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Magali C.
9 abonnés
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5,0
Publiée le 31 mai 2016
Filmé avec énergie et vivacité, dans une adolescence avec ses rires, ses joies, ses peines, ses colères, ses interrogations, ses doutes, ses inquiétudes, ce film retrace des vies fauchées, volées encore aujourd'hui
Dommage que le film soit aussi court. Cest ce que je lui reproche. Tout va beaucoup trop vite et la fin m'a déçu. Sinon il reflète bien la vie des femmes du Balkans.
Un film très poignant sur la condition des femmes en Turquie. Les cinq sœurs sont extraordinaires face au drame qui les touchent. Cette histoire nous donne envie de nous lever contre cette injustice qui malheureusement, touche encore beaucoup de femmes... Mariages forcés, pas le droit de sortir, remplacer les cours par le ménage et la cuisine... tant de choses auxquelles ces sœurs vont se rebeller afin de gagner leur liberté. Mustang est un film très touchant, beau et cruel, drôle et triste, un film bouleversant.
Un bon film turc qui nous plonge dans la vie quotidienne des femmes de la Turquie profonde loin de Istambul . ...mais malgré tout je ne peux valider les 4* de moyenne données à ce film , trop longuet ....
Magnifique, un chef d'œuvre, un film d'une sensualité inouïe, une image splendide, un jeu d'acteur remarquable. Et c'est qu'un premier film pour les actrices et la réalisatrice.
Par son sujet (l’histoire de cinq jeunes filles orphelines qu’on veut soustraire au monde de l’enfance pour les faire entrer dans celui des adultes et donc marier dans les conditions voulues par la tradition) « Mustang » rappelle sans aucun doute le « Virgin Suicide » de Sophia Coppola. Cependant le point de vue fortement attaché à une seule des jeunes filles (la plus jeune et, sans doute pour cette raison la plus rebelle) est fondamentalement différent : il ne s’agit plus de faire la peinture d’une société, mais celle d’une impossible résistance dans un contexte fortement marqué par des conventions qui tiennent tout autant à une orientation religieuse (même si elle n’est que très discrètement rappelée – les minarets surplombent le village) qu’à une tradition plus ancestrale commune à bien des pays de la Méditerranée. La rupture qui surgit dans la vie des jeunes filles peut nous apparaître bien artificielle : elles passent d’une mixité non dénuée de sensualité (belle scène sur la plage commentée en contre point par la musique) à un enfermement qui nous semble caricatural. C’est oublier que ce changement est dû à la dénonciation d’une voisine dont la position dans le microcosme social semble suffisamment importante pour que la grand-mère se comporte avec elle en véritable sujet soucieuse de ne pas lui déplaire. Quant au surgissement quasiment « ogresque » de l’oncle (un moustachu brechtien aux allures menaçantes) s’il ne nous convainc pas d’un point de vue réaliste, il reste un ressort tout à fait plausible du récit. Ainsi les adultes, hommes et femmes confondus, participent d’un pouvoir auquel les adolescentes n’ont d’autre choix que de se soumettre. Si l’on regarde le film d’un point de vue documentaire, il faut souligner qu’il s’appuie sur une connaissance plutôt juste de la société turque des campagnes. On constatera qu’Istanbul apparaît comme le seul point de fuite possible, non seulement parce qu’y habite le professeur aimé muté dans la grande ville, mais aussi parce que la ville est présentée comme le lieu de la vie moderne où les règles de vie sont différentes. Cependant il faut aussi considérer que par le point de vue qu’il adopte, celui d’une gamine à peine sortie de l’enfance, le film nous plonge dans un véritable conte aux allures parfois fantastiques (voir la scène finale de la fuite, mais aussi les nombreuses scènes d’évasion) qui joue un peu avec nos nerfs. C’est sans doute là que réside une partie de son charme. L’autre source de plaisir est sans doute la cohésion du groupe, illustrée par ces nombreux plans d’entrelacement des corps, et du coup on comprend mieux pourquoi les personnages ont du mal à se différencier si ce n’est dans leurs destinées singulières : chacune trouvera une manière de compromis avec la situation qui lui est faite, jusqu’à ce qu’enfin l’une d’entre elle (celle qui est au centre du dispositif) prenne les choses en main comme un petit poucet plus débrouillard que ses aînés. Sans aucun doute voilà un film qui mérite toute notre attention et sait allier un sujet un peu attendu avec une véritable tension du récit, même si nous ne sommes pas surpris par son déroulement .
Les filles sont incroyables, l'histoire est intéressante mais la réalisatrice ne sait pas filmer. C'est d'autant plus dommage qu'il se dégage de son film une belle sensualité. Une preuve de sa non maitrise de l'espace : les filles vont se cacher dans un arbre. Le père les voit. Cut. On les retrouve à vingt mètres du père ! Cette insuffisance de découpage décrédibilise le film dont le sujet est la fuite, donc fonction d'un espace. Il fallait trouver une réalisatrice.
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2,5
Publiée le 23 janvier 2024
Un titre de film aujourd'hui connu dans le monde entier avec cette histoire de cinq soeurs qui, pour avoir jouè en bord de mer avec des garçons lors d'une sortie d'ècole, provoquent la fureur de leur famille dans la Turquie d'aujourd'hui! On pense bien èvidemment à "The Virgin Suicides" (1999) même si l'oeuvre engagèe de Deniz Gamze Ergüven n'entretient aucun rapport avec le film culte de Sofia Coppola si ce n'est que l'on retrouve des composantes qui nous sont familières. "Mustang" (2015) c'est l'hommage à la femme qui s'affirme en disant NON! il y a une lumière dans ce film alors que le propos est sombre, et où la tension, l'oppression et l'enfermement montent crescendo! Alors qu'est ce qui explique que l'on est pas èmu par tout ce que l'on voit à l'ècran ? Sans doute un manque de rythme, quelques longueurs, un personnage tout en excès (l'oncle Erol) et une conclusion conventionnelle! Reste la fluiditè de la mise en scène et la justesse des jeunes actrices! Sincère mais un poil surcotè...
Cinq sœurs vont se retrouver cloisonnées dans une famille rongée par le conservatisme et les traditions. C’est le combat de leur émancipation que narre Deniz Gamze Ergüven avec l’aide de l’énergie de ses interprètes.
Chronique sociale d'une extrême intensité. Un témoignage poignant, sans sensiblerie excessive quoique la démonstration soit appuyée par un drame dans une courte scène. De quoi faire réfléchir ! Sur le fond du propos, on adhère vite à la fougue de ces cinq jeunes filles. Peut-être pas si indomptables que ça comme l'évoque le titre ? Car, somme toute, elles respectent les règles, les interdits ou du moins tentent de faire au mieux avec sans vouloir toutefois se priver d'un espace de liberté dont, force est de constater, qu'elles n'abusent pas. Et c'est là qu'est le sujet. La démonstration évite même de porter un jugement trop sévère sur la société turque. Une société (conservatrice et rurale ici mais un dans milieu social favorisé et éduqué) dont on nous permet de penser qu'elle a en elle les germes qui finiront par la faire bouger ainsi que le révèlent les appuis, parfois inattendus, dont les héroïnes bénéficieront. Applaudissements des spectateurs à la fin. Et une bande musicale d'une beauté rare, tout à fait adaptée au propos et en phase avec les émotions distillées.
Dans un village turc, cinq jeunes sœurs refusent les mariages arrangés et la doctrine patriarcale. Un film magnifique au sujet fort, sur lequel souffle un vent de liberté.
(...) Il est bien évidemment question d’émancipation, et le rapport à la sexualité est habilement mis en scène par la réalisatrice, et ce sous toutes ses formes. Les cinq sœurs démontrant d’ailleurs cinq aberrations différentes des conditions féminines sur ce point. Mais là où « Mustang » ne porte pas pleinement l’étendard féministe pur et dur, c’est dans la finesse, l’énergie et la rébellion justifiée des cinq sœurs à résister, à exister en tant que filles, dans un mode où l’homme cloisonne physiquement et moralement les femmes. Il y a une réelle scission entre le fond et la forme quand la beauté des décors, de la photo, des cinq sœurs répond à la dureté de leur cadre de vie. La réalisatrice maîtrise alors un vrai langage cinématographique, si il n’est pas nouveau, s’avère être d’un esthétisme gracieux. (...) Le casting finement composé, semble avoir des airs de « Virgin Suicides » quand la beauté des 5 filles, leur douceur, et parfois un humour bienvenu, répond à une certaine horreur morale. « Mustang » est une petite pépite subtile, qui débute dans le réel pour finir dans l’espoir d’un onirisme positif, là où les traditions dépassées, peuvent être dénoncées, par dans élans de grâce et de poésie. Au grand galop, porté par la musique de Warren Ellis toujours aussi enchanteur, les cinq sœurs restent finalement le symbole de tout un discours salvateur. Vif, beau et réussit, « Mustang » surprend autant qu’il touche. Au-delà des traditions, reste les émotions.
Un film qui raconte l'histoire de cinq soeurs à la découverte de la vie et de l'amour dans un petit village de Turquie. Alors séquestrées et en proies aux traditions conservatrices, le film devient alors un teen movie, récit de tentatives d'évasions. Une dénonciation de la féminité opprimée par la culture machiste, un plaidoyer pour la liberté et l'indépendance. Un 1er film qui dégage une belle énergie et mis en scène avec une touchante simplicité.
« Mustang » est traversé par une belle force émotionnelle. Des nombreux thèmes traités, pratique religieuse extrême, émancipation, poids des traditions, inceste, hypocrisie… Deniz Gamze Ergüven vient pondérer son propos, n’accablant et ne s’apitoyant pas, il veut au contraire diffuser un vrai message d’espoir. C’est efficace et bien écrit et le film se révèle nécessaire par sa gravité, mais également par sa beauté formelle. Bien sur, l’ombre de « Virgin suicide » pèse un peu sur l’ensemble. Cela vient un peu pondérer un enthousiasme qui aurait pu être débordant tant les deux films semblent jumeaux par continents interposés. Il n’en reste pas moins que ces sœurs aux destins si marqués ne manqueront pas de toucher un large public d’autant que leur interprétation est parfaite. Pour ma part, même si je trouve le film extrêmement bien fait, je suis un peu passé à côté, un peu trop figé et prévisible sans doute.