Voici venir le dernier ovni d'Ozon. Il prend un risque avec ce film. Le risque de se faire étiqueter d'insensible, de complaisant, d’ambiguë, de surfer sur les conflits autour du mariage pour tous, voir de faire la discrimination à l'égard des travestis. Difficile à dire. Difficile aussi d'imaginer qu'il ne le fait pas en connaissance de cause. Car le scénario prend des tournure inattendus. On peut penser à Hitchcock, Almodovar et surtout De Palma tant Duris fait penser à Caine dans Pulsions, tant il est évident qu'il s'agit d'un homme sous la perruque, la mâchoire carré le trahissant. Le côté tueur maniac en moins. Car c'est là ou est la force de ce film. Il joue avec les codes des films qui parlent de travestis. Il ne refait pas Priscilla, Folle du Désert mais dépeint le travestissement au sein d'un quotidien qui pourrait être celui de nos voisins. D'où le malaise, la proximité d'un sujet qui pouvait sembler lointain. Duris y est fantastique, touchant et étrange, Dumoustier subtile, tentée et hésitante. Les décors et la façon de filmer font appel aux style d'Hitchock et De Palma et le tout ressemble à un téléfilm qu'on pourrait regarder en famille. La fin choquera certains et laisse une porte ouverte à de multiple interprétations qui ne manqueront pas d'alimenter les débats. Et ils seront nombreux après avoir vu ces personnages qui essaient d'être eux mêmes, sans le savoir vraiment, en se débattant dans ce conte la vie (presque) ordinaire. Enfin le film possède mise en scène sans faille prouve qui une fois de plus la place spécifique et unique d'Ozon dans le paysage cinématographique.
Ozon fait rarement dans la finesse psychologique mais il est généralement sauvé par son scénario. Cette fois-ci rien ne viendra nous sauver : l’histoire tient sur un post-it et présente autant d’enjeux qu’une finale de The Voice. En fait c'est simple il n'y a pas d’intrigue. Ozon nous monte en mayonnaise un truc tellement banal qu’on se dit plusieurs fois que ce n’est pas possible que ce n’est pas le propos central de son film, qu’il n’y a pas QUE ça … et bien si ! L’identité sexuelle est un sujet qui sans être d’une grande originalité peut offrir pas mal de possibilités quand on accepte de sortir de ses schémas et qu’on ne prend pas ses spectateurs pour des beaufs attardés qu’il faut éduquer et prendre par la main à chaque plan. Ici Ozon n’a pas l’air de savoir de quoi il parle ni à quelle époque on vit : « on est quand même en 2014 François, nous montrer spoiler: un homme qui se travestit en femme et qui trouble une autre femme parce qu'il ressemble à sa meilleure amie et que gnagnagna le désir c'est tellement compliqué , ça ne va pas nous suffire, on va avoir besoin d’une histoire, d’une intrigue, de psychologie, de sentiments, sinon on regarde nrj12 ! ». Question finesse avec l’épisode de la boîte de nuit on se dit qu’Ozon ne recule devant rien : faire chanter à un travesti « être femme » face à un Duris larmoyant, on croit avoir touché le fond, mais non Ozon nous surprend encore avec la lourdeur de la scène du réveil à l’hôpital. Côté acteur, Romain Duris est aussi peu attachant que crédible et campe un personnage sans aucune épaisseur. Pour vous dire, Chouchou de Gad Elmaleh est beaucoup plus touchant !
A l’avant première d’une Nouvelle amie, dernier film du prolifique réalisateur François Ozon, Romain Duris affirme que le tournage lui manque. Rires des autres acteurs. Comment imaginer que Romain Duris puisse regretter les heures de maquillage et de soins minutieux apportés à son apparence? Et pourtant. Tout le plaisir qu’il prend à endosser le rôle de David changeant d’identité pour devenir Virginia transparaît dans le film.
Lorsque Claire voit Virginia, c’est comme une apparition. On bascule alors dans les volutes d’une sensualité tourmentée et macabre, où rôde le fantôme de Laura. Le film - aussi transgenre que son personnage, entre mélodrame flamboyant, comédie et thriller psychologique - regorge de gros plans magnifiques dévoilant la beauté des personnages et leur confusion des sentiments. Romain Duris - époustouflant en transgenre - s’affirme comme un grand acteur aux choix audacieux.
On adore la BO de Philippe Rombi, enfantine, élégiaque, voire nettement angoissante, qui intègre néanmoins Katy Perry et la vibrante interprétation par Anaïs Demoustier d’ «Une femme avec toi».
Un film aussi trouble que lumineux, dans un cadre temporel/géographique indéterminé et onirique, avec maisons pavillonnaires et manoir anglais digne d’Agatha Christie.
La fin, toute en tendresse, prouve bien que «Tant qu’il y a de l’amour tout est possible».
François Ozon pose tout de suite son sujet avec la mort du personnage qui relie David et Claire. Une nouvelle amie est une comédie, qui oscille entre le dramatique et le comique. C’est un peu comme si le réalisateur n’avait pas eu envie de trancher. Le film pose les choses sans juger. Le film est peut être finalement trop lisse. Une prise de risque n’aurait pas été superflue. François Ozon donne trop de détails, trop d’explications pour justifier le comportement de ses personnages. On n’est de ce fait à aucun moment surpris.
Le film n’en reste pas moins troublant et raffiné. Certainement du au jeu des superbes acteurs. Le réalisateur fait évoluer les personnages dans de très beaux décors et des beaux paysages intemporels. Les acteurs et actrices sont très bien dirigés
Romain Duris n’est jamais dans la caricature. Il joue avec substilité et aisance ce rôle complexe. Il est incroyable. On ne sait jamais vraiment quoi penser de ce personnage troublant. Anaïs Demoustier, toujours aussi jolie, est formidable. Elle joue à merveille cette jeune femme troublée par cet homme / femme qui l’aide à oublier son amie et à réaliser ses fantasmes. Raphaël Personnaz en mari (à côté de la plaque), est parfait.
Une nouvelle amie est un film élégant. Romain Duris et Anaïs Demoustier sont incroyables.
Une nouvelle amie est un bon film, que j’ai eu plaisir à regarder, qui m’est resté en mémoire. L’histoire est joliment amenée, elle parvient à étonner et est plus profonde qu’elle ne paraît. Le jeu d’acteurs vaut le détour. J’ai lu énormément de critiques sur le film mais pour moi Une nouvelle amie est une jolie perlette dans la veine de ce qu’Ozon sait faire de mieux. Critique complète en cliquant sur le lien
Ce film n'ait pas fait pour convaincre quiconque de quoi que ce soit, ce n'est pas le genre d'Ozon ! Il se contente de montrer, et pourvu que l'on accepte au préalable qu'on n'est pas tous du même moule, ce qu'il montre est tout simplement magnifique..
Mais pourquoi nous infliger ça? François Ozon s'enlise dans son cinéma aseptisé et Romain Duris, que j'apprécie beaucoup par ailleurs, se ridiculise complètement, un mélange improbable de Tootsie, Madame Doubtfire et La Cage aux Folles, une catastrophe! La vacuité des personnages qui s'ennuient dans leur quotidien de riches, maisons haut de gamme, vestiaires de tennis grand luxe, nous passe complètement au dessus de la tête. Pour les vrais cinéphiles, allez voir ce que sait faire Xavier Dolan sur le même sujet, ou presque, dans Laurence Anyways et vous verrez ce qu'est un grand cinéaste...
Tantôt comique, tantôt dramatique, parfois pathétique, le film joue et tangue sur le fil, sur plusieurs fils. On est perturbé, séduit, empathique, puis de nouveau déboussolé, car ce qu'on croyait pour acquis est brutalement remit en question deux scènes plus tard. Et le manège recommence. C'est un film qui pose beaucoup de questions, sans apporter tant de réponse, si ce n'est qu'il n'y a que l'amour qui l'emporte. (?)
Si vous cherchez #UneNouvelleAmie, faites appel à Romain Duris. Une nouvelle idée originale de François Ozon qui manque un peu de lucidité quant à l'adaptation. Heureusement, le casting est là pour palier ces quelques manquent. Merci qui ? Merci le tandem Duris/Demoustier :)
Les garçons sont nés dans les choux, les filles dans les fleurs. David lui, vient d'un chou-fleur. Adorant se déguiser en fille quand il était petit, il fait sa vie avec Laura. Mais celle-ci décède subitement alors que le couple vient d'avoir un enfant. David est alors perdu, mais c'est peut-être l'occasion pour lui d'être en accord avec sa véritable nature.
Concepteur de scénarios tragique (Le temps qui reste), très drôle (Potiche) ou singulier (Dans la maison), Ozon mélange ici le drame et la comédie de manière maladroite. En hésitant constamment entre ces genres, on ne sait plus trop où le réalisateur veut nous emmener. Sa réflexion, une nouvelle fois identitaire et sexuelle, est intriguante mais manque un peu de consistance à cause de son aspect trop schématique.
Ce n'est pas une surprise, Romain Duris a un jeu qui peut être très féminin. Son sourire, ses traits dessinés et le timbre de sa voix font de lui un acteur ambivalent. C'est d'ailleurs ce qui fait sa force et son charisme. Il interprète dans Une nouvelle amie son personnage avec sensibilité, ironie et est comme toujours, très efficace. Face à lui, Demoustier est autant persusasive malgré la complexité de son rôle. Les cinéastes Honoré, Guédiguian, Tavernier et désormais Ozon prouvent que la jeune actrice fait aujourd'hui partie intégrante du cinéma français.
Mais ce film ne fonctionne pas toujours. Les flash-backs introductifs prennent trop de temps à nous raconter le passé des protagonistes, tandis que le spectateur s'impatiente de voir les véritables enjeux narratifs débuter. Quand ils interviennent, nous ne boudons pas notre plaisir de voir des comiques de situations réussis (quoi qu'un peu répétitifs), ou des scènes poignantes et intimistes bien maîtrisées. Une nouvelle amie met cependant trop de temps à conclure et réalise un final bien trop surfait pour qu'on puisse y croire. Dommage.
Fausse audace, incohérences psychologiques et narratives, perpétuelle hésitation entre la comédie ( lourdaude) et le mélodrame... très decevant de la part de françois Ozon...qui n'est pas Almodovar