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    Métamorphoses
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    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 9 septembre 2014
    Malgré cette très belle idée de vouloir adapter le texte d'Ovide vieux de plus de deux-mille ans en le transposant dans notre monde contemporain, et de le rendre ainsi plus accessible aux spectateurs d'aujourd'hui (surtout les plus jeunes), ce film se retrouve étouffé par la prétention de son auteur-réalisateur. Typique d'un cinéma français poseur et pseudo-branché (avec caution indie-pop d'une bonne partie de la bande-son), avec jeu théâtralisé et trop récitatif des acteurs, il en devient agaçant voire à certains moments ridicule. Difficile donc de ne pas demeurer hermétique à la poésie qui prétend s'en dégager, malgré quelques belles images.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 10 septembre 2014
    Ce film a une certaine beauté, qui luit dans la façon dont sont entremêlés banalité, mythe, sensualité, maussaderie et évasion enchanteresse.
    La convergence des quelques mythes adaptés dans ce film me plaît, et l'on est évidemment à des lieues des immondices d'un choc des titans ou autre blockbouse. Nos racines culturelles gréco-romaines en avaient bien besoin.
    Si la réalisation et l'esthétique ne peuvent bien sûr pas plaire à tous et ne me paraissent pas dignes d'être qualifiées d'époustouflantes ou fascinantes, presque tout dans le film a le mérite d'être l'affirmation bien composée de goûts personnels, singuliers : en bref, tout ce que je cherche dans un film d'auteur.
    Certains acteurs récitent leurs répliques, ou plutôt certains personnages les scandent : il y a incantation, parole magique qui sonne comme l’écho des siècles, et de la répétition cyclique des événements.
    L'actualisation des mythes grecs est rafraîchissante. J'apprécie que l'on retrouve à l'image le caractère commun des dieux, que l'on sent à la lecture de bien des mythes : les dieux sont avant tout l'image transfigurée des mortels. Ces caricatures splendides sont sensées expliquer les comportements humains par leurs agissements : ce ne sont pas les dieux qui agissent comme des humains, mais les humains qui agissent en partie comme des dieux. Pour comprendre la mythologie grecque, il est bien sûr essentiel de savoir cela : il était donc essentiel que le film le montre.
    Pour l'anecdote, la transposition des mythes grecs à nos jours est tout à fait logique si l'on suit les croyances grecques : puisque les événements sont cycliques, se répétant sans cesse, pourquoi les événements mythologiques ne se répéteraient-ils pas au fil des âges humains ?
    Charles R
    Charles R

    48 abonnés 424 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 septembre 2014
    Adapter les "Métamorphoses" d'Ovide au cinéma a quelque chose d'incroyable. Certes on a pu remarquer que la narration du poète latin offre des plans cinématographiques avant l'heure, mais l'immense poème d'Ovide ne semble pas destiné à séduire les réalisateurs. L'exception s'est trouvée en la personne de Christophe Honoré dont on a pu apprécier diversement la production antérieure. L'ensemble est réussi même s'il convient d'ajouter quelques bémols. Ce qui séduit sans doute le plus, c'est la structure du récit composée d'entrelacs, de digressions, de parenthèses dans la narration, le tout n'étant pas sans rappeler la trilogie pasolinienne dite de la Vie. Aussi a-t-on intérêt à s'armer de connaissances en matière de mythologie pour comprendre le sens du film dans tous ses détails. D'autant que Christophe Honoré ne fait rien pour faciliter la compréhension du spectateur. L'adaptation des mythes au monde contemporain peut surprendre, voire choquer : on a rarement présenté Jupiter au volant d'un semi-remorque menaçant tel le monstre de "Duel", le film culte de Spielberg. De même, Actéon est transformé en élan - et non en cerf - après avoir vu une Diane transsexuelle dans le plus simple appareil (la théorie du genre est plusieurs fois convoquée avec entre autres ce mythe antique on ne peut plus tendance de l'Hermaphrodite). Deux divinités (Jupiter et Bacchus) et un héros (Orphée) constitueront les interlocuteurs du personnage féminin central, Europe. Tout ce petit monde mythologique est incarné par des acteurs débutants dont Christophe Honoré souligne avec plaisir les gaucheries ainsi que la jeunesse. Europe n'a rien de la princesse phénicienne, non, c'est une toute jeune lycéenne que va draguer Jupiter au sortir de l'école avec sa brutalité de camionneur. Parfois le traitement des personnages s'apparente à ce qu'il faut bien appeler le ridicule : Argus, le géant aux cent yeux, ne peut que faire sourire tant les effets spéciaux sont grotesques. Émouvantes au contraire sont les figures de Philémon et Baucis, traitées avec un infini respect. C'est donc un monde étonnant et peu représenté sur les écrans qui nous est donné à voir. L'un des mérites principaux du film réside dans l'opposition permanente entre un monde contemporain bétonné (la cité dans tout ce qu'elle comporte d'aseptisé) et la nature où les corps peuvent évoluer en toute nudité, toujours en osmose avec leur environnement. Et le désir y trouve un milieu propice, allant des amours brutales de Jupiter ou de Bacchus au voyeurisme d'Actéon ou bien encore à la sauvagerie des Bacchantes se repaissant du sang de Penthée et d'Orphée. Des "Métamorphoses" en résumé qui, présentées sous un jour actualisé, n'en finissent pas d'offrir des résonances dans le monde d'aujourd'hui.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 9 janvier 2015
    Métamorphoses...de Christophe Honoré dont je déteste les films que je continue néanmoins d’aller voir, un peu par masochisme, un peu pour savoir si je suis en phase ou à contre courant des critiques qui lui sont faites.
    Ici c’est une adaptation des Métamorphoses d’après Ovide, premier siècle après JC, où Honoré a mis en scène quelques passages où les Dieux grecs sont les héros. Nous passons donc une heure quarante avec certaines figures de la mythologie grecque, transposées en «jeune gens modernes», incarnés par des comédiens non-professionnels qui donnent le meilleur d’eux mêmes, mais qui jouent la comédie comme des débutants.
    Sinon, pour être complètement honnête, je ne me suis pas ennuyé...à part une petite vingtaine de minutes où j’ai pensé à autre chose. Sinon j’ai trouvé la démarche d’Honoré honorable (ok je sors...), une manière de vulgariser les écrits d’Ovide, ce que plus personne ne lira jamais. Il y a de très jolies scènes, de vrais moments de poésie qui m’ont fait plaisir, qui m’ont rappelé Pasolini et les «contes de Canterbury» ou «le Décameron».
    Honoré aime filmer les jeunes gens, dénudés tant qu’à faire, et sait en dégager la beauté. Je ne saurai recommander ni déconseiller. Une fois encore, pour ceux qui vont souvent au cinéma, cette heure quarante aura de belles choses à proposer, mais pour ceux qui n’y vont que deux ou trois fois par an, choisissez plutôt autre chose.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 9 septembre 2014
    Les deux premiers mots qui viennent à la sortie du film sont sensualité et vertige. Une sensualité à part dans notre monde contemporain. Si la nature est filmé de façon impressionniste : les deux arbres se liant auraient pu être peint de la même manière par Gauguin ou Renoir; les corps sont crus sans aucun lifting et pas photoshopés.

    Vertige des corps mais aussi d'un jeu d'acteurs sans fioriture dans un applat d'amateurs qui n aurait pas eu lieu avec des acteurs "peopilisés"
    Vertige des " vulves" à nues et qui précèdent une bacchanale érotique et anthropophagique.
    Vertige de la chute de narcisse qui le rapproche d''un vol d’Icare inversé. La scène finale d’Europe rappelant l’Ophélie de Rimbaud.

    Sensualité et vertige sont réhabilités dans un monde contemporain où le contrôle et la beauté normalisée sont érigés en diktat. Le film métamorphose le regard et la place de l'enchantement dans la création de notre identité. Comme le dit Bacchus un monde sans foi est voué à la destruction..
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 9 septembre 2014
    Un film au sujet original et ambitieux. Quelques bons moments surtout dans l'acte II mais l'ennui nous gagne très vite dans l'acte I.
    Fritz L
    Fritz L

    162 abonnés 767 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 septembre 2014
    Transposer Ovide à notre époque, en réinventant les Dieux de l’Olympe, leur donnant une figure humaine du XXIème siècle, qui aurait cru à une telle entreprise ? Personne ! C’était, toutefois, sans compter sur la malice littéraire et cinématographique d’un Christophe Honoré qui nous avait déjà gratifié, il y a quelques années, d’une subtile adaptation de « La Princesse de Clèves » avec son film « La belle personne ». Et le terme adaptation est particulièrement à propos ici. Comme Ovide, Honoré ne retient que quelques figures helléniques. Il n’apporte pas non plus une unité dans le récit et retranscrit à l’image ses dieux et mortels qui se croisaient et se chassaient, entre fascination, frivolité et esprit belliqueux. Le rendu visuel du film, très naturaliste, permet directement de se plonger dans cet univers et d’y adhérer simplement. Certaines scènes, même, dégagent la vraie profondeur dramatique de la tragédie grecque latente. L’onirisme, plane également sur tout le film et lui confère une beauté presque irréelle. Honoré ne tombe pas dans le piège du maniérisme dont Cocteau n’avait su se défaire dans « Orphée » notamment. Si « Métamorphoses » est au final de belle facture, on se met à imaginer le résultat final si les moyens financiers avaient été lus importants. On regrette parfois le côté minimaliste de l’ensemble. Tout comme d’ailleurs ce casting cosmopolite qui fait parfois un peu défaut. Mais on ne peut que féliciter Christophe Honoré de son audace qui force l’admiration et d’avoir su extraire d’une œuvre deux fois millénaire une telle métamorphose. Ce réalisateur, peu conventionnel, s’impose à chaque film comme l’auteur les plus libres de la jeune génération du cinéma français. Il n’en oublie pas moins ses pairs. Après son clin d’œil à Demy avec « 17 fois Cécile Cassard », après avoir revisité Godard avec « Dans Paris », où chabadabader à la Lelouch avec « Les chansons d’amour », c’est à Rohmer qu’il adresse ici un message, signifiant que son cinéma épuré et raffiné lui survit. Décidément Christophe Honoré est une belle personne !
    traversay1
    traversay1

    3 104 abonnés 4 627 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 8 septembre 2014
    Les métamorphoses d'Ovide adaptées au monde d'aujourd'hui : une idée saugrenue mais pas plus idiote qu'une autre, somme toute. On redoute la pompe, on espère la poésie : on aura les deux mais pas en quantité égale. Plutôt que s'en tenir à un seul mythe, disons celui d'Europe et de Jupiter, Christophe multiplie les histoires lesquelles finissent par composer un ensemble brouillon et confus. Orphée, Bacchus, d'autres encore, font un petit tour et puis s'en vont. Soit. Certaines saynètes sont amusantes grâce à des dialogues savoureux mais elles forment l'exception. La plupart du temps, Métamorphoses ressemble davantage à un film naturiste joué par des apprentis acteurs préparant un spectacle de fin d'année. Cela fait penser aux derniers Rohmer où malgré un effort de bonne volonté, on a du mal à se passionner pour un récit qui semble s'émanciper de plus en plus de toute cohérence narrative. C'est bien la liberté mais pas quand le film semble tourner Ovide.
    poet75
    poet75

    256 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 8 septembre 2014
    Transposer les "Métamorphoses" d'Ovide dans le temps et l'espace d'aujourd'hui, pourquoi pas? Cela ne manque pas d'originalité, mais le résultat est assez peu convaincant et l'on s'ennuie ferme. Sans grand intérêt. 3/10
    norman06
    norman06

    299 abonnés 1 600 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 septembre 2014
    Christophe Honoré radicalise sa démarche en se frottant à la mythologie, avec un style plus proche de Rohmer, Bresson ou Pasolini. En s'éloignant de son univers romanesque feutré, il ne convainc qu'à moitié. Le jeu distancié et faux des acteurs pourra agacer, et certains passages n'échappent pas au grotesque. Mais le film n'en reste pas moins ambitieux et original.
    pierre72
    pierre72

    126 abonnés 367 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 septembre 2014
    Pas besoin d'avoir lu les métamorphoses d'Ovide pour s'installer dans une salle de cinéma et découvrir le nouveau long métrage de Christophe Honoré. Et surtout, il ne faut pas se sentir rejeté par ce titre qui fleure bon la grande culture classique, l'adaptation est ici très libre. Même si vous n'avez jamais mis le nez dans cette oeuvre écrite en l'an 1 après J C, vous en connaissez, au moins de nom, les protagonistes : Narcisse, Philémon et Baucis, Io, Hermaphrodite, Jupiter, Bacchus, ... et vraisemblablement un bout de leur histoire, car ces héros issus des légendes grecques, font tout de même partie de notre patrimoine culturel. En les replaçant dans un contexte actuel, au bord des autoroutes ou au milieu de rares terrains vagues laissés vacants par les constructions de tours d'habitations, le réalisateur, avec cette relecture, interroge surtout notre époque, ses croyances ou son manque de croyance, mais aussi le cinéma en général, le sien en particulier, en proposant un film libre de toute convention.
    "Métamorphoses" reste tout de même un exercice de style propre à dérouter le spectateur habituel des comédies à la française ou des adaptations académiques des grands classiques de la littérature. Histoires enchâssées, comédiens amateurs, non recours au morphing et autre technique numérique de trucage pour les transformations, liberté d'une caméra prenant le temps de filmer ce qui lui plaît, absence de psychologie, envie un peu professorale d'amener le spectateur à se plonger dans l'oeuvre d'Ovide, composent un film assez unique et somme toute original. Christophe Honoré joue avec le thème (assez en vogue en ce moment) de la métamorphose pour essayer de montrer que rien n'est jamais acquis, que tout est possible surtout dans un monde où les dieux ont décidé de reprendre du service. Mais au milieu de ce projet, surgissent aussi les envies personnelles du réalisateur et notamment le plaisir qu'il prend à filmer, caresser, explorer, admirer les jeunes gens qui ont été castés pas forcément pour leur plastique ni leurs talents de comédiens, mais pour leur facilité à se dénuder à l'écran. Il aime les corps jeunes, nus et les magnifie en s'attardant sur un grain de peau, une bouche, une main, une nuque. Cette sensualité n'est toutefois pas réservée à la jeunesse car les corps vieillis de Philémon et Baucis sont filmés de la même manière lors de la très jolie scène de leur mort. Cet intérêt esthétique n'emprunte cependant rien à la statuaire grecque auxquels les personnages pourraient renvoyer, mais bien à une frontalité toute contemporaine. Les corps, si importants dans le film, sont montrés avec le naturel de leur beauté brute, sans obéir d'aucune façon aux diktats de la mode et de l'imagerie actuelle.
    La fin sur le blog
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 7 septembre 2014
    Une virée de vrai cinéma absolument magnifique ! Jouissif ! Christophe Honoré nous emmène dans des contrées humides et merveilleuses, jusque là inconnues. Un véritable ravissement. La musique, les différentes ambiances (cette façon de filmer les crépuscules, la nature, la nature dans la ville, les corps, les Dieux), ses comédiens tous sublimes (quel plaisir de voir de nouvelles têtes, des jeunes et l'intelligence de nous plonger dans un monde multiraciale, magnifique Amira Akili, Sublime séquence de Vimala Pons et Erwan Ha-Kyoon Larcher), l'originalité du récit...
    Au-début j'ai eu un peu peur... (le plan sur le transexuel qui prend sa douche est un peu raté, limite vulgos et stéréotypé, on comprend bien plus tard qu'il s'agit en fait d'hermaphrodite), le phrasé plaqué des comédiens (on dirait du Rohmer en moins bien, j'ai jamais tellement accroché mais finalement, on se laisse emmener car on est dans une réalité contemporaine mais aussi dans la mythologie donc on finit par l'accepter). Et puis après, je me suis fait prendre par le tourbillon du film qui ne me lache plus jusqu'à la fin. J'ai adoré, je ne peux que vous conseillez d'aller le voir !
    brunetol
    brunetol

    173 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 septembre 2014
    Ce film, qui avait tout pour me déplaire sur le papier (et même dans la bande-annonce), s'est révélé un enchantement. A quoi cela tient ? A la musique, sans doute, en tout premier lieu. Pas la moindre faute de goût, Honoré convoque le meilleur dans tous les styles pour illustrer sa fantaisie mythologique : Ravel ("Ma Mère L'Oye", "Daphnis et Chloé"), Schöenberg ("La nuit transfigurée", chef d'œuvre tonal qui n'annonce pas encore la dodécaphonie), Webern, et pour les modernes, Baxter Dury entre autres. A l'audace d'un cinéaste qui n'hésite pas à tenter l'impossible, comme si son cinéma était un jeu d'enfants qui commencerait par "On aurait dit que tu serais un Dieu...", et s'offre un espace de liberté totale, à l'opposé du formatage FEMIS / CNC qui ravage le cinéma français d'auteur depuis plusieurs décennies. Là où la pauvre Pascale Ferran s'est enlisée dans le ridicule en voulant tâter du merveilleux ("Bird People"), il s'en tire avec une grâce incompréhensible, des dialogues totalement improbables, des comédiens hésitants. Et je n'ai pas d'argument pour le défendre, je ne tenterai de convaincre personne que ce film est un petit chef d'œuvre. Je peux juste rapporter qu'il m'a infiniment touché, qu'il est pour moi aussi charmant et grave que le "Céladon" de Rohmer, avec chez Honoré un vrai souci de l'image et du cadre, une façon assez bluffante de filmer des corps dénudés loin des canons de la beauté académique - "Métamorphoses" est un grand film naturiste (à l'instar de certains Guiraudie) -, et un scénario funambule qui se promène "à sauts et à gambade" comme la pensée de Montaigne, mais sans jamais sombrer dans l'exercice cérébral ou la virtuosité intellectuelle. Il s'agit de ré-enchanter le monde par les contes, et pas un monde éthéré ou imaginaire : celui, bien prosaïque, de nos banlieues contemporaines, transformées en champs-élysées par un réalisateur téméraire, joueur, effronté, dont j'avais beaucoup aimé "Non ma fille tu n'iras pas danser" (et beaucoup moins les mal-nommés "Bien-aimés"), et qui se place grâce à ce film au niveau des meilleurs réalisateurs français toutes époques confondues, de Renoir à Guiraudie - on y revient. La surprise de la rentrée.
    Fabien D
    Fabien D

    167 abonnés 1 102 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 septembre 2014
    Christophe Honoré est un cinéaste inégal, capable de réaliser des films charmants comme les chansons d'amour ou la belle personne ou des navets prétentieux et racoleurs comme ma mère et Homme au bain. Ici, en s'attaquant aux Métamorphoses d'Ovide, il livre un film original, une transposition moderne des mythes qui joue merveilleusement bien avec les anachronismes. A travers le personnage d'Europe, Honoré reprend à merveille un grand nombre de mythes tels que celui de Tirésias (génial docteur devin aveugle) ou encore Hermaphrodite (incroyable scène de viol aquatique). On regrettera que ces quelques fulgurances soient gâchés par une tendance à vouloir rattacher au script un maximum de mythes. De l'allusion gratuite à Arachné à la reprise un peu artificiel de l'histoire d'Hippomène et d'Atalante, le film a un côté brouillon et manque sur la longueur d'un peu de tenu. On n'est néanmoins charmé par la géniale réinterprétation du personnage de Bacchus, sorte de pecno un brin hystérique très drôle et par la poésie qui ressort de certaines scènes. Métamorphoses rappelle les adaptations littéraire de Pasolini (notamment la trilogie de la vie), c'est avant-gardistes, frivole et humoristique. Un film agréable qui a au moins le mérite de faire revivre certains récits mythiques qui ont tendance à être oubliés.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 6 septembre 2014
    j'ai vécu la plus belle métamorphose cinématographique
    les noms des dieux grecs métamorphosés en noms latins pour commencer
    les adolescents, dieux et humains, sont un enchantement, la jeunesse d'un continent
    j'avais les larmes aux yeux, le sourire à l'âme, Europe/Ereb en route pour la Crète quoi de plus merveilleux
    la violence de la mythologie mêlée à la découverte de la sensualité toute poétique
    Europe tague sur la pierre : "je veux vivre une histoire"
    Et la mort d'Orphée : un prophète trop extrême que les dieux redoutent ?
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