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    L'Institutrice
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "L'Institutrice" et de son tournage !

    Et de deux !

    Le réalisateur et scénariste israélien Nadav Lapid signe son second long-métrage avec L'Institutrice.

    Un film autobiographique

    "Entre l’âge de quatre ans et demi et sept ans, j’ai dû écrire une centaine de poèmes ou plus précisément, je les ai récités à ma nounou", raconte Nadav Lapid, en poursuivant : "À sept ans, j’ai arrêté d’écrire et je ne voulais plus entendre parler de poésie. Ce n’est qu’à la fin de mon service militaire que j’ai de nouveau écrit, mais jamais plus de poésie. Mes parents ont mis mes poèmes au placard et ils y sont restés pendant vingt-cinq ans, jusqu’à ce que j’envisage d’en faire la matière d’un film."

    Les poèmes "Hagar" et "Une séparation" que l'on peut entendre dans L'Institutrice ont été écrits par le réalisateur, lorsqu'il était enfant. Ce second film manifeste donc une dimension autobiographique : "de la même manière que je suis l'enfant, je suis également l'institutrice. Cette angoisse et ce sentiment d’urgence qu’éprouve l’institutrice devant la marginalisation d'un certain art, d’une certaine sensibilité, sont ceux que j'éprouve moi-même parfois", confie-t-il.

    Cannes 2014

    L'Institutrice est présenté en séance spéciale de la Semaine Internationale de la Critique 2014.

    Un grand rôle pour un petit être

    Avi Shnaidman a cinq ans lorsqu'il joue pour la première fois au cinéma, en interprétant le petit poète Yoav dans L'Institutrice. Choisi parmi tant d'autres, le réalisateur explique ce qui l'a conduit à lui confier le rôle principal de son film : "Avi a une gestuelle un peu hésitante, une manière particulière de « siffler » certaines syllabes et une compréhension instinctive et intime des situations du film. Il a cette hésitation et cette fragilité qui tendent à disparaître chez des enfants plus âgés. Je ne souhaitais pas diriger un enfant qui ait l’air hors norme mais quelqu’un qui soit à la fois un enfant comme les autres avec quelque chose en plus."

    Filmer des enfants

    Filmer avec des enfants n'est jamais simple. Nadav Lapid explique comment il a procédé : "Il s’agissait d’orchestrer des mouvements de caméra élaborés, des plans séquences construits, organisés, tout en saisissant la spontanéité totalement incontrôlable des enfants. Ne pas soumettre la caméra au chaos des enfants mais créer une tension, presque confronter la rigidité des mouvements de caméra et le désordre des enfants. Ces derniers défiant sans cesse l'ordre que la caméra tente d’imposer. Un conflit entre le cadre et ce qui se passe à l’intérieur."

    Poésie et société

    En plus de parler de poésie, le cinéaste israélien Nadav Lapid évoque le conflit social entre Séfarades et Ashkénazes dans L'Institutrice.

    Choix de mise en scène poétique

    La poésie, qui est le sujet du film, ne se contente pas d'être dans le cadre, elle est aussi hors du cadre, en se retrouvant dans la mise en scène notamment : "Je souhaitais construire des plans-séquences pour les scènes de groupe qui conduisent, parfois grâce à la mise en scène, ou grâce à un changement de profondeur de champ, à des plans plus intimes se focalisant sur le visage d’un individu, détaché de son entourage. Afin d’exprimer une tension entre l’individu et le groupe, l’enfant et l’adulte, la réalité matérielle et la conscience. J’ai également filmé en très gros plans, cela me permettait de briser la distance classique entre la caméra et les personnages. Ainsi ont été élaborés des plans « primitifs », brutaux, où l’on a l’impression que l’acteur « marche sur la caméra », se cogne à elle ou l'attaque. Je voulais que le spectateur ait le sentiment de tenter de pénétrer dans l’intériorité de l’acteur", explique Nadav Lapid.

    Un cheminement

    Dans son premier long-métrage Le Policier, le réalisateur dressait déjà le portrait d'un personnage féminin résistant contre sa société, comme c'est le cas avec Nira dans L'Institutrice. Nadav Lapid fait le lien entre ses deux films : "Dans les deux, il y a un personnage féminin qui part en guerre contre « l’esprit du temps ». Ce sont deux films de résistance, même si l’institutrice, comme le personnage de l’anarchiste dans Le Policier, est déjà atteinte des maux qu’elle veut éradiquer. Elle est marquée par une forme de « pureté radicale ». Face au mensonge, à la salissure de notre époque, elle aspire à une vérité absolue, mais pour y arriver, elle a recours à des mensonges, à des manipulations, à l’exploitation de l’autre pour arriver à ses fins. L’institutrice perçoit ce monde comme un enfer auquel il faut à tout prix s’opposer. Dans les deux films cette résistance se solde par un échec. Il n’y a pas moyen de gagner contre « l’air du temps », il n’y a aucun moyen de s’en détacher : « l’air du temps » est celui que nous respirons tous…"

    Une philosophe engagée

    Sarit Larry, qui incarne l'institutrice Nira, a un parcours atypique. Issue d'une famille religieuse, elle intègre un mouvement de jeunesse religieux, qu'elle finit par abandonner pour se consacrer au théâtre. Elle quitte finalement le milieu artistique pour étudier la philosophie, mais fait pourtant ses premiers pas au cinéma. "J’ai pris contact avec elle – coïncidence étrange – via Facebook (« l'air du temps »), au moment où elle vivait à Boston, après avoir soutenu sa thèse de philosophie, pratiquement seize ans après avoir quitté la scène", raconte Nadav Lapid. "Elle incarne ce mélange typique des révolutionnaires, entre innocence et violence, conscience et inconscience. Elle a soif d’une justice absolue et est capable de tout pour l'obtenir."

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