Avis : Tom à la ferme - Page 8

On aime le cinéma de Dolan ou on ne l'aime pas... Ce drame familial sombre et oppressant je l'ai trouvé fort réussi, bien mené et bien joué. La fin peut laisser perplexe mais je la trouve efficace, elle clôt dignement ce film ambigu et déroutant.

Longtemps le spectateur oscille entre rejet et curiosité devant cette œuvre singulière: des interprétations intenses pour des personnages aux motivations floues, des décors minimalistes filmés avec emphase, des relations psychologiques perverses présentées avec une certaine tendresse compréhensive, des références cinéphiles détournées sans aller au terme d'une relecture complète, une bande son pertinente, un équilibre instable entre thriller et drame. Et puis, patatras: arrive la scène ridicule du bar devant laquelle notre incompréhension se lit dans le regard offert par Dolan à ce moment-là! Alors que la vraie personnalité de la mère ainsi que l'irruption de Sara laissaient espérer un virage vers une vérité dérangeante mais explicative, toute cette intrigue glauque voire malsaine se justifierait mieux par un état de fait dû à la vulnérabilité sensible de ces êtres, à une vie (provinciale) insatisfaisante ou même stérile et à un joug maternel impérialiste. Décevant.

J'ai un peu attendu avant de parler de ce film car en fait je ne savais pas quoi en dire. Même si je n'ai pas grand chose à lui reprocher. La mise en scène de Xavier Dolan est toujours aussi maitrisée. Même si moins foisonnante et virtuose que pour Laurence Anyways. Tom à la ferme est peut être aussi son film le plus « sérieux », le plus proche de lui (?). En tout cas le plus proche de...

Voilà un film qui ne laisse pas le spectateur dans sa zone de confort habituelle sans pour autant que ce soit transgressif. Xavier Dolan, le jeune prodige québécois de 24 ans, se met une nouvelle fois en scène pour la troisième fois dans son quatrième film (il n’avait pas joué dans son précédent film « Laurence Anyways ») et montre encore l’étendue de son talent en changeant cette fois de genre. Il aborde avec brio le thriller psychologique à la lisière de l’horreur en narrant l’arrivée d’un jeune homme aux funérailles de son petit ami chez des fermiers au fin fond de la campagne. Et c’est peu dire que son beau-frère ne lui veut pas que du bien… Quoiqu’il en dise le jeune cinéaste s’est cette fois-ci beaucoup inspiré des maitres du genre, Hitchcock et Lynch en tête, pour nombre de ses plans sans pour autant que cela se ressente comme un copiage éhonté. Son film est trop particulier pour ressembler à quelque chose de connu et il parvient à nous tenir en haleine de manière hypnotique durant une heure et demie. Rien que le fait qu’on ait du mal à dater l’époque où se passe l’action est représentatif de l’étrangeté ambiante. On ne sait jamais où cela va nous emmener et certains zones d’ombres persisteront, mais tant mieux, tout ne doit pas tout le temps être limpide sur grand écran, la vie n’est pas ainsi. Cependant, le cheminement psychologique des personnages parait parfois incongru et certaines ruptures de ton dénotent à tel point qu’on aurait aimé que certaines scènes soient coupées du montage (comme la scène de tango dans la garage…). Mais encore une fois Dolan, même s’il a tendance à se regarder filmer, surprend et impressionne et on se demande dans quelle direction son prochain film nous embarquer.

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Sans être son film le plus réussi Tom à la ferme est une facture assez classique, mais efficace dans la filmographie de Xavier Dolan. Le cinéaste aborde ses thématiques phares dans une histoire prenante et sous pression, brillamment écrite.

Second film visionné après "J'ai tué ma mère" et seconde déception pour une oeuvre de Xavier Dolan, cinéaste décidément assez surestimé. Sorti en 2014, "Tom à la ferme", sous ses faux airs de thriller, ne fait que ressasser en réalité toutes les pseudo obsessions que le jeune réalisateur a déjà exposées maintes fois et dont il a visiblement du mal à se défaire : le rapport à la mère, l'identité sexuelle etc... Tant de remises à nouveau sur le tapis sans y ajouter le moindre élément neuf. Alors certes il essaye tant bien que mal de camoufler sa redite derrière l'ambiance d'un pseudo huis-clos hitchcockien, sauf que cette audace formelle ne prend pas non plus ; lourd et racoleur, Dolan ne distille aucun suspense, fermant l'enquête avant même de l'avoir débutée. Certains y trouveront peut-être leur compte, mais il m'est avis qu'un cinéma dans lequel son auteur passe son temps à se regarder le nombril n'est pas un de ceux qui vous sauve la vie. Et c'est peut-être cela le plus grave en fin de compte : à seulement 25 ans, son oeuvre tourne déjà bien en rond. Creux et un brin prétentieux.

Je suis plutôt fan du cinéma de Xavier Dolan qui montre toujours beaucoup de créativité dans ces différents longs-métrages tant au niveau du scénario que dans la réalisation. Ici il a décidé d'adapter une pièce et donc de se concentrer au niveau de la réalisation et du jeu, puisqu’il joue également le rôle principal, malheureusement si la réalisation est toujours aussi bonne, quoique moins inventive, je suis plus réservé, et c’est peu de le dire, sur l’intrigue que le film nous propose. J’ai trouvé l’ambiance de l’histoire très puissance. On ressent bien l’étouffement, l’oppression de ce quasi huis-clos entre ces trois personnages et le jeu pervers qui se noue entre Francis et Tom. Les deux tiers du film se déroulent donc entre ces deux hommes qui entre attraction, répulsion et violence font face au deuil de ce frère (pour le premier) et cet amant (pour le second). Malheureusement le film dans sa dernière partie échoue à accoucher d’une conclusion cohérente par rapport à l'ambiguïté de cette relation. Que veut vraiment Francis, un frère de substitution, un ami, un amant…? Pourquoi Tom ne cherche-t-il pas à s’enfuir ou pourquoi supporte-t-il avec tant de passivité la violence de Francis ? Si pendant les deux tiers leurs comportements sont appréhendables, on espère dans la dernière partie un semblant d’indice, d’éclairement, bref d’explication quant à leurs agissements, or ils restent bloqués dans les mêmes attitudes laissant le spectateurs interloqué et dubitatif quant à ce qu’il faut y comprendre. Personnellement le film m’a perdu en cours de route et m’a laissé sur ma faim pour ne par dire carrément déçu de ce que j’ai vu. La réalisation est très bonne, l’ambiance oppressante bien rendue et l’interprétation très bonne, mais une intrigue absconse au final nébuleux laisse le spectateur devant une série d’interrogation trop longue pour apprécier cette histoire. À voir pour se faire sa propre opinion.

Non bah j'aurais pas du... j'ai toujours refusé de voir ce film car je savais que c'était voué à l'échec mais hier soir nous avions un ami avec nous & il se trouve que cet ami est gay, québécois & qu'il vient d'une famille de paysans alors du coup je me suis dit que le film était parfait pour lui mais non... personne n'a aimé ça ! L'histoire est tordue, les personnages pas attachants pis comme toujours avec Dolan on accroche ou pas et là on n'a pas accroché !! Bon je mets la moyenne à ce film car j'adore Lise Roy, Pierre Yves Cardinal & Evelyne Brochu mais sans eux je serais descendu bien plus bas car vraiment j'ai hai ça... je vais arrêter Dolan cette fois !

Xavier Dolan est un cinéaste brillant, c'est indéniable. Son nouveau film prouve qu'il peut proposer autre chose que du drame sentimental à forte connotation autobiographique. En s'appuyant sur une pièce de théâtre et en lorgnant vers le thriller, il élargit son champ d'action sans parvenir toutefois à maîtriser son énergie de jeune talent fou.
Malgré un titre enfantin, nous sommes loin de l'univers éthéré de "Martine à la ferme", la tendance ici étant quand même d'envoyer valdinguer les idées toutes faites. Dans un univers agricole québécois profond, Tom, jeune homme à la chevelure péroxydée, se rend aux obsèques de son amant. Désireux de rencontrer la famille, il va finir par y séjourner, contraint par Francis, le frère du défunt et sous le regard avide de détails d'une mère refusant de voir la vérité. Les rapports de Tom avec Francis, totalement névrosé et la violence sous la peau, seront des plus troubles entre attirance et répulsion. L'atmosphère, empuantie par des tombereaux de non-dits, deviendra lourde et angoissante.
Toujours travaillé par la question sexuelle, Xavier Dolan s'essaie cette fois-ci au film psychologique façon Hitchcock, qui est ici abondamment cité au fil des scènes. Je ne sais pas encore s'il a vraiment un style, mais on peut déjà lui reconnaître, ce que certains appellent déjà des tics, un tendance gonflée de faire surgir des scènes ahurissantes ou étonnantes ou décalée, utilisant avec brio tout ce que bon lui semble, se démarquant ainsi totalement des maîtres auxquels il fait référence. Ici, on appréciera la musique des funérailles, sorte de mélodie pop sucrée pour karaoké ou l'ébouriffante scène de tango aux dialogues acides. Cela donne à ses films un côté foutraque mais je lui reconnais le grand talent d'arriver à faire passer ces flashes d'originalité sans que l'on sourit ni se moque, apportant toujours des éléments intéressants aux personnages.
Cependant, toute brillante soit la mise en scène, le film peine un tout petit peu à convaincre dans la deuxième moitié, dès qu'arrive Sarah, la fille de la photocopieuse sensée être la fiancée du mort. Je passerai sur l'allure Bonnie Tyler du personnage (Xavier Dolan, en plus de la réalisation, de l'interprétation, du scénario, est aussi aux costumes et ce n'est peut être pas ce qu'il fait de mieux) pour tiquer sur le soudain manque de cohérence que prend le récit. En plus de cette venue peu crédible, le personnage de Tom est atteint du fameux syndrome de Stockholm, revirement scénaristique assez improbable qui soudain, enfonce le spectateur dans l'incompréhension.
La fin sur le blog

Film d'une très grande subtilité, xavier dolan signe une histoire très touchante.

Je n'ai pas vraiment accroché à ce film. Je connais seulement Xavier Dolan de nom. C'était le premier film que je voyais de lui. Je voulais me faire une idée. Et dès le début, je me suis senti éloigné de ce film, de son histoire. Une sensation étrange d'être distancé par ce que je regardais et plus je voulais m'en approcher et plus ça me paraissait loin. Et cette impression a duré jusqu'à la fin, un final tout aussi étrange et qui laisse beaucoup de questions en suspens !!

Difficile de crier au génie pour ce Tom à la ferme dont l'esthétique rappelle celle d'un film d'étudiant à peine amélioré. Pourtant on peut au moins reconnaître à X. Dolan une réelle audace dans le traitement de son sujet et l'ambiance qu'il réussi à instaurer. Assez original dans son déroulement, le film dévoile une nouvelle facette des obsession du réalisateur (le rapporte maternel compliquée, l'identité sexuelle) Dommage qu'il soit (encore une fois) court-circuité par l'amour puéril qu'il porte à son acteur principal... lui-même. Ainsi, 90% du film est constitué de successions assez maladroite de gros plan de l'acteur dans toutes les poses de drama queen que le script impose. Yeux exorbités, ralentis romantiques, jeans slim, la Grace Kelly moderne est scrutée sous toutes les coutres... Audacieux et pénible, à l'image du réalisateur qui gagnera surement en maturité quand il cessera de pédaler autour de son nombril !

Un bon film qui joue sur l'ambiguïté des personnages, très chère à son auteur! Mais celui-ci me semble pas aussi inspiré et reste assez extérieur aux personnages. La mise en scène est fluide et contemplative, hélas l'émotion est resté au point mort. Reste une belle œuvre, d'un auteur à suivre impérativement!

Cette impression toujours désagréable d'être passé à côté de ce qui aurait pu, de ce qui aurait dû être un excellent film.

Une bonne idée de départ, une vraie atmosphère.... Manque juste un truc, qui sert au cinéma: un scénario!

Tom (Xavier Dolan, le très jeune réalisateur himself), joli blondinet décoloré et bouclé, va assister aux obsèques de son compagnon; la famille vit dans une très grosse ferme, où elle élève des vaches, au sein d'une campagne québécoise assez plate et lugubre (il est vrai que c'est l'automne). Tom comprend rapidement que la mère (Lise Roy) n'est absolument pas au courant de l'homosexualité de son fils, et qu'elle est persuadée que celui ci est fiancé à une certaine Sarah, qui devrait être là! Pourquoi n'est elle pas là!! Cette fable, elle a été inventée par le frère aîné, Francis (Pierre-Yves Cardinal) qui s'occupe de la ferme. Pour protéger sa mère, dit -il. En fait, on comprend très vite que Francis est une brute, dont la violence est le seul moyen d'expression, sexuellement frustré, et probablement d'autant plus homophobe qu'il a lui même des tendances homosexuelles refoulées. On apprend que personne au village voisin ne veut approcher la ferme, tant on a peur de lui. C'est un personnage complexe et passionnant, et l'acteur qui l'interprète est formidable (il est généralement sous-titré, tant son parler canadien est incompréhensible....). Voyez: bon schéma de départ.

Francis persuade Tom, publiciste de son métier, de rester à la ferme. Et à partir de là, certes le thriller se développe, avec des moments réellement inquiétants, mais rien ne tient debout. Pourquoi Tom reste t-il avec ces deux cinglés? (Parce que la mère est assez grave aussi, dans son genre....) D'où lui vient cette soudaine passion pour les petits veaux? Manifestement, il y a une attraction certaine entre les deux garçons, qui nous vaut quelques belles scènes, une relation de soumission d'un côté et de sadisme possessif de l'autre, mais plus le film progresse, plus les motivations de Tom deviennent incompréhensibles, et à mon avis, Xavier Dolan n'en sait pas plus long que nous -et il s'en fiche.

Dommage!

même si le film est un peu en longueur, il faut avouer que j'ai adoré le film qui est super captivant, très bien joué , très intriguant, à voir !