Après l'énorme déception que fût "The Lords of Salem", j'attendais ce "31" au tournant. Je l'attendais car Zombie est un réalisateur que j'aime profondément, et que même ses films les moins réussis comme Halloween II par exemple, et bien ils possèdent une vrai personnalité et une vraie envie de faire du bon cinéma d'horreur. Et, malgré que ce "31" ne soit pas forcément un bon film, on retrouve au moins ça.
Il suffit de voir la première scène pour comprendre qu'on se trouve face à un long-métrage largement au dessus de ce qu'il se fait dans le cinéma d'horreur habituel. Le film se permet d'entrée de te mettre mal à l'aise, avec ce clown qui monologue en brisant le quatrième mûr, après ça aurait pû (dû ?) durer plus longtemps, mais au moins ça te bouscule quelques minutes et tu es tout de suite dans l'ambiance du long-métrage.
Mais, dès la seconde scène, le principal problème de ce "31" devient une évidence : le point de vu. Car Zombie de semble pas comprendre qu'il se trouve dans l'incapacité d'écrire correctement des personnages se trouvant du bon côté. Ils sont tous, et j'insiste sur le tous, risible, ce qui devient réellement problématique à partir du moment où le jeu de massacre commence. Car, au delà du manque de rythme, les protagonistes sont antipathiques au possible et donc le récit n'a aucun enjeu. Défaut d'autant plus dérangeant quand on sait avec quelle habilité il parvient à créer des personnages immoraux, il suffit de voir "The Devil's Reject", alors que ce point de vu ne lui convient pas du tout.
Pour le reste, c'est en réalité un survival assez classique, avec toute une métaphore sur la bourgeoisie assez lourde et inintéressante, on se doute assez rapidement de qui va survivre et qui va mourir, mais reste que le tout est parfaitement orchestré et que quelques scènes (comme la fin) ressortent vraiment du lot.
Du côté de Zombie, le cinéaste tente des expérimentations de montage assez embarrassantes de par leur inutilité, et ne va peut-être pas assez loin dans son délire et sa vision.
"31" se révèle donc être au final un film d'horreur efficace, qui se permet pas mal de choses, tout en n'allant pas jusqu'au bout, qui a de vrais instants de folie jouissives et d'autres beaucoup plus anecdotique et convenu, comme les personnages absolument insupportables. Le long-métrage prouve donc que le cinéaste est toujours capable du meilleur, mais que ce dernier doit définitivement revenir aux origines de son cinéma pour en retrouver la force.