Avis : M - Page 5

LES VESTIGES DU CHAOS. Fragile romance, mortelle alliance. La brute et la bègue. Sara Forestier passe aussi derrière la caméra, c'est casse gueule, mais sa sincérité ressort à l'écran. De l'émotion et de la sensibilité au détriment du timing. Une belle expérience pour Redouane Harjane, le lover, l'outsider, le tendre déglingué. A ne pas esquiver.

Ce film est la rencontre entre Lila (Sara Forestier) et Mo (Redouanne Harjane). Elle est bègue, timide et très renfermée mais avoue très rapidement son handicap. Lui a une personnalité plus démonstrative, mais cache un gros secret : il ne sait pas lire.
Sara Forestier est hyper juste malgré la difficulté que représente l’interprétation d’une jeune fille bègue, elle est très touchante, son jeu est subtil, tout en douceur, comme son personnage. Redouanne Harjane est aussi parfait dans ce rôle de jeune homme dont la violence ne sert qu’à recouvrir la honte qu’il éprouve.
Petit bémol : j’ai trouvé curieux que Sara Forestier joue le rôle d’une lycéenne, leur rapprochement m’a semblé trop rapide.
C’est une jolie histoire malgré tout, bien interprétée et touchante. Le ton est juste tout au long du film, sans peur des silences.

Sara Forestier réalise son premier film avec une générosité et une sincérité indéniables. Cependant ce conte est d'une grande naïveté et fait preuve parfois de maladresse. Reconnaissons au couple vedette une interprétation habitée.

Pour une première réalisation c'est une réussite. Sara FORESTIER nous touche droit au coeur avec son film qui traite sur l’illettrisme et le bégaiement et l'exclusion qui en découle.
Le couple d'acteur est électrisant. Sara FORESTIER devant et derrière la caméra nous embarque. J'ai beaucoup aimé l'interprétation de l'acteur Rédouane HARJANE que j'ai découvert. C'est une vraie révélation cinématographique.
Un film touchant avec des acteurs investis.
Bravo

Voilà le premier film de Sara Forestier et elle s’en sort plutôt bien. Son sujet est fort et délicat et évite le piège du pathos ou du trait grossier. La rencontre entre une bègue et un analphabète n’avait rien d’évident. Si on était un tant soi peu moqueur on pourrait trouver matière à sourire : en effet, ce n’est pas banal la rencontre entre une personne qui ne sait ni lire ni écrire et une personne qui est mutique. Si l’un peut parler il ne peut lire les mots écrits de celle qui préfère garder le silence pour ne pas dévoiler son bégaiement. A ce rythme, il est presque impossible d’établir une communication ! Sara Forestier opte souvent pour des plans serrés comme pour compatir au handicap de ce couple inattendu. On y perçoit toute la souffrance d’un côté comme de l’autre. Il me semble que la réalisatrice me dit que c’est par l’instruction qu’on peut parvenir à se sauver. Lila a un professeur de Lettres qui l’encourage et pourtant ces encouragements ne la mettent pas en confiance. Mais elle a un bagage indéniable pour s’extraire de sa condition familiale. L’instruction est une alliée pour réduire le handicap comparé à l’analphabétisme de Mo - comment peut-il être instruit s’il ne sait ni lire ni écrire ? - mais Sara Forestier nous dit surtout que le handicap peut être sauvé par l’amour. Elle aime Mo et celui-ci la met en confiance. En se sentant aimée, elle parvient à parler parfois avec fluidité. A l’inverse Mo ne révèle rien. Non seulement il est trop orgueilleux pour l’avouer mais son handicap n’est pas visible. L’amour est le remède à tout. Sara Forestier ne se contente pas de relater un amour entre un homme et une femme, elle ouvre une autre porte : celle du contexte familial. A noter la prestation convaincante de Redouanne Harjane.

Manquant de fluidité, le récit de "M" nuit à l'intérêt que le spectateur pourrait y porter. Le scénario est, en effet, trop alambiqué et n'évite pas toujours les clichés. La musique, de même, est souvent envahissante et casse la dynamique naturaliste (à la Kechiche ?) voulue par l'actrice-réalisatrice, révélée par "L'esquive". Nonobstant, son interprétation, comme celle de Redouanne Harjane, est toujours juste et sensible alors que la jeune Liv Andren crève littéralement l'écran et que Léaud est égal à lui-même, c'est à dire magnifique.

Une jeune lycéenne bègue rencontre un sympathique voyou ? Le genre de film social, supposément plein de bon sentiments qui nous donne la leçon. En fait, pas du tout, c'est un film loin des clichés justement, on croit même quelquefois à un documentaire. C'est particulièrement bien écrit et subtil par beaucoup d'aspects. Le soutien et l'élévation que chaque personnage apporte à l'autre est vraiment crédible. Mais ce qui domine c'est la grâce absolue des acteurs, Sara Forestier est au delà de la perfection, elle incarne magistralement l'heroine. Ajoutons qu'elle réalise le film et a écrit le scénario, c'est dire si l'excellence de ce film lui est dûe.

Un très bon film de Sara Forestier tant que réalisatrice. Un très bon drame sombre, lugubre, singulier.

Quel choc de découvrir ce film poignant, qui dit la puissance des mots ! Il y a "M", la lettre de Mo, celle de maman, celle qui de s'énoncer annonce l'amour. Au commencement était le verbe... Mais ici pour ces deux êtres, le verbe ne peut, pour l'un se lire et pour l'autre se lire ou s'écrire. Sara Forestier est magnifique ! Elle conduit son film avec brio, incarne magnifiquement son personnage et emmène sa troupe avec elle. Lila ("lis la !", ça ne s'invente pas, ça s'entend !) vit avec son père qui a fait les quatre cents coups, c'est un veuf triste. Mo ne voit plus sa mère, qui est une veuve triste également et a mis dehors son fils illettré. Mo et Lila se sont l'un et l'autre occupés de leur jeune soeur. Ce film dit la honte et nous dit combien chaque handicap est respectable et que l'intelligence n'est parfois qu'un rempart protecteur pour ne pas se confronter à ses éprouvés.

Sarah Forestier, la jeune réalisatrice nous livre un film beau, sensible, et nuancé. J'ai été conquis par cette œuve, avec « M », ce sont deux vies qui s’animent à l’écran, s’aiment et surmontent toutes les épreuves que la vie leur réserve. Oui c’est possible puisque désormais Lila et Mo se sont trouvés et Sara Forestier nous a fait le cadeau de leur rencontre.

Merci à sara forestier pour ce film pleins d’émotions ! On ris on pleure j’ai retrouvé dans Lila un peu de Bahia dans le nom des gens je ne saurais l’expliquer! Toujours un plaisir de retrouver cette actrice que j’ai vu évoluer au fil de ses films et je la félicite pour cette première réalisation! Une mention spéciale à Rédouane Harjane qui est d’ailleurs pré sélectionné pour les révélations masculines des cesars et que j’ai trouvé très juste et poignant dans ce film !

La critique négative la plus "utile" ne parle pas du tout du film... c'est dire s'il est difficile de paler contre ce film !

Plus sérieusement les films sensibles et intelligents qui s'intéressent au gents un peu différents ne sont pas si fréquent que ça. A ce titre ce premier film de Sara Forestier s'inscrit dans la lignée de l'excellent "se souvenir des belles choses", optimiste alors qu'il aurait pu tomber dans le larmoyant, intelligent dans son propos (on sent que Sara a travaillé son personnage à fond).

Les deux personnages ont chacun un problème qu'ils dissimulent et qui leur complique la vie, elle est bègue et a renoncé à parler par coquetterie et lui ne sait pas lire et le dissimule...

C'est un film touchant par les sujets évoqués, par l'émotion qui se dégage des deux acteurs principaux et par cette histoire d'amour improbable.
Pour moi, l'originalité du scénario est la grande force du film.
Il manque un peu plus de sensibilité et de force pour en faire un très bon film.

Pour son premier passage derrière la caméra, Sara Forestier réalise un film avec beaucoup d'énergie et d'émotion. J'ai trouvé celle-ci très convaincante dans son rôle de surdouée bègue devant gérer sa famille et rencontrant l'amour. Son physique juvénile lui permet d'incarner une lycéenne et "M" monte en puissance au fil des minutes. On se laisse porter par ce couple improbable (Redouanne Marjane est remarquable) au point de pardonner à la réalisatrice les approximations d'un premier film.

Certes son film n’est pas parfait, mais Sara Forestier livre une histoire sensible, à la fois rugueuse et tendre. La rencontre entre ces deux êtres cabossés, l’un bègue l’autre analphabète, est habitée par la spontanéité et la candeur de sa réalisatrice. En peu de mots, "M" brise les barrières de la langue par l’amour et porte un message poétique où la sensibilité à fleur de peau sonne délicatement juste et fragile.

"M" est un beau film, beau dans sa sincérité comme dans ses maladresses.

de chroniques sur mon blog : plumeetpellicule.wordpress