Avis : Mystery - Page 2

Après le très beau "Nuits d'ivresse printanière" (2009) et le moins bon "Love and bruises" (2011)le réalisateur chinois signe un film une nouvelle fois censuré dans son pays ; à priori la censure a été plus clémente après un soutien international. Suite à la bonne expérience de "Nuits d'ivresse printanière" Lou Ye a repris la technique de la caméra portée , en jouant volontairement sur le floutage... Mais outre le choix technique c'est la façon dont il traite l'histoire qui est judicieuse. Il s'agit d'un mixte idéal entre le mélo et le thriller, ou du moins ni bvraiment l'un ni vraiment l'autre... On se retrouve au sein d'un double drame où comment un homme est deux fois père et chef de famille, mène les deux de front et prend le temps de tromper ses deux épouses, avec, évidemment une tragédie en conséquence, en plus du drame familial qui se dessine... Le vrai point fort reste le scénario et cette façon d'user des paramètres du mélo intra-familial au thriller meurtrier, passant ainsi d'une violence sous la pluie battante à la dispute conjugale banale. Par contre, il est dommage que les coïncidences soient si flagrantes, comme cette facilité à se croiser dans une mégalopôle... Enfin précisons que le titre est peu convaincant, point de mystères, ils 'agit juste d'une double tragédie cynique. Le film aurait encore gagné avec une petite dose de sensualité en plus.

La grande richesse de ce film provient d'une forme cinématographique à la fois sophistiquée et d'une grande beauté. Les images de Lou Ye sont ici toujours très belles, dans leurs effets, leurs couleurs, leur mouvement, et même parfois dans ce qu'elles frôlent un maniérisme bien en phase avec le scénario emmêlé et complexe. L'histoire peu banale de cet adultère chinois nous permet de pénétrer ce monde chinois de la nouvelle bourgeoisie enrichie des villes de province. Le montage intelligent nous promène d'une enquête policière mollassonne à une fine rivalité entre deux femmes amoureuses, d'un accident sauvage à la banale vie bourgeoise d'un couple middle-class, en nous donnant peu à peu les clés pour dénouer ce "mystère". Interprétation remarquable.

Je dois avouer à ma grande honte que je n'avais vu aucun film du cinéaste "dissident" chinois, Lou Ye, plutôt respecté par la critique française. Ce ne sera malheureusement pas ce "Mystery" tiède et confus qui me convaincra de l'importance de Lou Ye, en comparaison avec un Jia Zhang Kie ou un Yi'nan Diao par exemple. La dénonciation de l'absence cruelle de valeurs dans cette nouvelle Chine globalisée, avec sa société aussi corrompue qu'arriviste - une société où l'on n'hésite pas à cribler de coups de pieds le corps d'une femme accidentée, et où l'insécurité devient aussi endémique que dans les grandes métropoles occidentales - est un thème important, courageux (car évidemment mal vu par les autorités chinoises), mais l'approche qu'en a Lou Ye dans "Mystery" témoigne d'une immaturité qui égare peu à peu son sujet, au fur et à mesure que le film déroule son scénario de thriller bancal et de mélodrame convenu. Certes, le filmage "réaliste" (caméra portée, proche des personnages, sentiment de flottement hébété autour d'une fiction déconstruite) est parfaitement approprié au thème du film ; certes, une indéniable beauté se dégage de certaines scènes. Mais le délitement du film, d'une ouverture brutale (l'accident de voiture, traumatisant) à une conclusion qui frôle le ridicule (une scène "géographiquement" incompréhensible, une résolution magique de l'enquête policière, un "fantôme chinois" pour la couleur locale), souligne l'inconsistance de personnages théoriques, inconsistants, flous, à la réalité desquels Lou Ye n'arrive jamais à nous faire croire. Un ratage ambitieux, mais un ratage quand même.

Dans ce portrait de femmes en miroir, d'une Chine d'aujourd'hui, sauvage et violente, Lou Ye fait semblant de nous perdre dans un polar pour révéler une critique de la Chine capitaliste, et surtout des hommes, incarnés par le seul personnage qui résiste à la poésie de sa caméra, dont on ne saisira rien d'autre que sa capacité à tout brûler, à tout détruire, à force de tout vouloir.

Un drame bien écrit et joliment mis en scène. Tout commence par la fin et les éléments se recoupent au fur et à mesure que l'histoire se déroule devant nous. Les secrets apparaissent au grand jour, les personnages montrent leurs vrais visages et on se passionne de plus en plus pour ce scénario, qui semblait confus dans les premiers instants !!

Des jeunes qui font les cons au volant, une jeune femme tombe en travers de la route et boum… S’en suit une enquête qui va révéler une simple histoire d’adultère à ceci près que l’homme cache plus d’un mystère. C’est remarquablement mis en scène et interprété, intégralement filmé en caméra à l’épaule au plus près des acteurs qui vivent d’intenses séquences émotionnelles. Il n’y a que les plans d’intro et de fin qui sont de superbes prises de vue aériennes. Il y a une très bonne BO originale de deux instruments (violon, violoncelle) qui appuie très intelligemment ce très bon scénario. Le découpage est rudement bien pensé entremêlant les séquences suivant les différents personnages pour comprendre petit à petit l’origine de cet accident qui revient en flashback filmé en superbes ralentis. Vraiment du très bon travail même si on ignore comment ça va se terminer pour les vrais coupables…

La mondialisation est devenue une réalité que Lou Ye nous expose de brillante manière dans « Mystery ». Il choisit pour cadre la ville champignon de Wuhan, ancien comptoir français, symbole du développement anarchique du capitalisme sauce chinoise et surtout de l'occidentalisation à marche forcée de la société qu'il induit. Le film de Lou Ye est rondement mené jouant sur trois fronts de concert, le thriller, le drame et la réflexion sociale qui ne font que confirmer via la caméra de Lou Ye, l’assimilation quasi complète par le réalisateur des codes du cinéma occidental. Les comportements et les mœurs de ces jeunes trentenaires en tout point identiques à ceux de n’importe quelle mégapole d’Europe, du Japon ou des Etats-Unis participent d’une uniformisation désormais sans retour. Le cinéma de Lou Ye a opéré en toute logique la même mutation. Ce postulat un peu déroutant intégré, le film s’avère passionnant grâce à une enquête à tiroir qui sonde les tréfonds d’une relation triangulaire basée comme le plus souvent sur le mensonge et l’aveuglement. Le scénario habile démonte en nous emmenant tout d’abord sur une fausse piste, une machination qui peut se lire comme la revanche du faible sur le puissant. Le mari adultérin sans doute encore empreint des vieux réflexes de domination absolue de l’homme, immémoriale en Chine, se trouve assez rapidement englué dans le complot ourdi en silence par ses deux femmes bafouées, devenues criminelles qui ont décidé sans se concerter de remettre les choses en ordre. Au-delà du désespoir des deux héroïnes très bien dépeint par Lou Ye, c’est le poids énorme de la hiérarchie sociale qui finit par s’imposer dans le règlement de ce dramatique conflit amoureux sur le thème des vies parallèles dont on se dit qu’il aurait sans doute inspiré François Truffaut dont Lou Ye partage le goût pour les dilemmes insolubles entre les élans du cœur et les conventions sociales.

Bien interprété et bien réalisé, il manque toutefois à "Mystery" l'essentiel: une âme. Tout est plat que ça soit les scènes dramatiques, les tensions que l'on ne ressent jamais ou l'émotion qui ne vient à aucun moment. De plus, le mélange des genre est ici fait assez maladroitement entre le drame, la simple romance et le thriller pour un rendu qui a tendance à se perdre dans son scénario. Ceci explique peut être cela... On ressent l'influence coréenne dans cet aspect de thriller sombre mais Lou Ye n'est pas du niveau de ses modèles et cela se voit dans "Mystery". Ce film se regarde sans passion ni dégout.

Le film se perd entre histoires amoureuses et film policier, pour un rendu très pauvre au niveau du fond comme de la forme. Avec, en plus, une caméra qui ne cesse de bouger et des acteurs peu convaincants, excepté le rôle principal de la femme blessée. On ne rentre jamais vraiment dans le film et le scénario qui tire en longueur ne nous aide pas à être plus indulgent avec ce film. Premier film de Lou Ye que je vois et ça ne me donne pas forcément envie de remonter dans sa filmographie.

Un bon polar ayant pour thème principal l'adultère. Le réalisateur ne nous épargne pas sur ces relations ambigues de la trompée et du trompeur, des différents personnages composant cette fresque amoureuse et passionnelle puis meurtrière. Le récit, assez lent, mêlant ces musiques et ces dialogues propres au cinéma asiatique nous entraine vers un long métrage maitrisé mais parfois naïf dans sa construction et son déroulement. Les acteurs sont assez bons, la mise en scène correcte, on est capté pour ce thriller à la sauce soja. Une fin néanmoins pas réussi à mon goût...

très joli film, aucun ennui, agréable à regarder, une mention pour les acteurs

Un petit bijou... difficile à résumer. Il suffit de lire les critiques pour se dire que certains n'ont pas vu le même film que vous. Ou alors, depuis Cannes, ils ont oublié... En fait, c'est une oeuvre étrange, prenante et qui en dit long sur la société chinoise contemporaine. Et le moins que l'on puisse écrire, c'est que cela ne donne guère envie d'aller y vivre...

toujours les désordres amoureux triangulaires, les relations clandestines. Ambiance opaque, diluvienne. Toujours cette célérité stylistique remarquable qui fait sa signature. Avec quelques envolées d'action menées de mains de maître. Les amateurs savoureront ; les autres resteront largués, agacés, comme d'hab. Sans manquer de nous le faire savoir

C'est selon moi avant tout un questionnement sur l'adultère, une satire de l'immoralité de beaucoup d'hommes, mais avec en arrière-fond d'autres questions sur certaines inepties de la société chinoise ( toute-puissance de l'argent, corruption, importance des hommes par rapport aux femmes, notamment lors des naissances...). Ainsi, par son appetit sexuel insatiable, un seul homme parviendra à détruire plusieurs vies... S i'histoire ne m'a pas semblé compliquée, mais plutôt bien agencée, se deployant comme un joli puzzle, la "fin" en revanche m'a paru inaboutie, frustrante, et ressemblant à une sorte de queue de poisson (en sombrant légèrement dans l'irrationnel... ). De plus, comme son titre le confère, le film compte un peu trop sur le spectateur pour résoudre le mystère de situations ou de certains personnages (par exemple l'homme principal est impénétrable, impossible de savoir vraiment ce qu'il pense) sans doute afin de créer un suspens qui semble parfois un peu trop artificiel et

Voici un excellent drame contemporain. C'est émouvant, prenant, poignant. Tout un chacun peut se reconnaître dans l'une des trois femmes, dans le mari et les comprendre. La bande annonce m'a attirée et au final mon avis est très positif.