Avis sur Tous les Chats sont gris

Une très bonne surprise, car la bande-annonce (dont, curieusement, on ne voit pas les images dans le film) m'avait fait croire que c'était une comédie sans beaucoup de fond, voire franchouillarde. Pour bien rigoler, quoi. Il n'en est rien, et ce film est un grand film par bien des aspects. Je le qualifierais de comédie dramatique, même si le côté dramatique pèse bien plus dans la balance. Ce film est servi par des comédiens extraordinaires, chacun ayant un jeu très juste – y compris dans les rôles secondaires. On sent que l'harmonie règne entre les comédiens, ce qui offre un côté très réaliste à l'histoire. On croit tout savoir dès le début, mais on comprend peu à peu que la réalité est peut-être bien différente, et ce jusqu'à un dénouement inattendu, touchant et abouti. Les 3 rôles principaux sont incarnés de manière bouleversante. Par exemple, si au début le personnage de Dorothy a tout pour agacer, son personnage évolue de façon à ce qu'on se prenne d'empathie pour elle. Adolescente fragile et lunaire, elle se révèle être une battante au cœur sensible et en quête de réponses déterminantes pour sa vie. Bouli Lanners est parfait ; il révèle là tout son talent, du début à la fin. Enfin, que dire d'Anne Coesens (la mère) ? Je l'ai trouvée remarquable dans le rôle de cette mère rongée par un lourd secret, depuis longtemps enfoui. Elle a le même côté lunaire et battant que Dorothy et ses attitudes et son regard sont extrêmement expressifs et déconcertants de justesse. J'ai beaucoup apprécié la réalisation, les beaux cadrages sur ces regards si profonds que parfois le silence est bien plus pertinent que les mots. La bande originale est très bonne et ajoute du rythme et de la légèreté. Il faut aussi mentionner le beau travail des accessoiristes en rapport avec tous ces objets – lettres, cahier, photos – témoins du passé. En résumé, si les teasers que vous avez pu voir en salle ne vous ont pas convaincus, ne manquez pas d'aller malgré tout découvrir cette pépite du cinéma belge qui, je l'espère, ira loin, même si je trouve que le film est distribué dans trop peu de salles, du moins en France. Vous ne le regretterez pas ! Une particularité qui fera plaisir à certains : le générique de fin mentionne l'intégralité des noms des figurants, ce qui me semble très bien ! D'autres pourraient s'en inspirer.

Très bon film belge dont on parle trop peu et qui mérite le déplacement. Bien que l'histoire ait été traitée de multiples fois, l'angle choisi fait mouche et l'on se laisse transporté par un jeu d'acteurs excellents. Grand plaisir de retrouver Anne Coesens et Bouli Lanners.

Un film dont on n'a pas envie de sortir : les acteurs sont excellents et si le scénario part d'un point douloureux (la recherche de son père biologique par une ado) il arrive à nous faire passer par tout un spectre d'émotions. C'est fin, joyeux, intéressant et très "vivant". J'en suis sortie galvanisée.

Bien que ce ne soit pas le cas, ce film a tous les défauts de nombreux premiers films. Un scénario faiblard qui avance péniblement, entrecoupé de quelques intermèdes montés sur un fond musical rock, très plaisant d'ailleurs, pour donner du rythme et éviter au spectateur de décrocher, bien-sûr une scène en discothèque avec ralentis et musique techno et une fin qui n'en est pas vraiment une car on ne sait pas comment terminer l'histoire. Pour le reste, rien d'exceptionnel, réalisation assez classique, à part les flash-back qui sont ratés, un manque d'émotion, alors que le thème abordé devrait en procurer. Bouli Lanners est impeccable même si son rôle ressemble trop à ce qu'il fait habituellement, les autres comédiens sont plutôt moyens, en particulier les deux adolescentes (et quelques dialogues inaudibles). Dons pas un mauvais film, mais très peu de plaisir à suivre.

Mes amis qui l'avaient vu en Belgique m'en parlaient depuis un moment, alors je l'attendais avec impatience et je n'ai pas été déçue ! Bon, déjà les acteurs sont géniaux, Bouli Lanners on a l'habitude mais les adolescents lui volent presque la vedette. Et surtout, le film a un "je-ne-sais-quoi" qui fait entrer de suite dans l'histoire, dans les sentiments des personnages et cette enquête. On a l'impression de faire partie de la famille, et malgré les moments difficiles qu'ils traversent, on est heureux de partager ça avec eux.

Voilà un petit film belge dont la sortie n'a pas fait de bruit.
Cela est bien dommage car c'est un très bon film très sensible, touchant et agréable.
Bouli Lanners est toujours parfait dans ses rôles.
Le film se déroule tranquillement jusqu'à une double fin surprenante.

Une histoire de secret familial que l'on regarde jusqu'au bout pour decouvrir le fin mot de l'histoire.
La fin est un peu decevante , le reste se laisse regarder mais tres loin d'etre inoubliable.

Paul est détective privé. Il ne se console pas d'être séparé de Dorothy, sa fille biologique. La mère de l'adolescente a refait sa vie et fondé un foyer. Jusqu'au jour où Dorothy recrute Paul pour... retrouver son père !

Le premier film de Savina Dellicour aurait pu prendre le chemin de la comédie. C'est avec une immense délicatesse qu'il préfère questionner le lien père-fille dans ce double portrait d'une ado à la recherche de ses origines et d'un père à celle de la fille qu'il n'a pas vu grandir.

Bouli Lanners, trop souvent cantonné au répertoire comique, y démontre la richesse de son jeu. Dans le rôle ingrat de la mère, arc-boutée sur le refus d'un passé refoulé, Anne Coesens manifeste un talent qui mériterait de traverser le Quiévrain. Quant à la jeune Manon Cappelle, elle joue sans cabotiner.

Pour autant, aussi grandes que soient les qualités de ce film bien écrit, bien joué, il traite d'un sujet trop rebattu, sur un mode trop conventionnel, pour laisser une marque durable.

Vu en avant première au centre culturel de Belgique Wallonie en juin , encore un super film
avec le génialissime Bouli laners cet acteur est vraiment formidable et ne fait que des bons films aussi bien comme acteur que réalisateur et l'histoire originale tient la route

"Tous les chats sont gris" (2016) la trois (RTBF) le 21.07.2017

Ce film m'a profondément agacé : il part de rien pour n'arriver à rien, et nous, on perd son temps à subir cette accumulation de fadaises ! Ca démarre très fort avec un titre à la godille qui n'a rien de neuf et dont il faut être très calé en métaphysique pour comprendre les circonvolutions cérébrales de son auteur. Pour son premier film, l'élève-réalisatrice Savina Dellicour m'a intensément ennuyé : les écoles de cinéma anglaises forment-elles aussi mal toutes leurs recrues ? C''est mou, c'est lent, sans suspense, sans surprise, sans humour ! Sans surprise ? Ben non puisque par exemple c'est désormais une habitude :chaque fois qu'il y a un film belge, ou bien il y a Lanners comme acteur ou il est réalisateur ! Ca en devient aussi lassant qu'un pochette surprise dont on sait d'avance ce qu'elle contient. Film mauvais et insipide : chat ne mérite aucunement votre intérêt !
willycopresto

Qu'est-ce qu'un père ? Question aigüe, s'il en est à la veille de la fête des pères. Les secrets de famille, secrets d'origine, qui paraissent inassumables, inaudibles, le deviennent parfois après avoir occasionné pas mal de dégâts. Dire, parler de, sur et autour de l'indicible, a un effet soulageant. Verrouiller l'accès au secret des origines laisse parfois tellement transpirer la faute, que la quête des origines devient obsédanteet incontournable. Quelle vérité contient un test ADN dit de paternité ? Qu'est-ce qui fonde un père ? Quel savoir maternel y donne accès ? Undétective n'est parfois pas de trop pour comprendre quelque chose à ces affaires...

Ce film est une belle histoire entre un père et une fille et une mère et sa fille. Il raconte le ou les conflits que les plus jeunes ont à un moment ou un autre avec leur parents. Le personnage de Dorothy et celui de Paul (B. Lanners) sont assez bouleversants, une jeune fille en pleine crise d’adolescence et un père sensible sous un dehors un peu rustre. La mère (Anne Coesens) est aussi très bien interprétée. Le film a quelques longueurs mais dans l'ensemble c'est très bien, très juste, simple et efficace.

Très beau film, très sensible, délicat et plein de grâce.
Ca libère de voir cette ado se débattre avec le silence et percer avec beaucoup de force un énorme secret de famille. Et puis la musique est assez parfaite. C'est une première réalisation, je dis chapeau.

Grand fan de Bouli Lanners, je dois avouer que c'est pour lui que je suis allé voir le film.
Je ne m'attendais pas à une telle qualité de film : chapeau à Manon Capelle et à la réalisatrice qui a fait un film rachaichissant et grave à la fois et super bien mené.
Et puis la BO déchire.

Film très juste, avec des personnages qui sont dans leur rôle, sans caricature ni pathos( en particulier pour l'adolescence, vue de ses angles multiples). De la difficulté immense de dire l'indicible.. Histoire de liens, lien ténus, distendus renoués et puissants. Le cheminement nous ramène à la vie.
« La nuit n’est jamais complète. » nous dit Eluard comme dans ce film aux sens attentifs, absorbant..