Derniers Avis : Les Chevaliers blancs - Page 5

L'image souvent très belle, la direction d'acteurs irréprochable, alliant rigueur et naturel, confèrent à cette histoire bien connue de l'Arche de Zoé une dimension qui dépasse le simple récit des faits. le film nous interpelle, nous, violemment, et s'il va de soi qu'on ne peut approuver la démarche des ces apprentis-humanitaires, l'affrontement entre les partis en présence nous renvoie à nos propres questions. Plus facile d'envoyer un chèque pour soulager sa conscience que de s'engager physiquement à sauver des enfants. Mais en même temps, cette ingérence a quelque chose de profondément insupportable: impossible de ne pas y sentir les relents nauséabonds d'un néocolonialisme de la bonne conscience: ces blancs viennent quand même se servir en Afrique pour combler les manques de parents occidentaux en mal d'enfants! ils veulent les sauver, c'est vrai aussi, et prennent de grands risques personnels pour y parvenir, mais ils mentent pour les voler et finissent pas fermer les yeux sur le fait que peut être, loin d'être orphelins, ces enfants sont enlevés à leurs parents comme des marchandises vendues, au profit d'intermédiaires ou tout simplement pour cause de misère. Ce film pose, au delà de l'actualité, la terrible question de l'action: la fin justifie t'elle tous les moyens et certains moyens ne dissimulent-ils pas des intentions dont la pureté est suspecte? La fameuse question "des mains sales" pour reprendre le titre d'une pièce de Sartre.

un bon film qui relate des faits réels, Vincent Lindon et Louise Bourgouin sont convaincants, l'Afrique est très bien filmée, et on sort de la salle avec bon nombre d'incertitudes.

Quand Jacques Arnault et son ONG débarquent en Afrique, ils ont pour mission de trouver 300 orphelins de moins de 5 ans pour les ramener en France auprès de parents qui attendent de les adopter. Mentant à la population locale qui ignore le vrai but de sa présence, Jacques va devoir faire face à de nombreux soucis : une organisation maladroite, des chefs de village menteurs et surtout des parents prêts à laisser leur enfant auprès d'eux pour une vie meilleure. Ces chevaliers blancs que filme Joachim Lafosse avec un souci de réalisme sont loin d'avoir l'armure reluisante. Les mensonges, la tromperie, les soucis d'éthique, le film nous plonge dans le trouble de cet ONG où il ne faut pas y regarder à deux fois si l'on veut adopter. Inspiré de l'affaire de l'Arche de Zoé, le film montre bien tous les problèmes d'une situation inextricable dans laquelle la vérité ne peut être complètement avouée. Dans ces eaux troubles, Vincent Lindon est formidable en leader engagé mais un brin salaud, confronté avec ses collègues à un dilemme moral de taille. Sans trop juger ses personnages, le réalisateur démontre bien la réalité du terrain et offre un film complexe, efficacement mis en scène.

Un peu déçue... Je n'ai pas été réellement émue par cette histoire pourtant bouleversante. Je suis restée à côté. .Dommage.. Le jeu des acteurs y est aussi pour quelque chose certainement. Déception là aussi. Que ce soit pour Vincent Lindon , ou les seconds rôles. La magie n'a pas opéré du tout.

Malgré un casting étoilé, le film peine à s'envoler. Pourtant, il y a bien à faire avec cette libre adaptation d'un fait divers mais Joachim Lafosse s'est peu à peu perdu en longueur dans des scènes qui tournent en boucle. Seule lueur dans Les chevaliers blancs: le personnage de Valérie Donzelli qui, avec quelques minutes à l'écran très bien disséminées, arrive à véhiculer toute la complexité de la situation et des choix à faire.

Un très bon casting et une histoire potentiellement puissante mais le film reste dans une narration clinique au lieu de proposer un véritable regard.

Voici un film qui sonne parfaitement juste d'un bout à l'autre. Vincent Lindon est formidable dans son rôle d'aventurier humanitaire, à la limite de l'illuminé obstiné et du gourou manipulateur. Tout au plus peut-on regretter qu'on ne perçoive pas toujours l'influence charismatique qu'il exerce sur ses compagnons. Les relations au sein de l'équipe comme avec la population africaine sont particulièrement bien vues, sans manichéisme. L'ambigüité de la situation crée un malaise constant. Joachim Lafosse a fait le choix de ne traiter que l'équipée absurde de ce commando qui croit agir pour la bonne cause. Il ne nous dit rien de l'arrière plan politique de cette opération manquée ni de ceux qui l'ont sponsorisée et espéraient sans doute en tirer des profits médiatiques si elle avait réussi. Cette affaire comporte pourtant bien des côtés obscurs. S'il ne s'agissait que d'un petit groupe de membres d'une ONG marginale et un peu cinglée, comment aurait-il pu obtenir le soutien logistique de l'armée française et être financée par de grandes institutions comme les Hôpitaux de Paris et un important labo comme Biotech ? Avoir laissé ces aspects dans l'ombre donne une certaine force et une grande sobriété à son film, mais nous prive pourtant d'un éclairage plus riche sur les tenants et aboutissants de cette étrange aventure. Toutefois, Lafosse n'a pas prétendu réaliser un documentaire, une enquête ou même une fidèle retranscription de faits qu'il ne cite d'ailleurs pas. Acceptons donc ce film tel qu'il est, superbe, agrémenté de paysages envoûtant, mais la véritable histoire de L'Arche de Zoé reste à raconter...

L'instrumentalisation de l'enfant est un thème cher à Joachim Lafosse. La défaillance éducative, qu'elle soit parentale ou en provenance d'autres adultes, constitue aussi une question qui l'habite et l'agite. J'aime les acteurs de ce film, mais je trouvais que leur jeu sonnait faux parfois. Les moyens déployés durant le tournage sont considérables, mais l'intensité de l'engagement des protagonistes n'est pas très convaincant. Dommage.

Une réalisation correcte avec un style "reportage" qui restitue bien l'ambiance de cette triste aventure. La qualité de l'image en souffre parfois et c'est un peu dommage. Le ton des acteurs est juste. Chacun est bien à sa place dans cette organisation surréaliste teintée à la fois d'humanisme et d'amateurisme. Un regret toutefois. Le film ne relate qu'une partie de l'histoire. Ainsi le volet préparatoire de l'expédition est passé sous silence, ainsi que les jours qui se sont écoulés après l'arrestation de l'équipe.

Dans le déni
Encore une performance pour Vincent Lindon notamment pour l’ambiguïté du personnage.

Un film façon reportage inspiré d’un fait réel (comme « A perdre la raison« ) malheureusement sans la même intensité, on reste en surface et dans le flou sur les intentions véritables de cette équipe de volontaires mais c’est peut-être l’objectif, je reste dubitative.

Vincent Lindon est crédible dans le rôle de Jacques Arnault mais sa compagne, dans le film, Louise Bourgoin joue trop la rudesse, sans artifice, elle croit nous bluffer (n’est pas Emilie Dequenne qui veut).

Valérie Donzelli est superbe, emportée par la cause elle vacille, elle joue avec subtilité et intelligence.

Un film comme l’enfer pavée de bonnes intentions. La caméra est un peu trop nerveuse, comme l’équipe, fébrile, c’est presque de la télé-réalité, las toute la magie de son dernier film s’en ait allé.
Un beau sujet mais on finit par s’ennuyer, à ne pas vouloir faire dans le pathos, le tout manque de relief, les faits nous sont contés, point.
Reda Kateb promène son élégance et Philippe Rebbot dégage tendresse et humanité, belle participation de Bintou Rimtobaye.

Joachim Lafosse est un beau réalisateur, il maîtrise la réalisation avec finesse et il saura encore nous toucher.

Très frustrant car on ressort avec plus de questions qu'en étant arrivé. Certes, le film montre bien le dilemme auquel font face les membres de l'ONG mais il reste très flou sur l'avant et l'après. Même pas une phrase à la fin pour expliquer ce qui s'est passé judiciairement et rien au début pour expliquer les origines de l'ONG. Bref, pas le film idéal pour comprendre l'affaire de l'arche de Zoé. Un tour sur Wikipédia est plus instructif

C'est un film dont il est assez difficile de parler... Je ne saurais pas trop dire si c'est bien ou c'est raté, je pense qu'il y a des arguments des deux côtés, personnellement j'ai bien aimé, mais on sent que le film traite d'un sujet délicat et venir se revendiquer d'une quelconque objectivité semble un peu prétentieux. Ce que j'ai beaucoup aimé dans le film c'est qu'on nous montre des mecs qui vont échouer, on enchaîne les échecs et les coups durs sans que pour autant ça nous paraisse misérabiliste et j'ai trouvé ça assez fort. Du coup c'est pas un film forcément plaisant tellement les personnages s'en prennent plein la tronche mais au moins ça n'est pas agaçant. Par contre au niveau de l'objectivité j'aurais beaucoup à redire. Déjà parce qu'on n'adopte que le point de vue des membres de l'ONG mais d'un autre côté le film aurait été des plus long autrement... Mais ce que j'ai préféré dans le film c'est toujours le dilemme moral auquel les personnages sont confrontés, il y en a de bien intentionnés, d'autres moins et ils vont tous évoluer d'une manière ou d'une autre, le tout sans une once de manichéisme. C'est plus sur le regard porté sur le chef du village que j'ai du mal, disons qu'on comprend très bien pourquoi il se comporte comme tel mais on continue de nous faire croire que c'est un salaud qui met des bâtons dans les roues alors que c'est déjà assez compliqué comme ça. Tandis que justement si on avait adopté un peu plus son point de vue et que tout ça n'aurait pas été européocentré, ça aurait été beaucoup plus intéressant. Du reste j'ai eu du mal avec la mise-en-scène justement parce qu'elle se prétend objective mais aussi parce qu'on n'a pas vraiment de fulgurance, disons qu'elle nous emporte bien, qu'on se sent concerné par tout ce qui se passe et qu'il y a une réelle pression qui s'instaure sans jamais être misérabiliste sur les difficultés des uns et des autres mais elle n'apporte rien au discours, au propos, et du coup ça ne va pas très loin, à part quelques plans qui disent des choses sur les personnages visuellement, mais c'est vraiment ponctuel. Du coup c'est un film en dent de scie pour moi qui a réussi à éviter habillement les écueils du genre mais qui aurait pu aller encore plus loin et être un vrai bon film, là c'est juste pas mal...

Bon réalisateur qui semble dépassé par son sujet.
Trop de neutralité et le manque de parti pris créent un véritable
ennui. Beaucoup de scènes se répètent.
Les acteurs semblent improviser, perdus dans ce désert.
Lindon comme d'habitude joue le même rôle, mais il lui manque
une ambiguité, une faille qui rende ce personnage fascinant.

J'avais gardé en mémoire du précédent film de Joachim Lafosse, cette aisance de mettre mal à l'aise le spectateur. "Les chevaliers blancs" fonctionnent sur le même principe. Mais attention, ce n'est pas un film ou la morale domine. Le syndrome de Stockholm marche très bien ici. L'empathie pour ces "bénévoles" est nulle. On est en immersion, comme l'est la journaliste jouée par Valérie Donzelli. Ce qui donne un film cohérent sur le propos, juste par la forme. Salauds ou pas ? Je n'ai pas su trancher, peut-être parce que le metteur en scène belge n'y arrive pas lui-même. Mes regrets vont à l'encontre de l'espace réservé aux seconds rôles. J'en suis sûr que tous avaient leur mot à dire, ce qui aurait diversifié les points de vue et donné un film brillant.

Un bon film questionnant toutes les ambigüités de l'aide à l'autre, de l'humanitaire et du néo-colonialisme. Bien écrit, bien joué, bien mis en scène. Rien de ridicule, rien de simpliste. Difficile dans ces conditions de saisir pourquoi certains journaux sérieux ne mettent qu'une étoile (ce qui veut dire 0, d'ailleurs, puisque sur Allociné, on ne peut plus mettre 0 étoile depuis quelques années...). Avec Lindon en rôle titre, le film forme une sorte de pendant à "Welcome" (France-Afrique, Ton froid-Ton chaud, Fuir la France-Venir en France, etc.). La difficulté face à un tel film est qu'on est contraint de se préparer à une suite d'engueulades sans fin puisque la situation des personnages est tellement intenable (tellement de mensonges, de doutes, de difficultés matérielles, d'insécurité, etc.) qu'ils passent évidemment leur temps à s'affronter. Mais le cinéaste trouve des biais pour relâcher la pression et créer des respirations. Et puis on a toujours autant de plaisir à voir jouer Lindon, Reda Kateb et Valérie Donzelli (Louise Bourgoin a fait un sacré chemin depuis la météo de Canal !).