Avis : Mission - Page 2

Quel film splendide sur les missions en Amérique Latine ! Ces missions, laborieusement construites par des prêtres jésuites en dépit de l'hostilité initiale des populations autochtones, sont devenues des lieux de refuge assurant autonomie et prospérité aux indiens... Avant d'être réduites en cendres par la furie d'esclavagistes qui poussent la malice jusqu'à se prétendre catholiques. Robert de Niro est impressionnant dans son rôle d'esclavagiste repentant. Il ne fallait pas moins que la force de son regard et son visage tout de tension contenue pour reproduire les scènes d'expiation de Mendoza, homme de violence. Son repentir, le pardon accordé par la communauté indigène au coeur de paysages époustouflants font partie des plus magnifiques moments du cinéma. Jeremy Irons incarne quant à lui avec une incroyable vérité le Père Gabriel, profondément pacifique et pénétré de sa mission de prêtre.
La charité chrétienne est ainsi transfigurée par le septième art, et constitue le premier message de ce film : charité des prêtres avec la population et entre eux, charité envers les repentis, allant jusqu'à intégrer dans leurs rangs un homme qui les a traqués, et ignominie des espagnols et portugais, de leurs chefs, de leurs officiers et de leurs soldats, qui brûlent des églises, tuent des prêtres, des femmes des enfants pour mieux asservir le reste de la population. Toute la question réside ici : est-il possible de lutter contre les penchants de la nature humaine ? "Le monde est-il tel qu'il est, ou tel que nous le bâtissons ?" Mendoza, par son repentir, de traqueur d'indigène devient leur chef de guerre. Par l'évangélisation, les indiens de cruels combattants deviennent des paroissiens pacifiques. Et les esclavagistes, et les officiels, et les prélats, par leur refus de changer ou de faire changer les choses, réduisent cette oeuvre à néant. Un chef d'oeuvre à voir et à revoir.

On est soufflé par l'intensité dramatique de ce film, la beauté des paysages, la puissance de la musique, les prestations habitées de Robert De Niro et Jeremy Irons et révoltés par cette histoire et la bestialité des colons. Un chef d'œuvre.

Un très beau film porté par des acteurs exceptionnels, un scénario émouvant, une superbe reconstitution avec des paysages magnifiques, et bien sûr la divine musique d'Ennio Morricone. "Mission" parvient à provoquer une indignation justifiée chez le spectateur, sentiment de révolte d'autant plus nécessaire que la mondialisation et le capitalisme sauvage d'aujourd'hui ne sont que des variantes des exactions montrées dans le long-métrage, idée qui est probablement venue à l'esprit de Roland Joffé, comme le tendrait à prouver le dernier plan, après le générique de fin, regard du cardinal adressé à la caméra et interrogeant les consciences. Un grand film fédérateur et engagé.

Un film prodigieux et en tous points remarquable. Beau à pleurer, rien à redire, une Palme d'Or méritée...

Roland Joffé, cinéaste engagé, impose sa griffe par une atmosphère troublante à chaque scène et coupées fréquemment. Le fabuleux Morricone ("Il était une fois dans l'Ouest", "Le bon, la brute et le truand") en profite pour combler ce film d'une musique magnifiquement rodée et insubmersible.
Le tout, couronné par l'anti-duo formé par De Niro-Irons, ravira les fans de De Niro pour son jeu mais aussi par un rôle, je dirai, à contre-emploi.
Magnifique.

Je voulais mettre 4 à ce Mission mais force m'est de constater que ma vraie note est 3,5 alors je préfère la lui donner car ce serait mentir que de mettre 4. Car comprenez-moi, ce Mission a d'énormes qualités : la musique, pour commencer, presque plus célèbre que le film et à qui celui-ci doit beaucoup, composée par le génie Morricone, les acteurs excellents (De Niro et Irons sont juste exceptionnels), la reconstitution historique est parfaite et la photographie est sublime. Mais derrière tout cela, Mission traîne quand-même de sacrés boulets : les longueurs qui font qu'on s'ennuie un peu par moments, et le fait que la fin devrait se situer en milieu de film ; en fait je dirai que le film prend trop de temps à démarrer. Ensuite le final. Gâché. Comment rater un tel final où il y avait de quoi faire de l'émotion (attention, pas du larmoyant, de l'émotion), mais c'est survolé et complètement raté.
Un film plutôt bon, mais avec des défauts qui auraient pu être évités.

Une photographie magnifique, une musique magnifique (Enio Morricone quand même), des acteurs magnifiques (De Niro, Irons, Neeson). Tout réunit autour d'un propos d'une importance grave : les missions évangélistes des ibériques en Amérique du Sud, et la déchéance des valeurs humanistes du Christ par l'utilisation des récits bibliques pour l'appuie des volontés colonialistes. Historique et philosophique, profondément humaniste, il est absolument nécessaire de voir ce film pour comprendre une partie de notre propre passé marqué par le colonialisme, l'esclavagisme et la religion mêlé.

C'est la limite du cinéma historique : mettre en scène de manière la plus authentique possible un évènement au risque de l'enfermer dans une forme conventionnelle et rigide, souvent très cérémonieuse voire pompeuse, presque toujours maîtrisée quand il s'agit d'un réalisateur capable mais trop rarement surprenante sur le plan artistique. Palme d'Or au festival de Cannes 1986 Mission est un prototype en la matière, reconstituant avec besogne la triple réalité politique de l'Amérique Latine du XVIIIeme siècle : d'abord la conversion des païens par les jésuites, ensuite l'esclavagisme perpétré sur les indiens Guaranis, enfin l'hégémonie européenne sur la conquête de nouveaux territoires. Il va sans dire que le sujet va de soi pour Roland Joffé, réalisateur de La Déchirure ( autre film traitant d'un pan de l'Histoire, bien que plus proche de l'époque contemporaine ) souvent comparé au cinéaste David Lean pour sa capacité à amplifier sa réalisation. Effectivement Mission en impose à première vue : Robert De Niro et Jeremy Irons au casting, Ennio Morricone à la flûte, Robert Bolt au scénario... Tous semblent réunis pour accoucher d'un chef d'oeuvre mémorable et prestigieux. Le hic c'est que le classicisme de la mise en scène de Roland Joffé devient très vite barbant pour le spectateur un minimum averti, n'évoque rien sinon le témoignage de l'évènement dont il est question - sans jamais le dépasser - et semble davantage soporifique que réellement stimulant. Dans une moindre mesure que La Déchirure Mission n'est rien d'autre qu'un cours magistral rébarbatif se donnant des airs d'oeuvres nécessaires à la mémoire collective doublée d'une fable empruntée sur l'honneur et l'amitié. C'est surtout très lassant, fade et commercialement prévisible. Je n'aime pas.

Un film épopée qui traîne en longueur malgré quelques superbes scènes et de très bons acteurs.

"Mission" est une claque, visuelle et sonore. Peu de dialogue dans le film de Roland Joffé, l'essentiel se trouve dans la beauté de l'image et dans la Bande Original. En effet, la Palme d'Or 1986 a misé sur la force de ses images pour bouleversé le spectateur et cela marche. On est emporté dans cette histoire qui confronte la dureté des colonisateurs face au peuple d'Amérique du sud durant les années 1750. Émouvant, dure, magnifique, "Mission" réussi à nous transporté jusqu'en Amazonie même si cela n'est pas du aux deux acteurs principaux à savoir Robert De Niro et Jérémy Irons. Loin d'être mauvais, au contraire, c'est juste que la prestation de ces derniers passe en-dessous de l'esthétique du film lui-même. "Mission" est donc un film à voir absolument, peu connu (et c'est dommage), il serait bête de passer à côté et de louper un film qui possède une telle atmosphère. Mention spéciale pour la bande originale.
Culte.

Chef d'oeuvre du septième art, tout simplement. Un thème fort, des personnages magnifiques et brillamment interprétés (Jeremy Irons est parfait dans son rôle) et une bande son magique, signée Ennio Morricone.

Un plaisir pour l'esprit, pour les oreilles et pour les yeux. Pourquoi s'en priver ?

Très beau film, sublimé par sa musique ! Dès les premiers plans, on se sent transporté en Amérique du Sud, au-dessus de chutes angéliques, là où l'Homme semble ridiculement petit. Mais outre ses images, outre son atmosphère fascinante, Mission est une formidable leçon d'humilité face à la simplicité de ces tribus, sacrifiées malgré elles sur l'autel de la cupidité de colons plus attentifs à leur intérêt propre qu'à l'évangélisation ou le contact simple d'humain à humain. Jeremy Irons est parfait ! La performance de Robert De Niro est impressionnante de justesse, la justesse d'un homme perdu qui finit par découvrir qu'il ne sera pas moins heureux s'il se décide à se consacrer à ces étrangers, dont il ne comprend ni le langage, ni les moeurs. Les seconds rôles sont impressionnants, le contexte historique quasi parfaitement restitué. Et si comme moi vous vous laissez emporter entièrement et sans retenue par l'intrigue, alors la scène finale ne pourra raisonnablement pas vous laisser de marbre, tant elle est époustouflante de courage et de tension. Il est temps de reconnaître un chef d'oeuvre lorsque l'on en rencontre un ! 5/5

Ce qu’on retiendra de mission, ce sont les beaux paysages, la musique et la prestation des acteurs. Le reste n’est que néant. Malgré une bonne idée de départ, l’histoire n’est que très peu intéressante, et certaines scènes sont vraiment longues, nous endorment, et la suite ne réveille pas notre intérêt. Vu les bonnes critiques, je m’attendais à mieux. Certaines scènes relèvent du documentaire, elles passent sans passion et sans intérêt aucun. La fin ne rehausse pas la qualité générale du film.

Un très grand film avec des acteurs au sommet de leur art. Le réalisme de cette histoire porte à croire qu'il est tiré de la réalité.

« Mission », c’est d’abord deux personnages que tout oppose : Jeremy Irons en père jésuite dévoué à la cause des indiens d’Amérique du Sud et Robert De Niro en mercenaire sanguinaire trafiquant d’esclaves. Après avoir tué son frère lors d’une querelle amoureuse, De Niro va prendre le chemin de la rédemption au côté des jésuites. Les scènes dans lesquelles il traîne son armure comme un fardeau dans la jungle en guise de pénitence, glissant et tombant avant de se relever, sont inoubliables. Au bout du sacrifice, il prend fait et cause pour les indiens. Il rejoint même l’ordre des jésuites, lui, qui a du sang d’indiens sur les mains ! Les efforts de Jeremy Irons pour apprivoiser les indiens (la scène de la flûte), puis bâtir une mission pour répandre la parole de Dieu, forcent le respect. Mais face aux espagnols et portugais assoiffés de conquêtes et d’argent, face à la capitulation de l’Eglise qui par là même renie ses fondamentaux, tout cela n’est-il pas voué à l’échec ? Quand la survie de l’ordre jésuite, menacé en Europe, dépend de l’abandon des missions du bout du monde ; quand en se pliant devant le pouvoir politique, l’Eglise demande aux indiens de retourner dans la jungle après les en avoir délogés, quelle issue reste-t-il ? Désobéissant à l’Eglise, les jésuites restent avec les indiens dans la mission. De Niro prend les armes tandis que Jeremy Irons prie... À la fin, je n’ai pas pu retenir mes larmes lors du massacre des indiens de la mission, femmes et enfants compris ! Sinon, la musique « divine » d’Ennio Morricone (chœurs, pipeaux…) nous transporte en nous faisant prendre de la hauteur. Les paysages sont d’une beauté époustouflante (cascades, forêt…). Peut-être les plus beaux qu’il m’ait été donné de voir au cinéma.