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    L'Humanité
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    3,6
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    37 critiques spectateurs

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    inspecteur morvandieu
    inspecteur morvandieu

    14 abonnés 1 463 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 février 2024
    On retrouve dans "L'humanité" le décor et le formalisme original, mélange de contemplation et de naturalisme, du premier et beau film de Bruno Dumont "La vie de Jésus": même ville du Nord étrangement déserte et plongée dans la torpeur estivale, même milieu social populaire personnifié par des seconds rôles très naturels; on retrouve aussi dans "L'humanité" cette lenteur du récit et du mouvement qui semble suspendre le temps, figer les personnages dans leur désoeuvrement, leur ennui ou leur douleur. La mise en scène de Dumont expose de sombres perspectives sociales et morales.
    C'est dans ces conditions qu'a lieu un sordide fait divers: le viol et le meurtre d'une fillette. L'officier de police Pharaon De Winter (!) mène l'enquête dans le ton et l'esprit du film. Qu'on ne s'attende pas à un thriller haletant...
    Avec sa mine compassée, ses gestes au ralenti et sa parole économe, De Winter (du nom d'un peintre natif de Bailleul) semble porter toute la misère du monde. C'est là, précisément, le sujet du film. Au spectacle et à l'existence pénibles de l'humanité, le personnage de Dumont offre son humanité, sa compassion pour la victime comme pour le criminel, la souffrance qu'il éprouve (comme Jésus?). Sans doute a-t-il tout compris de la condition de l'Homme.
    Si l'on fait abstraction de ce lieutenant de police atypique, pour ne pas dire irréaliste (là n'est pas la préoccupation de Dumont, mais on peut toutefois s'étonner que l'interprétation minimaliste du comédien amateur Emmanuel Schotté lui a valu le prix d'interprétation à Cannes), si l'on surmonte les longs et parfois déroutants plans fixes qui composent le récit, on ressentira pleinement la profondeur dramatique du sujet et les sentiments indicibles des personnages. Entre stylisation et prosaïsme, le cinéaste ébauche une réflexion, certes difficile d'accès, mais sensible, sur la nature humaine.
    Anthropof
    Anthropof

    1 critique Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 23 avril 2017
    Dumont applique ici exactement les mêmes recettes que celles dont il a magnifiquement usé deux ans plus tôt dans La vie de Jésus. Donc, rien de nouveau du côté création artistique. Le problème c'est que ses personnages et son scénario sont beaucoup moins subtils et tombent dans la caricature, une caricature pénible. Ce qui rend la multitude de plans silencieux interminables difficile à digérer. Le personnage principal - un lieutenant de police complètement ahuri - n'est jamais crédible. La blonde de service au nez cassé pas beaucoup plus. La caricature qui est faite d'un commissariat de police de province est facile et sans grand intérêt. Pour gratiner le tout, les scènes de sexe, qui semblent avoir été saupoudrées de manière aléatoires tout au long du film comme on assaisonne une salade, n'apportent absolument rien et sont loin de remonter le niveau. Certains critiques expliquent que ces scènes crues montrant cadavre, épidermes et coïts procurent une dimension organique intéressante, mais pour moi, la sauce ne prend pas. Elles ne font que mettre mal à l'aise parce qu'elles ne s'articulent pas dans le fond du film, elles n'ajoute pas de "sens" et elles n'aident pas à structurer des personnages qui restent tous très superficiels.

    Reste l'esthétique d'une caméra bien maîtrisée qui sert le côté onirique de plusieurs scènes. Mais ça fait un peu léger et ça ne suffit pas pour faire de ce travail un film inoubliable, loin de là. Dommage. Mais l'erreur est humaine...
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 29 septembre 2006
    Ce film condense en deux heures et demi une succession de clichés, d'images et d'idées d'une pauvreté affligeante.

    Dumont estime qu'un spectateur, quittant une salle avant la fin d'un film, est un échec. La mise en scène selon lui est capitale. Pour un philosophe anciennement réalisateur de films d'entreprise, il y a de vériables lacunes. Le fiasco est confirmé !

    Le jeu des acteurs est tout simplement pathétique et sans aucune cohérence. Lorsque l'on se prévaut de révéler dans toute sa souffrance la faillibilité de l'homme, croquer sa noirceur, alors l'on doit tout de même se fixer un minimum d'exigence. L'exigence, dans ce type d'exercice, c'est d'être dans le vrai, c'est de peindre le juste dans une quasi transparence, même si le simple exercice de représentation dénature la réalité. L'exigence, c'est construire des dialogues audibles, des profils psychologiques crédibles, une narration (aussi sordide ou ignoble soit-elle) empreinte de lucidité. Pasolini dans ce registre, lui et à l'inverse de Bruno Dumont, était efficace, percutant, dérangeant.

    Ce type d'ouvrage, laborieux et inutile, ne m'a rien apporté, rien évoqué. Juste épuisé et mis en rogne... Il ne s'agit que d'un intellectualisme forcené justifié par des verbiages sémantiques ultérieurs médiatiques. Quelle tristesse !
    Norbert Sautelles
    Norbert Sautelles

    4 abonnés 497 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 mars 2024
    Que dire de ce chef d’œuvre, de ce monument ? Le meurtre d'une petite fille, un policier, un couple d'amis. Les acteurs sont des non-professionnels, avec leurs manières, leurs lenteurs, leurs hésitations. Et il y a un canevas d'enquête policière très distendue avec en arrière-plan la vie quotidienne de certains individus : l'ouvrière, son amant chauffeur de bus, le policier, la mère du policier, le chef du policier. Mais aussi les décors, les rues, la mer, qui constituent presque des personnages à part entière en étant des constitutifs impératifs de cette enquête. Le film contient beaucoup de paysages, regardés par les protagonistes, et surtout par notre policier enquêteur, amoureux caché de Séverine Caneele. C'est un autre canevas dramatique du film : Emmanuel Schotté est attiré par Séverine Caneele. Et enfin, notre policier est aussi attiré par les odeurs, par le toucher. D'où ces étonnants moments où il caresse ou sent des suspects.

    Nous comprenons pourquoi David Cronenberg et son jury ont donné les palmes d'interprétation à Emmanuel Schotté et Séverine Caneele. Ils ont beau être des acteurs amateurs, leur performance est extraordinaire.

    Les personnages marchent beaucoup chez Bruno Dumont. Ils marchent beaucoup, et ils attendent beaucoup aussi. Ils font penser à ceux de Takeshi Kitano, qui marchent aussi énormément dans ses films.

    Bruno Dumont n'hésite pas à monter des sexes, c'est à dire des scènes de sexe, mais aussi un sexe, celui de Séverine Caneele, ou d'une doublure, peu importe. Ainsi que celui de la petite fille assassinée. Mais il n'hésite pas à montrer un personnage en suspension, scrutateur de l'horizon (la suspension est une figure qui revient régulièrement dans les films de Bruno Dumont).

    Cette humanité, ces humains simples, dont les préoccupations sont peu nombreuses, travailler, se promener, attendre, sont les éléments fondamentaux du cinéma de Bruno Dumont. Il n'est pas besoin ici d'activité extraordinaire, de super-humains, de complots complexes, pour raconter une histoire, qui n'est pas simple elle, mais d'une densité étonnante grâce à ces acteurs.
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 3 décembre 2006
    Certains spectateurs ont été sensibles aux éléments invisibles du film, sa dimension métaphysique et autres choses uniquement perceptibles grâce à la perception extrasensorielle.
    Moi non ! Pourtant d'habitude, j'aime ce genre de film au rythme lent laissant l'espace à d'autres sensations.
    J'ai trouvé ce film choquant, les personnages et leur psychologie sont peu réalistes et finalement, c'est l'ennui qui l'emporte. Bref, un film ennuyeux et ennuyant !
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 16 mai 2013
    l'interprétation d'Emmanuel Schotté est regard inoubliable.
    les amateurs de baston passeront leur chemin....lenteur humaniste et sensible.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 1 août 2016
    Je sais pas... J'ai regardé ce film après avoir savouré la série le Pti Quinquin de Bruno Dumont
    Autant j'ai aimé cette réalisation lente et l'authenticité des personnages notamment dans le jeu, autant je n'ai pas aimé la lenteur et l'authenticité des personnages...
    Ca ne veut rien dire, mais ce film m'a embrumé l'esprit tellement il est particulier.
    L'intrigue policière dans cette France "oubliée" (qui semble par moment être un pays imaginaire, où les habitations de briques rouges abritent une espèce de peuple consanguin qui vit en retrait de la société) commence d'une manière assez violente, spoiler: en présentant le vagin d'une petite fille (on dirait l'Origine du Monde) morte dans un champ.
    .
    Les personnages sont forts, bien que souvent silencieux, mais c'est surement ce qui donne la force à ce film. Une impression de voyeurisme m'a envahi notamment lors des scènes de garde à vue mais aussi lors de la scène du bistrot avec la bande de joyeux lurons.
    C'est un film à voir quand on veut découvrir un cinéma différent, même si il est vrai certains moments sont longs.
    J'ai passé mon temps à me poser des questions pendant le film à savoir ce que le réalisateur souhaitait offrir au spectateur. Une deuxième séance s'impose ? Pas de suite
    Ce qui me parait plus sur c'est que s'il n'y avait pas eu l'Humanité, le Pti Quinquin ne serait peut être pas là aujourd'hui
    Donc Merci Mr Dumont même si...
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