Mon compte
    Brimstone
    Note moyenne
    3,8
    2201 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Brimstone ?

    275 critiques spectateurs

    5
    43 critiques
    4
    101 critiques
    3
    55 critiques
    2
    37 critiques
    1
    20 critiques
    0
    19 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    benoitG80
    benoitG80

    3 313 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 mars 2017
    "Brimstone" annonce comme jamais la couleur et mieux vaut avoir le cœur bien accroché pour supporter ce que nous propose à voir Martin Koolhoven !
    Ce western n'en a que l'apparence car à travers cette histoire c'est bien plus que ce genre de film vise...
    Véritable malédiction, cette folle poursuite effrénée dont est victime Liz, enfant puis jeune femme, poursuivie par cet homme de foi, soit un révérend prêcheur totalement psychopathe et violent, va en effet nous plonger dans des extrémités rarement atteintes en terme d'horreur et de violence dont plusieurs scènes insoutenables à la vue ne nous épargneront rien...
    Les couteaux et la couleur rouge ne sont qu'un euphémisme pour en parler, tant on rentre dans les détails absolus, alors autant en être avertis d'emblée !
    C'est donc une particularité indéniable de ce thriller plongé dans la fin du XIX ème siècle, lors de l'immigration des Hollandais aux États Unis, thriller absolument étonnant dans sa construction et sa réalisation.
    Agencé en chapitres qui fonctionnent à rebours mais pas tout à fait (!), cette astuce laisse poindre un suspens et des questionnements complètement intelligents et pertinents.
    La mise en scène sobre et dépouillée vient exacerber le thème central, une vengeance sans nom, seul but ultime de la part d'un homme démoniaque et radicalisé qui incarne le mal en personne et dont la détermination inouïe à persécuter fait froid dans le dos jusqu'au bout.
    Les images stylisées des différents univers dans lesquels évoluent ces deux anti-héros, toutes d'une beauté époustouflantes, ne font également que renforcer l'aspect anxiogène qui flotte sournoisement et imperceptiblement à la surface !
    Plus qu'un film qui traite de la religion, cette histoire met aussi en avant les thèmes de la considération de la femme, de l'inceste, voire de la pédophilie et évidemment de la démence à l'état pur !
    Ce qui est d'ailleurs sidérant dans cette démonstration, c'est qu'en se positionnant en victime du fait de son statut de religieux face à cette jeune fille puis jeune femme, celle-ci va donc être pour lui la coupable idéale dans ce qu'elle représente en tant que danger et tentation...
    Ce récit renvoie ainsi à d'autres dérives dont l'actualité récente fait malheureusement souvent et encore écho...
    Le fanatisme religieux est dépeint ici à son paroxysme et de manière très ciblée, en prenant l'apparence de l'horreur personnalisée dont l'acteur Guy Pearce qui la représente est phénoménal dans son apparence et son charisme, alors que Dakota Fanning apporte une apparente douceur, sous couvert d'une froideur calculée, qui ferait presque peur également !
    Un film complètement inattendu, effrayant à un point difficilement descriptible dont on ressort glacé jusqu'au sang !
    Autant le savoir avant la séance !
    Alice025
    Alice025

    1 511 abonnés 1 304 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 février 2017
    J'ai vu ce film en avant-première en présence du réalisateur. Eh bien je dois dire que je suis littéralement conquise par Brimstone ! Avec pour rôles principaux Dakota Fanning et Guy Pearce, ce western n'est pas comme ceux que vous êtes habitués à voir, pas d'histoire de cow-boys et de hors la loi, pas d'histoire de vengeance. C'est une histoire de traque, intense j'insiste bien, d'une jeune femme face à un mystérieux prêcheur, dont vous allez assez vite connaître son rapport face à elle, ainsi que ses intentions. Je ne peux en dire plus, mais sachez que ce film porte en lui une véritable violence, autant visuelle que psychologique, non pas gratuite mais qui prend aux tripes et qui fait réaliser la sombre nature de l'être humain. Le rapport à la religion est loin d'être valorisé dans ce film, il montre surtout comment l'humain peut se cacher derrière celle-ci afin de faire tout ce qu'il veut. Cette traque sans répit nous montre aussi le sinistre traitement des femmes à cette époque, considérées comme des objets.
    Le scénario se divise en plusieurs chapitres, pas forcément dans le temps chronologique mais on ne s'y perd absolument pas et on comprend vite sa structure. Les acteurs sont fabuleux et dégagent tous une émotion ou une noirceur sans faille. Ma seule déception concerne Kit Harington, son personnage n'est que très peu approfondi et on aurait pu en faire quelque chose de plus poussé.
    « Brimstone » vaut vraiment la peine d'être vu.
    tony-76
    tony-76

    1 011 abonnés 1 410 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 avril 2017
    Brimstone, un western marquant aussi fascinant que sanglant par le cinéaste néerlandais Koolhoven. Son nouveau film est composé de quatre chapitres spoiler: dans un ordre non chronologique – révélation, exode, genèse, châtiment – et échelonné sur une vingtaine d’années,
    c'est à nous de reconstituer les morceaux du puzzle. A chaque acte, spoiler: on a le droit à un cadre, une époque et un ton différent.
    Lorsque Liz rencontre le révérend, sa vie bascule et elle doit protéger sa famille à tout prix. Un scénario qui réserve ses péripéties car il faut avoir le cœur bien accroché pour suivre ce western/thriller, d'une violence hallucinante ! En effet, Brimstone s'impose dans lequel le réalisateur nous montre un monde cruel, brutal et sans pitié. Le cinéphile est embarqué par les événements à la fois choquants mais aussi à la fois pervers dans certaines scènes car mentionnons-le, le long-métrage possède une lenteur narrative en maintenant une tension omniprésente dans chaque chapitres, un peu comme le style de Tarantino. C'est cela que dégage Brimstone : une force dramatique ! Un sentiment de malaise s'installe ! La réalisation s'avère très maîtrisée avec son lot de plans qui a le don de séduire. Un excellent casting vient contribuer à la réussite du film ! Avec en tête Guy Pearce, qui s'avère un habitué dans les rôles de vilain - Iron Man 3 et Lawless - mais dans Brimstone, l'acteur est remarquable et terrifiant ! Sans aucun doute sa meilleure prestation à l'écran. Dakota Fanning incarne une femme victime, courageuse spoiler: devenue muette après qu'on lui ait coupé la langue...
    Elle s'avère très crédible et souvent la sœur de Elle Fanning pique la vedette au révérend ! Kit Harington - connu par la série Games of Thrones - spoiler: apparaît que dans un seul chapitre, un personnage assez furtif par la suite.
    Notons le travail fabuleux de la jeune Emilia Jones ! Une carrière prometteuse pour celle-ci. L'esthétisme ne manque pas, la photographie y est sublime. Pour finir, Brimstone est un western malsain qui se démarque des autres productions actuelles. D'une part, par sa mise en scène intelligente, sa distribution d'acteurs épatante et d'autre part, par son esthétisme implacable et par sa violence inouïe. Une VOSTFR est conseillée !
    selenie
    selenie

    5 431 abonnés 6 015 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 mars 2017
    Cest en quelque sorte "La Nuit du Chasseur" revu à la sauce western spaghetti et avec une dose de violence sadique et psychologique au-dessus de la moyenne. Une atmosphère pesante et malsaine règne sur tout le récit, la photographie sublime et froide n'a d'égal que le sang froid et le sadisme du prêtre. Torture psychique et physique, viol, esclave, la femme en prend pour son grade dans ce thriller qui va loin... "Brimstone" est un western gothique, sombre et funeste, un thriller glaçant et malsain qui ne peut laisser indifférent. A voir et à conseiller malgré 3-4 scènes maladroites.
    L'AlsacienParisien
    L'AlsacienParisien

    591 abonnés 1 402 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 avril 2017
    Vu un peu par hasard, je suis allé voir "Brimstone" essentiellement pour le retour de Dakota Fanning dans un rôle principal (en effet, on a tendance à plus identifier sa petite sœur, Elle, sur nos écrans). Et quelle surprise ! Je ne m'attendais absolument pas à un tel résultat car "Brimstone" se revendique comme étant un western, mais n'étant personnellement pas fan de ce genre, je peux affirmer que ce n'est qu'une surface et que le film se révèle bien plus complexe et imprévisible que toutes les aventures au Far-West qu'on a pu voir au cinéma ces dernières années ! Confusion des genres, interprétations saisissantes, un scénario surprenant, une violence et des thématiques qui font écho à notre société actuelle, la première réalisation internationale du hollandais Martin Koolhoven est une réussite qui se manifeste essentiellement par l'originalité de son montage. En effet, il nous désoriente, nous questionne et bouscule toute prévisibilité ! Cette répartition en quatre segments permet également de creuser le passé et de complexifier la personnalité des personnages. Le scénario est fort par la qualité de sa mise en scène mais à la fois extrêmement violent et dur, au point où on se questionne sur le rôle de la femme et de la religion dans notre quotidien. Ici, les paroles de la Bible sont interprétées à toutes les sauces donnant à l'homme le droit de considérer la femme comme un objet qui se doit d'obéir sans rétorquer. Il y a des scènes très difficiles, voire insupportables par leur violence, qui font écho à des faits de nos jours. L'histoire est un cauchemar qui nous plonge dans des abysses psychologiques profondes, à la limite de l'horrifique. On comprend bien vite que le Far-West n'est qu'un décor et que l'histoire qui s'y déroule est des plus affreuses et des plus dramatiques... Guy Pearce et Dakota Fanning forment un duo incroyable et ils signent tout deux une interprétation bluffante. Pearce campe le rôle d'un prêtre aux pulsions vives et dangereuses tandis que Fanning joue le rôle d'une jeune mère muette aidant les femmes de son village à accoucher. A noter également l'incroyable interprétation de la toute jeune Emilia Jones et les rôles plus petits mais néanmoins cruciaux de Carice Van Houten et Kit Harington. Les personnages sont ambigus et très bien construit et nous surprennent jusqu'à la scène finale. Certes, le film est long mais l'intensité du montage et du scénario nous pousse à tenir pour voir jusqu'où la violence du film peut s'étendre...
    islander29
    islander29

    758 abonnés 2 273 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 mars 2017
    Un beau western sans nul doute, les danois créent un renouveau du genre.....Le bémol, c'est la durée du film, et j'avoue qu'entre les 90 minutes et les 120 j'ai regardé trois fois ma montre........Pour le reste je serais dithyrambique sur la musique, les vingt dernières minutes sont envoûtantes, sur le scénario qui quoique lent sème un peu la piste par des flash blacks indéchiffrables, sur la beauté de certains plans, un peu plus aurait été jubilatoire, et sur trois ou quatre scènes dont l'originalité est indéniable spoiler: (le viol sous témoin mineure , les toilettes, etc....., ).
    ...En plus les acteurs sont beaux ou belles, très expressifs et quoi qu’inconnus plein de charisme,.. Bon il faut avouer que le pasteur est un vrai psychopathe, et qu'il ne faudrait pas généraliser cette histoire à tout le clergé du 19ème siècle....Attention aussi quelques scènes gore qui peuvent choquer (mais elles sont courtes).....Voilà les sensations à la sorties de ce film qui dans le genre western est tout à fait intéressant....Je conseille
    Silence ça tourne
    Silence ça tourne

    17 abonnés 188 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 avril 2017
    Brimstone est un western mais avant tout un film très dur avec une violence brute. Martin Koolhoven nous propose un film d'une violence rare. C'est un film noir, sombre qui nous attrape dès les premières minutes et ne nous lâche pas durant c'est 2h25 de film. Le film est très romanesque. On suit l'odyssée cruelle d'une jeune femme au 19ème siècle au grand Ouest américain. Il démontre la violence et l'injustice subit par les femmes à cette époque. Martin Koolhoven partage son récit en différent chapitre. Ce qui est bien sentie et permet de créer du mystère autour de l'histoire. Chacune apporte quelque chose, et est captivante. La dernière partie est peut être un peu attendue, mais la toute fin est surprenante et parfaitement sentie. Brimstone est un film qui brise chaque lueur d'espoir que l'on peut espéré. En plus de cela tout les acteurs sont excellent. Dakota Fanning tient le film et elle accompagné d'acteur secondaires tous excellents. Guy Pearce est tout simplement incroyable. Même lorsqu'il n'apparaît pas à l'écran on arrive à ressentir sa présence. Il est un poids que l'on endure tout le film. Sa prestation peut faire partie d'un top des plus grand psychopathe au cinéma !
    Brimstone est un film sombre, malsain, emportent avec une ambiance et une atmosphère incroyablement pesante. Un vrai tour de maître.
    Freakin  Geek
    Freakin Geek

    228 abonnés 881 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 février 2017
    Bien mieux que le Silence de Martin Scorsese, Brimstone interroge vraiment sur l’existence de Dieu lorsqu’on voit ce qu’est capable de faire cet homme d’église. Même si le réalisateur limite la représentation de la violence physique en la filmant souvent en hors champ, la violence psychologique est elle omniprésente et devrait secouer les spectateurs aussi fort qu’un véritable thriller. Face à une telle réussite, on fermera aisément les yeux sur quelques incohérences du scénario de Martin Koolhoven car Brimstone s’inscrit déjà comme une des très grandes réussites de cette année 2017. [lire la critique complète sur le site]
    tixou0
    tixou0

    630 abonnés 1 969 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 mars 2017
    Ce n'est que dans les derniers instants que les premières images (réitérées, complétées) prennent leur sens... Une voix féminine en "off" nous parle d'une autre femme, "au siècle dernier" - il s'agit de la fin du 19e siècle. "Brimstone" ("Soufre", en français) est un film haletant, très réaliste, très violent (au propre, comme au figuré, ce qui justifie amplement l'interdiction en salles aux moins de 16 ans). Le fond de l'histoire (que l'on découvre à rebours - installant une dramaturgie éclairante sur les enjeux en cours) se situe quelque part entre les Atrides et les pages les moins convenables de l'Ancien Testament - mais la scène est dans les grands espaces de l'Ouest américain, avec des protagonistes hauts en couleur : un prédicateur quaker dévoyé, en disciple de Loth - croisé avec le sinistre héros de "La Nuit du Chasseur" (Guy Pearce - excellent en incarnation de la dépravation en particulier, et du mal en général) et une jeune handicapée (privée de langue) victime d'une destinée écrasante (Dakota Fanning, spoiler: alias "Joanna"/"Liz"
    ) en personnages majeurs, engagés dans une poursuite impitoyable pour le premier, et donc à une résistance désespérée, puis une fuite éperdue, pour la deuxième.
    La photo est fort réussie (les paysages étant... européens), les figures bien campées, la mise en scène (d'un Danois, Martin Koolhoven) à la hauteur, mais... ce faux western-fleuve (presque 2 h 30) pâtit de nombreuses longueurs, et même (ce qui est plus gênant) de complaisance répétée dans le sordide... "Pas mal" à la clé - seulement.
    Ufuk K
    Ufuk K

    465 abonnés 1 398 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 mars 2017
    "brimstone" présente lors du dernier festival de Venise est un thriller horrifique fascinant. En effet nous y suivons en quatre partie l'histoire de la pauvre Dakota fanning dans son destin tragique et monstrueux.Le film est dense car il aborde plusieurs sujet comme la religion, le sexe ,la pédophilie, la domination de l'homme dans notre société, le bien et le mal et la mort dans une histoire qui tient en haleine de bout en bout .
    Wagnar
    Wagnar

    63 abonnés 1 364 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 31 janvier 2018
    Ce film se vautre avec trop de complaisance dans la noirceur et la cruauté autant visuelles que thématiques sous prétexte de dépeindre avec réalisme une époque rude et éprouvante. "Brimstone" s'acharne à ne présenter que des personnages masculins particulièrement négatifs. Les hommes n'ont le choix qu'entre le statut de pères abusifs ou incestueux, de maquereaux, de lâches ou d'impuissants. Le seul rôle un tant soit peu positif est celui d'un voleur doublé d'un meurtrier… Les femmes, perpétuelles victimes, malgré leur aspiration de révolte, semblent ne pouvoir jamais quitter leur statut de prostituées professionnelles, d'esclaves au sein de la famille, voire de bête de somme, assimilées aux hôtes de la porcherie. Le film entretient de ce fait une image exagérément pessimiste de l'humanité. La noirceur et la violence, je suis prêt à l'accepter dans un western, mais à condition que ce soit fait avec intelligence et sans gratuité ni complaisance comme dans la Horde Sauvage ou Impitoyable. Or ce n'est pas le cas dans "Brimstone". Il n'y a pas une once d'espoir ou de lumière dans ce film gratuitement glauque. Bref, j'ai été fortement déçu par ce western qui m'a laissé une impression de voyeurisme et de malaise inutile. Si vous aimez regarder la condition humaine à son niveau le plus bas, vous pouvez apprécier ce film. À quand un cinéaste qui montrera l'Homme sous un jour plus lumineux et plus positif en cette sombre période du cinéma ? À quand des westerns plus optimistes, moins gratuitement sombres et plus valorisants ?
    Philippe G.
    Philippe G.

    20 abonnés 154 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 mars 2017
    Ce film est pour moi un pur chef d'œuvre. Mais je peux cependant parfaitement comprendre qu'il en rebute plus d'un et plus d'une. Je l'aurais vu voilà trente ans, je m'en souviendrais encore. Un film traumatisant, où le spectateur a l'impression d'être pris dans un broyeur, et où la longueur - 2h 30 - passe d'une traite. Certains pourront être déstabilisés par la structure narrative, flash-backs successifs mais non emboités les uns dans les autres. Œuvre manichéenne mais prenante où le spectateur a envie d'entrer dans l'écran pour tuer le - les - méchants de l'histoire, car il y en a à pléthore. Il s'agit d'un western féministe n'ayant rien à voir avec Bad Girls (1994), Mort ou Vif (1995) ou encore la bouse de l'année dernière: JANE GOT A GUN. Oubliez aussi les westerns récents genre Danse Avec les Loups. La vision de scènes absolument insoutenables n'empêchent pas de verser quelques larmes lors d'autres passages terriblement émouvants.
    MaxLaMenace89
    MaxLaMenace89

    58 abonnés 282 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 mars 2017
    Projet de longue date pour le cinéaste néérlandais Martin Koolhoven, Brimstone est un western, certes, mais pas seulement : en s'encrant dans ce genre qui est la racine même du cinéma américain (l'un de ses films fondateurs, Le Vol du Grand Rapide, est en somme un western), le film en propose une mutation, un carrefour des genres, pour littéralement déraciner l'Amérique et son conservatisme, son patriarcat, son essence, dans le but évident de bousculer un pays, ses codes, son cinéma. La nouvelle frontière de l'Ouest ne revêt plus son beau manteau de liberté et d'opportunités ici, mais devient un véritable tableau des enfers.

    Brimstone va aussi beaucoup plus loin en empruntant ce chemin : ce qui le rend fort, avant toute chose, c'est son féminisme, la force de ses personnages féminins, leur volonté viscérale face à leur condition. Le film avance sur un sentier fragile, mais n'hésite cependant pas à être radical dans ses propos : le film se concentre énormément sur le traitement des femmes à l'époque de l'Ouest, la prostitution (ce qu'on a déjà vu dans beaucoup de westerns), mais surtout comment la religion les a traité. Sur ce dernier point, le réalisateur évoque lui-même la pertinence du propos encore aujourd'hui au XXIe siècle, où "mysoginie et religion font toujours bon ménage" dit-il.

    Brimstone va aussi beaucoup plus loin en empruntant ce chemin : ce qui le rend fort, avant toute chose, c'est son féminisme, la force de ses personnages féminins, leur volonté viscérale face à leur condition. Le film avance sur un sentier fragile, mais n'hésite cependant pas à être radical dans ses propos : le film se concentre énormément sur le traitement des femmes à l'époque de l'Ouest, la prostitution (ce qu'on a déjà vu dans beaucoup de westerns), mais surtout comment la religion les a traité. Sur ce dernier point, le réalisateur évoque lui-même la pertinence du propos encore aujourd'hui au XXIe siècle, où "mysoginie et religion font toujours bon ménage" dit-il.

    Brimstone assume donc d'être un pur film de genre, bien au-delà du simple western, entre l'horreur et le film de vengeance. Il y a certes cette connotation fantastique de la religion et la figure du prêcheur qui l'invoque, mais il y a aussi le critère d'une violence peu retenue. Le film offre son quota de tripes, d'hémoglobine, la figure de l'enfant est aussi frontalement mis à mal, mais il surtout beaucoup de hors-champ - l'interdiction aux moins de 16 ans est peut-être discutable, surtout que le choc est bien moins rude que devant le trauma cannibale d'un Bone Tomahawk.

    Koolhoven s'applique aussi en terme de pure mise en scène, au milieu d'un environnement en mutation, le sable, la boue, la neige. Son cinéma peut faire penser à celui de Denis Villeneuve, sa froideur pénétrante, et ses plans parfaitement composés aux mouvements retenus. Il y a par exemple l'importance accordées aux travellings avants, amples et lents, le cadre cherchant systématiquement à traduire un rapport entre les personnages, une menace qui s'installe ou la définition du choix d'un protagoniste. Sans compter le travail splendide de la photographie, le réalisateur, à bord de son huitième long-métrage, maîtrise parfaitement son médium.

    Brimstone a par contre un gros problème de narration - les six années qu'on demandé l'écriture se font nettement ressentir. Il use en effet de tics parfois irritants au cinéma : il s'ouvre en flash-forward sur la fin du film, puis se divise en quatre chapitres titrés à connotation biblique, bien distincts, passant d'un espace à un autre dans une temporalité brumeuse. Le film dépeint ces quatre tableaux différents dans une culture artificielle du mystère, et cette chronologie mal maîtrisée fait manquer d'air... S'il faut toutefois interpréter la chose, le travail subjectif du personnage de Fanning semble logique : elle est dans le déni de son passé, puis confronte son trauma, et décide enfin de prendre en main son destin. Un parcours à la puissance symbolique jusque dans la forme même de l'histoire.

    Brimstone est un western bougrement atypique, dans la continuité du genre au sein du cinéma indépendant ces dernières années. À travers quelques explosions de violence poignantes, il n'hésite pas à broyer les conventions pour se transformer en véritable chemin de croix. Non sans défauts, décousu, porté par une musique de Junkie XL qui en fait beaucoup trop, le film est surtout beau à se damner, glacial, et surtout très engagé sur la condition des femmes et l’extrémisme religieux.
    pierrre s.
    pierrre s.

    349 abonnés 3 235 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 25 février 2017
    Une avalanche d'horreur et de violence gratuite, voilà ce qui me vient à l'esprit pour évoquer BrimsTone. Pendant près de 2h30, ce western nous plonge dans la vie (au combien atroce) d'une jeune femme, en alternant passé, présent et même futur. Dès l'entame le film est sombre et très violent, tout en restant supportable car "justifié". Mais peu à peu, cette violence prend l'ascendant. Si bien qu'il ne se passe plus rien d'autre! Chaque plan, chaque scène comporte son lot de torture, d'humiliation ou de cruauté. Ainsi on fini par se désintéresser du film, on reste sur son siège à attendre la fin, en espérant ne serait-ce qu'une lueur d'espoir qui n'arrivera jamais. Pour finir, ce qui n'aide en rien le film, c'est son manque criant d'originalité! Ici, rien de plus que la classique lutte du bien contre le mal (plus manichéenne que jamais d'ailleurs). Sorte d'ersatz de La nuit du Chasseur, aux personnages sans âmes, sans personnalité, sans passion.
    Mick1048
    Mick1048

    98 abonnés 82 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 juillet 2017
    "Brimstone"... rien que d'y repenser, j'en ai les poils qui se dressent. Quelle expérience. Quel film. Je vais y aller sûrement fort mais ce film est pour moi exceptionnel à tous points de vue. C'est certainement l'un des meilleurs films que j'ai vu dans ma vie et je remercie je ne sais qui pour m'avoir permis de le voir dans une petite salle de mon cinéma habituel à l'occasion d'une séance tard le soir, l'avant-dernière séance de diffusion du film il y a quelques mois...

    Quand je suis ressorti du cinéma, j'ai du attendre au moins dix grosses minutes avant de me remettre. Les musiques du long générique, en phase avec la fin du film, ne m'aidait clairement pas à m'en remettre. Je n'arrivais plus à penser, à sortir de l'ambiance du film, à me remettre de cette fin. Je n'arrivais plus à rien faire. J'ai rarement vécu ça et lorsque ça se produit, logiquement il n'y a pas lieu de discuter, le film rentre dans mes coups de cœur directement.

    Je vais démontrer maintenant pourquoi Brimstone est un film magistral. Pourquoi ce film est un chef d'œuvre et je ne mentionne clairement pas ces mots à la légère. Il mérite parfaitement ces lettres d'or et il devrait être inscrit au panthéon fictif des meilleurs films réalisés.

    Tout d'abord, le film raconte l'histoire d'une femme, Liz, interprétée par Dakota Fanning, qui vit une vie plus ou moins paisible dans une ferme avec son mari et ses deux enfants présumés. Tout semblait si parfait quand on voit ce qui arrive... Un mystérieux prêcheur arrive dans la ville. Dès la première seconde, dans le regard de Liz, on sent qu'il va arriver un malheur. Guy Pearce est imposant, froid. Son interprétation est incroyable, il me faisait vraiment peur. Son regard, sa manière d'agir, les mots qu'il choisit d'employer : chaque chose contribue à augmenter la menace qu'il représente. On le ressent, à chaque instant. Cette menace qui pèse, qui oppresse, qui suit les protagonistes jusqu'à l'acte final. C'est l'apocalypse pour Liz de devoir fuir.

    Acte final qui, d'ailleurs, arrive d'une manière tout à fait excellente. En effet, le film est divisé en quatre chapitres. L'apocalypse, l'exode, la genèse et le châtiment. Ce n'est pas un montage traditionnel où on suit bout à bout l'histoire des protagonistes, non. Je trouve l'idée brillante pour deux raisons. D'abord, ça nous oblige à suivre, à être attentif et à nous poser des questions. C'est vrai, on voit Dakota Fanning fuir avec ses deux enfants puis on croit suivre une autre histoire. Personnellement je me suis posé quelques questions puis après, on voit quelques similitudes avec le comportement des personnages et on se laisse surprendre à imaginer la suite et à relier les deux chapitres et c'est ce qu'il fallait faire. Je trouve l'intention du réalisateur louable de vouloir nous jouer des tours et à nous pousser à ré-assembler le film jusqu'à ce qu'on le comprenne. Puis surtout, grâce à ce premier chapitre où on suit directement Liz adulte, ça nous aide à nous attacher à son personnage pour le chapitre final qui suivra deux heures plus tard. Les deux chapitres du milieu donnent de la matière aux personnages et renforcent encore plus l'attachement et la pitié que l'on émet envers Liz et la fureur que l'on a envers le prêcheur. Notamment je pense aux sacrifices que Liz doit faire pour survivre et fuir, toujours fuir. Le sacrifice de la parole est sans doute une des scènes les plus dures que j'ai vu au cinéma. La scène est tellement réaliste et sanglante, très certainement la scène la plus éprouvante que j'ai vu au cinéma. Je ne trouve absolument pas que c'est un point négatif, bien au contraire puisque cet événement contribue à l'avancée de l'intrigue et donc à l'acheminement vers l'acte final. Le montage est brillamment géré, on prend dès le début parti pris pour le personnage de Liz et on déteste celui du prêcheur. Le mélange des chapitres nous retourne le cerveau plusieurs fois, on essaye de construire le puzzle, de replacer toute l'histoire à sa place pour arriver au bouquet final...

    Le quatrième chapitre commence avec un plan séquence hallucinant. Une diligence s'approche doucement vers la caméra, dans la nuit, sous une tempête de neige... Il faut reconnaître l'efficacité de la mise en scène pour oppresser le spectateur alors même que la scène se passe en extérieur. Puis s'en suit des coups de feu et toujours nos protagonistes qui essayent de fuir. Fuir... le personnage et le passé. Quelques minutes plus tard, lorsqu'ils ont trouvé un refuge, ce n'est plus le personnage du prêcheur qui toque à la porte. C'est le Diable en personne. Il monte les marches sous la musique impressionnante composée par Junkie XL et pour le dernier acte, son dernier geste, il entre en feu. L'Enfer se déchaîne.

    Au-delà du dernier chapitre, il y a toujours cette dernière scène qui me hante. Cette scène lourde de sens et terriblement émouvante qui marque la fin de ce western violent. Sublimé par la photographie de Rogier Stoffers, on quitte ce récit avec les larmes aux yeux et les lumières se rallument. Je venais d'assister à un western profondément encré dans la violence, jamais montrée de manière injustifiée, toujours utilisée pour faire évoluer l'intrigue ou contribuer à l'ambiance si particulière que veut le film.

    Je n'aborde par ailleurs même pas le facteur du féminisme évoqué dans énormément de critiques puisque selon moi, cet élément passe carrément au second plan. On est tellement passionné par l'histoire de Liz, son essai d'oublier cette si grande menace enfouie au plus profond de son âme, son essai de fuir pour protéger sa famille que le féminisme passe complètement à travers. Avec du recul il y a certes ce personnage de femme forte, qui a enduré tant de malheurs et qui essaye tant bien que mal de s'en sortir mais ça n'est pour moi pas du féminisme en sa bonne et due forme.

    Je ne sais pas pourquoi j'ai mis autant de temps à me décider à faire cette critique. À vrai dire, je n'aurai jamais pensé pouvoir toucher deux mots à la suite à propos de ce film. Comme le disait dans sa dernière vidéo InThePanda à propos du film Le Voyage de Chihiro de Hayao Miyazaki, lorsqu'un film nous plait au point qu'on le considère comme un film qui a marqué notre vie, on ne peut pas expliquer pourquoi il nous a autant plu, du moins à l'écrit. C'est comme ça. Notre avis est encore plus subjectif que d'habitude et on ne peut qu'en dire du bien. Dans cette critique, je ne peux encore exprimer pleinement mon coup de cœur que j'ai eu pour ce film, tout me semble si parfait... C'est avec un immense plaisir que je termine ma critique sur l'un des meilleurs films de 2017. J'espère sincèrement que Dakota Fanning sera nommée à l'Oscar de la meilleure actrice et Guy Pearce pour l'Oscar du meilleur acteur pour la cérémonie de 2018, ils méritent au moins ça. Martin Koolhoven a très certainement écrit et réalisé l'un des meilleurs films de cette année.

    10/10
    Les meilleurs films de tous les temps
    Back to Top