« Jason Bourne » : le film que je suis allé voir en dernière séance, le dernier jour, après plus d’un mois d’exploitation… Dire cela, c’est déjà en dire beaucoup sur mon rapport avec ce quatrième (déjà ?) opus de la saga « Bourne ». Certes, j’ai beaucoup aimé les deux premiers. J’ai aussi trouvé le troisième volet quand-même potable malgré son manque d’originalité. Mais bon, au final, malgré cela, je n’avais vraiment pas envie d’aller voir cette suite. Que pouvait-on me raconter de plus ? Franchement ? Bref, c’était peu dire que si je suis allé voir ce « Jason Bourne » c’est presque par obligation. C’était juste histoire de me donner bonne conscience à l’égard de Paul Greengrass. Après tout, le mec a quand même montré par le passé qu’il savait tirer les meilleures ficelles de ses histoires, qu’il savait les mettre en forme… Et puis, d’ailleurs, un mec comme lui prendrait-il vraiment le temps d’attendre sept longues années pour au final ne ressortir qu’une énième resucée des épisodes précédents ? Eh bah franchement – désolé de spoiler – mais la réponse est malheureusement
oui
. Alors certes, ce n’est pas dégueu. Il y a de belles scènes qui savent relater la réalité d’un empire américain en train de sombrer (
l’image de Grèce en plein cataclysme, bien qu’exagérée, possède un fort pouvoir suggestif
) mais manque de pot, ce « Jason Bourne » a une facheuse tendance à balayer d’un revers de la mains tous ces beaux sujets qu’il caresse. Au lieu de mettre les pieds dans le plat (ce que Greengrass sait pourtant très bien faire, et sa filmographie nous le prouve) le film préfère nous resservir ses recettes formelles pourtant éculées : noms de villes mondiales qui s’enchainent en mode random ; bidouilles informatiques auxquelles on ne comprend rien ; nouveaux projets secrets sortis des chapeaux ; nouvelle partie de la vie de Jason Bourne sortie du chapeau ; et c’est reparti comme en 14 ! C’est mécanique, sans âme, vu et revu. Et en plus de cela, il faut que Greengrass plonge encore un peu plus dans ce bougisme presque désuet que j’ai vraiment du mal à supporter (
encore une fois, la scène en Grèce est aussi un bel exemple, malheureusement
). Au final, j’ai vu certes un produit bien calibré, mais j’ai surtout vu un produit bien fade. Du coup, en sortant de là, je n’ai rien trouvé de mieux à me dire que : « Mouaif… Pas mal mais à quoi bon ? » Et pour le coup, pour quiconque était venu lire cette critique afin de savoir si cela valait le coup de se risquer à un détour vers ce « Jason Bourne », j’aurais tendance à synthétiser ma réponse par cette phrase qui finalement dit tout : « Pas mal… Mais à quoi bon ?... »