaux pour ensuite devenir le réalisateur de Prisoners, les deux films sortiront dans le désordre mais Enemy sera malheureusement assez mal distribué dans le monde ce qui peut se comprendre car malgré son réalisateur et son casting ce n'est pas un film très facile à vendre à cause de sa complexité. Une complexité assumée pour un film très très psychologique. Le talent de Villeneuve est de faire en sorte qu'Enemy ne soit pas un long épisode de La Quatrième Dimension. Son film ne rentre dans aucune case, à la fois extrêmement angoissant et presque émouvant avec ce personnage principal inspirant une certaine pitié. En bon film mental Enemy va aller au plus profond de l'âme humaine avec souvent de gros plans sur le visage des personnages en sondant leurs esprits à travers leurs yeux et en exprimant leurs pensés paranoïaques avec le Jake Gyllenhaal qui va voir des araignées un peu partout comme dans un final absolument dingue. Je ne vais pas dévoiler les clés du film pour ne pas lui enlever cette substance qui fait de lui un trip inoubliable mais il y a des indices qui ne trompent pas. Presque tout évoque une araignée, les fils électriques au dessus de la route, un par brise brisé ou un plan au début du film ou le protagoniste met ses mains sur son visages, son comptons huit doigts, le nombre de pattes dont dispose une araignée. Il y a aussi les cours d'histoire de Jake Gyllenhaal qui sont les moments les plus intéressant du film et qui sont la clé de l'énigme et donc à suivre avec intention.Directement installé dans l'univers du film avec une première scène hallucinante je me laisse faire et m'enfonce de ce voyage prenant des allures de plus en plus complexes. Presque comme une sorte de film vertigineux. Il faut dire qu'il est étonnant de voir Jake Gyllenhaal se prêter au jeu d'une telle façon, il est magistral et maitrise ces deux personnages avec une grande force et une intensité qui font qu'il est fascinant à suivre de plus que l'ont ressent sa complicité avec celui qui le dirige et l'équipe de manière générale. Le film est surtout sublimé par ces images et ces plans aériens sur un fond jaune, un étalonnage audacieux et très réussi montrant un esprit troublé et irréel totalement onirique. Saluons également la BO absolument marquante avec cette harmonie entre l'image et le son qui ne fait que augmenter notre désire d'en voir plus jusqu'à une surprise final à mourir d'effroi. Vous êtes prévenus.Bilan :"Le cinéma est arrivé à un état décevant" disait Alejandro Jodorowsky, Denis Villeneuve prouve le contraire. Chef d'oeuvre hallucinogène et un film qui devrait sans grands efforts marquer tout ses spectateurs. Du cinéma de très haut niveau repoussant les limites du 7ème art et un des meilleurs films de 2014.
    Kinops
    Kinops

    17 abonnés 193 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 juillet 2014
    Enemy : Il y a les mauvais films, les bons films, les chefs-d'oeuvre et puis il y a les films comme "Enemy", ce genre de film qui te prend aux tripes du début du générique et qui continue encore longtemps après la fin, ce genre de film où on se pose de plus en plus de questions au fur et à mesure du film et où il y a autant de réponses plausibles, où la seule vision du film ne suffit pas, où tout n'est qu'interprétation et déduction sans jamais être sûr d'avoir la bonne réponse. Enemy raconte l'histoire d'un prof d'histoire banale qui voit sa vie bouleverser lorsqu'il découvre qu'il a un sosie parfait. A partir de là, tout bascule et on est plongé dans cette intrigue vraiment oppressante et complexe. La réalisation est absolument incroyable, le nouveau coup d'essai de Denis Villeneuve, à la base du monstrueux "Prisoners" est juste bouleversant, une pépite unique en son genre, qui vous retourne le cerveau et les tripes. La photographie est très soignée, la musique insoutenable, les acteurs magistraux. Le film est entièrement porté par Jake Gyllenhaal, absolument incroyable et saisissant. Un suspense insoutenable et une tension palpable à vous donner des sueurs froides. Ce film pourra en décevoir plus d'un, de par son côté bizarre et incompréhensible au premier abord mais il mérite largement qu'on s'y intéresse de plus près et que l'on cherche le sens de son histoire. La scène finale, sans spoiler, m'a laissée sur le cul avec un bon gros "Hein késako ?!!!" mais après réflexion (et un petit peu d'aides d'une analyse très bien faite sur le film trouvé sur le net), on comprend le pourquoi du comment (enfin, le plus probable en tout cas) et là : BOOOOOM, REVELATION DIVINE !!!! On reste sur le cul et on se dit : Hoo le con, mais c'est pourtant évident. Et là, on se repasse tout le film dans sa tête, on analyse chaque scène et on se dit que c'est du pur génie. Un peu comme si demain on nous dévoile le fin mot d'Inception ^^. Une bonne grosse claque comme je ne m'en étais pas prise depuis un bail, au moins depuis "Memento", "Donnie Darko" ou "Le Sixième Sens". Ce film fait partie officiellement de ma liste de films à voir. Une vraie bombe quand on en a saisi tout le sens.
    Marcel D
    Marcel D

    99 abonnés 212 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 août 2014
    Un film qui divise, c'est déjà un bon signe :)Une fin que je trouve très assumée. On voit tant de films qui partent d'une bonne idée mais qui ne sont pas maîtrisés et dont la fin est bâclée... Là, Villeneuve envoie un message fort : refaites-vous tout le film, cherchez les propos cachés, je vous assure que tout est cohérent.Et quand on se penche sur ce film tout en contrôle, on y voit beaucoup de choses.Adeptes d'actions à tout va, de films légers, n'y allez pas.Adeptes de films qui changent, qui font réfléchir, qui peuvent déranger, foncez !Gyllennhall est une fois de plus épatant !!!
    1008cent99
    1008cent99

    40 abonnés 180 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 mars 2017
    A la fin du film, si ont joue le jeux du réalisateur, ont à certains indices mais pas de réponses. Viens alors une période de réflexion. Et en dernier lieux, revoir le film une 2ème fois me parait être une bonne solution pour avoir des réponses. La réalisation est sublime, c'est pour ce genre de film que j'aime le cinéma. Le casting est parfait, Jake Gyllenhal tient la un de ses meilleur rôle et prouve qu'il faut le compter parmis les plus grand acteurs. Entre réalité et science fiction, que vous aimez ou pas, le film vous bouleversera.
    Baptiste D.
    Baptiste D.

    14 abonnés 1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 octobre 2014
    Alors là je sous dire que je suis surpris de voir qu'ennemy est aussi mal noté.
    J'ai adoré. Du début à la fin le film propose une ambiance qui vous tiens par les hanches et une esthétique très travaillée. La réalisation est donc, on peut le dire, digne d'un maître.
    Les acteurs sont bons et n'en font pas trop. Bien entendu Jake Gilenhal (je suis presque sûr que j'ai fais au moins une faute) dors du lot et gère très bien l'évolution tout comme l'alternance de ses personnages
    Mais bien entendu la force d'ennemy c'est son scénario. Je dois avouer que hé n'avais jamais vu un film comme ça qui m'ait forcé à prendre un papier et un stilo et à résumer ce que je viens de voir et je pense que c'est une démarche nécessaire pour apprécier pleinement ennemy.
    Je comprends cependant que la volonté de mélanger réel, inconscient et métaphorique peut nuire à la lecture de l'œuvre mais c'est pour moi l'un des intérêts et des mécaniques de mise en scène les plus importants que propose le film.
    C'est sans regrets que j'accorde la note maximale à un film qui m'a vraiment plût et qui a en quelques sortes changé ma façon de voir le cinéma.
    7eme critique
    7eme critique

    461 abonnés 2 778 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 juillet 2014
    Un scénario entraînant et original dans son approche, qui pourrait nous rappeler certains casse-têtes de chez Lynch, ou encore un certain "Donnie Darko", tout en proposant des images à la façon d’un "Only god forgives", autant dire que si vous désirez passer un bon moment, votre matière grise et votre soif d’énigmes seront indispensables ; dans le cas contraire, vous pouvez disposer. Au fur et à mesure que l’histoire s’installe, on prend peur à voir certains comportements inadaptés de personnages face aux évènements…mais ça, c’était avant de déceler l’intrigue. En effet, après s’être retourné le cerveau dans tous les sens pour faire correspondre chaque ligne scénaristique (un second visionnage attentif au moindre dialogue et plan est indispensable, si pas plus), on se rend compte que tout colle parfaitement et que ce film vient d’une part, de nous triturer les neurones (pour éviter les questions en suspens) avant de nous les disperser avec ce qu’on appelle une claque à retardement. Ajoutez à cela une mise en scène de qualité, un élégant jeu de lumière et une digne bande son, et vous entrerez alors dans un univers fascinant, jusqu’à son image finale troublante et paralysante. Si vous avez l’envie et le courage de décrypter le mystère (histoire + symbolique "arachnidienne") plutôt complexe, auquel vous venez d’assister, vous prendrez alors conscience de la beauté du texte. Un film qui attise la curiosité et qui ne laissera pas indifférent. Denis Villeneuve a réussi son coup et offre un thriller brillantissime, bien plus psycho et profond que son récent "Prisoners" (qui annonçait déjà une sacrée évolution). Une vraie réussite !!!
    Carlos Stins
    Carlos Stins

    69 abonnés 657 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 septembre 2017
    Denis Villeneuve nous livre à mon sens avec "Enemy", tout simplement son oeuvre la plus complexe et la plus passionnante. Le réalisateur canadien prend un véritable risque avec "Enemy" en proposant un film main fuck, une expérience de cinéma unique. Alors oui le film est assez complexe et il faut être attentif pour en suivre le déroulé mais il reste néanmoins accessible pour un spectateur averti. Tout au long du film, Denis Villeneuve va disperser des indices et suffisamment de clefs d'interprétation pour que les spectateurs puisent suivre te se faire leur propre interprétation du film. Le cinéaste trouve un équilibre parfait entre le fait de laisser le spectateur dans une zone d'ombre perpétuelle et d'apporter dans suffisamment d'éclaircissements pour ne pas totalement le perdre. Le film arrive à sécréter suffisamment de mystère pour intriguer le spectateur mais sans en faire trop pour que ce dernier ne décroche pas. Pour cela Denis Villeneuve fait preuve d’énormément de maîtrise que ce soit dans sa réalisation très réussie qui crée une ambiance enivrante ou dans l'écriture de son film qui est d'une richesse impressionnante. Jake Gyllenhaal est superbe et livre une énième grande performance. "Enemy" n'est pas le genre de film que l'on regarde en posant son cerveau dans le seul but de se divertir, c'est un film qui qui demande que le spectateur s'investisse et c'est pourquoi beaucoup ne l’apprécieront pas. Pour les autres, "Enemy" saura à coup sure vous emporter et vous fera cogiter longtemps après son visionnage afin d'élaborer votre propre interprétation du film.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 19 novembre 2015
    Pour moi ce film à un style propre et unique. Chaque détail est important et aide à comprendre le film. Il mélange finesse et subtilité à la perfection.
    svtlben
    svtlben

    21 abonnés 616 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 août 2014
    Le film est bizarre, difficile à comprendre. Dès qu'on aura compris, il devient génial, très original. On ne voit pas les scénarios pareils tous les jours. 5etoiles pour l originalité et pour augmenter la moyenne note. MENTION SPECIALE pour Jake Gyllenhaal.
    montiti24
    montiti24

    5 abonnés 6 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 mars 2015
    Au début ce film ne semble avoir ni queue ni tête ! ... Malgré tout , on reste captivé et on a envie de comprendre ce qui ne semble être que confusion . Au fil des scènes , on passe d'une explication à l'autre , une saine impression de malaise et oui !! A la fin on se dit qu'on a vraiment rien compris puis tout s'éclaire â la réflexion et c'est génial !! ????
    Fabio Secchi
    Fabio Secchi

    13 abonnés 7 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 septembre 2014
    Film construit comme une chasse au tresor,et celui se cache bien dans les premiers sequences du film.
    Le caos, l'ordre et l'enemy se cache dans chacun de nous et les symboles sont là pour nous faire peur et pour devenir une farse à la fin.
    Conseil: regarder le film une deuxieme fois nous devoile plein d'indices qui nous echappent souvent au debut.
    donniedarko1
    donniedarko1

    8 abonnés 167 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 septembre 2014
    Un film complexe envoûtant et fascinant par sa photo, son scénario et ses acteurs. Une intrigue sous forme de puzzle et des plans de cinema merveilleux font de ce film l'événement de la rentrée...
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 30 août 2014
    S'extasier, se méprendre, se questionner sans cesse, être sans voix, tenter le rationnel, vouloir savoir, être impressionné... Un mélange d'émotions, un changement d'état incessant pendant 1h30, tel est ce que propose Enemy.

    Réflexion tout d'abord, la quête du combat intérieur, chercher à atteindre le modèle de l'homme parfait, peut-être trop superficiel, mais parfait, avoir une famille intacte, normale, et être un père digne de ce nom, qui ne s'égare pas dans l'adultère. Vaincre ses démons s'avère difficile quand l'on est un homme troublé, proie à une bipolarité instable, à la tentation d'aller prendre du plaisir dans un sexe-club aux allures néfastes, même quand on est un simple prof d'histoire vivant paisiblement.

    Raisonnement, la solution au problème, l'extinction de sa mauvaise personnalité, pour vivre une vie calme, presque ennuyeuse, un cycle qui se répète. Chercher à devenir un être normal sera semé d'embûches, car la tentation guette, les araignées sont partout, et ne cherchent qu'une chose : Rompre ce lien.

    Dans Enemy, les personnages se révèlent être une seule et même personnalité, un être absolument torturé, cherchant à tout prix une vie utopique qu'il n'atteindra jamais. Perdu dans un onirisme inquiétant, voire troublant, Jake Gyllenhaal se méprend et désire casser ce cycle, cette "vie" qu'il mène, et ne plus souffrir, pour ne plus être son propre ennemi.

    Un puzzle, qui déroutera les moins passionnés, mais qui attisera la curiosité des demandeurs, une multitude d'indices dissimulés, éparpillés, de façon à cacher la vérité, pour proposer ainsi deux histoires qui se rejoignent.

    "Le chaos est un ordre qui n'aurait pas encore été déchiffré."

    C'est un vide intérieur, un personnage qui se prend pour son double, qui est étudié selon deux hommes totalement différents, et pourtant pareils, l'un complétant l'autre. Si Anthony est en proie à ses pulsions sexuelles, Adam n'ose pas s'engager et préfère coucher tous les soirs avec une femme qu'il n'aime peut-être pas réellement. Les femmes sont leur problème, leur tyran. Si Anthony est l'acteur raté, Adam est le prof d'histoire normal. Un paradoxe, et pourtant, pour obtenir la récompense d'être un homme sans histoire, un des deux protagonistes devra être terrassé.

    Enemy est une étude du subconscient, de ses paradoxes et ses failles. Un film mystique qui met en avant la femme, la pose sur un piédestal et la sublime, c'est elle qui dirige les hommes, les convainc à adopter un style de vie sans trouble, mais les attire vers leurs propres démons également, les soustrait d'eux-mêmes. Une fabuleuse quête de paix, un cycle qui ne s'interrompt pas, car la présence de conscience nous l'interdit.

    C'est une histoire peut-être sombre mais réaliste, située dans un endroit flou, une ville immense mais laide, superposée d'une photographie jaunâtre splendide. Une guerre intérieure analysée de fond en comble à merveille. Un chef-d'oeuvre analysable et visionnable indéfiniment.
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