Avis : Les Chevaliers blancs - Page 3

Joachim Lafosse nous offre un film à la fois spectaculaire de par son ampleur et le cadre d'une Afrique particulièrement cinégénique, et intime et à fleur de peau, comme il sait si bien le faire, de par les personnages qu'il nous présente et auxquels on ne peut que s'identifier, pour finalement les questionner.
Une œuvre sensible, juste et forte, sur l'engagement humanitaire, ou se pose la question: faire le bien mais à quel prix...
Le casting est haut en couleurs, de Vincent Lindon en meneur d'homme écorché vif, à Valérie Donzelli en observatrice amenée à prendre parti, en passant par Louise Bourgoin obstinée et convaincue et Reda Kateb en local de l'étape.
Du grand spectacle à dimension humaine.

Inspiré ouvertement de l'affaire de l'Arche de Zoé le réalisateur impose de suite les limites en insistant dans le même temps sur le fait que c'est une fiction. Au final on nous force la main pour avoir un maximum d'empathie pour des samaritains qui sont finalement plus proches d'amateurs naïfs, sortes de pieds nickelés qui seraient les héros comiques parfaits si ce n'étaient pas si dramatiques. Le scénario se focalise aussi un peu trop sur les tractations et les marchandages autour des enfants. Une fois qu'on a compris le système on aurait aimé un peu plus de fond. Un film finalement un peu vain car il ne va jamais au fond des choses.

Il y a forcément plusieurs façons de critiquer le film alors adoptons simplement le point de vue du réalisateur qui ne cherche absolument pas à retranscrire une quelconque actualité mais qui a pris comme point de départ cette histoire assez forte de français qui ont désiré ramener d'Afrique des jeunes enfants pour les faire adopter. Le sujet est fort et difficile à appréhender lorsque on est pas spécialiste de l'Afrique. Les enfants sont-ils vraiment orphelins? Où et dans quelle mesure se situe l'appât du gain? Le jeu des acteurs est sincère mais les scènes sont assez attendues dans leur issue. Encore une fois Lindon est formidable mais les autres acteurs ne déméritent pas pour autant. Pour le film qui se déroule comme un documentaire, les scènes se déroulent sans aucun temps mort et avec un suspense grandissant. Au final un drame plutôt convaincant grâce à l'interprétation et qui met (contrairement à son sujet) l'homme au centre du débat.

L'incroyable dèrive de l'action humanitaire selon le belge Joachim Lafosse qui s'inspire librement du fait divers "L'arche de Zoè". On ne peut pas attaquer un fait rèel aussi important et ne pas être totalement fidèle à la vèritè! Ça serait de la folie! En leader illuminè des Chevaliers blancs, Vincent Lindon est remarquable parce qu'il a cette idèologie, cette ènergie complètement folle et ce rêve qu'on le suit jusqu'au bout même si on sait pertinemment que c'est perdu d'avance! il est le chef « fou » et ègocentrique de ces bènèvoles français venus au Tchad pour prendre en charge, sur place, des enfants orphelins! En realitè, il s'agit de les ramener en France puisque ses enfants ont ètè promis à 300 familles adoptantes! Est-ce que la fin justifie les moyens ? Oui ? Non ? D'accord, il y a ce fait divers qui fit la une des journaux en 2007 mais il y a surtout une histoire humaine derrière! Celui d'un homme qui se perd en route! Du Bien qui se regarde dans la glace! D'un Lindon qui interprète le personnage de Jacques Arnault avec une conviction qui force l'admiration, laissant Louise Bourgoin et Valèrie Donzelli sur le banc de touche! Reste que parfois on succombe d'ennui devant ce fait divers qui dèrive entre difficultès et contradictions, avec finalement trop de neutralitè et un manque de parti pris èvident! C'est dommage car ce rapport ètroit à la vèritè donne dans ses meilleurs moments de la force au film! De plus, Lafosse n'essaye pas de tirer tout doucement le spectateur en essayant de lui infiltrer une pensèe bien pensante! Les avis sont donc partagès! Peut-être parce que "Les Chevaliers blancs" fournit des èlèments à charge et à dècharge! C'est à dire qu'on accable le personnage principal et qu'au final on se dit...mais en même temps c'est quelqu'un d'un peu inconsèquent et d'illuminè! Bref on s'y perd! Même la justice s'y est perdue dans cette affaire...

Un bon film questionnant toutes les ambigüités de l'aide à l'autre, de l'humanitaire et du néo-colonialisme. Bien écrit, bien joué, bien mis en scène. Rien de ridicule, rien de simpliste. Difficile dans ces conditions de saisir pourquoi certains journaux sérieux ne mettent qu'une étoile (ce qui veut dire 0, d'ailleurs, puisque sur Allociné, on ne peut plus mettre 0 étoile depuis quelques années...). Avec Lindon en rôle titre, le film forme une sorte de pendant à "Welcome" (France-Afrique, Ton froid-Ton chaud, Fuir la France-Venir en France, etc.). La difficulté face à un tel film est qu'on est contraint de se préparer à une suite d'engueulades sans fin puisque la situation des personnages est tellement intenable (tellement de mensonges, de doutes, de difficultés matérielles, d'insécurité, etc.) qu'ils passent évidemment leur temps à s'affronter. Mais le cinéaste trouve des biais pour relâcher la pression et créer des respirations. Et puis on a toujours autant de plaisir à voir jouer Lindon, Reda Kateb et Valérie Donzelli (Louise Bourgoin a fait un sacré chemin depuis la météo de Canal !).

Aide, mensonges et idéaux.

Les Chevaliers Blancs est inspiré de l’histoire de l’association humanitaire L’arche de Zoé, qui a fait la une de l’actualité en octobre 2007, lorsque tous les participants de l’opération se sont faits arrêtés par les forces de l’ordre tchadiennes alors qu’ils s’apprêtaient à emmener plus d’une centaine d’enfants, supposés orphelins, en Europe, par avion. Certains voyaient en cette opération une « philosophie néocolonialiste », alors que d’autres y voyaient une chance pour les enfants de se sortir d’un contexte social et culturel compliqué. Les participants et les instigateurs de l’opération furent jugés, emprisonnés puis relâchés. En 2013, un nouveau procès fut ouvert et le président de l’association ainsi que sa compagne furent condamnés à de la prison ferme tandis que les autres participants furent condamnés à de la prison avec sursis.

Pour son cinquième long-métrage, Joachim Lafosse met donc la main et ressuscite un fait divers très intéressant ayant passionné les foules. Vient très vite la question : comment traiter ce sujet en étant le plus fidèle à la réalité ?

Aide aux plus démunis pour une vie meilleure ou simple trafic d’enfants pour le simple caprice des plus riches ? Les Chevaliers Blancs nous plonge au cœur d’une pseudo ONG « Move for Kids », qui sans agrément part à la recherche d’orphelins dans un pays d’Afrique dévasté par la guerre pour les expatrier dans des familles françaises. La position de Joachim Lafosse navigue entre l’approbation et la dénonciation. On ne sait pas trop s’il cherche à avoir un ton neutre où s’il s’est mal exprimé sur son opinion. Au moins, le spectateur pourra interpréter par lui-même l’acte de cette association. Si on l’a vu dans des rôles meilleurs Vincent Lindon est juste. C’est surtout Louise Bourgoin et Valérie Donzelli qui apparaissent ici sans artifice et pleinement sincères dans le rôle qui leur a été attribuée. Les Chevaliers Blancs est un film sensible qui ouvre à la réflexion, mais nous gardons une certaine retenue à ne pas savoir ce que pensent les scénaristes du film.
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Voici un film qui sonne parfaitement juste d'un bout à l'autre. Vincent Lindon est formidable dans son rôle d'aventurier humanitaire, à la limite de l'illuminé obstiné et du gourou manipulateur. Tout au plus peut-on regretter qu'on ne perçoive pas toujours l'influence charismatique qu'il exerce sur ses compagnons. Les relations au sein de l'équipe comme avec la population africaine sont particulièrement bien vues, sans manichéisme. L'ambigüité de la situation crée un malaise constant. Joachim Lafosse a fait le choix de ne traiter que l'équipée absurde de ce commando qui croit agir pour la bonne cause. Il ne nous dit rien de l'arrière plan politique de cette opération manquée ni de ceux qui l'ont sponsorisée et espéraient sans doute en tirer des profits médiatiques si elle avait réussi. Cette affaire comporte pourtant bien des côtés obscurs. S'il ne s'agissait que d'un petit groupe de membres d'une ONG marginale et un peu cinglée, comment aurait-il pu obtenir le soutien logistique de l'armée française et être financée par de grandes institutions comme les Hôpitaux de Paris et un important labo comme Biotech ? Avoir laissé ces aspects dans l'ombre donne une certaine force et une grande sobriété à son film, mais nous prive pourtant d'un éclairage plus riche sur les tenants et aboutissants de cette étrange aventure. Toutefois, Lafosse n'a pas prétendu réaliser un documentaire, une enquête ou même une fidèle retranscription de faits qu'il ne cite d'ailleurs pas. Acceptons donc ce film tel qu'il est, superbe, agrémenté de paysages envoûtant, mais la véritable histoire de L'Arche de Zoé reste à raconter...

C’est une affaire qui a eu un retentissement médiatique incroyable ; l’association L’arche de Zoé avait sans le vouloir fait la une des journaux à la fin de l’année 2007. Leur intention initial était pourtant noble puisqu’il s’agissait de trouver une famille à de jeunes enfants orphelins mais dans les faits cela s’est vite mué en naufrage avant de créer un véritable incident diplomatique. Le réalisateur Joachim Lafosse s'inspire donc de cet événement dramatique avec un long-métrage prenant du début à la fin et bénéficiant en plus d’un impeccable casting de Vincent Lindon à Valérie Donzelli en passant par Reda Kateb. Les chevaliers blancs est tout simplement un excellent film dont il serait dommage de passer à côté !

film de fiction pur adapte librement d un fait divers datant de quelques années : l ONG l arche de Zoé !

On suit donc le parcours d une équipe de bénévoles dans un pays d Afrique indéterminé ! Leur but étant de rapatrier des enfants orphelin en France !

La limite de la l'égalité et du sens moral n est pas retranscrite dans le film du coup on se perd un peu pour savoir si ils sont dans la loi ou pas ?

En reste un film lent et long mais intéressants et curieusement très bien fait avec une véritable identité mais entache du défaut cite ci dessus !

Un bon film mais bancal !

un bon film qui relate des faits réels, Vincent Lindon et Louise Bourgouin sont convaincants, l'Afrique est très bien filmée, et on sort de la salle avec bon nombre d'incertitudes.

Un film sobre sur une histoire complexe qui a défrayé la chronique. Vincent Lindon est remarquable comme souvent, Valérie Donzelli est tout en retenue mais juste mais Louise Bourgoin est complètement de la plaque et ça gâche tout. J'aime bien cette fille mais elle a l'air complètement détachée. Dommage

Ce film retrace tout simplement un fait réel qui s'est déroulé en 2007.
Le film raconte exactement ce qu'il s'est passé.
On peut constater une très bonne réalisation et surtout un excellent jeu d'acteurs.
J'ai été bouleversée, intéressée et émue.

Joaquim Lafosse est un réalisateur à part. Habitué au huis-clos mettant à mal ses protagonistes, il reprend aujourd’hui l’affaire de l’Arche de Zoé. En 2007, une association humanitaire française avait essayé de faire sortir une centaine d’enfants soi-disant orphelins pour les placer en France dans des familles d’accueil. Si Les Chevaliers blancs évoluent dans un monde ouvert, les ressentis du huis-clos demeurent : claustrophobie, absence de recul, sensations de vertige.

Quel film hybride que ces Chevaliers blancs. Sans véritable scénario et découpage net de séquences, la narration place le spectateur en totale immersion. De nombreux plans contemplatifs soulignant l’immuabilité des personnages le positionnent dans une ambiance étouffante. Doublée d’une photographie légèrement orangée, l’espace dans lequel ils évoluent paraît différent, étranger, comme si nous n’avions encore jamais foulé ces terres. Ces ressentis, très troublants, nous mettent dans une situation inconfortable. Procédé désormais connu chez Lafosse, ce dernier bouscule le public en le retranchant dans ses principes et son éthique. Déjà avec Perdre à la raison, la déliquescence de son personnage (femme ayant commis trois infanticides) transpirait du cadre pour finir par déborder sur nous.

Le contenu des Chevaliers blancs est en somme tout aussi troublant que son enveloppe. Il se dégage de ce thème une étrange fascination qui accentuera le mal être de l’assistance. Plus le récit progresse, moins nous sommes sûrs de la pertinence de ces actes humanitaires. L’argent, la pression des futurs parents adoptifs et l’objectif qu’ils doivent atteindre semblent pourrir le geste (plein de bonté) qu’ils veulent accomplir. Mais comment les blâmer ? Puisque la majorité des gens ne fait rien, une poignée d’hommes et de femmes se souillent les mains pour faire ce sale travail.

L’intérêt du film réside enfin dans la neutralité de son message. Sans juger, Lafosse expose les faits avec sa caméra embarquée, tel un documenteur. Le rôle de Donzelli (interprétant une journaliste payée pour filmer ce qu’elle voit) est certainement le plus fondamental. Il symbolise à lui-seul tout le dilemme irrésoluble du film. Que doit-on montrer et quelle est la puissance des images face à cette mission humanitaire ? Par essence polémique, Les Chevaliers blancs est une œuvre qui invite au débat, et qui n’a pas fini de faire parler de lui.

L'instrumentalisation de l'enfant est un thème cher à Joachim Lafosse. La défaillance éducative, qu'elle soit parentale ou en provenance d'autres adultes, constitue aussi une question qui l'habite et l'agite. J'aime les acteurs de ce film, mais je trouvais que leur jeu sonnait faux parfois. Les moyens déployés durant le tournage sont considérables, mais l'intensité de l'engagement des protagonistes n'est pas très convaincant. Dommage.