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    Macbeth
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    183 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 23 novembre 2015
    La force de ce film, ce sont les dialogues et l'interprétation intense, très juste et exceptionnelle de Michael Fassbender qui fait vraiment ressortir la souffrance et les interrogations de son personnage. Les images du film sont aussi magnifiques. Par contre, ce qui plombe le film ce sont : le manque d'actions qui rend le film extrêmement ennuyeux (avec utilisation de ralentis abusifs en plus) et le manque d'interactions entre Macbeth et le reste du monde (il est censé être roi et on ne le voit jamais exercer sa fonction). De plus, l'interprétation de Marion Cotillard n'est pas au niveau, fidèle à elle-même avec sa mono-expression et ses grands yeux globuleux larmoyants. Bref, le réalisateur n'a pas réussi à sortir du cadre théâtral de la pièce pour en faire un vrai film épique, pourtant tous les éléments étaient réunis.
    ninilechat
    ninilechat

    68 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 novembre 2015
    Un réalisateur inconnu, Justin Kurzel; un casting aussi hollywoodien qu'improbable: Michael Fassbender, Marion Cotillard! Non mais, vous imaginez Marion Cotillard en lady Macbeth! Et, au début, on se demande: où est on? Dans Le Seigneur des Anneaux, pour la sauvagerie de la bataille; dans Game ot Throne, pour les trognes? (remarquez, il y a pire comme références...

    Ben non. On est dans Shakespeare -totalement, somptueusement dans Shakespeare dont la cruauté, la violence n'ont sûrement jamais été aussi bien servies. Les acteurs, tant hollywoodiens qu'inconnus, font sonner la somptueuse langue de Shakespeare comme si c'était leur langue natale.... Il est vrai que Shakespeare est si "moderne" qu'il n'est pas difficile de se l'approprier. Loin de la grandiloquence de Corneille et de l'affèterie de Racine, Shakespeare est notre contemporain....

    Quant à la Cotillard, la simplicité avec laquelle elle s'empare de la terrible Lady ne la rend que plus effrayante; on a vu bien des actrices surjouer cette méchante idéale; la Cotillard nous fait plutôt penser à quelque moderne énarque poussant son compagnon à détruire par la calomnie un autre prétendant au poste de premier ministre.... Elle glisse dans la folie par le dégout d'elle même.

    Du roi Duncan de David Thewlis, du noble Banquo de Paddy Considine, de l'héroïque McDuff de Sean Harris ou du Malcolm de Jack Reynor, on ne choisira pas, on ne peut pas choisir. Les décors sont sublimes. Sauvages landes brumeuses, d'où on ne s'étonne pas de voir émerger les sorcières, aux lacs tourbeux, entourées de montagnes désolées, et parfois le soleil couchant noie tout le paysage de sang...

    Emmener les ados (pas les trop petits quand même) pour qu'ils prennent goût à la littérature! Sublime. A voir d'urgence.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 18 novembre 2015
    Oser adapter une oeuvre de Shakespeare demande un certain culot, surtout quand l’oeuvre en question a déjà été adaptée par d’illustres inconnus comme Orson Welles ou Roman Polanski. Pour jouer les époux Macbeth, couple assoiffé de pouvoir qui bascule progressivement dans la folie, il faut des acteurs hors pair. Michael Fassbender est habité par le rôle de Macbeth et Marion Cotillard est impressionnante, ne serait-ce déjà par sa diction qui fait totalement oublier que l’actrice est française.

    Oui, mais.. la présence des deux acteurs « phare » du moment et les dialogues très shakespeariens ne font pas oublier le manque de profondeur psychologique.

    Suite de ma critique sur Bricabook
    Ti Nou
    Ti Nou

    412 abonnés 3 365 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 juillet 2016
    Reprendre le texte de Shakespeare sans tomber dans une théâtralité excessive est une gageure. Justin Kurzel n'évite pas cette théâtralité mais il la fait accepter aux spectateurs grâce à un style très marqué, plus symbolique que figuratif (on pense parfois à Terrence Malick), et à l'excellent travail de ses acteurs.
    vincenzobino
    vincenzobino

    95 abonnés 390 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 janvier 2016
    Étrange OVNI que ce MacBeth version XXIème siècle.
    Adapter le classique de Shakespeare s'avère une tâche bien difficile, d'autant plus quand on a en tête le chef-d'œuvre de Welles. Justin Kurzel, réalisateur australien quasi inconnu se distingue de son illustre prédécesseur par une photographie exceptionnelle, qu'il s'agisse de paysages ou de champs de bataille et par un ton théâtral proche du monologue.
    Ce choix en déroutera plus d'un a n'en pas douter: la première demi-heure est une succession de sauts intertemporels du récit et si vous ne connaissez pas l'œuvre, vous pouvez décrocher par moments. Étrange également que cette illustration de la folie par une teinte claire donnant l'impression diabolique quelque peu kitsch.
    Mais alors, quelle direction d'acteurs: Fassbender dans le rôle-titre dégage la soif de pouvoir de son personnage (la comparaison avec Steve Jobs n'en sera que plus intéressante) et Marion Cotillard est assez bluffante en Lady diabolique avec un accent shakespearien remarquable.
    Niveau écriture, rien a redire si ce n'est, peut-être une séquence finale a rallonge quelque peu exagérée et dont l'interprétation proche d'un comic est quelque peu malvenue compte tenu du contexte.
    Expérience a tenter pour public quelque peu averti...
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 14 novembre 2015
    Après avoir vu le premier long-métrage de Kurzel, les crimes de Snowtown, je ne savais pas trop ce qu’il allait pouvoir apporter à Shakespeare, puis cela m’est apparu clairement. Les crimes de Snowtown, passé relativement inaperçu en salle malgré d’excellentes critiques, est tiré d’une histoire vraie, celle d’un homme qui arrive dans la vie d’une mère célibataire et de ses trois fils dans une banlieue sordide d’Australie. L’homme devient vite un élément clef de la vie locale et un père de substitution pour l’un des enfants qui va aussi se rendre compte qu’il est un des pires meurtriers que le pays ait connus. D’une froideur anxiogène, on assiste au spectacle d’un homme dangereux et charismatique qui dupe toute une communauté. Macbeth n’est pas loin, mais là où Snowtown joue (à raison) la carte de l’intime et du naturalisme, Macbeth ressort dans toute sa splendeur baroque. Les paysages (le film a été tourné en décor naturel pour les scènes d’extérieur) écrasent les personnages comme s’ils annonçaient le destin réservé à Macbeth, les images sont composées comme des tableaux, incluant un énorme travail sur des couleurs aux plans tous signifiant. Kurzel applique ici une prodigieuse leçon de cinéma, rendant chaque plan signifiant et travaillé pour donner au film l’adjectif de viscéral qui lui va si bien. De sa première à sa dernière seconde, le monde de Macbeth est un personnage à part entière, annonçant à chaque image toute la cruauté du destin que Shakespeare a réservé à ses personnages.
    Beaucoup de critiques n’ont pas reconnu la pièce de Shakespeare dans ce film, je suis d’accord avec eux, c’est une œuvre de Cinéma dans tout ce que cet art à de majeur, à des lieux du théâtre sans pour autant renier ses origines. Une adaptation aussi ravageuse qu’intelligente, pour moi un des meilleurs films de l’année si ce n’est le meilleur.
    Blog Be French
    Blog Be French

    33 abonnés 263 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 juillet 2015
    Pari osé et exigeant que celui de re-interpréter Shakespeare, surtout l'année du centenaire de la naissance d'Orson Welles. Même si Justin Kurzel avait été révélé lors de la Semaine de la Critique en 2011 pour Les Crimes de Snowtown, se lancer dans la tragédie historique, même entouré d'un casting hollywoodien, tenait presque de l'expérimentation pour le jeune réalisateur qui ne signe ici que son second long-métrage ! Comme le souhaitaient les producteurs, cette adaptation propose un ensemble « en accord avec l'actualité de notre monde contemporain ». Si le texte reste inchangé, apportant toute la grandeur et le lyrisme de Shakespeare, c'est surtout en terme de mise en scène que ce nouveau Mac Beth trouvera son public. Les scènes de combats sont remarquablement orchestrées, les fers s'entrechoquent avec une justesse presque mélodique, tout en apportant la brutalité nécessaire à un combat médiéval. Concernant l'esthétisme, on est loin du style ciné-indé australien des Crimes de Snowtown : Kurzel s'amuse, par une palette de filtres élégante, à jouer les Francis Ford Coppola. En effet, on retrouve dans les batailles quelque chose qui tient de l'opacité et de la frénésie qu'on peut connaître lors des scènes d'action d’Apocalypse Now. Si les trucages et les éclairages de Coppola donnaient à son film une ambiance incroyable, Kurzel a su, de son côté, utiliser les techniques artificielles actuelles afin de proposer un paysage sur-réaliste ! Bien aidée par les paysages des landes écossaises, la photographie est très réussie et Mac Beth réussit son pari de nous projeter dans un nouvel imaginaire. Quand à Michael Fassbender, le costume lui sied à merveille : son interprétation glaciale et impassible fait ressortir toute la folie de son personnage.
    Et comme Kurzel ne change rien au texte de Shakespeare, il est donc dans l'obligation de succomber aussi aux longueurs et répétitions qu'offrent la tragédie… Avec une construction peut-être trop classique pour le cinéma moderne, le découpage du film aurait mérité d'être un peu remanié afin de correspondre aux attentes du spectateur. L'autre point faible réside dans le choix de Marion Cotillard pour le rôle de Lady Mac Beth. Non pas qu’elle soit mauvaise… Mais étant un des rôles les plus difficiles à interpréter dans le registre dramatique, on a du mal à voir Cotillard en femme diabolique, hantée par de vieux démons et une nature suicidaire. De plus, même si un travail sur son accent a été effectué, elle n'arrive pas à obtenir la même justesse que devant la caméra de James Gray, par exemple.

    Même si cette nouvelle adaptation connaît quelques petits défauts, elle réussit le pari de proposer une nouvelle version convaincante et moderne. Le Mac Beth de Kurzel est une belle rencontre entre un texte magistral et une mise en scène que seule le cinéma peut permettre. Un vrai spectacle, à la photographie fabuleuse, et qui a au moins le mérite d'avoir un but intellectuel. De bonnes nouvelles pour la future adaptation du jeu Asssassin’s Creed, portée par la même équipe !

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    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 30 novembre 2015
    C'est beau Shakespeare, tudieu. La poésie de ses mots m'a toujours parue difficile à suivre, mais là, effilée dans le film (et semble-t-il, joliment traduite dans les sous-titres) elle se déguste avec une vraie joie d'esthète privilégié. Je me suis sentie privilégiée d'être là dans mon fauteuil de cinéma à regarder ça, voilà bien un sentiment que j'ai rarement.
    J'avais vu le Macbeth de Polanski il y a des siècles, mais sans éprouver cette... fierté.
    C'est beau et psychologiquement, c'est du grand art. Les motivations, les évolutions, les revirements, avec cette très précise poésie des mots à chaque sentiment, c'est magnifique de finesse.
    Et cette finesse en cadeau, nous est-elle rendue accessible par la mise en scène ou par les acteurs ? Les deux, je suppose. La mise en scène réussit à être puissante et sobre, esthétique et humaine à la fois. Silhouettes émergeant du brouillard, plongée dans des regards, décors froids et magnifiques, et puis mea culpa mais j'adore les ralentis. Le réalisateur en use et en abuse peut-être, mais pour mon plus grand plaisir frissonnant !
    Et les acteurs... Fassbender Michael, le dernier film où je l'ai vu s'appelait Franck, et il joue dissimulé sous une tête de carton-pâte pendant 95% du film. On ne le voit qu'aux cinq dernières minutes, et c'est absolument bouleversant. Même dans X-Men, il est bouleversant. Là, fatalement... J'aime sa mélancolie posée, son calme dans la tempête, sa puissance qui ne dissimule pourtant pas sa fragilité. Il joue Macbeth comme un auto-sacrifice, un Macbeth même pas convaincu qu'il explose toutes ses valeurs (et quelques vies humaines au passage) pour quelque chose qui en vaut la peine. Tout au long du film j'ai pensé au 13 novembre. Le dialogue intérieur de Macbeth est parfait, sur les quelques mètres qui le séparent de la tente où dort le roi. Il hésite, il sait qu'il va se perdre, il ne fait même pas ça par amour, il sent que jamais il ne profitera de son statut en toute quiétude, mais l'ambition et peut-être l'ivresse du mal, l'ivresse de la destruction sans retour le guident. Il se suicide en tuant et semble soumis à cet adieu de tout ce qui a fait sa vie jusqu'alors. Il est foutu, il avance. Marion Cotillard, glacée dans sa tristesse et son amertume (le metteur en scène a ajouté semble-t-il au "scénario" de Shakespeare l'enterrement de leur jeune enfant, à l'ouverture du film), nous donne une Lady Macbeth qui reste humaine, extrêmement lucide, se laissant aller à retrouver un peu de vie dans cette ambition délirante. Son texte, encore une fois, est parfait, et elle le passe à merveille. Shakespeare est étonnant à nous décrypter ainsi le tissage des sentiments humains conduisant à un massacre. Le goût du sang. Une sensation de pouvoir absolu, une sensation éphémère. Puis un immense gâchis. Pour rien.

    Un minuscule bémol pour la seconde partie du film, où l'errance de Macbeth dans son entreprise de destruction est jouée de manière trop distanciée par Fassbender, à mon goût. Plus il descend dans le sordide et le gâchis de vie, plus il est calme, j'aurais aimé un peu plus de tension dans son dégoût de lui-même, et dans le cercle vicieux qui lentement, l'étouffe. J'ai par contre apprécié le calme des morts qui le regardent, sans grand guignol, posément.

    Un beau film. Je pense que je retournerai le voir.
    Redzing
    Redzing

    935 abonnés 4 300 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 novembre 2015
    Maintes fois adapté au cinéma, le "Macbeth" de Shakespeare est à nouveau exploré, dans cette version qui se veut très graphique. En effet, Justin Kurzel nous livre un œuvre superbe visuellement, avec de magnifiques paysages écossais naturels, et des intérieurs imposants. La photographie, jonglant entre de la brume crépusculaire et des teintes orangées cauchemardesques, est elle aussi très réussie. Le tout est accompagnée d'une BO puissante, qui renforce le côté pesant de l'intrigue. A ce niveau, le scénario reprendre les répliques de la pièce de Shakespeare, poétiques et clamées ici avec un accent écossais très fort. Côté acteurs, de très bons seconds rôles, mais c'est bien entendu Michael Fassbender qui se taille la part du lion, excellent et charismatique en fidèle serviteur du Roi, qui va se faire dévorer par l'ambition, avant de devenir un tyran paranoïaque et sanguinaire. Si l'on regrette quelques petites longueurs, cette version de "Macbeth", parvenant à exploiter le potentiel du cinéma tout en respectant son héritage théâtral, est donc à recommander.
    this is my movies
    this is my movies

    626 abonnés 3 087 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 novembre 2015
    Indéniablement, J. Kurzel sait filmer. Indéniablement, J. Kurzel signe une adaptation somptueuse de la pièce. Indéniablement, M. Fassbender est exceptionnel dans le rôle titre. Indéniablement, la photo est à tomber et certains plans sont somptueux, se passant de commentaires. Indéniablement, M. Cotillard va encore diviser mais personnellement, je l'ai trouvé très bonne dans ce rôle. Indéniablement, le film est gorgé de gueules comme seul le cinéma anglais en produit et on a droit à quelques belles performances de la part de certains. Indéniablement, le texte est respecter mais c'est aussi ce que je reproche au film, c'est d'être parfois incroyablement bavard alors qu'il sait si bien raconter en silence par certains instants, réussissant à introduire quelques notions de fantastique saisissants, avec des effets de montage et quelques petits trucs visuels assez pertinents. Et la facilité formelle de Kurzel le pousse parfois à se regarder filmer, avec une espèce de prétention qui gâche un peu le film. C'est beau, indéniablement, mais c'est aussi parfois un peu trop poseur et il ne refuse que rarement de s'écarter des chemins balisés. D'autres critiques sur
    ferdinand75
    ferdinand75

    457 abonnés 3 655 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 décembre 2019
    Une belle réalisation , qui sait parfaitement mettre en valeur cette pièce si dense du Maitre Shakespeare. Le cinéma apporte ici un degré supérieur d’intensité , avec l’utilisation de tournages en extérieurs ,dans les superbes paysages lunaires des Loch écossais , la rencontre avec les sorcières dans les landes sauvages et brumeuses est sublime, les scènes de combat , à la cruauté bien dosé, le château médiéval, gothique, vide comme un monastère , les bords de mer apocalyptique . Tout cela rajoute du drama à un texte magistral. C’est une digression sur la notion du bien et le mal, sur la difficulté de vivre après avoir commis une mauvaise action. Macbeth devient fou car l’acte qu’il a commis est ignoble. C’est une des premières description du repentir au théâtre. Le texte est formidable et il faut bien sûr voir le film en version originale pour bien saisir toute la beauté de la langue anglaise, dans cette version apuré, respectueuse et sobre. C’est un régal. Les deux acteurs sont magistraux, Fassbender met toute la profondeur nécessaire, on le savait , c’est un des plus doué, mais Marion Cotillard nous surprend, car elle est excellente aussi et ce n’était pas un pari facile de se mettre dans ce personnage si complexe si torturé, si anglais aussi . Son monologue , plein champ « to bed » est bouleversant. Le film est très beau et démocratise ce mythe intemporel ; qu’il rend accessible à un plus grand nombre, je pense entre autres aux adolescents , qui peuvent accrocher à cette belle réalisation de Justin Kurzel qui démontre un très grand talent.
    poet75
    poet75

    256 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 novembre 2015
    Quel dramaturge se prête davantage aux adaptations cinématographiques que Shakespeare ? Et quelle pièce convient davantage que « Macbeth » ? Avec ses batailles, ses prophéties, ses sorcières, ses meurtres, ses paysages de landes et ses brumes, elle n'a pas manqué de séduire des réalisateurs aussi prestigieux qu'Orson Welles, Akira Kurosawa et Roman Polanski. De tels noms n'ont cependant pas intimidé, semble-t-il, le cinéaste australien Justin Kurzel dont l'adaptation comptera sans nul doute comme l'une des meilleures.
    Tout commence dans la brutalité et la sauvagerie : les visages se teintent de peintures de guerre avant que ne se déchaîne une sanglante bataille qui donne la victoire à Macbeth (Michael Fassbender), chef des armées du roi d'Ecosse Duncan, contre les ennemis de ce dernier. Tout semble alors se dérouler sous le signe de la fatalité, de ce qui écrit et annoncé par les sorcières de la lande, d'une série d'événements dont on ne peut changer le cours : c'est Macbeth qui sera roi à la place de Duncan, mais c'est à la descendance de son ami Banquo que la couronne sera ensuite transmise. Mise au courant de ces prophéties, Lady Macbeth (Marion Cotillard) incite son époux à s'emparer du trône. Commence alors un cycle de folie meurtrière visant à la conquête et à la conservation du pouvoir et que résume on ne peut mieux la plus fameuse des répliques de la pièce : « La vie est une histoire racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien ».
    Mettre en scène une telle histoire cependant et la confier à des acteurs (dont il faut souligner la performance), c'est nécessairement lui donner une teinte particulière. Les choix voulus par le réalisateur Justin Kurzel n'ont rien, à mon avis, que de très légitime. Ils font du personnage de Macbeth un homme ambivalent, physiquement fort mais mentalement faible. « Le sang appelle le sang », dit-il comme pour se justifier de commettre crime après crime. Mais la vérité, c'est que, comme un enfant, il se laisse impressionner par des prophéties de sorcières et, comme une marionnette, il se laisse manipuler par son épouse.
    Car c'est elle qui conduit la danse macabre. Danse sanglante à laquelle elle s'accroche jusqu'à la démence et la mort, tant elle est avide de pouvoir. On aurait tort de voir dans le rôle dévolu à cette dernière quoi que ce soit de misogyne. Dès sa venue en scène, Shakespeare lui-même a pris grand soin de lui faire renier sa propre féminité : elle clame son désir d'être « désexuée » et de ne plus voir sourdre de ses seins autre chose que du fiel ! Elle n'est plus dès lors, à proprement parler, une figure féminine mais inexorablement l'être qui tire Macbeth du côté de la nuit sans fin, ce que le réalisateur Justin Kurzel a su parfaitement mettre en image dans le film.
    En fin de compte, l'appétit de pouvoir dont il est question dans cette pièce s'accompagne sinon d'un retour au paganisme, en tout cas d'un refus du Dieu chrétien. Les sorcières-démones sont-elles autre chose que des pythies conduisant au chaos ? Cet aspect n'a pas échappé à Justin Kurzel qui, sans être démonstratif, insère dans son film des indices : les signes chrétiens sont présents dans bien des scènes, mais jamais ils ne sont invoqués par les personnages. Si une croix se détache parfois derrière Lady Macbeth, c'est pour indiquer précisément que celle-ci s'en détourne. Quant aux évêques apparaissant lors de quelques scènes, comme des spectres, ils sont si blafards qu'ils semblent venus d'outre-tombe. Seules règnent la violence et la mort, au point que l'écran finit par se teinter de rouge sang.
    spoiler: Jusqu'à l'ultime scène où, sur le champ de bataille, sa femme étant morte et lui-même mortellement blessé, Macbeth se mette à genoux comme s'il retrouvait enfin le Dieu qu'il avait perdu !

    On pourra certes regretter quelques effets de mise en scène : on se passerait volontiers de la surabondance des ralentis lors des séquences de batailles. Cela étant dit, les qualités du film l'emportent de loin sur ses défauts : si l'on fait exception des scènes de batailles, celui-ci ne manque pas de sobriété. Les décors eux-mêmes, faits de landes austères et de paysages brumeux, ont été choisis avec soin pour s'accorder aux personnages. Quant à ceux-ci, on ne dira jamais assez avec quel talent ils sont interprétés : Michael Fassbender comme Marion Cotillard méritent tous les applaudissements ! 8/10
    Marcel D
    Marcel D

    99 abonnés 212 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 novembre 2015
    Une étrange proposition qui m'a plutôt plu, même si je me suis senti écrasé par le poids de la réalisation. Réaliser une pièce de Shakespeare, qui plus est en gardant le texte d'origine, en allant chercher deux acteurs costauds, et en voulant autant mettre sa patte de réalisateur, c'est plus qu'ambitieux.
    Une volonté évidente de garder un rythme lent (on le voit dès la bataille du début), une photographie très stylisée, une musique fort présente (et qui m'a parfois gênée), des costumes somptueux, des textes déclamés sur de superbes images qui s'enchainent (on aurait même cru à du Terrence Malick par moments)... Tout ça donne une proposition artistique qui m'a fort écarté de la dimension émotionnelle qu'une telle tragédie aurait pu amener.
    Sans aucune marge de manoeuvre, enfermé entre le réalisateur et Shakespeare, Fassbender parvient cependant à livrer une performance bluffante, à la fois forte, nuancée et parfois en retenue. Cotillard joue comme d'habitude, en pleurnicheuse sournoise... J'aurais aimé une plus grande progression dans la dimension tragique de la pièce. Là, Mc Beth bascule trop vite à mon goût. Au final, c'est dur de noter : un film qui rebutera le grand public, qui interrogera ceux qui aiment voir des oeuvres différentes.
    dagrey1
    dagrey1

    86 abonnés 655 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 novembre 2015
    "Macbeth" est une belle adaptation filmée de la pièce de Shakespeare. Certaines scènes de combat sont très réussies dés le début du film ainsi que lors de son dénouement, certaines images sont littéralement à couper le souffle. Michael Fassbinder est littéralement "habité" par son personnage gangréné tout au long du film par la folie et l'ambition. Marion Cotillard est également plutôt convaincante dans son rôle. Le casting est réussi avec notamment Paddy Considine dans le rôle de Braquo, Sean Harris dans celui de Mac Duff. La gageure du film est la transposition littérale du texte de l'auteur qui confère au film un style de theatre filmé notamment sur tous les dialogues et toutes les scènes "cérébrales" qui jalonnent l'oeuvre de Shakespeare. L'avantage de cette transposition fidèle et sombre est que tous les thèmes de l'auteur (trahison, doute, folie, ambition...) sont très présents et en cela, l'esprit du roman est respecté.
    the_fan_of_inception
    the_fan_of_inception

    20 abonnés 582 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 décembre 2015
    Précédée d'une bonne presse cannoise, Macbeth arrive sur les écrans hexagonaux en pleine période de film ''oscarisables'' et cela n'est pas anodin. De prime à bord on ne voyait pas un grand intérêt à une énième adaptation cinématographique du classique de Shakespeare surtout après les tentatives célébrées d'Orson Welles et Roman Polanski. Et pourtant, cette nouvelle version signée Justin Kurzel tire son épingle du jeu dès son premier quart d'heure, crucial. Accompagné d'une musique épique et magistrale, Kurzel pense chaque plan de sa bataille introductive comme un réel tableau vivant, où s'entrechoquent lumière éblouissante, violence graphique, photo hallucinante (et halluciné) et une subtile utilisation du ralenti-accéléré (mieux géré que dans le 300 de Zack Snyder). Une entrée en matière bluffante à la hauteur du début du Mad Max Fury Road il y a quelque mois (c'est dire). La suite ne fait que confirmer cette claque : ce qui marque dans la mise en scène de Justin Kurzel (bien qu'elle joue plusieurs fois la facilité du shaky cam) est sa radicalité et un parti pris quasi-expérimental. Si l'histoire est quelque peu résumé, elle est traitée d'une noirceur presque inédite pour ce genre de film, supporté par les performances subjuguantes de Marion Cotillard et de Michael Fassbinder : n'ont-ils jamais été aussi bons ? Dans des rôles tragiques qui les mèneront inévitablement à la fatalité, ils ne peuvent laisser indifférents le spectateur. Le réalisateur étonne aussi dans sa façon de coller au mieux à l’œuvre original de par un anglais soutenu et de nombreux monologues face caméra brisant à de nombreux instants, l'illusion du quatrième mur. L’esthétique visuellement sublime et la gestion de la couleur ne sont qu'un véritable régal pour les yeux ainsi que l'utilisation de décors tout aussi magnifiques qui renforcent l'aspect brutal et dégénéré du film et des personnages. Le Macbeth de Kurzel n'aurait pu être qu'une énième oubliable adaptation du texte shakespearien, mieux elle le magnifie par un des plus beaux visuels qu'ils nous ait été donné de voir au cinéma (même dans son générique de fin). Si Fassbinder pourrait devenir un sérieux favori pour l'Oscar du meilleur acteur, nul doute que le film gagnera les Oscars visuels. Avec Mad Max et Birdman, Macbeth est un des grands films de 2015 de ceux qui nous marquent longtemps. Cela n'augure que du bon pour le prochain film de Kurzel qui n'est autre que l'adaptation risquée d'Assassin's Creed avec le même duo devant la caméra.
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