Film qui mérite la reconnaissance unanime qu’il a suscitée à sa sortie. Un film remarquable par sa profondeur, sa finesse, sa drôlerie délicate mais aussi par son tempo, ses dialogues ciselés et justes de ton et enfin par la qualité exceptionnelle de ses interprètes. Le revoir 20 ans après fut un immense plaisir d’autant qu’il n’a pas pris une seule ride.
C'est terriblement compliqué de faire rire sans bouffonneries, uniquement grâce au talent des scénaristes, du poids des mots et des situations qui y sont attachés, le duo Bacri-Jaoui est fabuleux et (malheureusement) unique. Jaoui prouve d'ailleurs que ce n'est pas qu'une très bonne scénariste mais aussi une très bonne metteur en scène. Ce film est une éloge à la curiosité, un peu stéréotypé parfois, mais une belle invitation à regarder ses voisins sous d'une manière différente.
M. Castella (Jean-Pierre Bacri) est un chef d’entreprise qui se rend un jour au théâtre avec son épouse et tombe sous le charme d’une des actrices de la pièce, Clara, qui se trouve être aussi sa professeure d’anglais (Anne Alvaro). Le monde de la culture l’attire alors qu’il n’y connaît rien et n’y voyait aucun attrait avant. En parallèle, d’autres personnages gravitent autour de lui : son chauffeur (Alain Chabat), son garde du corps (Gérard Lanvin) qui fait la rencontre d’une serveuse (Agnès Jaoui)... Le personnage de Jean-Pierre Bacri est très touchant, passant à première vue pour un ignorant sans goût aux yeux des personnes du milieu de la culture. Mais sous cette couche, il se révèle être très sensible et attachant. Ce film est plus profond qu’il en a l'air et présente des personnages touchants.
Satire sociale d'une bourgeoisie de province enfermée dans ses certitudes qui croise des intellectuels un peu paumés et bien pensants, le film dAgnes Jaoui traite le déterminisme social avec délicatesse et justesse. Bracri y est formidable comme toujours. Juste sur la crête, il campe un personnage inculte mais sensible et finalement bon bougre.
Intelligent, drôle, subtil, émouvant... Qui plus est superbement interprété (mention spéciale à la sublime Anne Alvaro)... Vingt ans plus tard, ce petit bijou n'a pas pris une ride. Incontournable !
Ce premier film réalisé par Agnès Jaoui et sorti en 2000, n'est pas mal du tout ! Je connais très mal le cinéma, d'ailleurs assez prolifique, du duo Bacri/Jaoui, n'ayant vu que "Cuisine et dépendances", mais je savais cependant à quoi m'attendre. Nous sommes effectivement ici dans un humour plutôt acerbe, voire même sombre par moment. Nous suivons ici un chef d'entreprise mélancolique, au bord de la dépression, qui n'a plus goût à la vie. Jusqu'à ce qu'il découvre sa prof d'anglais (qui donne d'ailleurs lieu à l'une des meilleures scènes du film avec la leçon d'anglais) qui est également actrice de théâtre. C'est le personnage principal mais il est à noter que nous sommes dans un film choral aux personnages qui se croisent et dont la vie s'entremêle à celle des autres à un moment donné. Malgré tout, le chef d'entreprise est clairement le pilier du film, d'ailleurs brillamment interprété par Jean-Pierre Bacri, nous offrant, comme à son habitude, la parfaite interprétation du français aigri râlant toutes les cinq minutes. Comme dans la majorité des films du duo (ou même les films dans lesquels joue Bacri), ce sont les dialogues qui font la force du film. Ce n'est pas en effet un comique qui passe par des gags visuels ou autres mais uniquement par les dialogues et par les interactions entre les personnages (nous offrant, là encore, l'excellente scène dans la galerie de peinture). Malgré tout, même si j'ai apprécié suivre ces personnages et que je n'avais pas envie que le film se termine, je l'ai paradoxalement trouvé long à quelques moments. Notamment avec des scènes qui trainent un peu longueur ou lorsque le film s'intéresse à des personnages plus secondaires. "Le Goût des autres" est donc une bonne comédie mais sans plus à mon goût.
Un va et viens de bribes de vie. Des passages, des chemins entrecroisées, des instants capturés et parfaitement retranscrits sur l'écran ! C'est tendre, c'est beau, c'est touchant, même si ça manque de pêche.
Une bonne petite comédie dramatique relativement classique mais qui nous réserve quelques surprises comme, par exemple, un casting de premier choix. Frais et agréable, "Le goût des autres" vous fera passer assurément un bon oment.
La solitude, l'incompréhension, les préjugés, les clichés, les erreurs humaines sont montrées ici à l'état brut, sans chichis, mais avec respect. Des dialogues et un humour très justes. Bacri est phénoménal. Et le meilleur rôle de Darroussin.
A la manière de Partie de campagne, Le goût des Autres est une formidable opportunité pour initier les élèves de lycée à l'univers cinématographique en cohérence avec leur programme de français. J'étais assez dubitatif au moment de visionner cette oeuvre ancrée dans son époque : à l'instar de nombreuses comédies françaises qui souhaitent traiter des inégalités et des différences entre les différentes strates de la population, elles deviennent rapidement vulnérables au temps qui passe. En effet, la comédie de la metteuse en scène Agnès Jaoui a particulièrement mal vieilli - cela se ressent dans la mise à l'image, les lignes de dialogue et les habitudes de nos personnages. Néanmoins, cela n'enlève point le propos assez grave du film : sous couvert d'une romance et de quelques répliques cinglantes, Le goût des Autres émet un message positif sur les différences dans les goûts de chacun ; et que, l'ouverture, la rencontre vers autrui apparaît comme un moyen de découvrir et se découvrir. L'alchimie entre les membres du cast fonctionnement merveilleusement bien : j'ai notamment pu découvrir un auteur dont j'ignorais son existence comme Robert Bacri. Mais c'est surtout le tandem entre Alain Chabat et Gérard Lanvin qui illustre toute la délicatesse, la subtilité du propos et des situations. Attention parfois à quelques longueurs qui n’entachent pas le plaisir du visionnage. Ce sera ma dernière critique pour cette année 2018. Au plaisir de vous retrouvez début janvier pour une nouvelle année. Joyeuses fêtes !
S’il y a un film à voir c’est « Le goût des autres » !
Chassé-croisé entre l’inculture et la culture… (On est toujours l’inculte de quelqu’un!) Agnés Jaoui et Roland Bacri s'attaquent avec finesse aux certitudes qui déforment notre appréciation des autres. Patchwork des sentiments et des comportements humains… Regard acéré et âpre sur les milieux et leurs opacités pour dire – avec humour - qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Tout se joue entre six personnages que tout sépare : milieux différents, statuts différents et toujours sur la brèche, blessés par la routine, pessimistes parce qu’en attente, faillibles… Si faillibles ! Mais toujours en recherche d'amour. Ah ! Ces conventions qui, dans la vie réelle, nous empêchent de fréquenter des gens dont le monde nous est inconnu ou lointain. Sous les répliques cinglantes, l'amour perce finalement au travers de la carapace qui recouvre chacun des personnages… Un propos plus moraliste qu'il n'y paraît…
Brillant sans être superficiel « Le goût des autres » est remarquable par l'épaisseur de chacun des personnages, la justesse du dialogue, la qualité de la comédie, la chaleur et l'humanité de l'ensemble. A mon avis, c’est un chef d'oeuvre !
J arrive pas à comprendre le sens terminal du film, mais j ai rapidement compris que l intérêt était en réalité de voir des personnes papoter entre elles, celles ci se connaissent toutes entre elles et sont reliées par un chef d entreprise mal élevé interprété par Bacri. A voir si on aime bien le cinéma français. Je le déconseille aux moins de 7 ans. 4/5