Ai tenté le blockbuster estival : erreur fatale !..."Jason Bourne" 2016 a coûté 120 millions de dollars US. Du coup, on en a plein les mirettes à l'écran : de la technologie (ad nauseam), des cascades de véhicules divers, de la castagne, du cadavre en veux-tu en voilà, du sang qui gicle à gogo - même de l'émeute urbaine (à Athènes, pour coller à l'actu récente). On va de la capitale grecque à Rome, puis Berlin, puis Londres, et on finit (presque) à Vegas (son "Strip", ses casinos et hôtels démesurés, ses congrès..... ses égouts même) - donc on voyage, et on visite. Et techniquement, c'est impeccable. On aurait cependant souhaité que les scénaristes (dont Paul Greengrass, le réalisateur) prennent le temps d'écrire une histoire, justifiant ce déploiement de force. Quelque chose de cohérent, d'intelligent, d'original, qui respecte Robert Ludlum - alors qu'on a au maximum une énième "variation" sur Big Brother Sam, ses pompes et oeuvres, avec comme seul "enjeu" une amorce de rivalité entre la "vieille garde" (Tommy Lee Jones à la manoeuvre, plus plissoté qu'une momie à l'oeil, et à peu près aussi dynamique dans le jeu) et la relève (Alicia Vikander, cheveux tirés et expression atone), au sein de l'Agence, mâtinée de grenouillages abscons autant que très schématiquement exposés. Je garde pourtant le souvenir des volets précédents, où il y avait du suspense... Et le "héros" dans tout (façon de parler) cela ? Matt Damon (dans le rôle-titre, bien sûr) a l'air de s'ennuyer ferme (tout en courant, faisant de la moto en expert... et autres activités sportives de haut niveau - eh oui, rien là d'incompatible..), comme le spectateur (pour ma part, n'ai pas souvenir d'avoir récemment autant bâillé au cinéma !). Même Vincent Cassel, en machine à tuer avec 0 épaisseur psychologique (et une réplique : "Copy that") n'est pas un "atout" (private joke).