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soulman
69 abonnés
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4,5
Publiée le 8 novembre 2019
A la fois moderne et engagé, le premier film de Bellocchio dynamite la famille italienne traditionnelle, comme le fera Pasolini avec "Teorema". La tension est palpable du début à la fin d'un récit qui ne ménage pas ses personnages, leur bassesse, leur égoïsme et leur vanité, portés par des comédiens tous remarquables, le jeune Lou Castel en tête. C'est du très grand art.
Le style du film correspond aux caractéristiques du personnage central, névrosé et épileptique : nerveux, tourmenté, excessif, agressif. Une forme de révolte contre un cinéma « académique » accompagne la révolte dudit personnage contre la famille et la société. Il y a là une certaine logique, mais ce parti pris, conjugué au regard froid et sans pitié porté par Bellochio sur les personnages, nuit à l’empathie que l’on pourrait éprouver pour tous les membres de cette famille qui cumule les handicaps et les tares. En même temps le film est trop viscéral pour produire une vraie réflexion. Il en reste un témoignage exacerbé, répétitif et parfois pénible, d’un état d’esprit et du ton d’une époque, celle qui prépare les mouvements de contestation antiautoritaire et de libération culturelle de la fin des années soixante dans le monde occidental.
Film culte de l'Italie des années 60, Les poings dans les poches dépeint le mal-être absolu d'un adolescent de la bourgeoisie décadente qui va décider spoiler: de s'en prendre physiquement à sa famille pour tenter de se débarrasser de ses propres démons . Superbement porté par l'acteur Lou Castel, ce long-métrage porte en lui une incontestable puissance quoique atténuée par des séquences parfois trop longues.
D’entrée on est pris par l’atmosphère malsaine de cette famille pour laquelle se sacrifie l’aîné : père décédé, mère aveugle, un frère taré, un autre épileptique en relation coupable avec sa sœur… L’ambiance à table, l’ennui quotidien et plein de petits détails de la vie courante… le contexte traditionaliste… Personne n’y raisonne normalement et tout cela est décrit avec un naturel et une simplicité déconcertants… crescendo jusqu’à la sublime scène finale magnifiée par la musique de Verdi. Un coup de maître pour un premier film.
Tout le film n'est que poésie et cruauté. Bellochio touche le sublime. L'opéra ne cesse d'inspirer le réalisateur de Vincere lors de scènes démentes qui dessinent cette famille particulière. C'est un pur chef-d'oeuvre.