Antigang fait partie de la longue liste des films qui ont été cachés à la presse avant sa sortie, comme-ci Antigang était annoncée comme un mauvais film.
Le co-réalisateur du joli bijou La horde mais qui ne brillait déjà pas pour sa direction d’acteurs et de l’ambitieux et décalé et surprenant Goal of the dead. Ici avec Antigang le réalisateur se fourvoie ici dans les bonnes intentions qui nous auraient fait bien plaisir, à savoir celles d’un polar humoristique, avec des flics peu orthodoxes, qui aiment s'affronter face à des braqueurs avec des battes de baseball ou armes sorties de l’armée .Hélas pour nous, les bonnes intentions s’arrêtent avec l'affiche (on souligne au passage que la promo faite autour du film était très limitée), assez forcé et bien caricatural qui montre que le film se range dans la catégorie des film d’action-movie foireux mais qui a le mérite de faire office d'ovni dans le cinéma français tant que ce genre de film est peu répandu.
Tout commence par un générique à la texture assez seventies mais plus dans la tendance du pauvre, le tout accompagné d'une musique rock ringarde, notamment sur une légende française (Johny) qui influence le personnage de flic à forte carrure qu’incarne le bien vieillissant Jean Reno. On s’attend à ce que l'on découvre l’histoire d’un grand flic de l’ombre, aux exploits épatants mais révolus, sauf que dans la scène du début il fait référence à Johnny Hallyday..... On ne peut donc que s'attendre au pire pour la suite.
Le film est présenté dans un langage très jeune très particulier par moment, on sent clairement que Jean Reno est paumé au milieu de sa team. A ce niveau d'outrance et indigence, on se demande en toute logique si le film cherche a s'émanciper tout seul. On en doute fort et ce dès les premières minutes. Les séquences d’action, qui arrive essentiellement dans la deuxième partie du film relancant quelque peu l’intérêt pour le spectateur se multiplient dans la 2eme partie, manque de lisibilité, les autres scènes, beaucoup plus calmes s'orientent plus vers le téléfilm poussif.
Obsédé plus par les histoires de cœur et de famille de ses flics (les histoires secondaires) avec des personnages féminins particulièrement creux, ce film se cherche une personnalité, et la trouve dans la comédie policière franchouillarde digne de la plupart des films signés Besson. C’est fort dommage, certaines directions narratives (dans l’opposition de méthode entre flics, Reno contre Neuvic) sont creux et pas aussi développés, cela se rapproche avec le récent Hyena, mais sans osé y aller franco, et sans toute la noirceur malaisée et l’inventivité artistique.Entre la croissance exponentielle Angleterre et de la stagnation en France le spectateur fait vite son choix. Antigang fait donc partie du lot des films français qui manque qu'il y'a un souci en ce moment dans notre cinéma.