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    Les Huit salopards
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    4,1
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    1 569 critiques spectateurs

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    GrandSephiroth
    GrandSephiroth

    58 abonnés 727 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 janvier 2016
    Trois ans après un excellent Django unchained, Tarantino persiste dans le western avec un film plus posé mais pas moins intense avec Les huit salopards, en référence à de nombreux autres westerns ayant utilisé ce terme et ce type de personnages ; son titre d'origine The hateful eight joue sur la polysémie du mot en plus de rappeler qu'on a à faire au huitième film du réalisateur. Parmi les huit personnages au cœur de l'intrigue, on retrouve quelques habitués de Tarantino comme Tim Roth (le Court-sur-pattes), Michael Madsen (Le Cow-boy), Walton Goggins (le Shérif), Bruce Dern (le confédéré) et les deux plus importants que sont Kurt Russel (le Bourreau) et Samuel Jackson (le commandant Warren).

    L'intensité ne se fait pas attendre avec une magnifique intro sous les vastes paysages enneigés du Colorado avec la bande-son magistrale d'Ennio Morricone. Le blizzard éclatant, l'utilisation ingénieuse de l'éclairage, les gros plans sur les visages et la qualité de l'image donnent un immense cachet à la photographie du film. D'abord seul dans la diligence avec sa prisonnière qu'il doit qu'il soit emmener à Red Rock pour la faire pendre, John Ruth est convaincu par le commandant Warren de le laisser monter, puis un peu plus tard par celui qui se dit être le nouveau shérif de leur destination. S'abritant de la tempête dans une auberge en bois assez paumée mais pas moins luxueuse pour l'époque (peu après la guerre de Sécession), ils vont rencontrer quatre autres personnages ne semblant pas se connaître et sans doute pas aussi innocents qu'ils en ont l'air.

    Les dialogues sont nombreux et si on peut leur reprocher une légère abondance lors de la première heure, ils restent de très grande qualité et au langage bien spécial comme on en a l'habitude avec Tarantino. Si la violence commence doucement avec un coup dans la figure dès que la prisonnière ose l'ouvrir, elle se matérialise ensuite par des paroles provocatrices ( spoiler: Warren qui explique au général qu'il a sexuellement humilié son fils "chasseur de nègres" avant de le descendre
    ), de lourds crachats de sang spoiler: dus à un café empoisonné
    ainsi que de nombreux tirs (dont certains avec ralentis) se concluant par spoiler: des gerbes de sang, des cris de douleur et des têtes éclatées.


    Le scénario se veut une fois de plus facile à comprendre mais l'intrigue est très prenante, chaque personnage est travaillé et il est difficile de savoir lesquels mentent vraiment. Kurt Russel a particulièrement la classe avec sa grosse moustache de Russe et son visage balafré sentant le vécu, tout comme Samuel Jackson avec sa barbe et son accoutrement badass. Parmi la narration linéaire chapitrée, une analepse montre ce qui s'est passé au début de la journée afin que tout s'éclaircisse. Du haut de ses 2h45, la dynamique du film est très bien dosée et la qualité est là du début à la fin. Du très grand tarantino !!
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 18 janvier 2016
    Après l'excellentissime "Django", Quentin Tarantino nous livre un film qui a bien faillit ne jamais voir le jour : "The Hateful Eight", en version française "Le Huits Salopards". Globalement, oui, ce film est très bien, et pourtant. Après une première partie vachement lente qui parvenait difficilement à maintenir le spectateur éveillé, et ce uniquement grâce à une accumulation de dialogues saisissants et extrêmement bien construits, la première balle tirée, si attendue soit-elle, et ce au bout d'une bonne heure quand même sur les 2h48, lance une seconde partie beaucoup plu dynamique, captivante, et nous entraîne dans un huit-clos frôlant la perfection, composé d'une série de trahisons, de révélations et de règlements de compte percutants et imprévisibles, le tout évidemment accompagné de bonnes grosses giclées de sang en veux tu en voilà, et de coups de feu à gogo. Le tout agrémenter d'une bande-son relativement soutenue mais qui se démarque quand même un peu et parvient parfois à faire frissonner, mention spéciale à la sublime et magique chanson chantée par la parfaite et incroyable Jennifer Jason Leigh.Tarantino a prit son temps pour nous présenter et introduire ses personnages et sa mise en scène, ce qui se justifie par la suite. Le découpage en chapitres, transitionnel chez Tarantino, apporte une touche originale et sympa au film, bien qu'un peu long. Côté casting, parfait. Rien à dire. Les huit salopards sont tous exceptionnels, Samuel L. Jackson épate, Kurt Russell, le grand retour, éblouit, le reste du casting de même. L'action est quasi-absente, mais le suspense nous tient en haleine pendant une majeure partie film, mais on ne va négliger le fait qu'il y est peu d'action sachant qu'il y en un peu quand même. Si ce western traîne parfois trop EN longueurs, il n'en pas pour autant raté. Un très bon cru, signé Tarantino.
    Tarasboulaba
    Tarasboulaba

    26 abonnés 155 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 6 janvier 2016
    le dernier Tarentino: 2h48 de blabla insupportables (10 sec. de dialogue 10 sec. de silence pour faire durer, durer, durer) se passant presque entièrement en huis clos dans une seule pièce et se terminant en une immonde boucherie écoeurante. Très très décevant. Il en perds le Quentin !
    ZZelig
    ZZelig

    12 abonnés 51 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 21 janvier 2016
    Comme Tarantino n'a jamais été un grand cinéaste à l'égal d'un Kubrick, ce nouvel opus a vu disparaître le faux second degré. Les deux derniers exaltaient la vengeance et le ressentiment mais Tarantino ne sait faire qu'une chose : du bavardage et un étripage sanglant. Si le film glose pendant une heure et demi ! (ce qui qualifierait un film français au fin fond de l'enfer critique), le reste n'est qu'un règlement de compte (avec aussi beaucoup de bavardage). C'est tout. Ce qui en dit long sur son intérêt de l'être humain, réduit à des animaux qui ne pensent qu'à s'entretuer, à se mutiler, à se faire souffrir. Vomissements,gerbes de sang, tête éclatée, demembrements et j'en passe. spoiler: La scène où la femme au visage maculé de sang gigote pendue à une corde et agitant le bras coupé en dit long.
    La complaisance de son cinéma vis-à-vis de la violence et du sadisme est symptomatique du nihilisme contemporain. Disparition de toute pensée et de tout cerveau.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 11 janvier 2016
    Western moderne ? Hommage au genre par un cinéphile averti ? Pour une part sans doute, mais avant tout un authentique opus de Quentin Tarantino. Un des auteurs les plus inventifs du cinéma US distille tout son savoir-faire, réaffirme son identité, appuie tous ses maniérismes avec grandiloquence, comme s'il voulait enfoncer le clou après pas loin de 25 ans d'activité à Hollywood. En effet, une ambiance « fin de cycle » nimbe le film, une apparente volonté de boucler la boucle de manière éclatante, de reproduire les ingrédients faisant la force des précédentes œuvres du réalisateur au point de constituer une sorte de best of : la tension d'un huis-clos belliqueux à la Reservoir Dogs, le montage ingénieux et l'alternance des points de vue de Pulp Fiction, l'époque et les thèmes communs avec Django unchained, les dialogues étirés sur des détails d'apparence insignifiants comme dans Boulevard de la mort (l'ennui en moins), éléments auxquels il faut ajouter un casting composé de figures connues des films de Tarantino (Michael Madsen, Samuel L. Jackson, Tim Roth, Kurt Russell…) et la bande-son du légendaire Ennio Morricone. Le compositeur italien de 87 ans s'est tout spécialement remis à l'ouvrage pour l'occasion, après avoir vu d'anciens titres peupler Kill Bill Volume 2 et Inglorious Basterds.
    Autrement dit rien de nouveau dans le désert ? Et bien non, l'exploit est là, Tarantino parvient à magnifier l'outil à sa disposition sur le fond comme sur la forme. Il tire parti d'une histoire on ne peut plus simple en redistribuant plusieurs fois les cartes en chemin, parvenant ainsi à manipuler le spectateur en continu, à multiplier les contre-pieds sans sacrifier le moins du monde la cohérence. Il transcende des décors minimalistes par une esthétique soignée et le choix d'un cadrage élargi comme le cinéma n'en ose plus. Séparément les procédés du réalisateur ne seraient que gadgets, mis bout à bout ils sont la substance de l’œuvre. Une lettre à la signature prestigieuse, un café au goût douteux, une porte à la fermeture récalcitrante, un bonbon laissé à l'abandon sur le sol, un succulent ragoût, autant de prétextes à disserter de longues minutes entre les personnages. Un moyen surtout d'obtenir des informations les uns sur les autres, avant que le chaos succède à la suspicion. La montée en puissance est renforcée par le découpage en six chapitres (un très old school entracte de quinze minutes étant censé succéder au 3e chapitre) et le jeu survolté des acteurs. Victimes et bourreaux s'inversent régulièrement dans un jeu dangereux pour faire tomber les masques. À tout moment transpire le plaisir cinéphile contagieux de l'auteur...sa jubilation complaisante diront ses détracteurs.
    La promotion du nouveau Tarantino insistait sur le chiffre 8. Pour les huit salopards mentionnés dans le titre ? Accessoirement. Grâce à un décompte astucieux, ce film « devenait » le 8e du réalisateur, les deux volumes de Kill Bill (2003-2004) ne valant plus qu'un tandis que les réalisations partielles telles Four Rooms (1995) ou Sin City (2005) échappaient à la numérotation. Impossible d'y voir une coïncidence quand on connaît le fétichisme exacerbé de l'auteur. Insister sur ce point c'est une manière d'assumer un peu plus le produit fini, de revendiquer sa place dans l'histoire du cinéma. Alors huitième Merveille du monde The Hateful Eight ? Assurément exagéré. Chef d’œuvre du septième art ? Dans son genre, oui.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 11 janvier 2016
    Tarantino mêle les genres et pousse sa logique jusqu'au bout. Les 8 Salopards est le film somme de Tarantino, ultra mature et, au final, déroutant.
    ATHMOS.ONER
    ATHMOS.ONER

    141 abonnés 259 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 janvier 2016
    N’ayant pas accroché à Inglorious Basterds et Django Unchained, je n’attendais pas grand-chose de The Hateful Eight. Surtout que l’on y retrouve la patte habituelle de Quentin : des atmosphères appuyées, de sacrés personnages, de longs dialogues (qui sont enfin redevenus savoureux), rien de bien nouveau. Mais déjà, il y a la sublime musique du maitre Ennio Morricone qui hausse le ton et rivalise avec le blizzard du film. La construction et les situations sont 100% Tarantinesque et pourtant tout fonctionne parfaitement et le bougre trouve de nouveaux moyens de faire cracher du sang ! Un grand huis clos divertissant qui permet de rire de situations horribles le tout filmé magistralement.
    Enfin, s’il n’y a qu’un seul personnage féminin (ou presque), je ne peux que saluer l’incroyable prestation de Jennifer Jason Leigh qui tient la dragée haute aux hommes, dire que son personnage est haut en couleur (rouge) et un doux euphémisme.
    Au final, c’est un film incroyablement jouissif et divertissant qui se paye le luxe de montrer le racisme aux USA.
    Le Chat du Cinéphile
    Le Chat du Cinéphile

    17 abonnés 22 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 janvier 2016
    Les Huit salopards serait l'ange noir de Djago : plus lent, plus sombre, plus malsain. Ici l'humour sert à alimenter la cruauté des personnages, chacun ayant une bonne raison de se méfier de l'autre. L'action y est moins présente mais plus marquée, rendant la violence bouffonne - spoiler: la pendaison de Daisy Doumergue
    - et les dialogues révélateurs d'une catastrophe à venir : l'éclat du vernis de la civilisation au profit de la bestialité humaine. La musique, le scénario et les effets de style propres à Tarantino - ralentis, combats chorégraphiés, etc... - sont secondaires. Ce qui compte est l'atmosphère qui se dégage de ce huis-clos hivernal , oscillant entre le western, le thriller et le film d'horreur.
    A voir absolument !
    Kiwi98
    Kiwi98

    242 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 janvier 2016
    Il y a vingt ans, qui aurait cru que Quentin Tarantino, jeune cinéphile un poil allumé et provocateur, deviendrait une icône de la pop-culture et une référence désormais incontournable pour tous bons dictionnaires se portant sur le 7ème art ? Sans nul doute, même pas lui-même. « Reservoir Dogs », « Pulp Fiction », « Jackie Brown »… Combien de ses films sont désormais inscris dans le panthéon du cinéma contemporain ? On pourrait parler de toute sa filmographie. Problème : voilà que maintenant, depuis ses tous derniers longs-métrages, celui qui était considéré comme le Messie dans les années 90 se retrouve face à son propre héritage, exaltant gratuitement violence cathartique et anti-humanisme décomplexé. Depuis « Inglourious Basterds », en 2009, on regarde un Quentin Tarantino uniquement pour regarder un Quentin Tarantino. Et le plaisir orgastique que pouvait incarner « Pulp Fiction » semble bien loin, mais toujours assez présent pour pouvoir apprécier l’artiste.

    « Les 8 Salopards » revient d’une histoire compliquée, celle notamment de la fuite d’un scénario qui ira jusqu’à compromettre la gestation du métrage, ainsi que les nombreuses et virulentes critiques que Tarantino ne manque pas d’essuyer, venant parfois de son propre entourage (souvenez vous d’Ennio Morricone). En effet, Tarantino, à force d’autopastiches, est devenu assez dérangeant, et pourtant, il est difficile de snober son plaisir face à une telle crudité que représentent ses « 8 Salopards ».

    Comme souvent chez « Kwin-tine », on commence par le milieu, inaugurant une double lecture narrative. Bien évidemment, cette idée du huis-clos en territoire hostile entre anti-héros fait penser à de nombreux classiques du cinéma, comme « La Chevauchée des bannis » « The Thing » et « Reservoir Dogs ». D’ailleurs, sur quoi reposait « Reservoir Dogs », premier film de QT sorti en 1992 ? Sur des dialogues brillants, sur des personnages à faire plonger au bord de la folie, sur une danse mythique de Michael Madsen au son de « Stuck in the middle with you ». La violence est également omniprésente dans « Les 8 Salopards ». Sauf qu’ici, comme dans le dernier né de Tarantino, « Django », elle explose, gicle sous forme de geyser. Tarantino n’a également pas perdu son talent de dialoguiste, éclatant notamment lors de la séquence ou Samuel L. Jackson décrit à un général sudiste la manière hideuse avec laquelle il a tué le fils de ce dernier. « Les 8 Salopards » est un western Grand-Guignol, autant assumé qu’organisé.

    « Kwin-tine » est un nihiliste, un fabuleux prestidigitateur, un manipulateur hors-pair, un habile technicien qui ne perd pas ici son gout du burlesque et de l’extravagance. Et ce n’est pas le superbe 70mm tourné en format UltraPanavision qui dira le contraire, en nous gâtant de somptueux plans paysagistes, alors que paradoxalement, le film ne s'éloigne jamais d'un certain minimaliste que l'on pourrait autant attribuer à l'épure d'une réalisation précise qu'à l'absence d'artifice. Un ratio exceptionnellement large, mais offrant un tel confort de vision qu’il assure une pleine fluidité pour le récit, parfaitement narré. « Les 8 Salopards » est manifestement un film créé avec beaucoup de recul. Un recul par lequel Tarantino sort pour la première fois du formol de sa cinéphilie, tout en déguisant son scénario en représentation dégénérée de la société américaine post-esclavage. Orchestrant un manichéisme toujours aussi jubilatoire, QT réécrit sa propre légende, écrivant le schéma sécessionniste avec une subversion magistrale et bienvenue. Difficile également de ne pas se prosterner à l’écoute de la bande-originale martiale d’Ennio Morricone, galvanisant immédiatement nos tympans.

    Le mal prend ici les traits d’un imposteur. Mais ici, le but n’est pas de savoir derrière quel masque se cache le monstre, mais lequel de ces huit monstres peut encore sauver son innocence. Sauf que bien évidemment, aucun d’entre eux ne peut prétendre à un tel idéal.

    Opéra rouge-sang, « Les 8 Salopards » donne l’impression de retourner au cinéma pour la première fois. Impossible de savoir si il est mon Tarantino préféré, ou si il s’agit de son meilleur film, ou les deux, ou aucun des deux. Il s’agit là d’une œuvre nucléaire, pourtant passée à un doigt de la case avortement.

    « Les 8 Salopards », brillant mixe entre un puant western horrifique, Agatha Christie, « Django », « Reservoir Dogs » et « The Thing », nous fait rappeler que seuls les salauds dorment en paix…
    Gentilbordelais
    Gentilbordelais

    265 abonnés 2 795 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 29 octobre 2017
    un scénario sans intérêt, creux, si bien qu'au bout d'1h20, il ne s'est toujours rien passé! à l'image : des dialogues vides et ennuyeux, un semblant d'enjeu auquel il devient difficile d'accrocher et aucun suspense... bref cette farce inconsistante s'enlise et le spectateur est déjà loin, parti en cours de route!
    Guimzy
    Guimzy

    160 abonnés 467 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 janvier 2016
    Au fur et à mesure que je pense au film après son visionnage, je me dis que c'est certainement l'un des meilleurs films de notre Quentin Tarantino. Pourtant il n’emprunte pas une voie facile. Celle du huis clos, de la fresque avoisinant les 3 heures, d’un tournage épique et d’une multiplication de personnages. Mais à la fois fondamentalement « tarantinien » et profondément nouveau, Les 8 salopards s’impose comme un classique en puissance.

    Le réalisateur s'était forgé une réputation depuis ces derniers films sortis en salle, celle d'un gars disposant de dialogues coupants, enchaînant les récits aventureux, et le taux exagéré d'hémoglobine. Avec Les 8 salopards, ce cinéma achève sa mutation. Une mutation qui, étrangement, le ramène à ses débuts éclatants, ceux du déjà immense Reservoir Dogs. Mais cette fois, même s'il on sait d'où ressort ces influences, il ne s'agit plus simplement de rendre hommage, mais bel et bien de s'inscrire dans un courant cinématographique avec ce huitième film. Qui plus est, on sent comme un progès chez le réalisateur, l'humour se fait plus affûté, les scènes de tirs aussi. Et pour la première fois dans un film de Tarantino, l'on peut voir un traitement d'un discours politique et social, celui de l'héritage de la violence, des fondations sanglantes d'une nation qui sort tout juste d'une terrible Guerre de Sécession, ainsi la haine entre blancs, noirs et mexicains, le sort réservé aux femmes. Si on a ajoute à cela des dialogues coupants comme des lames de rasoir, où aucune fausse note et aucune phrase ne semble en dehors de son sujet, Les 8 salopards devient un thriller incroyable, une chasse aux faux semblants et une plongée paranoïaque opposant les racines de la nature américaine. Il le fait brutalement, par la violence de certaines lignes de dialogue et par celle, extrêmement graphique voire carrément gore qui vient tacher l’écran. Mais il le fait également avec la sérénité du metteur en scène parfaitement sur de lui, maître indiscutable de ses outils d’artisan, enfin capable de véritablement prendre son temps.

    Il fait durer ses plans, ils les étirent et ne jouent pas sur des effets faciles. Le film devient dès lors une véritable ascension de suspense qui s'accroît sans cesse, sans pause, avec un rythme très poussé dans la narration, pour ainsi exploser dans une fin juste époustouflante. Dans un décor quasi unique qu’il explore dans les moindre recoins, tout en y laissant des zones d’ombres utiles au déroulement de l’intrigue, il passe haut la main le terrible test du huis clos et ne tombe pas dans le piège d’une sorte de théâtre filmé. Alors évidemment, l’action est présente avec parcimonie, mais au même titre que l’humour elle est amenée avec intelligence et une forme de délicatesse. Et si Quentin Tarantino a plus ou moins toujours été un réalisateur imposant, voire impressionnant, cette maîtrise qui lui permet d’être serein et maître à bord, à tel point qu’il peut se permettre de livrer un film très grave, très noir et même pessimiste, témoigne d’une franche évolution chez l’artiste. On peut aussi remarquer qu'il a chosi de raconter son film sans réaliser de déstructuration du récit, à quelques scènes près, mais le film est globalement linéaire et cela n'enlève en rien la qualité du film.

    Sa direction d'acteurs reste toujours aussi impeccable avec un Kurt Russel génial, une Jennifer Jason Leigh au meilleur de sa forme, ainsi que bon nombre de têtes d'affiches qui ancrent tous avec perfection leurs rôles à l'écran, la première place étant attribué à Samuel L. Jackson, tout bonnement immense, qui dispose de l'un des personnages les plus intéressants. Et on retiendra bien évidemment la composition du cadre qui reste toujours aussi soignée, qu'il s'agisse des plans larges sur les magnifiques montagnes enneigées du Wyoming, ou bien des gros plans sur les personnages discutant. Il y a quelque chose de très beau dans sa façon d’abandonner peu à peu les plans très serrés sur les visages des personnages au fur et à mesure que des relations se tissent entre eux, le cadre s’ouvrant tout en restant finalement très anxiogène.

    Bref, Les 8 Salopards est une oeuvre majeur, un véritable coup de maître qui prouve le génie de Tarantino à revenir sur d'anciennes bases de son cinéma. Il s'agit d'une oeuvre noire et sombrement intelligente qui lui colle très bien, aussi bien que la mélodie presque horrifique de Morricone sied à ses images.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 19 janvier 2016
    Si vous n’aimez pas les films bavards, passez votre chemin ! Le nouveau film de Quentin Tarantino dure 2h45 et les personnages ne s’arrêtent jamais de parler. Donc, si vous n’aimez pas les films bavards et long, allez voir autre chose. Quand aux autres, restez, car ces 8 Salopards valent le coup d’œil, bien que le film soit inférieur à Django Unchained, le meilleur film de Tarantino à mon sens.

    Tout commence sur une route enneigée, quelques années après la Guerre de Sécession. Warren arrête une diligence et espère pouvoir y monter, lui et les trois affreux qu’il a tué et qu’il veut ramener à Red Rock pour toucher les primes. Son cheval est mort, le blizzard est de plus en plus intense, le froid le tuera s’il ne se met pas à l’abri. Le but est de rejoindre une auberge. L’homme dans la diligence est John Ruth, dit Le Bourreau, un chasseur de primes redoutable, qui ramène à Red Rock également, Daisy Domergue, une dangereuse hors la loi recherchée. Sur le chemin, le nouveau shérif de Red Rock, Chris Mannix, se rajoute à la compagnie et c’est ainsi qu’ils arrivent chez Minnie, seul refuge sur cette rouge enneigée.

    Jubilatoire pourrait être le mot qui définit le mieux le nouveau film de Quentin Tarantino. De tous les excès (longueur, violence….), Les 8 Salopards s’inscrit dans le genre du western mais n’en est pas vraiment un. Inclassable peut-être, drôle souvent. Tarantino dresse un portrait glaçant d’une Amérique en proie à ses démons après la Guerre de Sécession, guerre qui a vu s’opposer le nord et le sud dans un conflit sanglant et haineux. Les 8 salopards qui se retrouvent coincés dans ce refuge, représentent les tourments de leur pays : racisme, haine de l’autre, anti-féminisme ambiant…La violence est extrême, le huis clos se transforme en règlement de compte, sorte de « petits meurtres entre amis ». Le cinéaste joue habilement avec la mise en scène, dissémine de nombreux détails et n’hésite pas à utiliser des flash-backs. Cela donne une dynamique au film, plutôt long, couplé avec de fantastiques dialogues, efficaces, plein de jeux de mots et d’humour. Qui dosent savamment le suspense. Les 8 Salopards aurait pu être une pièce de théâtre. C’est avec délice que l’on se laisse piéger par le scénario.

    Filmé en 70 mm, le film est beau, les images sont belles, Tarantino honore la tradition des westerns tout en jouant avec les codes. Il a également piqué Ennio Morricone pour la musique. On se croirait presque dans un western traditionnel avec James Stewart. Sauf que à la place du gentil cow boy qui veut faire respecter la loi, ce sont 8 salopards qui vont jouer à un jeu de massacre réjouissant, bien que tournant un peu en rond à la fin. C’est fun mais il manque quelque chose pour atteindre la note suprême. Il y a quelques longueurs dans cette surenchère d’effets et de dialogues. Mais les acteurs restent excellents jusqu’au bout. Film de dialogues et d’acteurs avant tout, les 8 Salopards saura réjouir les fans du cinéaste mais risque de laisser sur le bas côté les moins aguerris et les moins admiratifs du réalisateur.
    S-Kayp
    S-Kayp

    126 abonnés 1 186 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 janvier 2016
    Tarantino nous livre un super western, drôle et sanglant. Un western à la fois dans la tradition des westerns et à la fois dans l'humour et le gore, le tout dans un huit clos, pour un mélange réussi. La mise en scène est parfaite, le scénario et l'intrigue sont géniaux et bien emmenés, le suspense est bien géré, les personnages sont charismatiques et les dialogues sont "intelligents". Bref, un chef d'oeuvre.
    Et dire qu'à la base Tarantino ne voulait plus faire le film parce que son scénario s'était retrouvé sur le net. Heureusement qu'il a changé d'avis :)
    Maxime F
    Maxime F

    32 abonnés 634 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 janvier 2016
    Apres un Django Unchained qui m'avait laissé complètement de coté ( n'étant pas fan de Western), je n'attendait pas du-tout ce film, mais au final j'ai bien apprécié, car il tient plus du huis clos que du Western.
    Et tant mieux car un huis clos combiné aux dialogues made in Tarrantino donne un film bien sympa, avec son lot de tueries (mais pas trop, du moins au début) et surtout des moments complètements barrés. Je pense notamment au monologue de Samuel L Jackson racontant à un personnage sa rencontre avec son fils, après plusieurs conversations sérieuses. Le seul défaut du film selon moi est sa durée, presque 3 heures c'est long.
    Roub E.
    Roub E.

    732 abonnés 4 823 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 janvier 2016
    Après l esclavage Quentin Tarantino continue d explorer les conséquences du passé sur les États Unis actuelles avec la guerre de sécession et ses cicatrices. Huis clos glacial avec pour élément centrale une hors la lois qu un chasseur de prime doit emmener se faire pendre, l histoire principale à mon sens va être les relations entre un ancien gradé nordiste (Samuel L Jackson) et un ancien sudiste (Walton Goggins) qui se prétend être le nouveau Sherif de la ville ou Daisy Domergue doit être pendue. De ce point de vue et à l image de Django, Tarantino a vraiment pris une nouvelle dimension dans ses scénarios. Les sujets abordés sont multiples: les séquelles de la guerre comme je le disais, mais aussi le racisme, la justice (génial monologue de Tim Roth à ce sujet), la vengeance... Et puis la multitude des genres : western bien sûr, mais aussi comédie, théâtre, film d horreur et même à mon sens une partie de Cluedo à la Agatha Christie c est à mon goût la plus grande qualité du cinéma de Tarantino, de ne pas rester cloisonner et d offrir un patchwork de sensations. Chose déjà habituelle chez lui, la qualité des personnages qui est offerte aux seconds rôles. J ai notamment adoré le personnage du cochet qui est une merveille du genre, victime collatérale d une histoire qui ne le concerne pas. La mise en scène est remarquable et fait que ce huis clos ne passe pas pour du théâtre filmé, non c est du vrai cinéma. Malheureusement j ai vu dans " The Hateful Eight" les reproches qui lui ont été fait dans ses films passés d être bavard voir verbeux. Cela est lié beaucoup à mon sens au personnage de Kurt Russel qui s il est frustre et rustre et a peu de vocabulaire répète constamment la même chose et cela alourdi le film. Un mot aussi sur la superbe partition d Ennio Morricone, prenante comme ce froid qui ne quitte jamais l'écran. J étais un petit peu déçu à la sortie du film surtout en le comparant à Django que j avais trouvé parfait mais The Hateful Eight" reste à mon goût un bon opus de QT.
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