Avis : Le Démantèlement - Page 2

L'édifiante histoire de ce Goriot rural et canadien, se dépouillant pour ses filles qui ne viennent que très rarement le visiter depuis Montréal, à 6 heures de route de sa campagne (entretenant l'une, comédienne, depuis des années ; volant au secours de l'autre, qui divorce et doit racheter à son mari la moitié de leur maison), tout en se persuadant que c'est la meilleure solution pour lui - sa ferme familiale, où il élève des moutons, ne sera de toute façon reprise par personne de sa lignée (même de manière collatérale), est du genre qui serre le coeur. Le sexagénaire, le "démantèlement" opéré, rejoint une sinistre studette d'une résidence communale pour seniors (sans même pouvoir y garder son fidèle chien - différentes scènes poignantes à cet égard) - sa "pension Vauquer" à lui (mais en mode "totale solitude"). Quiconque a lu Balzac peut imaginer la fin de vie de Gabriel Gagnon, laissée par Sébastien Pilote en pointillés.... Film modeste, sincère, sonnant (tristement) juste à tous les instants, et fort émouvant, où Gabriel Arcand (l'excellent acteur québécois, vu notamment - en 1986 - dans "Le Déclin de l'empire américain", de son frère Denys) fait merveille dans un rôle où l'essentiel passe par l'expression et le regard. Un rien (même si le sujet s'y prête) trop ralenti - en bémol.

Tous ceux qui fréquentent peu ou prou Gaby, le personnage central de ce film, auraient pu le jurer: pour lui, rien ne compte davantage que son bien, sa bergerie, ses moutons, sa propriété, sa maison. Mais connaît-on vraiment les autres, même quand ils vous sont proches, sait-on ce qu'il y a au fond de leur coeur et de quoi ils sont capables quand apparaît l'imprévu?
Gaby a beau avoir consacré sa vie à son domaine et à son élevage de moutons, ses filles ont beau l'avoir quitté depuis belle lurette pour s'établir à Montréal, quand l'une d'elles se trouve en grande difficulté, plus rien d'autre ne compte que de la secourir. Il ne les voit pourtant guère, ses filles, si différentes l'une de l'autre: Marie, qui s'est mariée et qui a deux enfants, et Frédérique qui s'est totalement investie dans une carrière d'actrice de théâtre. C'est la première, Marie, qui, étant en instance de divorce et ayant besoin d'argent, se décide à venir rendre visite à son père et à lui demander de l'aide.
Gaby n'hésite pas longtemps, il est père avant toute chose, et il sacrifiera sa vie entière pour sa fille! Un de ses amis essaie de lui faire entendre raison, mais c'est peine perdue. Il vendra tout et, lui qui aime tant la nature et la vie au grand air, il louera un modeste appartement dans une petite ville.
Ce portrait ô combien émouvant nous est proposé par Sébastien Pilote, un cinéaste québecois dont c'est, je crois, le deuxième film. Servi par d'excellents acteurs et par une mise en scène sobre et juste, c'est une totale réussite. 8/10

Gaby, un personnage à la Balzac, celui du Père Goriot, qui pour ses filles va sacrifier tout ce qui lui reste de vital au monde : sa ferme et ses moutons. Raconté de la sorte, on ne saute pas au plafond et pourtant filmé dans les lumières de l’été indien québécois, ce film est d’une intelligence de tous les instants, accentuée par la prestation fabuleuse de Gabriel Arcand, un comédien dont la soixantaine lui va à ravir.

Avis bonus Les commentaires du réalisateur , de l'acteur et ... d'un ctifs
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Je me suis retrouvé devant ce film canadien sans rien en savoir. Seulement convaincu par les très bons échos qui m'arrivaient depuis sa sortie. Une fois n'est pas coutume, pas de bonne surprise cette fois-ci. Je n'ai pas du tout accroché. Pire, je me suis même ennuyé tout le long, un vrai somnifère. Pourtant c'est plutôt bien joué, Gabriel Arcand est assez touchant en...

Le film débute tranquillement, décrivant en douceur le quotidien solitaire de Gaby, un éleveur au dernier tournant de sa vie. Puis le dilemme est posé, cruel, poussant Gaby à analyser sa vie, son avenir, ses priorités et à prendre une terrible décision. Gaby subit-il les événements ou est-ce un choix douloureux de sa part ? Est-ce pour le pire ou pour le mieux ? Devant ce film délicat et subtil, le cœur du spectateur se serre peu à peu. Et dans le rôle principal, Gabriel Arcand est bouleversant.

Vu à l'ouverture du festival du cinéma Québécois à paris ce film sobre est vraiment très touchant et remarquablement interprété par Gabriel Arcand
De plus Sébastien Pilote le metteur en scène dont ce n'est que le 2 ème film fait preuve d'une grande maîtrise cinématographique , et ayant eu l'occasion de le rencontrer ce jeune metteur en scène est très simple et tout à fait abordable alors si le délicieux accent du Québec ne vous rebute pas et si vous voulez changer des grosses productions US ce film est pour vous pour les autres vous risquez de vous y ennuyer

Superbe histoire de famille canadien québécois, de l’intrigue intéressante qui bouge bien avec de bons acteurs, pas déçue de ce film dramatique venu d’ailleurs.

Filmé comme s’il s’agissait d’un documentaire, Le Démantèlement est un drame profondément humain. Gabriel Arcand puise toute la sincérité en lui pour la mettre au service de son personnage troublant de lucidité. Sébastien Pilote ne fait jamais tomber son histoire dans le pathos. Malheureusement, cette justesse crée une distance entre le personnage et les spectateurs. Par conséquent, on ne se sent pas toujours concerné par la générosité et la douleur qui entour Gaby qui vend sa ferme. Il manque donc au Démantèlement cette poigne qui aurait l’aurait rendu moins frêle.
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Grands dieux que ce film est sublime !! Rarement vu un scénario qui m'a tant bouleversé. C'est beau, c'est triste, c'est révoltant et vraiment j'ai eu des frissons plus d'une fois ! Et que dire de Gabriel Arcand !! Je ne le connaissais pas et j'ai découvert un acteur sensationnel ! Quel charisme, quel regard, quel talent !! Je recommande vivement ce film à tous car on y voit le dur labeur et la vie difficile des agriculteurs au Québec et on y voit surtout ce qu'un père est prêt à faire par amour pour ses enfants (sans grande reconnaissance évidemment). Un pur chef d'oeuvre qui m'a retourné !

Le Démantèlement offre des paysages superbes et une lumière vraiment magnifiques. On s'y sent rapidement à l’aise dans cette ferme avec l'excellent Gabriel Arcand. Il faut dire que l’acteur nous offre une performance assez exceptionnelle, car avec très peu de dialogue et beaucoup de silence, il réussit à nous faire comprendre et à partager l’amour de sa terre. On aimerait rester avec lui, se réchauffer au soleil d'été et profiter de la beauté de la région du Saguenay. Mais la réalité des choses est tout autre et des choix qui déchirent le cœur doivent être faits. On profite des derniers instants, des adieux, en espérant un avenir meilleur... Je dois, par contre, avouer que quelques coupures au montage n’auraient pas fait de mal au film. Sébastien Pilote s’est parfois trop attardé sur certaines scènes, sans grand intérêt, dommage.

Un scénario a priori original, celui d'un père prêt à vendre sa ferme, qui constitue son gagne pain mais également tout ce qu'il a, pour aider sa fille. La réalisation est cependant très poussive, très lente et soporifique.

C'est magnifique. La découverte de valeurs humaines disparues de notre civilisation égocentrique. Jeu époustouflant des acteurs.A voir absolument.

Gaby Gagnon est propriétaire d'une ferme de moutons que lui a léguée son père au Québec. C'est un vieil homme simple aux moyens simples. Sa fille Marie lui rend visite avec ses deux fils. Elle lui dit qu'elle a quitté son mari Steve, absent. Elle veut 200 000 dollars pour garder la maison et racheter la part de Steve mais il ne peut pas obtenir de prêt. Après avoir passé sa vie à tout donner à ses filles il envisage de vendre la ferme. L'agriculteur éprouve une tristesse digne. L'idée semble simple mais le concept est puissant et discret. Puis le chien arrive et le film passe à un autre niveau, son frère arrive et on en apprend plus sur sa vie. Il y a une scène puissante avec son autre fille. On pourrait probablement la resserrer un peu mais je ne couperais aucune des scènes principales. Les performances sont parfaites et c'est un film tellement poignant...

"Le Démantèlement" est un drame humain poignant (le sacrifice d'un père pour sa fille) mêlé à la réalité sociale du monde agricole auquel les beaux paysages canadiens et le jeu émouvant et juste de Gabriel Arcand donnent un charme indéniable.

Voilà un très bon film qui montre que la condition paysanne au Québec ressemble fort à celle du paysan français! Le film est lointainement inspiré du Père Goriot , sauf qu'il me semble que chez Balzac, les deux filles sont de belles garces, ce qui n'est pas le cas ici? L'acteur qui joue le rôle principal est stupéfiant de naturel, il semble avoir effectivement élevé des moutons toute sa vie, et quand il doit vendre (démanteler) sa ferme, il est absolument bouleversant.