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    Ida
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    Caine78
    Caine78

    6 005 abonnés 7 396 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 février 2014
    Rien à dire : à l'époque où le cinéma est devenu beaucoup trop souvent impersonnel et fade, on apprécie lorsque l'on voit un vrai beau film, superbement photographié (quel noir et blanc!), merveilleusement éclairé et aux cadrages souvent très recherchés. De plus, difficile d'être totalement insensible à l'histoire de cette jeune religieuse souhaitant découvrir le passé de ses parents avant d'entrer au couvent, certaines scènes s'avérant très justes, notamment dans ce désir de découvrir également « les choses de la vie » avant de se couper définitivement du monde, le tout dans une Pologne ultra-catholique. Malheureusement, si Pawel Pawlikowski a au moins le grand mérite de faire court, difficile d'écrire qu' « Ida » nous a passionnés de bout en bout, le rythme lent rendant l'œuvre presque austère, au point d'étouffer régulièrement une émotion qu'on ne fait que frôler. Reste une magnifique bande-originale alternant avec bonheur classique et jazz, sans oublier les belles prestations des deux Agata : Trzebuchowska et Kulesza. Impression en demi-teinte donc pour un registre cinématographique qui n'est pas vraiment le mien, mais laissant au moins une forte impression visuelle et pouvant s'appuyer sur un vrai discours : tout le monde ne peut pas en dire autant.
    Zoé B.
    Zoé B.

    441 abonnés 118 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 février 2014
    Ça ne m’était jamais arrivé : J’ai vu ce film 2 fois. A la suite ! La première, sans doute, pour me décrasser les yeux. La seconde, pour essayer d’aller au delà de la beauté sidérante des images, et profiter d'un récit dont je n'avais fait qu'entrevoir la subtilité. Le film n’a pas pâti de ces deux séances, "Ida" est un putain de chef-d’œuvre. On mesure soudain à quel point l’expression "belle photographie" est aujourd’hui galvaudée au cinéma, qu’on parle de ces cadres qui se contentent de suivre avec plus ou moins de brio le déplacement des acteurs, ou de la lumière qu’imaginent les chefs-opérateurs. Oui, ce film est un éblouissement. Des films en noir et blanc, on en voit quelques uns. Des tournés en 4/3, plus rarement, tant le format allongé est devenu la norme depuis l’avènement des écrans 16/9ème. Mais jamais choix plus cohérent, plus habité, que celui de Pawel Pawlikowski. Aucun réflexe fétichiste là-dedans, aucun désir vintage, seulement le souci de la forme juste. Ce sens de l’épure, cette façon de composer des cadres où les personnages n’occupent qu’une partie de l’image, ce retour de l’air – une notion qu’on croyait perdue - et cette foi dans le plan qui dure, donnent à l’histoire d’Ida, jeune novice partie à la recherche de ses origines, une puissance d’évocation rarement atteinte. Les personnages d’Ida et de sa tante sont dessinés avec une incroyable délicatesse. Leur questionnement existentiel n'est jamais formulé, et pourtant... Dans le rôle titre, Pawel Pawlikowski a trouvé l’interprète idéale : une débutante au visage encore enfantin, expressions indéchiffrables, regard opaque… Sa beauté mutique habite de bout en bout ce long-métrage bouleversant.
    cyclo86
    cyclo86

    14 abonnés 129 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 février 2014
    Pour un bon connaisseur de la Pologne (j'y suis déjà allé quatre fois la première fois en 1973, y avait le "rideau de fer", j'y ai des amis polonais), je trouve ce film polonissime... J'ai particulièrement apprécié le format carré, qui correspond à celui des films de l'époque, le jeu des actrices, le beau noir et blanc, le cadrage, souvent un détail à observer dans un angle), l'utilisation de la musique, le discrète critique du stalinisme et de l'antisémitisme polonais, et aussi le beau choix final de l'héroïne, aux antipodes de ce qu'on attendait.
    Bien sûr, ce n'est pas un film d'aventure qui explose à chaque seconde ("est-ce d'ailleurs encore du cinéma que ce futurisme répétitif qui s'adresse à l'adolescence ?" écrivait prémonitoirement Marguerite Duras en 1985) ! Mais très intériorisé, avec une héroïne à la Bresson.
    A recommander aux amateurs de silence et de vie intérieure.
    reymi586
    reymi586

    401 abonnés 2 444 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 3 avril 2014
    Mon premier réflexe en rentrant du cinéma a été d'aller voir les critiques presse et spectateur pour essayer de comprendre ce que j'avais loupé. Et finalement je ne pense pas avoir loupé quelque chose, je n'ai juste pas été touché. Après je comprends ce que les gens ont appréciés, c'est vrai que la photo est très belle, le cadre 16/9 laisse place à un carré qui nous change de nos habitudes, il y a une belle utilisation de la lumière et un vrai sens du cadrage. Ce personnage joué par Agata Trzebuchowska est assez intriguant. Mais bon un film contemplatif en noir et blanc au bout d'un moment ça va. J'avoue que je me suis fermement ennuyé pendant les 1h19 de film. C'est peut être beau et esthétique mais c'est lent, très lent et ça desserre le récit.
    Julien D
    Julien D

    1 101 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 février 2014
    La façon dont cette jeune nonne, interprétée par une actrice amatrice qui ne souhaite pas faire carrière, se retrouve décentrée dans ce cadre au format quatre-tiers d’un splendide noir et blanc poétique illustre merveilleusement le sentiment de solitude qu’elle peut ressentir face aux révélations qui sont en train d’ébranler son existence. Mais plus que le parcours de cette femme contrainte de remettre sa foi en question, c’est avant tout sur le passé plein de fantômes de la Pologne stalinienne des années 60 que Pawel Pawlikowski tient à t’attarder à l’occasion de sa première réalisation sur les terres de ses ancêtres. L’amertume que dégage cette imagerie sobre, elle-même bercée une musique toute en douceur, renvoie directement au drame vécu par les populations juives durant la seconde guerre mondiale, mais sans jamais tomber dans le pathos. Ce sont en effet les destins tourmentés de cette Ida et de sa tante qui représentent bel et bien la base des émotions de ce long-métrage, et ce malgré la rigueur du travail de formalisme qui peut parfois être pesant sur l'expression de leurs évocations mélancoliques.
    islander29
    islander29

    758 abonnés 2 272 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 février 2014
    Admirables actrices, admirable noir et blanc.....Le film est indéniablement beau et sa lenteur permet de mieux ressentir les questionnements et les sentiments des personnages....
    Le film privilégie le cheminement intérieur de la jeune fille au contact d'une tante alcoolique.....
    L'histoire est belle, notamment l'amour que la jeune fille porte à Dieu, et dont on devine l'incertitude par deux fois, spoiler: puisqu'elle va tomber amoureuse et s'offrir une première fois, et différemment se convaincre d'un sourire enthousiaste au milieu de ses sœurs du couvent......
    Tout cela derrière le drame sous jacent de la guerre 39-45.....
    La quête de la tante est elle aussi marquante, désespérée, et rythmée par la musique de Mozart.....
    Choisir entre les deux musiciens que sont Coltrane et Mozart ? la question ne se pose plus à la sortie du film tant l'un et l'autre sont associés par le réalisateur à deux caractères opposés.....
    En plus d'un noir et blanc majestueux, la notion de drame est brillamment mise en scène par le réalisateur dans le rythme et les faits....J'ai aimé....
    brunetol
    brunetol

    172 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 14 février 2014
    "Un éblouissement" nous promet l'affiche. Mais à part les plans de neige, on ne voit pas trop ce qui pourrait nous faire plisser les yeux devant ce film honnête (quoique), très bien photographié - noir et blanc laiteux, cadres au cordeau jusqu'à l'overdose - mais très ennuyeux et foncièrement creux. Pénétré de son "grand sujet" (le massacre des juifs en Pologne pendant la dernière guerre), Pawlikowski déroule son scénario sans surprise mais sans grande vraisemblance non plus. Enigmatique et presque muette, son héroïne au physique avantageux suit scrupuleusement l'initiation à la vie que l'auteur lui a réservée, spoiler: pour finalement retourner à la case départ après avoir gouté au fruit défendu
    . La vie semble glisser sur elle comme l'eau sur le marbre froid. On traverse des paysages de cartes postales anciennes, des modèles de voiture vintage entrent et sortent du champ en roulant dans des flaques d'eau croupie, il y a des cadavres enterrés dans la forêt et du désespoir inconsolable, mais le drame c'est qu'on s'en fout : on est devant une vitrine de dentelle délicatement ouvragée mais sans caractère, vaine et désincarnée.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 803 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 février 2014
    D'après certain être cinéphile c'est adorer les films de Nolan (comprenne qui pourra), d'après d'autre c'est regarder des films polonais en noir et blanc. Vu que je ne remplis plus la première condition et que je meurs d'envie d'être un cinéphile j'ai tenté la seconde option.

    Première chose qui frappe c'est la beauté plastique du film. Le film en 4/3, cadré trop haut possède une identité visuelle certaine. On a des plans qui sont à tomber, je pense à la scène où elle sort de la voiture pour s'agenouiller devant une sorte de stèle de je sais pas quoi, le brouillard en fond, les champs, la forêt. Cette image possède cette beauté brute si difficile à obtenir, simplement magistral. Et ce n'est pas la seule scène du film qui vaut le coup d'oeil.

    Les cahiers parlent d'un truc académique mais habité. J'ai vu l'académisme. Par contre l'habitation je la cherche encore. J'ai trouvé ça très froid et j'adore ce qui est froid, mais là, je pense que la courte durée du film pose problème au film, c'est-à-dire qu'il n'a le temps de ne rien développer réellement, on ne s'attache pas forcément à cette fille. C'est dommage. Pour être ému de cette larme à l'église il faudrait qu'on l'aime.

    Il y a des scènes où ça fonctionne plus ou moins, je pense à la scène où elle parle avec le garçon pour la première fois, ils se regardent et sourissent tous les deux. ça aurait pu être très beau si la scène avait continuée longtemps après. En fait derrière la beauté plastique le film manque de vrai (et donc de beau), le beau qui vient habiter les images qui pourraient sembler si mortes.

    Cependant j'ai été assez content de voir que le scénario du film ne prenne pas la tournure de la vengeance débile. Parce que bon nombre de réalisateurs auraient flingué ça. On se serait retrouvé avec un chasse aux "nazis" complètement conne à la this must be the place. Là non, notre bonne soeur (future) est chrétienne et elle connaît le pardon, ça change.

    Je suis assez partagé, parce que visuellement je suis sur le cul, d'ailleurs je me demande si le fait qu'Ida soit cadrée trop haut ce n'est pas fait pour laisser de la place à Dieu au-dessus ? Et l’exécution du film trop convenue mais finalement pas si passionnante et passionnée que cela. Moi qui adore les bonnes soeurs, je suis un peu déçu.
    Christoblog
    Christoblog

    741 abonnés 1 613 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 13 février 2014
    Il y a dans Ida une volonté de formalisme à outrance profondément désagréable. le réalisateur Pawel Pawlikowski multiplie les effets de style : format carré (1,37:1 exactement), photographie en noir et blanc, éclairages très travaillé, succession de plans rigoureusement fixes d'une quinzaine de secondes (la caméra ne bouge pas une seule fois pendant le film).

    Les effets de styles se multiplient, jusqu'à devenir une signature perpétuelle qui mange tout le cadre, puis toute l'histoire, et enfin toutes les émotions. Cette manie de ne jamais cadrer les personnages au milieu de l'écran, mais toujours décentrés, et le plus souvent vers le bas, devient une afféterie un peu précieuse et disons-le, ridicule, lorsqu'elle conduit à couper les visages en deux.

    Tout est tellement fait pour paraître joli (les intérieurs, les paysages, le soleil, la musique) que le film dans son ensemble paraît vain et comme engoncé dans sa propre de carapace de naphtaline.

    Rien d'étonnant alors que Ida tourne à l'exercice de style, et donne l'impression fâcheuse de survoler des sujets pourtant essentiels : le massacre des juifs par la population polonaise elle-même lors de la seconde guerre mondiale, la vocation religieuse, la tentation de vivre sa vie d'être humain avant de se confier à Dieu....

    ... la suite ici :
    nicolas t.
    nicolas t.

    54 abonnés 239 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 20 février 2014
    Trop beau, et trop cadré. Et beaucoup de clichés.
    On ne rentre jamais vraiment dans l'histoire à force d'esthétisme qui frise l'académisme.
    La jeune actrice a le regard vide, heureusement la tante est plus intéressante, spoiler: mais évidemment elle disparait.

    D'où un ennui qui s'installe et une fin bien catho qui correspond bien au retour actuel aux valeurs traditionnelles !!!
    ghyom
    ghyom

    69 abonnés 150 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 février 2014
    Voici un put*in de très beau film !!!
    Beau dans tout les sens du termes. Beau déjà par l'histoire, certes minimaliste, voire simple, mais il n'y a pas besoin de multiples rebondissements. L'histoire n'est pas celle de l'enquête sur les origines d'Ida mais bien sur son éveil à la vie profane et la naissance de sa relation avec sa tante. Et beau surtout par sa photographie exceptionnelle. Et on peut dire que Pawlikowski nous laisse tout le temps de l'admirer : rythme lent, plans fixes, peu de dialogues. La photographie de ce film ne brille pas que par sa lumière et son contraste mais surtout par sa composition. Le choix du format 4:3 est un choix artistique fort qui permet de séparer l'image en quatre. A ce titre, beaucoup de lignes verticales et surtout horizontales viennent séparer l'espace. La plupart du temps l'objet d'intérêt ou les personnages n'occupent que la moitié inférieur (la moitié supérieur étant souvent réservée au divin, au religieux). Ce découpage crée un sentiment d'oppression malgré que ce soit souvent le ciel qui occupe le haut de l'image, comme si une chape pesait sur eux. Et Ida, personnage centrale, héroïne de ce film, elle n'occupe bien souvent qu'un quart (voire même moins : un coin) inférieur, comme s'il elle se refusait à la vie séculière. Quand par hasard elle se retrouve au centre du cadre, c'est pour en sortir immédiatement et revenir dans un coin. L'un des rares moment où elle atteint la moitié supérieur du cadre (via la voiture qui remonte la rue) c'est pour tout de suite passer à un plan où ,priant dans une église, elle occupe à nouveau un coin de l'image. Il y a plein d'exemples dont je pourrais parler mais c'est un vrai plaisir que je ne veux pas vous gâcher d'admirer et d'analyser ces images.
    Le seule regret que j'ai de ce film c'est que les 20 dernières minutes manquent d'intensité émotionnelle comparativement à la première heure. Cela aurait pu être rattrapé par une belle conclusion, mais je n'ai pas compris le choix du réalisateur pour cette scène finale spoiler: d'Ida filmée de face marchant vers le couvent
    avec une caméra à l'épaule très instable. Pourquoi ce choix ? Alors que tout est filmé en plan fixe ou par de lents travellings ? Ida est pourtant d'un calme olympien à ce moment là. De cet apaisement qui suit la prise d'une importante décision. Bref, regret mineur pour un très beau film : 4.5/5
    Dandure
    Dandure

    151 abonnés 203 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 mars 2014
    Attention, cet avis contient des spoilers tels que : spoiler: des tartines puis un grand bol d'air frais, le petit déj' des champions du régime.

    On connaissait le théâtre filmé, Pawel Powlikowsky invente l'expo photo filmée. Comme à l'expo, chaque prise de vue est savamment travaillée et composée selon les canons de l'esthétisme pictural. Comme à l'expo, il y a une thématique, en l'espèce, l'initiation d'une novice à la vie, dans une époque de re-reconstruction du pays. Comme à l'expo, ça manque d'explications et ce sera à vous, spectateurs subjugués d'interpréter les vagues d'émotion derrière les visages. Comme à l'expo, on finit par un peu s'ennuyer : à tirer de chaque plan (tous fixes sauf le dernier) une puissante image, le cinéaste ne crée aucun décalage, aucune rupture et donc aplatit le rythme. Le trivial, le festif, le romantique et le tragique sont traités au même niveau, celui de l'excellence photographique, ce qui est déjà une prouesse artistique.

    Bonus : Mieux qu'à l'expo, on n'est pas à 50 personnes devant un tirage 20x20.
    traversay1
    traversay1

    3 088 abonnés 4 622 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 février 2014
    Né en 1957 en Pologne, qu'il a quitté à 14 ans, Pawel Pawlikowski n'avait jamais tourné dans son pays natal. Ida est un récit singulier, qui, à travers le destin de deux femmes, revient sur l'histoire de la Pologne de la guerre au communisme dur du début des années 60. Une nonne orpheline qui apprend qu'elle est juive quelques jours avant de prononcer ses voeux et sa tante, passionaria du socialisme tombée dans l'alcool et la dépression. Avec son cadre carré et ses plans fixes en noir et blanc, le film est sidérant de beauté. Une beauté froide cependant, tant les émotions y sont contenues au gré d'une narration elliptique qui trahit une volonté farouche de faire "film d'auteur." Le sujet est passionnant, les images magnifiques, l'interprétation subtile, la musique mélancolique à souhait (de Bach à Coltrane). Il y manque juste un tremblement de coeur et de l'âme plus palpables.
    tixou0
    tixou0

    630 abonnés 1 969 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 12 février 2014
    "Un éblouissement" ? Pour le boboland, assurément. Pensez donc : c'est en noir et blanc (pour une Pologne des années soixante, triste, sale, hivernale et communiste - logique, cependant, à ce niveau), et à format carré ! "Grandiose", sur ces deux seuls points-là. Des cadrages "audacieux" (en fait erratiques) complétant, pour le "style", ainsi qu'une "signature" sonore "signifiante", entre le jazz (Coltrane) et Mozart (la symphonie "Jupiter"). Et du plan-séquence à tire-larigot, bien sûr. On dirait du "film d'auteur", un régal pour gourmets salonnards et parisiens, du genre encombrant les plateaux télé, pour dire au bon peuple ce qu'il faut voir, et comment l'apprécier. Mais cela n'en est même pas.
    Sur la ferme recommandation de la mère supérieure du couvent où elle achève son noviciat, la jeune et naïve Ida part quelques jours dans le "monde" (avant d'y renoncer pour toujours, quand elle aura prononcé ses voeux, dans cet ordre où le silence est la règle), éprouver la force de sa vocation. La jeune fille est passée directement de l'orphelinat à l'apprentissage d'une future épouse du Christ. Munie d'un petit viatique et d'une valise qui ferme mal, elle va rendre visite à sa seule famille, sa tante maternelle Wanda, alcoolique et amère, enchaînant les conquêtes d'une nuit, semi placardisée après avoir participé activement à l'épuration des "ennemis du peuple", en tant que magistrat du ministère public. Les deux femmes vont partir à la campagne pour localiser l'endroit où les parents d'Ida sont enterrés, et leur offrir une sépulture décente. Ida s'appelle en effet - elle le découvre - "Lebenstein", et ses parents n'ont pas connu les camps, mais ont été, semble-t-il, assassinés par des voisins désireux d'accaparer leurs maigres biens.
    Court (1 h 19), mais très lent, et donc très long au ressenti, "épuré" tendance grattage jusqu'à l'os de tout effet, de toute émotion, d'une "neutralité" gênante. Pas de "petite musique" personnelle pour ce nouvel opus du très international Pawel Pawlikowski, de retour au pays pour l'occasion, mais un produit habilement formaté pour les festivals. Bingo ! 4 récompenses pour "Ida".
    2 étoiles pour l'idée de base du scénario.
     Kurosawa
    Kurosawa

    512 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 février 2014
    Pawel Pawlikowski nous offre une belle surprise avec ce film au scénario minimaliste et à la mise en scène épurée. Malgré un contexte peu réjouissant (les années 60 en Pologne), il parvient à ne pas faire un film plombant en créant un noir et blanc très lumineux, et en utilisant astucieusement le contraste entre les différents personnages. Seules quelques plans semblent peser une tonne, à cause d'un cadrage parfois excessivement rigoureux. "Ida" à tendance à énerver par son extrême subjectivité, mais charme globalement par l'assurance de sa réalisation et de ses dix dernières minutes absolument magnifiques de complexité. Audacieux et maîtrisé, un film de très bonne qualité.
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