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    Louis-Ferdinand Céline
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Louis-Ferdinand Céline" et de son tournage !

    Un écrivain mythique

    Pour mettre en scène ce film sur la vie du légendaire Louis-Ferdinand Céline (1894-1961), l'équipe du film a posé ses valises à Bruxelles, en Belgique de février à avril 2015.

    Adaptation

    Louis-Ferdinand Céline est l'adaptation du livre écrit par Milton Hindus Céline, the crippled giant ou L.-F. Céline, tel que je l'ai vu dans la langue de Molière. L'ouvrage a été publié en 1951. L'auteur et universitaire, né en 1916 et mort en 1998, vouait une réelle admiration pour Céline. Le film raconte donc la rencontre entre les deux auteurs en 1948, quand Céline s'est retrouvé assigné à résidence au Danemark en raison de son accusion de collaboration avec le régime nazi et sous le coup d'une condamnation en France. Hindus, écrivain juif américain, a voulu rencontrer le mythique auteur de Voyage au bout de la nuit dans le but d'en tirer un livre d'entretiens. Pourtant, après leur rencontre, Céline a poursuivi Milton en justice en raison du portrait à charge et sans concessions brossé par l'américain dans son ouvrage. Milton restera malgré tout un grand admirateur et spécialiste de l'oeuvre de Céline dont il préfacera l'édition américain de Mort à crédit.

    Le cinéma est un sport de combat

    Le réalisateur Emmanuel Bourdieu est le fils de Pierre Bourdieu, célèbre sociologue français. Louis-Ferdinand Céline est son 5ème long-métrage. Il a co-écrit le film avec sa comparse, Marcia Romano avec laquelle il collabore depuis 2001 et son moyen-métrage Candidature. La scénariste est également co-auteure du script de La Tête haute d'Emmanuelle Bercot ou Marguerite de Xavier Giannoli.

    Le thème de l'antisémitisme

    C'est la seconde fois qu'Emmanuel Bourdieu traite du thème de l'antisémitisme chez de grandes figures de la littérature française après Drumont, histoire d’un antisémite français. Cette fois, le cinéaste s'attaque à Louis-Ferdinand Céline, lancé par le producteur Jacques Kirsner, avec lequel il a déjà travaillé sur Drumont : "Céline est un écrivain accompli, révolutionnaire même, conscient de son talent. Il a contribué avec quelques autres à l’invention d’une nouvelle manière de faire des romans, ce que certains ont appelé le « roman parlant ». Son antisémitisme n’est pas le résultat d’un échec, d’une impuissance, et il est d’autant plus déconcertant : quel besoin un homme comme Céline avait-il de souiller son art en le consacrant à une cause pareille ?", sinterroge le metteur en scène.

    Incarner Céline

    Emmanuel Bourdieu a fait appel au comédien Denis Lavant pour interpréter le légendaire Louis-Ferdinand Céline. Le cinéaste raconte la manière dont l'acteur a appréhendé ce rôle : 

    "Denis aborde un rôle comme un match de boxe, il sollicite tout son corps, appréhende l'espace pour se l’approprier et y déployer son personnage, en en tirant le meilleur parti possible. Il aime tellement son métier qu'il vous déleste de tous vos doutes. (...) Je ne voulais pas d'un Céline purement intellectuel et désincarné, ni d’un vieillard poétique, effondré sur son lit, comme on le représente bien souvent, mais un homme révolté, multiple, remuant, excessif, changeant au milieu d'une phrase ou d'un geste, passant de la fureur la plus énorme à la plus extrême délicatesse et à l’humour le plus insolent. Denis ne ressemble pas au vrai Céline, mais il a son énergie et il sait jouer de ces ruptures permanentes, aussi effrayantes que fascinantes. Denis est un choix égoïste de réalisateur, (...) il investit l'espace et fait la mise en scène à votre place ! C'est un comédien au sens plein du terme, capable de chanter, danser et d'apprendre pour un rôle. Il joue vraiment du piano à l'écran : il l'a appris par mimétisme pour ses spectacles et l'a retravaillé pour le film. Son investissement est à la fois vertigineux et fondamentalement généreux."

    Pourquoi l'année 1948 ?

    Emmanuel Bourdieu et sa co-scénariste Marcia Romano, ont décidé de se concentrer sur l'année 1948 pour mettre en scène Louis-Ferdinand Céline : "Il fallait trouver un angle d'attaque, un point de vue. Nous aurions pu nous focaliser sur l’expérience fondatrice de la Grande Guerre où se cristallise le personnage de Céline, sur sa passion pour Elizabeth Craig, une danseuse américaine qui l'a marqué à vie, ou sur la fin de son existence à Meudon, après la guerre. Lorsque Marcia a trouvé le livre de Milton Hindus, « L.-F. Céline tel que je l'ai vu », l'évidence s'est imposée. (...) La rencontre entre ce jeune universitaire juif et son idole littéraire, alors même que ce dernier est accusé de haute trahison et soupçonné par le gouvernement français de collaboration avec les nazis, est un « cadeau » offert par le réel : impossible d'inventer un événement aussi improbable et puissant, d'un point de vue dramaturgique ! La pétition qu'Hindus a fait signer à l'époque à de grands noms de la littérature américaine, comme Henry Miller, a eu une réelle influence sur la décision du gouvernement danois de ne pas extrader Céline vers la France.", explique le réalisateur.

    Contexte historique

    En cette année 1948, si Louis-Ferdinand Céline subit des persécutions de la part du gouvernement français, il est également devenu un paria littéraire, rejeté de tous et donc exilé au Danemark, sous la menace d'une extradition. Quant à Milton Hindus"il avait 30 ans à l'époque film, n'avait encore écrit ni livre, ni thèse et avait besoin de faire parler de lui. Dans son esprit, la rencontre d’un grand écrivain européen sulfureux tel que Céline devait être la matière d’un livre de souvenirs, son premier livre, qui ne manquerait pas de lancer sa carrière littéraire.", analyse Emmanuel Bourdieu.

    C'est l'jeu ma pauvre Lucette

    La comédienne Géraldine Pailhas interpète l'épouse de Louis-Ferdinand Céline, Lucette Destouches, toujours vivante et âgée de 103 ans : "J'ai tenté de dépeindre cette femme de tête à l’aune des hommes qui l'entourent : ambivalente. Ce qui la caractérise, avant tout, c’est son amour inconditionnel pour Céline. Mais cet amour n’est pas mièvre, ni larmoyant. Lucette ne pleurniche pas, ne se plaint pas, elle agit, elle défend son mari par tous les moyens – contre les autres et, surtout, contre lui-même. C’est une force inconditionnelle, indestructible. Céline admirait la rigueur de la danseuse ; il était fasciné par les femmes athlétiques et musclées. Géraldine s'est totalement inscrite dans cette vision de Lucette. Elle l'a même renforcée au fil du tournage, en évacuant tout sentimentalisme, en jouant net et précis, sans fioritures.", affirme Emmanuel Bourdieu.

    Froideur

    Emmanuel Bourdieu a tenu à ne pas créer de reconstitution historique trop ostentatoire, privilégiant l'épure : "Avec mon équipe, nous avons opté pour une froideur esthétique, à l'opposé des lumières mordorées, des costumes chatoyants et des boiseries du film d’époque standard. Pour les costumes, nous avons travaillé sur des silhouettes sombres, sans fioritures, ni accessoires. Je ne voulais pas que l’oeil soit distrait par un détail sous prétexte que c'était joli ou pittoresque ou même « vrai »", explique le cinéaste.

    Montrer le génie à l'oeuvre

    Pour Emmanuel Bourdieu, un dilemme est vite venu s'insérer dans son esprit concernant la manière de mettre en scène le génie de plume de Louis-Ferdinand Céline : "Il existe deux pièges : montrer, avec le risque de décevoir, et cacher, avec le risque de frustrer. (...) Si on ne montre pas le génie de Céline, alors le film n’est que l’histoire de la rencontre d’un juif et d’un antisémite. Alors que tout l’intérêt de cette aventure intellectuelle, c’est que l’antisémite est, en même temps, un grand écrivain. Nous avons donc choisi de représenter l’oeuvre, mais, avant tout, à travers le regard et la voix de Hindus. Paradoxalement, l’admiration infinie et presque contre nature du jeune universitaire juif, nous a semblé être le meilleur point de vue pour exprimer la grandeur de l’écrivain", relate le metteur en scène.

    Atmosphère glacée

    Emmanuel Bourdieu a collaboré étroitement avec sa directrice de la photographie afin de créer une ambiance spéciale et enténébré : "Une aide essentielle m’a été apportée par mes collaborateurs, par ma chef opératrice, Marie Spencer, en particulier, en créant l’atmosphère sombre et glacée où je voulais placer mes personnages et en donnant vie à nos plans par des travellings aussi précis qu’insensibles. Choisir des comédiens appartenant à des « familles » différentes fait aussi pleinement partie de ma mise en scène. Ce mélange a créé sur le plateau une incertitude et une dynamique permanentes qui rendaient toutes les situations vivantes, au contraire du théâtre filmé.", éclaircit le réalisateur.

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