Les attentes et questions que posaient le synopsis du film étaient élevé, avec à l'évidence un parti pris loin des considérations marketing des studios.
Le réalisateur donne au film un côté froid, brut, sans fioriture, et plus grave, sans explications, sans direction, sans véritable fil rouge.
On sent la volonté de reprendre les codes des documentaires (absence de narration), tout en livrant comme chaque film de science-fiction avant lui, une réflexion sur l'Humanité, le sens de la vie ou une critique de la société.
Ici, le thème abordé est le sens de la vie. Et dans cette optique, le film est vu par et vécu par les yeux de Louise Banks (Amy Adams), femme active mais vivant dans la solitude de son intelligence.
Et tous les choix faits par les autorités américaines ou étrangères, reflètent une décision masculine, belliqueuse, arbitraire, paranoïaque, avec des notions de secrets, de pouvoirs, de domination, de concurrence dans l'acquisition de technologie extraterrestre,
À l'opposé, le point de vue l'experte en linguiste, se veut bienveillant, consensuel, à l'écoute, sans enjeux de pouvoir, simplement de synonyme de curiosité, de connaissance de l'autre, sans préjugés ni arrière-pensée.
Villeneuve se permet, en tant qu'auteur, de ne pas réellement donner suite, se contentant de vaguement expliquer l'apport des extraterrestres à l'Humanité, finissant par une réponse philosophique façon intellectuel en pantoufle...
Il y a un problème de montage évident, l'absence d'audace artistique, de volonté de marquer le spectateur, de livrer une réflexion philosophique qui ait un sens profond, de créer un minimum d'enjeu et d'intérêt pour le public.
Comme toujours, si la bande-annonce vous intriguait, vous faisait spéculer, et que vous en aviez un bon feeling, vous serez déçu.