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    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    113 abonnés 1 579 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 mars 2019
    Yorgos Lanthimos met en boite son premier film accessible après des films d’auteurs hyper pointus tous primés à Cannes quoi que très absconds. Un film en costume quoi de mieux pour toucher le grand public. On pourrait penser cela, mais le réalisateur grec ne se départi pas, même lorsqu’il cotoie le cinéma de genre comme ici, d’un regard radical et décalé. Il revisite et dépoussière sérieusement le genre avec ce film ; même si on pourrait le taxer de quelques boursufflures stylistiques. Boursufflures critiquées par certains mais si utiles ; comme l’utilisation fréquentes du Fish-Eye (cher à Kubrick) pointant la vacuité du pouvoir, l’isolement des puissants via un œil voyeuriste extérieur bien conscient des faiblesses du pouvoir. Et c’est toujours autant d’actualité.
    Et l’histoire là dedans. "La Favorite" repose sur un socle historique solide en mettant en scène les rapports entre la reine Anne (1695-1714, montée sur le trône en 1702) avec sa Première dame, Sarah Churchill, dont elle était très proche, mais avec laquelle elle avait un différend politique. Le film invente en revanche le personnage d’Abigaïl Hill qui va mettre le feu aux poudres entre elles, alors que la guerre fait rage entre l’Angleterre, l’Espagne et la France. Issue d’une famille aristocratique déchue, Abigaïl Hill (Emma Stone) est introduite par Sarah Churchill (Rachel Weisz), sa cousine, comme servante à la cour de la reine Anne (Olivia Colman). Alors que la préférée de la souveraine gère le pays à sa place en raison d’une santé fragile, Abigaïl s’attire les faveurs d’Anne au détriment de ce qui devient sa rivale, en influençant à son tour la reine.
    Et qu’à voulu monter Lanthimos via cette histoire ancienne ; il le dit en interview : « Ce qui m’intéressait, c’était la manière dont le comportement d’une poignée de gens peut transformer le déroulement d’une guerre et influer sur le destin d’un pays », explique le réalisateur pour qui les choses ne sont guère différentes aujourd’hui. À ce marivaudage cynique et glaçant, dont les hommes ont été exclus, Yórgos Lánthimos, ajoute sa touche personnelle, mélange de grotesque et de noirceur absolu.
    La cour emperruquée et poudrée à l’excès passe son temps dans des distractions aussi vaines qu’absurdes, comme une course de canards ou un lancer d’oranges sur cible vivante ; les domestiques y sont aussi cruels que les puissants ; le premier ministre, Lord Godolphin, et son principal opposant, parfaitement ridicules. Et plus largement, c’est le rôle ce que l’on apelle aujourd’hui les spin doctor qui est l’un des cœurs du film ; le film étant si riche de thématique.
    La relation dominant – dominé dans un ballet perpétuel pour avoir les faverus de la Reine est glaçant. Et jusqu’à la scène finale ou la nouvelle favorite devient le lapin de la Reine ; elle se fait écraser alors qu’elle pensait avoir pris le pouvoir par un même geste d’écrasement et de domination. Et donc à la fin tout finit par reprendre sa place, comme si c’était immuable.
    Et sur Culturopoing : « C’est d’abord un diptyque monstrueux que le film donne à voir, en faisant le portrait de la reine Anne, personnage sans envergure qui régna en Angleterre de 1702 à 1714, et de sa favorite Lady Sarah, respectivement interprétées par Olivia Colman et Rachel Weisz. Cette amitié est attestée par les historiens mais les scénaristes ont avoué avoir pris une certaine liberté vis-à-vis des faits réels. La reine est dépeinte de manière grotesque : sans jugement, geignarde, presque répugnante, elle suscite d’abord le dégoût du spectateur, consterné de voir un personnage si mal assorti à sa fonction. La multiplication des gros plans sur le visage boudeur de la reine ainsi que son maquillage outrancier contribuent à faire d’elle une marionnette sans épaisseur que semble manipuler Lady Sarah. Pour autant, le film ne tombe pas dans un manichéisme facile et propose une représentation contrastée de ce couple étonnant. Le talent de Yórgos Lánthimos est d’autant plus manifeste que ce dernier parvient progressivement à adoucir le regard du spectateur sur un personnage qui a d’abord fait office de repoussoir. Si la reine reste foncièrement ridicule, elle gagne en complexité et devient touchante dans son malheur et sa mélancolie.
    Ce mélange des registres est également présent dans la peinture de la cour, tout à la fois satire impitoyable des courtisans et méditation empreinte de gravité sur la politique. Les divertissements de cour contrastent avec la situation difficile du pays, épuisé par la guerre contre la France et par la révolte des paysans surtaxés. Une des premières séquences du film, particulièrement brillante, met en scène une course de canards organisée par les Grands du royaume au sein du château. Filmée au ralenti et en contre-plongée, la séquence met en lumière la décadence et la puérilité des aristocrates. Par un retournement baroque, ce sont les courtisans qui font figure d’animaux sauvages en regard de la docilité des animaux. Ainsi, l’enfantillage des courtisans n’a d’égal que leur inconscience.
    Mais la véritable guerre, celle qui oppose Lady Sarah à sa cousine Abigail Hill, a lieu dans l’enceinte même du château, où les deux femmes se disputent les faveurs de la reine. C’est certainement l’aspect le plus passionnant du film, celui qui consiste à décliner au féminin une réflexion sur l’ambition, l’opportunisme, et les rapports de domination. Dans cette course au pouvoir, la difficulté consiste à savoir rester à sa place tout en essayant de mettre tout en œuvre pour obtenir la confiance de la souveraine. Monter dans les échelons de la société de cour s’accompagne paradoxalement pour ces femmes d’une forme d’abaissement, comme si la quête de la gloire entraînait aussi le sacrifice des valeurs morales. C’est un jeu pervers où tous les coups sont permis mais où l’on ne peut gagner sur tous les tableaux.

    La représentation de la course au pouvoir chez Lady Sarah et sa lointaine cousine s’accompagne d’une virilisation des héroïnes à travers les vêtements, l’attitude et la parole. Maîtresse-femme, la confidente de la reine sait manier les armes avec dextérité, se plaît à s’habiller en homme quand les circonstances l’autorisent, et fait montre d’une éloquence exceptionnelle. Les scènes où celle-ci mouche Lord Harley, alors Premier ministre du royaume, reviennent comme un leit-motiv comique, et soulignent l’impuissance de ce dernier. Si les femmes sont virilisées, de même, les hommes sont systématiquement féminisés et leurs perruques abondantes, leurs parures et leur maquillage extravagant font signe vers un retournement des valeurs, une inversion de l’ordre patriarcal. Le réalisateur se plaît aussi à dissimuler l’obscénité des personnages sous leurs costumes, infamie qui réapparaît ici et là involontairement. Yórgos Lánthimos parsème son film d’images métaphoriques de la souillure et de la tâche – une robe pleine de boue, un visage défiguré, une giclée de sang-, comme pour dévoiler les impostures. Il organise un fascinant jeu de va-et-vient entre le pur et l’impur. La sexualité subit le même traitement, dévoilant les secrets d’alcôve, le scabreux derrière la porte.
    La Favorite rend hommage à cet autre cinéaste conceptuel qu’est Peter Greenaway, avec un goût tout aussi prononcé pour la trivialité et le grotesque que les beaux atours peinent à dissimuler. Derrière la beauté de ses habits, l’individu est bien sale. Aussi l’ombre de Meurtre dans un jardin anglais ne cesse de roder autour de cette autre demeure. Plus que de le revisiter, Lanthimos lui applique la stylisation de sa propre mise en scène, à la fois élégante et coupante, où la déformation du grand angle sert les vertiges de la perception. Yórgos Lánthimos excelle à utiliser toutes les ressources du langage cinématographique pour représenter ses personnages. Il travaille notamment leur rapport à l’espace pour symboliser leur état, leur fragilité ou leurs aspirations. Le réalisateur se plaît à filmer de manière répétée les allées et venues des personnages dans une galerie d’une longueur qui semble infinie, comme pour signaler la lourdeur du protocole et des usages de cour. Les pièces immenses dans lesquelles évolue la souveraine semblent également révélatrices d’une certaine incompétence. L’ouverture du film est à cet égard éloquente. On y découvre la reine de dos, dans une vaste pièce lambrissée. La longueur de sa traîne pourrait ici matérialiser la charge que représente l’exercice du pouvoir. Dans cette séquence d’ouverture, le montage alterné nous fait aussi découvrir le personnage d’Emma Stone, coincée entre les passagers trop nombreux d’une diligence. L’exiguïté du véhicule et la promiscuité qu’il impose tendent ici à suggérer la déchéance sociale de la jeune femme, bloquée au sens propre comme au sens figuré.

    Si l’on peut être frappé par la perfidie des héroïnes de La Favorite, celles-ci n’agissent pas pour autant gratuitement ou par pure perversion, contrairement aux personnages de libertins ou de roués qu’on retrouve chez Choderlos de Laclos. Le tempérament froid et calculateur du personnage incarné par Emma Stone trouve d’une certaine manière son explication dans la mention d’un passé traumatique. C’est parce qu’elle a vécu l’horreur de la chute, qu’elle a subi l’inconséquence d’un père endetté et peu consciencieux qu’elle intrigue. Sa connaissance intime de la brutalité masculine, d’autant plus usuelle que les hommes sont nobles, témoigne en outre d’une expérience et d’une lucidité exemplaires. Ainsi, quand l’opportunisme dicte aux héroïnes leur attitude, c’est davantage par pragmatisme que par noirceur. La médaille a d’ailleurs son revers et la puissance de ces femmes semble par moments bien précaire. En cela, ces favorites, quoique dissemblables, frappent surtout par leur humanité tant elles ont partagent la quête angoissée d’une autonomie, d’une indépendance utopique »

    Un film à voir plusieurs fois pour capter toute la richesse des situations et du propos.
    tout-un-cinema.blogspot.com
    shindu77
    shindu77

    76 abonnés 1 587 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 mars 2020
    Le film est intéressant et vaut surtout pour son trio d'actrices qui sont excellentes dans leur rôle respectif.
    L'histoire est bonne et le film est bien réalisé dans l'ensemble.
    floramon
    floramon

    68 abonnés 1 367 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 mars 2020
    je ne suis pas trop film d'époque en général mais celui ci j'ai beaucoup apprécié, l'histoire n'est pas ennuyante et il se passe beaucoup de chose , en plus de cela on en apprend plus historiquement, j'ai été convaincu.
    Selingues G
    Selingues G

    61 abonnés 951 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 août 2019
    Porté par un superbe trio d'actrice, la favorite a permis la consécration de l'actrice d'Olivia Colman pour son rôle de la Queen Anne. Comme expliqué ci-dessus, le film repose surtout sur le jeu des actrices avec l'affrontement entre les deux favorites (on peut même aller plus loin en imaginant un affrontement entre deux générations d'actrices se passant le relais).

    Perturbant à certains moments, cette tragédie démontre à quel point il était important d'avoir les bonnes grasses de la cour.
    Pour aider à nous immerger dans cette ambiance, les costumes et les décors sont sublimes. Emma Stone et Rachel Weisz sont parfaites.

    Le réalisateur de Lobster est très fort quand il s'agit de travailler sur les sentiments mais l'inconstance du propos n'aide pas le spectateur.
    Le cinéphile
    Le cinéphile

    606 abonnés 2 711 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 février 2019
    C’est une réussite totale. Un jeu de manipulation passionnant, une écriture scénaristique et des personnes très précis, un humour noir, des faux semblants, des trahisons, et un regard intelligent sur l’époque. La favorite est un chef d’œuvre incontestable. La bande originale est magnifique, et la technique imposante entre des plans serrés, des panoramas à 180 degrés très vifs, des caméras à grand angle, des plans incurvés, bombés, c’est splendide. Le rythme est endiablé et à part une légère baisse de régime sur le dernier quart c’est parfait.

    https://www.facebook.com/la7emecritique/
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    229 abonnés 1 599 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 février 2019
    Au XVIIIe siècle, à la cour d'Angleterre, un cruel jeu de pouvoir, de désir et de manipulation entre la reine Anne, sa favorite officielle et une jeune arriviste. On est quelque part entre "Meurtre dans un jardin anglais" et "Barry Lyndon", en mode féminin saphique. Décors feutrés, verbe aiguisé, férocité parfois bien crue. C'est peut-être le film le moins "barré" de Lánthimos. Il n'en reste pas moins baroque et sarcastique. Souvent jubilatoire. La lumière du film est superbe. D'autres choix esthétiques sont plus discutables (le grand angle déformant). En termes de récit, le dénouement n'est pas forcément à la hauteur de ce qui précède. Mais l'ensemble reste d'une qualité piquante et doit beaucoup, aussi, à la performance des trois actrices principales (Olivia Colman, Rachel Weisz, Emma Stone).
    CH1218
    CH1218

    160 abonnés 2 765 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 mars 2019
    Plus proche de la farce que du film historique où 2 lointaines cousines se disputent les faveurs de la dernière héritière de la lignée des Stuart, « La Favorite » est portée par un trio des plus notables : Rachel Weisz, Emma Stone et surtout Olivia Colmar, distinguée à plusieurs reprises pour son incroyable interprétation de la Reine Anne. Le style Yórgos Lànthimos déstabilise quelque peu mais donne une manifeste disparité à un film drôle et incongru sur le pouvoir mais au scénario pas toujours fertile, un peu long et miné par une musique qui n’a jamais cessé de m’irriter deux heures durant.
    Rourkewhite
    Rourkewhite

    43 abonnés 919 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 avril 2020
    Bénéficiant d'un casting de luxe délivrant d'excellentes interprétations, la nouvelle folie de Lanthimos s'avère finalement plutôt sobre. Pas que ce soit convenu, la maestria du réalisateur suffisant à le rendre particulier et le venin d'un scénario vicieux se chargeant d'assurer le spectacle, mais il s'agit assurément d'une oeuvre facilement lisible et accessible. On le regretterait presque tant le matériau de base invite à la folie narrative, si chère à Lanthimos! C'est donc quelque peu assagi que le réalisateur nous délivre un film qui séduit plus par ses qualités techniques (partis pris dans la lumière, costumes et décors impressionnants, réalisation virtuose,...) que scénaristiques.
    Stephenballade
    Stephenballade

    358 abonnés 1 236 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 27 juin 2019
    "La favorite" : voilà un long métrage qui ne plaira pas à tout le monde. D’ailleurs ce que je pense, c’est que soit on aimera ce film, soit on le détestera, et qu’il n’y aura guère de juste milieu. Parce que le film du grec Yórgos Lánthimos est très particulier. Ma foi, je dois reconnaître que les qualificatifs qui trônent sur une déclinaison de l’affiche résument parfaitement bien l’esprit de cette réalisation : « un délice baroque » selon une certaine presse, « cruel, drôle, tragique ! » selon une autre. Selon moi, je dois admettre que c’est tout à fait ça, toutefois après avoir pris le soin de prendre du recul. Pour autant, lorsqu’on se met devant son écran, on est loin d’imaginer ce qui nous attend. D’autant que la première scène s’ouvre sur un décor fastueux, accompagnée d’une musique classique des plus appropriées. Et puis le spectateur se voit interpellé assez rapidement par le style du cinéaste. Certains plans ont été pris selon une image convexe, plus ou moins comme le faisaient les premières caméras de surveillance. J’ignore si c’était pour étroitiser les espaces et rendre certains d’entre eux exigus (intérieur du coche) mais si c’est le cas, c’est réussi. L’inconvénient est que c’est assez désarçonnant. Mais si ça ne s’arrêtait qu’à ça. Le cinéaste et la production se sont efforcés à casser les codes du film historique portant sur les hautes sphères de l’Etat, en l’occurrence l’Angleterre. Certes les mondanités, les us et coutumes, les comportements guindés sont toujours là mais il y a été rajouté beaucoup d’irrévérence, révélant ainsi la cruauté dont ce milieu peut faire preuve pour accéder à la place de choix ou à la conserver. Mais cela permet de montrer avec plus de force encore les excès de la haute aristocratie, alors que celle-ci est sensée montrer l’exemple : gaspillage de nourriture alors que les hommes sont sur le front, perversité à la fois vocal et gestuel… Au moins, cela change des grands classiques du genre, et si le souhait de nous démontrer que nous n’avions rien à envier à ce monde-là hormis les dorures de la place qu’ils occupent, eh bien c’est réussi par des scènes choquantes, en particulier par les passe-temps qui n’ont rien d’amusant… et qui pourtant semblent les amuser au plus haut point. Certes les bons comportements n’ont jamais empêché les complots, mais ici ces derniers sont plus simples à mettre en œuvre, et la rivalité se met en place sous le coup de menaces voilées sous le masque de la civilité. Une œuvre dérangeante donc, et pourtant merveilleusement mise en scène, filmée et rythmée. Quelques petites longueurs de ci de là par des plans-portraits un chouia trop longs, mais rien à redire sur le jeu d’acteurs, en particulier le trio qui nous honore de sa présence à l’écran. Olivia Colman est parfaite dans le rôle de cette reine méconnue, dernière héritière de la lignée des Stuart. Je ne sais pas si elle mérite vraiment son Oscar, mais si elle l’a obtenu, c’est sans doute parce qu’elle a consenti à subir une vraie transformation physique pour les besoins de son interprétation, et que par les handicaps qu’elle a dû retranscrire, elle bénéficiait indéniablement du rôle le plus difficile. En ce qui me concerne, j’aurai remis l’Oscar à l’artiste ayant endossé le rôle-titre, à savoir Emma Stone (quoique le doute est permis sur l’identité de ladite favorite). En effet, sous son air de jeune ingénue innocente, son personnage est bien plus malin qu’elle ne veut le montrer, armé de son désir sans cesse grandissant de prendre sa revanche sur le passé. Il serait injuste de ne pas parler de Rachel Weisz qui, dans la peau de Lady Sarah, est magnifique de froideur de rage et de détermination, le tout subjugué en prime par sa beauté naturelle. De nombreuses nominations et récompenses obtenues un peu partout plus ou moins méritées, mais j’aurai aimé préféré que les costumes et les décors soient davantage primés car un gros boulot a été fait dessus et nous n’avons aucun mal à nous plonger au cœur du XVIIIème siècle. Pour ma part, je n’ai pas tellement adhéré à ce film, trop stylé à mon goût. C’est un choix audacieux, que je respecte absolument car quoiqu’on en dise, nous sommes pris dans cette rivalité ayant pour enjeu les faveurs de la Reine. Mon seul souci est que la fin me parait bâclée et tombe à plat complètement. Moi qui attendais à un final fort, puissant… Espoir déçu donc, aussi (toujours selon moi), j’aurai plutôt arrêté le film au moment où Lady Sarah pense recevoir son courrier tant attendu. Quant à la musique, elle alterne le bon et le moins bon. Ou plutôt l’excellence et… et… raaaa je ne vois pas comment dire… l’anachronique ? le hors-sujet ? Disons qu’il y a un thème (« Didascalies ») qui m’a bien dérangé : un thème qui instaure du suspense par la même note qui revient toutes les deux secondes et demi, qui laisse supposer que quelque chose va arriver. Sauf qu’il ne se passe rien.
    Fabien S.
    Fabien S.

    466 abonnés 4 150 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 septembre 2020
    Un très bon film du réalisateur grec Yorgos Lanthimos. Une bonne satire sur le royaliste au XVe siècle.
    Shawn777
    Shawn777

    474 abonnés 3 341 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 février 2019
    Ce film réalisé par Yórgos Lánthimos et sorti tout récemment est très bon ! Après avoir vu "The Lobster" (seul film du réalisateur que j'ai vu jusqu'à présent), il m'intriguait de voir comment il allait se débrouiller avec un film historique. Ce film relate les relations entre la reine Anne d'Angleterre et de ses deux favorites, à savoir Sarah Churchill et Abigail Masham. Même si le film a prit quelques libertés, je ne sais pas vraiment s'il est fidèle à la réalité ou non, m'étant très peu documenté sur le sujet mais il est tout de même intéressant de voir tous ces jeux pouvoirs qui, je pense, pouvaient quant à eux bel et bien existé. Nous ne sommes pas face à un "Marie-Antoinette" dont la réalisatrice, Sofia Coppola, prenait énormément de libertés mais nous avons tout de même quelques anachronismes qui sont très intéressants. Notamment dans l'humour qui utilise des tics de langage assez modernes qui viennent donner un coup de fraicheur dans toute cette histoire qui en est presque dérangeante par moments. Je trouve effectivement que l'humour y est ici très bon, notamment chez les personnages qui sont très bien travaillés, nous avons même quelques fois des côtés que l'on pourrait apparenter à de l'absurde (notamment dans la scène de danse qui est tout bonnement excellente) sans pour autant tomber dans la vulgaire comédie et que cela en fasse de trop ! Non, ici, tout est bien dosé, tout est millimétré jusque dans les dialogues qui sont tout simplement excellents. Nous avons un humour acide également très présent qui joue beaucoup avec les scènes psychologiquement violentes, ce qui peut parraître étrange dit comme ça mais qui donne en fait de très bonnes choses et se marient très bien. Nous sommes donc devant un film d'époque avec de très beaux costumes, de très beaux décors etc. mais dans lequel nous avons presque une histoire contemporaine (sans pour autant donner d'énormes anachronismes), ce qui en fait quelque chose de très intéressant. Et pourtant le tout reste très crédible. Nous avons parfois des scènes un peu longues qui viennent casser le rythme du film mais dans l'ensemble, on ne s'ennuie pas, tellement le film nous emporte du début à la fin. La réalisation est quant à elle impeccable, nous avons des plans tout simplement magnifiques ou d'autres qui sont très originaux et qui peuvent surprendre dans un film d'époque mais finalement, qui collent bien avec le scénario. En ce qui concerne les acteurs, nous avons principalement Olivia Colman, Emma Stone et Rachel Weisz qui jouent très bien. "La Favorite" est donc un film assez particulier (dans le bon sens du terme) et qui vaut bien-sûr le coup d'être vu !
    Steph N.
    Steph N.

    39 abonnés 88 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 février 2019
    Decors, jeu d'acteurs, plans cinematographique , Elton au générique , que de beaux ingrédients ... Il m'a manqué un supplément d'âme pour une etoile supplémentaire...
    tempsvariable
    tempsvariable

    2 abonnés 20 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 24 février 2019
    Film étrange sur la vie de la reine Anne et de la dualité entre sa favorite Sarah et la servante Abigail prête à tout pour reprendre un titre de noblesse. Les personnages sont peu crédibles, les scènes sont surjouées, les personnages sont peu attachants. On regarde toutefois jusqu'à la fin curieux du déroulement de l'histoire mais tout cela reste assez moyen.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 21 février 2019
    La Favorite est un film surprenant et déstabilisant par sa mise en scène et son ton décalé. Les 3 interprétations féminines sont puissantes et amènent de la profondeur au récit : chaque émotion est significative et touche en plein cœur le spectateur. ��
    Diabloxrt
    Diabloxrt

    21 abonnés 1 310 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 juin 2023
    Ayant reçu un bon accueil de la part de la critique, et ayant eu sa place dans de nombreuses cérémonies, c'est tout naturellement que je me suis décidé à visionner "La Favorite". Réalisé par Yorgos Lanthimos, le long-métrage m'a laissé une plutôt bonne impression, bien qu'étant un poil ennuyeux sur certains points. Il est autant réussi sur le plan visuel et technique, que sur le plan scénaristique (même si cette partie n'est pas sensationnelle pour autant). Tout est bon pour favoriser une immersion au sein de cette époque si particulière. Que ce soit dans la qualité de la reconstitution des décors ou dans la très belle photographie, le film étant assez irréprochable sur ce plan-ci. On est face à un film qui a demandé beaucoup de travail, mais celui-ci paie de la meilleure des manières, car le tout est très appréciable et donne une très forte impression d'immersion. Rien que le fait d'avoir des lumières naturelles aide beaucoup à ressentir cette époque et à s'y plonger, le film étant éclairé à la bougie. Cela va donc faciliter la chose pour le spectateur, on s'y croit. Mais ce qui va également permettre au scénario et à cette histoire de pouvoir se développer tranquillement. Clairement, celle-ci n'est pas si exceptionnelle que cela, je n'ai pas forcément beaucoup d'intérêt pour ce scénario. Le problème étant que, si le début du film installe correctement ses enjeux et l'ensemble, il se met à rapidement tourner en rond. Cela amène forcément un peu d'ennui, même si tout n'est pas dénué d'intérêt. La base de ce scénario reste quand même intéressante, car il tourne exclusivement au niveau des relations entre les personnages. Toujours dans un souci de réalisme, leurs dialogues sont plutôt réfléchis et s'avèrent assez subtils, en reprenant le langage de cette époque. Même si cet ensemble ne serait clairement pas possible sans la superbe prestation des acteurs. Que ce soit Emma Stone, Olivia Colman, Rachel Weisz ou les autres, tous les acteurs se donnent à fond et fournissent de superbes prestations, dans des registres pourtant divers. Les personnages sont donc très différents, mais ils offrent une galerie de héros vraiment haut en couleur et qui fera son petit effet. On aura notamment quelques bonnes séquences d'humour, certaines m'ayant sincèrement fait sourire de bon cœur. Le long-métrage est donc réussi, même s'il est un poil lent par moments. Bien que je ne vais pas m'empresser de le revoir, n'étant pas fan de ce genre de projets, je vous le recommande éventuellement. Pour conclure, un très bon film d'époque.
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