Avis sur Sur Quel Pied Danser

Julie est courageuse ; mais le monde du travail ne veut pas d’elle. Elle galère entre stages non rémunérés et CDD non renouvelés. Elle croit décrocher le Graal en trouvant un emploi dans une fabrique de chaussures pour femmes. Mais l’entreprise est menacée par un plan social.

On dirait un documentaire façon Entre nos mains ou Entrée du personnel. Ou un drame social façon La fille du patron ou Ressources inhumaines. Et Sur quel pied danser l’est en partie, qui raconte une lutte ouvrière avec ses passages obligés et ses figures un brin caricaturales : un PDG cynique et manipulateur, un directeur d’usine écartelé entre l’amour de son métier et la peur de sa hiérarchie, des délégués syndicaux avec un cœur gros comme ça….

Mais Sur quel pied danser est plus que cela. C’est une « comédie musicale et sociale » comme on n’en faisait plus depuis Jacques Demy (Les Parapluies de Cherbourg, Peau d’âne) et comme on en refait depuis quelques années avec un certain succès (Chante ton bac d’abord, Les Chansons d’amour, 8 femmes, Filles perdues cheveux gras…

La B.O. est signée de la fine fleur de la chanson française : Jeanne Cher­hal, Clarika, Albin de la Simone, Olivia Ruiz… C’est léger comme un bonbon acidulé, élégant comme une paire d’escarpins et joli comme Pauline Etienne qui confirme de film en film son talent.

5 étoiles pour un excellent film mais la comédie musicale casse le film c'est un peu chiant. Toutefois le scénario est en béton

Les temps sont durs et les emplois précaires, Julie (Pauline Etienne) en sait quelque chose : dès l'ouverture de ce film (après une introduction en mode rétro), on la découvre se faisant virer de son travail dans une usine de baskets au profit d'une collègue sans doute jugée plus méritante. Qu'à cela ne tienne ! La jeune fille se met aussitôt en recherche d'un nouvel emploi et, fort heureusement, ne tarde pas à être prise à l'essai dans une fabrique de chaussures de luxe. Ouf ! Dès lors, Julie n'aspire plus qu'à une chose : qu'au bout de sa période d'essai elle puisse enfin obtenir un CDI et, ainsi, être libérée de tout tracas. Malheureusement, tout n'est pas si simple. Voilà que le journal local fait état d'un plan de modernisation de la fabrique d'escarpins. Pour les ouvrières, aucun doute, cette expression n'est là que pour cacher un plan social, autrement dit du travail délocalisé et des pertes d'emploi. Les voilà aussitôt en pleine effervescence, demandant des explications au patron et se postant devant l'usine avec banderoles et slogans. Julie, quant à elle, est bien embarrassée, elle ne sait sur quel pied danser : peut-elle se mettre du côté des ouvrières en révolte, au risque de perdre tous ses espoirs de CDI ? Elle ne tarde pas, pourtant, à être embarquée, presque malgré elle, dans le car des travailleuses en colère bien décidées à interroger le PDG de la marque en personne. Après avoir été faussement rassurées avec des promesses creuses, les voilà de retour à l'usine et bien dépitées lorsque Samy (Olivier Chantreau), un camionneur (amoureux de Julie), se laisse dévoyer pour vider l'entrepot de son stock. La lutte n'est pas finie, ni les soucis ni les déceptions pour Julie...
A-t-on donc affaire à un film social, implacable et réaliste, dans la veine de « La Loi du Marché » de Stéphane Brizé ? Eh bien non, pas du tout ! Le duo de réalisateurs, dont c'est le premier film, a choisi de mettre en scène cette histoire sur le mode de la comédie musicale ! Et ça fonctionne parfaitement. Ce n'est pas tout à fait quelque chose d'inédit : la veine sociale a déjà été présente dans des comédies musicales (« Une Chambre en Ville » [1982] de Jacques Demy ou encore « Pique-nique en Pyjamas » [1957] de George Abbott et Stanley Donen), mais jamais peut-être avec autant de force et d'intensité. Le mariage des contraires (la gravité du thème social et la grâce des chansons et des danses) non seulement ne choque pas mais s'avère exaltant. Il faut ajouter que les chansons ont été particulièrement bien écrites (elles sont signées de noms divers – Clarika et Olivia Ruiz, parmi d'autres, pour les textes ; Olivier Daviaud et Albin de la Simone pour la musique) et qu'elles s'intègrent parfaitement dans le récit. De même pour ce qui concerne les chorégraphies. Quant à la mise en scène, bien qu'orchestrée par des débutants, elle ne manque ni d'intelligence ni de subtilité. Malgré son sujet, on se régale d'un bout à l'autre du film : il y en a pour les yeux, pour les oreilles et pour l'esprit !
Rien n'est simpliste d'ailleurs dans l'histoire qui est ici mise en scène. Les personnages, et en particulier celui qu'incarne merveilleusement Pauline Etienne, ne manquent ni de finesse ni de complexité. « A quoi rêves-tu ? », demande l'un des personnages à Julie au cours du film. « A décrocher un CDI », répond-elle sans hésiter. Rien d'autre ne semble compter pour elle en effet, mais est-ce la vérité ? Au fond d'elle, dans les recoins secrets du cœur, ne se tapit-il pas autre chose qu'un rêve de travail non précaire ? Un rêve de liberté ou un rêve d'amour, peut-être bien... 8/10

La musique adoucit les mœurs dit-on, c'est le pari réussi de cette comédie musicale écrite et réalisée par Kostia Testut et Paul Calori. Sur un fond de crise et de conflit social, ce film aborde un thème grave de façon légère et musicale. Le scénario, lui aussi assez léger, nous délivre un peu de romance, un peu d'humour et très peu d'action ; le tout manquant de peps et de rythme. Cette comédie, tout de même divertissante, bénéficie d'une belle affiche : François Morel, dans un emploi peu coutumier de directeur de société, se révèle toujours aussi efficace. Pauline Etienne est, elle aussi, parfaite dans le rôle principal de Julie : la jeune fille magasinière à l'essai.

La comédie musicale offre ce regard décalé sur le monde, et ici celui du monde ouvrier. On suit sans peine la remarquable Pauline Etienne et son teint diaphane, partie à la recherche d'un CDI vaille que vaille.Le film montre ces horizons bouchés qui devient le lot de plus en plus de gens. Les numéros musicaux s'enchainent bien même si leurs réussite tient plus des chansons que de la chorégraphie. . On regrettera qu'à la manière des bonnes chansons, le film ne monte pas en crescendo et qu"il ne propose plus d'évolution à son histoire. Plutot convaincant dans l'ensemble.

Cette comédie musicale pleine de fantaisie et de légèreté constitue une agréable surprise. Le cœur du sujet n'est pas l'intrigue psychologique, certes un peu convenue (c'est la loi du genre), mais l'analyse des rapports sociaux dans le monde du travail - ouvrières, patrons, univers de la mode. La diversité des caractères est peinte par petites touches très pertinentes. Aussi, chansons et danses n'ont rien de pesant ni d'artificiel car c'est justement à travers la grâce des voix et des corps que se lisent les personnalités de chacun. Ce qui pourrait passer parfois pour de la maladresse peut être vu comme une ode à l'imperfection qui nous habite, et c'est particulièrement touchant. Un autre atout du film est sa volonté d'inscrire le présent dans une histoire pleine de savoir-faire, de techniques, d'inventivité et de combats sociaux. La critique sociale pourrait être plus féroce mais les réalisateurs ont fait le choix d'un optimisme raisonné à échelle humaine. Soyons leur reconnaissants de ne pas souffler sur les braises des tensions sociales actuelles et de garder confiance dans la nature humaine - ce qui n'exclut pas la lucidité sur le cynisme des relations de pouvoir et sur la capacité de perversion sociale de l'argent. Un premier film prometteur.

Un tres beau film engagé sur des ouvrières en lutte pour sauver leurs emplois. De beaux personnages de femmes fortes et un charme indéniable... Cette comédie musicale avec une bande-originale composée par Jeanne Cherhal, Albin de la simone, Olivia Ruiz est une vraie thérapie du bonheur. En sortant vous aurez des envies de rêves, de révolution, d'entrechats et de chansons !!

Une jeune femme ayant du mal à trouver un emploi se fait embaucher comme manutentionnaire dans une fabrique de chaussures de luxe. Dès son premier jour, les ouvrières commencent à se révolter suite aux rumeurs à propos d'un plan social.
Il s'agit d'une comédie musicale sur fond de lutte sociale que j'ai trouvée dynamique, à l'image des protagonistes. Les chansons et les chorégraphies correspondent parfaitement à leurs sujets et sont plaisantes, avec une mention particulière à "La révolte des ouvrières", très entraînante. J'estime simplement que les décisions que prend l'héroïne par rapport à son histoire d'amour ne sont pas vraiment compréhensibles.

C'est un film à la fois doux et hors du temps. Le format comédie musicale est un peu déstabilisant au début mais les chansons sont très jolies et les chorégraphies sont magistralement orchestrées. Un film à la fois militant et plaisant, que j'ai trouvé plus futé sur le fond que "Merci Patron" (que j'ai également beaucoup apprécié).

Film vu en avant première le mardi 28 juin à Romans-sur-Isère.
Pour un premier long métrage pour les deux réalisateurs, le film est plutôt bien dans l'ensemble.
Le film est porté l'actrice Pauline Étienne.
Les scènes chantées et dansées pourraient être meilleures, cela fait un peu amateur par moment, surtout qu'elles sont dansées par des professionnelles.Mais cela fais du bien de voir une comédie musicale française.
Seule la scène qui se déroule dans l'ancien atelier, avec la chaussure rouge, et dansée par Julie Victor est très bien réalisée, très esthétique à regarder.
Connaissant l'Histoire des chaussures de luxe de Romans, le film nous montre très bien mais trop peu le travail des ouvrières sur ces chaussures de luxe. Le film prend plus la direction du conflit entre patrons et salariées, de la précarité,des petits boulots de l’héroïne, sans toutefois finir l'histoire.On reste sur notre fin ( c'est un parti pris des réalisateurs).

Une tentative de critique sociale qui n'a pas les moyens de ses ambitions.. un jeu hyper théâtral, pour ne pas dire mal joué tout court (sauf Pauline Etienne qui n'a pas bien choisi cette fois-ci), mal filmé (c'est du pur cinéma français, évidemment), et au final prévisible... dommage.

Pour ceux que le genre comédie musicale au cinéma rebute, qu'ils sachent qu'il y a aussi de nombreuses scènes jouées classiquement pour faire le lien (à moins que ce soit le contraire) avec les passages chantés. Scénario sur fond de désespérance sociale mais on reste loin, très loin, du film militant. Sur un tel sujet, il y avait assurément davantage à montrer, démontrer et démonter. Si ne c'était pour le genre difficile et généralement boudé par le public de la comédie musicale filmée, il est probable que cette sortie serait restée très confidentielle.

Voilà une petite comédie sociale, originale et bien vue.
Je m'attendais à mieux mais j'ai tout de même bien apprécié.
L'actrice principale est charmante.
Aussi j'ai adoré les fameuses chaussures rouges appelées ''insoumises" (elles sont magnifiques ces chaussures : avec ce coloris rouge vernis brillant et ces lacets blancs).

C'est très risqué de produire un film-comédie musicale mais le sérieux du sujet ( déménagement d'une usine de chaussures ) rend le film très actuel rend le film très intéressant et original dans son traîtement.

Une jolie découverte, légère, pétillante, pleine d'humour. Le côté comédie musicale fonctionne vraiment bien, comme un hommage en clin d'œil à Jacques Demy. Le film est à la fois doux et hors du temps, parfois un peu sage mais vraiment original. Un vrai plaisir pour les spectateurs !