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    Mommy
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    1 204 critiques spectateurs

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    pitch22
    pitch22

    146 abonnés 679 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 14 novembre 2014
    Pas d'accord avec l'encensement de ce film qui, malgré sa force émotionnelle, reste superficiel, convenu, caricatural et surtout peu crédible. Sa fin spoiler: dramatique associe une idée de rédemption (le suicide -éludé mais suggéré- en fait partie) avec une attitude de déni maternel détestable
    . L'ensemble paraît trop léché, trop sentimentaliste et absurde car, en optant pour le drame au bout des montagnes russes, le traitement sérieux de la relation mère-fils passe à la trappe; il est trop facile d'éluder ainsi l'issue de l'histoire. Pour commencer, le profil du personnage principal est très mal conçu, on le dit atteint de TDAH alors que ça n'est guère vraisemblable! Qui plus est, c'est la voisine (Kyla) qu'on fait bégayer, alors que ça devrait plutôt être lui (Steve) qui a du mal à s'exprimer. Plus fondamentalement, avoir choisi la mise en avant d'un désir tabou, fantômatique, de type sexuel sado-masochiste, pour caractériser la relation entre le fils et la mère, c'est non seulement excessif mais, de plus, cela nuit à la crédibilité du sujet traité. Ce choix d'allure factice manifeste un désir de dramatisation, un poil provoquant, qui s'avère raté -car bien trop simpliste- et qui n'apporte que de la confusion. Le traitement bancal et faussé du sujet -ce qui semble paradoxal vu la longueur du film- exprime une certaine immaturité de la part de Xavier Dolan, plus soucieux d'effets de style et d'étourdissements improbables que de réalisme social et de recherche dépouillée d'artefacts. Il prétend taper dans un certain réalisme alors qu'il choisit de mettre en avant une histoire à l'allure artificielle et aux émotions populistes. Tout est parcouru d'esthétisation surfaite et de situations factices, mis à part l'histoire d'amitié qui lie les deux voisines spoiler: (et encore, que dans son début et sa fin)
    . Le montage se retrouve saccagé par l'usage abusif de ralentis, d'instants clipesques à visée populaire, destinés à générer de l'émotion facile -du genre "regardez-moi l'artiste"-, ce qui anéantit le souci de réalisme. L'ensemble reste superficiel, apprêté, distancié, destiné à s'attirer une sympathie d'un public malléable par des moyens calculés. MOMMY exploite un drame social de manière malhonnête, en faisant miroiter en contrepoint un modèle conservateur du moins très conformiste, en simplifiant les données, en caricaturant des personnages bancals, en tombant dans un certain populisme, en fonçant dans la facilité. Pour une histoire de type Ken Loach, le style de Dolan ne convient pas. Reste que ce film n'est pas non plus nul, tout a simplement été adapté et gâché dans le but de plaire, de le constituer en divertissement. A.-O. Pilon s'en tire pas mal mais l'absence de ressemblance à la mère dénature le drame. Le jeu d'Anne Dorval, par contre, ne convient pas du tout: ce qui sonne faux, ce n'est pas tant les dialogues que l'interprétation, mauvaise; et, avec son air trop bourge-vulgaire, cette actrice n'apparaît pas à sa place. L'esthétisation et l'exposition grandiloquente des sentiments des caractères prouvent leur efficacité au vu des critiques positives mais agissent, à l'inverse, pour le sujet traité, comme des moyens de manipulation superfétatoires. Pour la plupart des spectateurs, l'effet d'illusion fonctionne; ce qui n'est pas le cas pour d'autres, qui n'ont pas adhéré à cet ensemble indigeste de partis pris factices.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 11 octobre 2014
    Premier film de Xavier Dolan que je vais voir (après avoir lu les critiques plus que positives...).

    Mommy est l'histoire d'une veuve (depuis trois ans) qui n'a pas été épargnée par la vie : un fils avec troubles du comportement et une difficulté à trouver un travail qui lui permettrait de vivre décemment. Ils vont lier connaissance avec une voisine en congé sabbatique (auparavant enseignante). Ces trois écorchés de la vie vont s'épauler, s'entraider,....

    Merci pour ce tourbillon d'émotions de plus de deux heures : effroi, tristesse, espoir, incompréhension, joie, rire, envie de danser sur du Céline Dion dans la cuisine ou faire du vélo hors des pistes cyclables ... Bravo pour le changement de format d'écran à un moment où l'espoir ouvre tout le champ des possibles.

    Je le conseille donc à mon tour. Il fait partie de ces films auxquels vous pensez encore plusieurs jours après tellement vous êtes interpelée....
    chrischambers86
    chrischambers86

    11 968 abonnés 12 157 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 février 2016
    L'oeuvre la plus achevèe de Xavier Dolan même si "Lawrence Anyways" surpasse "Mommy" a plus d'un titre! Histoire triangulaire entre une mère courageuse, son fils ingèrable et leur voisine aussi discrète que sensible, sur fond de rapports très forts et conflictuels! Le jeune prodige du cinèma d'auteur vise dans ce film une èmotion à fleur de peau, de mèlodrame qui va à l'arrache, en rèinventant dans un choix stylistique le format carrè! Le scènario donne un sentiment d'extraordinaire vitalitè, d'un travail avec les comèdiens au corps à corps, mais en même temps, Dolan construit une histoire qui vous prend aux tripes et ne vous lâche plus! ‎Anne Dorval, Antoine Olivier Pilon (impressionnant) et ‎Suzanne Clèment animent avec une passion dèvorante cette histoire que Dolan a rèalisèe avec un talent immense! Cet argot, cette langue quèbècoise salèe et crèative qui nècessite des sous-titres français, Dolan y tenait parce que plus apte à devenir le vèhicule d'une langue plus riche, plus gènèreuse, plus èmotive, plus vraie! Toutes les langues se valent de toute façon surtout quand elles sont riches et authentiques comme dans "Mommy". Exceptionnellement menè par un rèalisateur de 25 ans qui utilise la musique qu'il aime, ce film souvent dur prend place parmi les rèalisations de grande classe de Dolan : spoiler: "Mommy" contient d'ailleurs plusieurs trouvailles telle la scène du skate-board avec ce changement brusque de format qui s'èlargit pour être plus près des personnages et qui restera dans les annales du 7eme art!
    Cinèma de l'âme et du coeur, de l'intelligence et de l'esprit, "Mommy" est un mètrage qui honore le cinèma tout entier, un film rècompensè à juste titre par le Prix du jury au Festival de Cannes...
    Julien D
    Julien D

    1 102 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 novembre 2014
    Pour son cinquième film, Xavier Dolan reprend la thématique déjà au centre du premier d’entre eux, à savoir la relation mère-fils, mais cette fois elle n’est pas contrariée, comme dans le très autobiographique J’ai tué ma mère, par le coming-out du fils mais par ses troubles psychiatriques. L’adolescent qu’incarne la jeune révélation Antoine-Olivier Pilon souffre en effet de névroses comportementales qui en font un être caractériel, tour à tour hilarant et terrifiant. C’est d’ailleurs parce que Dolan ne cherche jamais à juger le personnage qu’il devient un être passionnant à suivre. Le carton en guise d’ouverture, qui nous situe dans une pseudo-anticipation mettant en place une loi autorisant les parents d’enfants instables de les confier à des hôpitaux, n’a pour but que d’amplifier le déni de sa mère envers le caractère explosif de son enfant. Incarnée par Anne Dorval, à contre-emploi puisque les canadiens ont l‘habitude de la voir dans une série pour enfants, cette femme au caractère trempé est elle aussi un personnage à qui l’on s’attache rapidement malgré ses frasques. Le lien qui les unit est à ce point fusionnel que les scènes qui les réunissent sont superbement touchantes. Le troisième personnage, la voisine quadragénaire Kyla, qui nous aide à pénétrer l’intimité de ce cocon familial hors-norme, est bien entendu plus effacé mais que le passé trouble rend tout aussi ambigu. En plus des performances d’acteurs inoubliables, la mise en scène soignée, mais moins formaliste qu’à l’accoutumée, et l’usage minutieux de musiques, connues ou composées, dont fait une nouvelle fois preuve le petit génie québécois permettent à ce drame intimiste d’être un des plus moments de cinéma les plus forts de ces dernières années. L’inventivité avec laquelle est utilisé le format de l’image pour illustrer l’étouffement psychologique des personnages est l’exemple le plus flagrant du talent avec lequel est conçu ce long-métrage mémorable. Le défaut récurrent chez Dolan qu’est d’avoir du mal à tenir jusqu’au bout le rythme de ses films est encore une fois flagrant puisque la conclusion s’étire inutilement après spoiler: l’internement de Steve
    qui aurait très bien pu clore la narration. Malgré ce dernier quart d’heure un peu laborieux, on ne peut pas nier que les deux heures précédentes ont su, tout à la fois nous éblouir et nous faire passer du rire aux larmes comme rarement un film aura su le faire.
    traversay1
    traversay1

    3 096 abonnés 4 624 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 octobre 2014
    Ce fut une évidence depuis les premières minutes de J'ai tué ma mère : le cinéma de Xavier Dolan ne serait jamais tiède et son exubérance, son absence de complexe et son énergie, en même temps que son art de la manipulation et son goût pour les situations limites n'ont pas cessé depuis son premier film. Mommy est irritant et bouleversant à la fois mais le deuxième qualificatif surpasse largement le premier tant ce grand cri d'amour qui le transperce de bout en bout est sidérant d'intensité émotionnelle. On aura beau chercher : il n'y aucun moment neutre dans le dernier opus du cinéaste canadien. Des montagnes russes à perte de vue dans cette relation entre une mère et son fils, sous la "protection" d'une voisine timide et cathartique, dont les sentiments, pour feutrés qu'ils soient, sont l'une des plus belles choses de Mommy. Le spectateur est secoué comme un prunier par ces incessants changements de ton dûs au côté imprévisible, entre violence et tendresse, de l'adolescent. De l'hystérie à l'euphorie, le tempo se recycle perpétuellement comme une machine à laver qui essore les sens. En parallèle des sublimes interprétations de ce triangle dévastateur, la musique intervient comme un personnage à part entière : de Céline Dion, "trésor national" à Oasis, la B.O oscille au gré des humeurs de ce mélodrame flamboyant souvent touché par la grâce. On en a le souffle coupé, l'expression n'a jamais mérité autant sa signification.
    Daniel C.
    Daniel C.

    131 abonnés 715 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 octobre 2014
    Dans un chapitre intitulé "hyperkinésie et absentéisme", un psychanalyste théorisait le lien entre ce que l'on place sous le vocable de l'hyperactivité et une possible dépression maternelle sous-jacente à l'agitation forcenée de l'enfant cherchant à réanimer sa mère. Ce que nous montre Xavier Dolan dans ce film émouvant, poignant, brusque, remuant semble accréditer la thèse de cet analyste. Derrière l'agitation se loge souvent la mort, le désespoir et la volonté de lutter. La bande annonce était finalement très bien faite, en nous montrant Xavier Dolan à Cannes, c'est comme si on allait le voir comme personnage principal du film, il n'en est rien. Le cinéaste recourt à un acteur, qui incarne remarquablement son rôle. Ce qui est bouleversant dans ce film, c'est l'importance des mimiques faciales des personnages : le fils, la mère et l'amie, dont le bégaiement entraine également des manifestations faciales. Là où Dolan vise juste également, c'est dans l'irrespect prêté aux symptômes de chacun, dans la violence, qui dissimile l'humanité derrière les manifestations de prestance. C'est bien d'avoir entendu à travers la bande annonce du film le message d'espoir prononcé à Cannes, cela impulse un élan pour le spectateur. Mommy, c'est aussi l'éclairage porté sur le traitement et sur la crainte, pour ne pas dire la terreur de la violence au Canada. Enfin, j'entendais en entrant dans la salle une spectatrice se plaignant de l'orthographe du titre, que ne permettait pas de dire "Mummy" et où l'on entendait "momie"...
    octopus_fr2002
    octopus_fr2002

    52 abonnés 128 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 13 octobre 2014
    C'est long, ça hurle! Quel est le but de ce film? Doit-on trouver ces paumés sympathiques? Pitoyables? Franchement ils me laissent de glace.
    tony-76
    tony-76

    1 012 abonnés 1 410 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 mars 2015
    Au terme de cette course folle, qui l'a mené à Cannes (quatre fois, où il a remporté un Prix du Jury) mais aussi élu césar du meilleur film étranger, le jeune réalisateur et acteur québécois propose un film abouti et audacieux. Il est vrai que Mommy ne peut pas plaire à tout le monde, pourtant ce long-métrage arrive à nous émouvoir. Cela raconte l'histoire d'un jeune nommé Steve qui est un être hyperactif et violent, va emménager avec sa mère Diane dans une petite maison de banlieue. Et, l'arrivé d'une voisine, Kyla va apaisée la relation mère/fils. Tous les trois vont créer et développer une complicité. Mais le bonheur ne dure qu'un temps... Ce qui saute bien sûr aux yeux en premier lieu, c'est la performance des comédiens, avec une lumière parfois féerique et parfois réaliste. Dolan filme les personnages avec tendresse, les rendant plus près du spectateur. Des dialogues admirablement bien écrits et le film a du charme grâce à son accent québécois. La musique, brillamment intégrée au récit ajoute une intensité et une beauté à plusieurs scènes. Xavier Dolan accumule des plans serrés assez troublants. Non seulement cela permet d'examiner d'au plus près le jeu des comédiens, mais cela crée aussi une tension lorsque les plans plus larges viennent d'ajouter en donnant une certaine rareté. Néanmoins, des longueurs sont présentes. Et puis le dénouement, spoiler: encore une brillante manipulation, un faux happy end tragique, qui nous aura fait vivre toutes les émotions.
    On peut dire que Mommy est une oeuvre certes intelligente et poétique mais qui n'est pas pour autant unique dans le fond. A découvrir une fois dans sa vie.
    brunetol
    brunetol

    172 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 11 octobre 2014
    Encore un film où j'allais presque conquis d'avance. La sensation de Cannes 2014. La presque palme d'or. De Xavier Dolan, j'ai aimé "J'ai tué ma mère" un peu, et "Laurence anyways" beaucoup. Et "Tom à la ferme", pas du tout. Le wonderboy est inégal. "Mommy", son plus mauvais film à ce jour, célèbre en fanfare le grand retour des années 80. Carax, Beneix, et même Besson et Zulawski. Grandiloquence, lyrisme publicitaire, humour bien gras, hystérie. Clip vidéo. Pornographie sentimentale. Caricatures. Karaoké. Cette idée de cadre carré, qui s'ouvre parfois pour laisser entrer les rêves et se referme sur la dure réalité (procédé d'une littéralité navrante), est vite insupportable, et symbolise l'échec du film, qui ne repose que sur des artifices. Soit on adhère d'emblée à cette prise d'otage, on succombe à la sidération face aux bombardement, soit on reste à la porte de cet univers qui se veut suffocant et palpitant, mais se révèle surtout factice et épuisant sur la longueur. Le scénario tient en quelques lignes, Dolan semble s'en moquer dès les premiers cartons, annonçant un improbable film d'anticipation législative (?!). Ce qu'il veut mettre en scène, c'est le torrent des sentiments (comme Cassavetes, mais chaussé des pataugas des derniers Terrence Malick), entre cette mère folklorique en ado attardée, ce fils épouvantable, animal sauvage, mais surtout tête à claques, et la voisine d'en face, samaritaine psychopathe frappée de bégaiement par quelque mystérieux traumatisme. Mais les sentiments ne sont qu'un hochet, un prétexte à surenchère, entre les mains du réalisateur, qui s'il est un bon styliste (au sens prêt-à-porter) ignore les mérites de la subtilité et de la sensibilité : on ne voit qu'un catalogue tape à l'œil d'intentions, lourdement tartinées de ralentis, de mouvements de caméra virtuoses, de couleurs saturées, et soulignées par des choix musicaux passe-partout et singulièrement roublards (Oasis, Counting Crows, Céline Dion, Andréa Boccelli, etc.). Hors champ, une victime des frasques du jeune "héros" soigne ses brûlures au second degré. Il s'appelle Kevin Julien. Si l'on analyse ce que Dolan en fait, on se trouve face à tout ce qui rend son film si odieusement antipathique. Kevin Julien n'avait qu'à pas se trouver là, sur le chemin de Steve, le voyou flamboyant qui peut tout se permettre, tel un petit Sarkozy du Saint Laurent. "On ne va pas lui faire une statue à Kevin !" s'exclame même au début le personnage de Mommy, incarné par une Anne Dorval souvent lâchée en roue libre sur des tunnels de dialogues ineptes (en joual éructé). Et quand la justice tente de faire une incursion pour mettre en péril l'harmonie familiale retrouvée, c'est encore pour le maudire, le Kevin, d'empoisonner de "politiquement correct" l'existence de nos héros si pleins de vie et d'amour. Et finalement Dolan oublie carrément de fermer son intrigue secondaire : Kevin Julien est voué aux limbes et la justice à l'évaporation. Comme l'affreuse "Vie d'Adèle" l'an dernier, "Mommy" rejoindra vite fait le club des films dispensables et oubliés, et on se demandera comment une telle croute a pu susciter autant de commentaires et de louanges.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 avril 2015
    Mommy, le nouveau film de Xavier Dolan, fait sacrément parler de lui, et je me devais donc de le voir. C'est enfin fait, et je peux le dire, c'est presque parfait. J'ai commencé à le voir en me disant que je regardais un film sympa mais pas extraordinaire, et j'en suis ressorti les étoiles pleins les yeux. Parce que je crie bravo : bravo à Xavier Dolan de m'avoir captivé avec un film qui ne me concerne pas trop et qui pourrait paraître simple quand on lit le scénario. D'abord, le fait d'utiliser le cadrage en 1:1 est génial et c'est parfaitement maîtrisé : Dolan doit filmer ses dialogues en déplaçant sa caméra d'un visage à l'autre. Du coup on ressent de l'enfermement, un claustrophobie dont il ne nous fait sortir qu'à quelques moments où le format s'étale pour laisser entrevoir une grande liberté. C'est bien fait et ça passe parfaitement. L'histoire est belle sans faire de la surenchère et émouvante sans faire du larmoyant. C'est juste simple mais profond. Ensuite, les personnages sont vraiment bien écrits : on sent le boulot derrière et l'affection du réalisateur pour eux, ce qui fait qu'on a aucun mal à s'y attacher malgré leurs défauts ou leurs différences. Et les acteurs, comme ils ne sont pas très connus, j'ai oublié qu'ils étaient des acteurs et en face de moi il ne restait que leur personnage. Je dis bravo, non seulement à Anne Dorval, Antoine-Olivier Pilon et Suzanne Clément, mais là aussi encore à Dolan qui a su parfaitement les diriger. Ensuite la musique est bien choisie et donne une dimension plus belle aux scènes.
    Un grand bravo, un film qui ne paye pas de mine mais qui en a sous le capot. À voir sans hésiter !
    ninilechat
    ninilechat

    68 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 12 octobre 2014
    A fuir!

    Sauf si vous avez envie de voir, pendant deux heures trente, deux tarés hystériques se hurler dessus, se taper dessus, se pisser dessus (oui oui), s'injurier de façon ordurière, tenter de s'étrangler.... sous l'œil attendri d'une tierce personne dont on ne comprendra jamais ce qu'elle fait là.

    Pourtant ce film plait! Va comprendre.... Tiens, au Figaro et Figaro magazine, z'ont rien vu de mieux depuis l'invention de la roue. Va comprendre....

    Le pire, c'est que ce n'est pas un navet. Car Xavier Dolan est un surdoué de la caméra, un virtuose du filmage. Il cadre, il filme de près (surtout), de loin (parfois) avec une aisance déconcertante. Mais pour quel résultat.... Il y a quelque temps, je vous avais parlé de Tom à la ferme, brillante variation sur un scénario inexistant, avec des personnages aux motivations incompréhensibles, mais brillant quand même. Ici, ma première impression se confirme. Xavier Dolan est tellement obsédé par l'envie d'épater le bourgeois, de choquer le bourgeois, de faire parler de lui qu'il oublie de faire ce qu'il sait faire: du cinéma.

    Ca aurait pu être l'histoire d'un drôle de couple sado-masochiste. Le fils, la mère. Steve (excellent Antoine-Olivier Pilon) vient d'être renvoyé de son internat. Il avait juste essayé d'y mettre le feu, brûlant gravement au passage l'un de ses camarades. Brave petit. C'est de ces enfants hyper-actifs qu'en Amérique du Nord on gave de Ritaline, mais un cas suffisamment grave pour que la Ritaline n'y suffise pas.... (de toutes façons, il ne veut pas prendre ses médicaments) Il retourne donc chez Diane, sa mère (Anne Dorval, excellente aussi). A quarante ans, Anne porte des minis ras-de-la-culotte sur des boots à plate-formes démesurées, des bagues clinquantes sur des doigts au vernis immonde, elle a un tatouage sur l'épaule, son vocabulaire est ordurier, elle a tout de suite l'insulte à la bouche, et vous vous dites qu'avoir une mère comme ça, ça doit pas arranger les problèmes du gamin.... Et c'est là que je dis que (comme pour Tom d'ailleurs), on est passé à côté du film, car ce couple fusionnel mère /fils est un couple malade dont on aurait aimé mieux comprendre le fonctionnement. Depuis son veuvage, Diane n'a pas eu d'hommes; Steve n'a manifestement jamais regardé une fille de son âge mais il a pour sa mère l'œil d'un amoureux. Couple très malade, donc... mais, au fond, si proche...

    Voilà qu'au duo vient s'agréger la voisine d'en face, Kyla (Suzanne Clément). Professeur de collège, elle ne travaille plus depuis deux ans et ne peut plus parler qu'en bégayant. Elle a dû vivre un drame, sûrement, mais on n'en saura pas plus, même si une scène fugitive nous le laisse deviner. Pourquoi délaisse t-elle sa jolie petite fille, son mari infiniment compréhensif, pour devenir la meilleure (et seule d'ailleurs) amie de Diane? Tenter de scolariser Steve? Que fait elle avec ces deux dégénérés incultes? Franchement, on n'y croit pas une minute. Cette amitié sonne tout aussi faux que le reste...

    Les scènes finales sont purement grotesques. Elles voudraient faire pleurer, elles donnent envie de rire.

    Pour terminer, un autre ratage monumental, c'est le sous-titrage. Ben oui, le joual parlé, c'est totalement incompréhensible et il fallait donc mettre des sous titres. Mais au lieu de laisser ce langage populaire et pittoresque dans son jus, on l'a complètement réécrit! remplaçant, un exemple parmi mille autres, "mon gars" par "mon gosse" et "tabernacle" par "putain". Qu'est ce qu'on y gagne, hein! Et juste, le seul mot qu'il eût fallu changer, ils l'ont gardé! Il s'agit de mongol. Ben non, en France, on ne se permet pas de traite de "mongol" un débile mental. C'est irrespectueux et même insultant.

    Fuyons!
    Nicolas K
    Nicolas K

    97 abonnés 56 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 11 octobre 2014
    Xavier Dolan revient pour son 5ème film, surement celui le plus attendu et qui a connu son plus grand battage médiatique autour de thématiques qui lui sont chers. Logique au vue de sa popularité grandissante et mérité au vu des efforts fournis par le réalisateur a montré et révéler au grand jour ses qualités de cinéaste.A 25 ans, remporter un "Prix du Jury" reste une récompense rare (partagé avec Godard) et appelle donc le respect, aussi bien pour les Pro-Dolan que les Anti.
    Sa déception non dissimulée le jour de la cérémonie de clôture aurait pu en irriter plus d'un, il espérait la Palme d'Or... On s'est donc demandé : la méritait-il vraiment ?

    Et bien, non, il ne méritait pas la Palme d'Or. (et au vu des films présentés, cela reste logique

    "Mommy" est un "J'ai tué ma mère" 2.0, par ses similitudes scénaristiques (les personnages sont identiques : Dorval est la mère, Clément la professeur, et pour changer Pilon à la place de Dolan pour l'enfant colérique), qui montre ici un manque de renouvellement. Je peux comprendre l'envie du réalisateur de réaliser un film plus complet, plus abouti que son premier long-métrage mais c'est bien dommage de ne pas trop changer les enjeux ainsi que des facilités narratives déjà noté auparavant. Ce que l'on est, en droit d'attendre légitiment.

    Ce qui est assez intéressant malgré tout, c'est la vivacité et vitalité des personnages dans un univers "fictif" justifiant ainsi la grande majorité des excès présents. Le cœur des personnages, ce trident formé est indestructible, détient une force bien propre à eux. Les dialogues sont parfois rebutants, tantôt vulgaire, tantôt répétitif. L'humour est un peu "enfantin", ce qui est assez rafraîchissant, mais répétitif à force aussi.
    Les cris des personnages le sont aussi, et laisse presque une image caricaturale et stéréotypé, on a cette impression que c'est leur seule manière de s'exprimer.

    De plus le film s'essouffle au fil des minutes, par le faux rythme, d'un ajout quasi-systématique d'une musique extra-diégétique pour appuyer les émotions. Dommage de ne pas plus les vivre sachant que Dolan utilise un cadrage rapproché et bien spécifique à être partager avec le spectateur, et non pas à les fausser. (Il y'avait matière à y accorder plus de puissance émotionnel de cette manière là).

    L'idée du changement de ratio était très bien réalisé au premier abord, pour signifier que le bonheur régit dans la vie de ce triumvirat mais tourne au gadget une fois encore comme dans "Tom à la Ferme". Les ralentis sont encore une fois superbement réalisé, mais lassant. Cette manie forcené rallonge le film de clips interminables, et d'une bande-son décevante (nous l'avons vraiment connu meilleur pour le coup) trop "teenager". Mais sa signature est là, et c'est ce qu'on doit aujourd'hui lui reconnaître.

    Le film est décevant, j'en attendais beaucoup plus, j'attendais ce moment où j'allais être ému, bouleversé et sortir du cinéma plein de vibrance, mais cela n'est pas arrivé. Du bon, et du moins bon.
    De smet M.
    De smet M.

    10 abonnés 44 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 octobre 2014
    C'est bien dommage pour cette noble page mais il est impossible d'écrire une critique de Mommy. On peut juste, et encore ce n'est pas chose aisée, rédiger un témoignage. "Ce jour là, qui avait débuté comme les autres de la semaine, j'étais dans la salle. J'ai affronté avec vigueur l'immense queue et j'ai atteint la salle, in extremis, enfin." C'est bien plus grand que vingt-quatre pauvres images qui défilent l'une après l'autre. C'est une expérience, un événement, un électrochoc d'une violence rare. J'entends dans l'auditoire : « La gifle, knock-out », certains nous gratifient de quelques réflexions peu intéressantes, les autres restent bouche-bée. Ce qui résulte de deux heures quatorze devant la dernière toile de Xavier Dolan -épargnons les classiques "petit prodige du cinéma québécois" qu'on nous ressort à chaque talk-show- c'est un profond bouleversement, inédit, étrange et unique sensation. Plus une seconde ne se passe sans qu'une scène de cette banlieue de Montréal, Longueuil pour être précis, n'occupe mon esprit. C'est déroutant...

    Suite de l'analyse sur notre blog.

    Bien à vous.

    Pours Cinéphilie
    Serge V
    Serge V

    82 abonnés 446 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 17 octobre 2014
    dès le début , un flot de grossièreté et de violence , des personnages antipathiques et caricaturaux , la mère vulgaire et d'une désinvolture incroyable , le fils hystérique et débitant les pires mots à longueur de phrase , et comme attendu un début de rédemption avec bien sûr l' émotion portée par la bande son appropriée ( céline dion ...) , trop c' est trop ,un film détestable encensé évidemment par la critique de presse .
    VILLE.G
    VILLE.G

    48 abonnés 624 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 octobre 2014
    Dur, très dur.
    Violent, très violent.
    Agité, très agité.
    Et pour autant l'émotion n'est pas passée.
    Les meilleurs films de tous les temps
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