C'est dans les années 1970 que nous transporte Thomas Vinterberg avec La Communauté, nous faisant suivre la création d'une communauté qui risque, chaque jour, d'être mise en péril par le comportement de chacun...
Le metteur en scène du génial La Chasse revient dans son Danemark natal pour une oeuvre le ramenant à sa propre vie, et jeunesse, lui qui a vécu durant une douzaine d'années dans une communauté. Démarrant sur des problèmes d'argents qui vont déboucher sur des colocations puis une communauté, le film prend son temps pour poser les enjeux, présenter les personnages et mettre en place l'élément déclencheur, Vinterberg sachant nous immerger dans ce quartier huppé de Copenhague.
Le cinéaste danois s’interroge donc sur la question communautaire et de vie commune, se demandant si une vie heureuse se trouve au côté d'autrui ou non. Il semble évident que la réponse se trouve dans le choix des personnes, et Vinterberg opte ici pour un ton plutôt dramatique, où les personnages sont confrontés au bonheur éphémère et surtout naïf, dont la dure réalité n'est jamais bien loin de les rattraper.
Plus le film avance, plus l'on découvre les dysfonctionnements dans cette communauté, où les pulsions humaines, parfois individualistes, ont raison du reste. C'est dans les personnages que le film trouve sa plus grande réussite, et si certains sont légèrement sous-exploités, ils sont tout de même intéressants et on suit avec intérêt leurs évolutions et les relations qu'ils vont entretenir (bien que l'écriture réserve parfois de mauvaises surprises), et la façon dont tout cela va et doit se terminer.
Vinterberg a néanmoins du mal à faire ressortir de réelles sensations de ces personnages et enjeux, tout comme La Communauté pâtit d'une certaine baisse de rythme en cours de récit et ce malgré des rebondissements parfois inattendus. C'est dans la vision de l'illusion du bonheur et de l'équilibre humain que le film demeure captivant, ainsi que dans ses comédiens, tous impeccables, notamment Ulrich Thomsen et Trine Dyrholm.
Thomas Vinterberg propose avec La Communauté une oeuvre forte par ses thématiques et sa vision de l'humain et du bonheur mais trouvant des failles dans la mise en scène et l'émotion proposée, dommage.