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    L'Oeuvre sans auteur - Partie 1
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    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    89 abonnés 2 038 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 juin 2020
    → https://septiemeartetdemi.com/

    Peu de films arrivent à donner au spectateur l’impression qu’il est artiste. Peu de films aussi arrivent à faire en sorte qu’il se sente privilégié en tant que témoin de leur histoire. Je vais essayer d’expliquer ici comment ces deux sentiments arrivent à cohabiter et pourquoi on devrait y voir le signe du sérieux avec lequel Von Donnersmarck prend la racine de ses sujets, lui à qui l’on doit le quasiment pas moins fameux La Vie des Autres. Cette racine, entre autres fils rouges, c’est que seul l’artiste sait ce que vaut ce qu’il crée. Et pour le savoir, il faut qu’il parvienne à dénuder son art d’un lourd contexte. Si lourd d’ailleurs que le public allemand n’a pa été séduit, lui préférant justement La Vie des Autres, qui au moins les rendait fiers – à en croire Die Zeit, qui démontre avec des arguments tout aussi expéditifs pourquoi les Américains “apprécient un film que les Allemands ne veulent pas voir”. Au moins le phénomène social a-t-il clairement traversé les âges.

    CONTEXTUALISATION
    L’Histoire allemande récente est parmi les plus inspirantes en Europe, parce que dramatique, mais aussi la plus “contextualisante”, et donc la plus emprisonnante. Sans parler de la stigmatisation puis de la censure par les Nazis de “l’art dégénéré” qui sert d’amorce à l’histoire, il était impossible pour les artistes allemands de ne pas se sentir dépendants du régime politique à des niveaux plus insidieux. Responsable de la plus grande crise (dans les années 1930 et 1940) mais aussi de la plus forte catharsis sociale du siècle passé (dans les années 1990), l’Allemagne a traversé les décennies comme un châtiment duquel les artistes apprennent encore à extraire le pardon et même la gratification, mais pour cela il a fallu que certains d’entre eux vainquissent l’interdiction nazie, puis la standardisation imposée par le réalisme socialiste de la RDA. Comment un artiste faisait-il alors pour se trouver lui-même ?

    Von Donnersmarck mieux que quiconque sait donner à ses œuvres ce sentiment de réconciliation suprême qui couronne apparemment sans conditions certaines vies menées dans la dignité au sein de son Bildungsroman. Car de la dignité, il en faudra à son artiste de fiction, Kurt Barnert, dont l’art devra d’abord s’exprimer sur les panneaux de rue tout neufs qu’on lui fera peindre pour la ville à reconstruire après la guerre.

    Je dis bien “artiste de fiction” car non seulement le film change le nom de Gerhard Richter dont il s’inspire, mais réinvente aussi toute sa biographie. Je préfère donc le considérer comme une œuvre de fiction que comme une histoire vraie déformée.

    Cependant, on n’est encore là que dans la forme.

    LUMIÈRE ET NARRATION
    L’Œuvre sans auteur est une épopée qu’il faut prendre le temps d’apprivoiser, car on n’est pas devant ce film pour s’envelopper dans la réconfortante progressivité usuelle des scénarios à longue haleine. C’est un film d’horreur au sens propre, qui peut faire croire qu’il se berce de l’illusion de cas particuliers (ceux de ses personnages) pour faire semblant d’embrasser les années qui passent : initié à l’art par sa tante schizophrène dont il héritera de l’illumination sans la maladie, Barnert enfant traverse la montée du nazisme avec un rythme qui convient très bien à des souvenirs d’enfance relatés, mais Dresde est montrée trop lumineuse et détaillée pour le spectateur à qui l’on devrait faire voir un brouillard plutôt qu’un objet esthétique pur. La trahison par la maladie et le fascisme est un déchirement un peu trop concret et direct des promesses plus ésotériques qu’elle renferme.

    Le film est heureusement bien plus que ses propres contraintes : il est une narration absolue qui ne cherche pas à donner dans l’élégance avec la succession de chapitres qui se suivent presque comme des histoires distinctes en traduisant certains faits réels avec une célérité toute péremptoire, sauf qu’on n’a jamais demandé à l’Histoire d’être élégante, et qu’il n’y a pas de demi-mesures dans ce qui s’est déjà produit. En fait, on met longtemps à savoir de qui c’est vraiment le récit, différents personnages endossant tour à tour le rôle principal, cette fois dans la continuité de cette enfance que Kurt traverse davantage dans ses souvenirs qu’en direct.

    Cependant, on n’est encore là que dans la forme.

    PASSER À L'OUEST POUR RETROUVER LE MONDE OÙ LE TEMPS PASSE
    Le fond, quant à lui, obéit si longtemps à son contenant, la forme, qu’on le croira absent. Puisqu’on regarde un film sur l’art, il n’y a rien d’anormal, nous semble-t-il, à regarder une œuvre “coquille” qui en a après la beauté, voire qui se sert d’elle comme d’un moule sans avoir grand chose à y ajouter – ce qui expliquerait le degré de précision presque dérangeant, sculptural, dans le ciselage des personnages. Mais le fond est bien là, discret quand il doit couvrir l’inévitable guerre, éclipsé lorsque les sentiments s’imposent, éludé au moment du passage à l’Ouest d’un mur qui reste à construire – mais bien là.

    S’écartant peu à peu du visuel et de son lumineux monde du passé, de plus en plus ancré dans le présent, faisant oublier la récursivité légèrement bloquante qui réside dans le fait qu’il est une œuvre d’art sur l’art, le film n’a de faiblesse qu’une variation incontrôlée du poids des personnages dans le temps – elle est connue et compensée, mais c’est le premier élément du film dont le reste du visionnage ne compensera pas le faux pas. On croirait que l’œuvre s’échappe un peu d’elle-même avant de faire enfin le chemin à l’envers que lui réclame sa vocation de récit initiatique : l’enfance, la guerre, tout ce sur quoi on est passé un peu vite, le voilà qui ressurgit pour réclamer ce qui lui revient de droit : notre admiration.

    Car sans un bruit, l’histoire a déposé des indices sur le futur de Barnert avant même de nous donner la certitude que l’histoire était bel et bien sur lui. Depuis longtemps, on aurait dû savoir, nous le spectateur, comment il allait se trouver lui-même derrière les voiles nazis et communistes. Mais malgré tous les “on aurait dû” que peut interjecter le spectateur regrettant presque de s’être laissé prendre par une esthétique au demeurant muette, il est voué à ne comprendre qu’à sa toute fin que l’œuvre accomplit sa propre prophétie.

    LA PROPHÉTIE GLISSÉE ENTRE INITIATION ET DIVERTISSEMENT…
    Une prophétie, car dans le tour de passe-passe longtemps camouflé par sa démesure, le film est une initiation qui contient à chaque instant sa propre solution. La main derrière laquelle Kurt enfant voit le monde flou, c’est déjà lui mais il ne le sait pas. Les photos que Kurt, jeune adulte, admire pour leur réalisme bizarrement inégalable en peinture, c’est déjà lui mais il l’ignore. L’Œuvre sans auteur est un constant mystère résolu à mesure qu’il avance, mais on ne le comprend qu’une fois qu’il s’est déroulé entier : une prophétie.

    Quand Kurt se trouve lui-même en même temps que “l’idée” si chère à l’excentrique école d’art de Düsseldorf en peignant des reproductions floutées de photographies, son art sort de sa “coquille” et fait sortir le film de la sienne. Le Moi de l’artiste, sa créativité pleinement décontextualisée, sortie du moule historique qui l’a forgée et corrompue à la fois, le rattrapent enfin. La gratification cathartique arrive avec la force de ces trois heures de promesses d’ésotérisme – quoiqu’un peu trop symbolique pour être honnête.

    Cependant ce n’est pas tout, car si le spectateur est longtemps balloté comme un témoin à qui l’on fait une faveur en lui partageant une histoire (vous vous rappelez de quand je disais qu’on se sentait privilégié ?), c’est à lui seul qu’on donne la clé de tout, comme si l’œuvre l’avait fait se perdre et se retrouver, le rendant plus complet que n’importe lequel de ses personnages (…vous vous souvenez de quand je disais qu’on se sentait artiste ?).

    …ET SA CLÉ ENTRE FOND ET FORME
    Cette clé de tout tient en ce que, croyant découvrir une vérité de forme, Barnert dévoile en fait une vérité de fond : celle qui, tel le fantôme du nazisme ayant plané sur l’Allemagne déchirée après-guerre, a défini toute sa vie sans qu’il le sache, et dont il est sorti sans en avoir conscience. spoiler: Tout cela car son premier tableau “vrai” l’est dans tous les sens du terme : il représente sa tante aux côtés de son beau-père, sans savoir que c’est ce dernier qui, des années plus tôt, a fait éliminer la jeune femme au titre de sa schizophrénie comme tant d’autres “personnes inférieures” lors de la purification aryenne.


    Aux dépends de l’Homme, la vérité prend sa revanche sur la censure, livrant une justice qui lui est inaccessible ; son tableau est beau parce qu’il est vrai, sauf que personne d’autre que le spectateur ne comprend à quel point.

    En faisant vivre à son personnage le moment décisif de sa vie entière, Von Donnersmarck en fait en même temps un évènement insignifiant, mal compris de tous… sauf de nous, spectateur, à qui il semble alors que l’art n’est jamais qu’effleuré, même par des artistes comme Barnert qui se sont trouvés eux-mêmes sous des chapes aussi pesantes que celles qui ont refermé l’Allemagne sur elle-même pendant un demi-siècle. Il nous a laissé une place, achevant de nous distraire de sa propre création artistique et faisant de son film une œuvre débarrassée d’elle-même, de son contexte et de son sujet ; une œuvre… sans auteur.
    Sourd-titre
    Sourd-titre

    4 abonnés 9 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 mars 2024
    Ce film nous embarque dans le cheminement artistique de Kurt Barnet, un Est-Allemand qui, depuis son enfance, est trimballé d'un totalitarisme à un autre. De l'art dégénéré abhorré par les nazis au réalisme socialiste des rouges, son parcours cahoteux le mène vers l'Allemagne "libre", plus particulièrement à Düsseldorf qui prône l'avant-garde. un autre système despotique.
    Ainsi, on apprend qu spoiler: 'en 1961, on faisait des happenings, des installations, des détournements de matériaux
    alors que de nos jours, certains veulent contemporanéiser tout ça, même déjà presque un siècle depuis Duchamp !
    Mû par une conviction émaillée de moments de doute et par l'amour de sa femme également victime des dérives nazies, Kurt Barnet trace sa voie de peintre talentueux.
    Le film dure plus de trois heures. Mais pas un seul instant, je ne me suis ennuyé.
    Il y a une réplique : spoiler: "Toi seul, tu sais si ce que tu fais est bien"
    , qui pourrait être la devise de cette épopée.
    Serge V
    Serge V

    82 abonnés 446 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 juillet 2019
    j ' ai vu l ' oeuvre sans auteur 1 hier , je m ' empresse d ' aller voir la seconde partie dès aujourd'hui ! un très beau film , qui nous remet dans l ' esprit les atrocités commises par les nazis durant la seconde guerre mondiale ! le film s ' intéresse à la peinture et aux " arts dégénérés " honnis par les nazis ! le film est à certains moments poignant ( l' extermination programmée des " sous hommes " ! ) , l ' interprétation est remarquable , en particulier Saskia Rosendahl , lumineuse dans le rôle de la tante du héros ou Sébastian Koch le professeur Seeband !
    traversay1
    traversay1

    3 096 abonnés 4 624 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 juillet 2019
    Après le triomphe de La vie des autres (moins bon que sa réputation) et le naufrage de The Tourist (aussi pire), Florian Henckel von Donnersmarck s'est lancé dans un bien ambitieux projet avec L'œuvre sans auteur, de plus de 3 heures, se déroulant dans 3 Allemagnes (nazie, de l'Est, de l'Ouest). Malgré sa durée, le film méritait d'être exploité sans être scindé en deux parties, comme So long, my Son, à la longueur équivalente. Sur le papier, cette histoire d'un peintre qui a commencé dans le réalisme socialiste de la RDA avant de rejoindre l'école abstraite de Düsseldorf, inspiré par la vie de Gerhard Richter, avait tout pour composer une fresque passionnante. D'où une certaine déception devant un film assez plat, mis en scène de façon académique, et peu équilibré à cause d'une surenchère narrative où le vrai sujet : le mystère de la création artistique, est parasité par le personnage du beau-père du héros, censé représenter jusqu'à la caricature le "mauvais" allemand qui sert sans ciller le 3ème Reich puis la RDA et la RFA. L'archétype du salaud face à son gentil gendre, ce qui aurait pu d'ailleurs valoir de vrais affrontements entre les deux mais là encore le film manque d'envergure dans ses dialogues et sa réalisation. Il vaut mieux passer vite également sur le personnage incarné par Paula Beer, magnifique actrice mais ici réduite au rôle de compagne et de soutien de son artiste de mari et filmée nue les 3/4 du temps. Malgré de grosses lacunes et un manque de personnalité, L'œuvre sans auteur se voit sans ennui, de par le soin apporté aux reconstitutions d'époque et des interprétations, celle de Sebastian Koch, notamment, qui tiennent la route. Le film ne peut être décemment qualifié d'œuvre sans auteur mais sans point de vue, si, malheureusement, son mot d'ordre le plus puissant étant : "Tout ce qui est vrai est beau." Que voulez-vous rétorquer à une affirmation aussi péremptoire ?
    Gfa Cro
    Gfa Cro

    46 abonnés 573 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 juillet 2019
    1ère partie vue le 20190717, la 2nde le 20190719, avis le 20190719

    Bien, intéressant, quelques longueurs, un peu trop simple.

    J étais resté sur une meilleure impression à la fin de la première partie que celle totale que j ai. Il me semble que la première partie se complexifie au fil du film tandis que la seconde se simplifie. A la fin de la première, le film commençait à jouer avec le spectateur en faisant en sorte qu il sache ce que ses personnages ne savent pas. Mais cela n'arrive quasi jamais durant la seconde partie, l écart entre les spectateurs et les personnages reste à peu près le même, le film ne fait qu exploiter son histoire sans la complexifier, sans lui donner plus d ampleur.

    Pourtant, il y a des choses bien dans la seconde partie, la visite guidée de l école qui montre la recherche bouillonnante qui y a lieu. Le cours du professeur qui est en fait quasi un cours de sociologie ou de philosophie.

    Mais la seconde partie est bien plus simpliste. La famille du peintre disparaît totalement mis à part les deux trois souvenirs qui reviennent. La femme du professeur est quasi inexistante, mis à part une scène sur laquelle j espère revenir, la femme du peintre n a aucune personnalité dans la seconde partie. Si elle mourrait au tout début de la seconde partie, cela ne changerait rien à la fin du film.

    Au final, j ai l impression que le message du film se résume à "ce que les nazis ont fait durant la seconde guerre mondiale, ce n est pas bien et à laissé longtemps des séquelles". Même sur l art le film ne me semble pas tenir de discours remarquable. C est intéressant cette idée que les nazis voulaient du réalisme pur et personnifié, les communistes du réalisme social (de mémoire mais je crains de ne pas avoir bien intégré ce que le film dit). Que l école avant garde voulait la liberté créatrice avant tout (seul vous savez si cela a un intérêt). Et que toutes pensaient faire table rase du passé et réinventer quelque chose, que seul ce qui est à la mode est digne d intérêt.

    Je trouve le film trop maladroit trop souvent. Lorsque Kurt s éraflé avec l arbre, le lendemain il n a plus une seule marque lorsqu il cherche un appartement. J avais remarqué durant la première partie une seconde faute grossière de script a mes yeux mais deux jours plus tard, je l ai oubliée. Je dirais que c était 5 minutes après, peut être quelque chose à base d un mouvement qui termine un plan et commence le suivant, sauf qu ils sont incompatibles. Dans la seconde partie, le plan avec la caméra qui parcourt la façade de l immeuble et qui se termine avec la petite fenêtre ouverte avec le bon angle pour voir l intérieur de l atelier trop maladroitement soigné, ostentatoire. Ou encore la première photo projetée sur une toile, il tourne la toile en position portrait et c est superbement cadré. Pareil, lors de la fin du film il écoute le bruit autour de lui, le film manque cruellement de finesse.
    Pour une raison que je ne m explique pas trop, en général je ne remarque pas particulièrement les anachronismes, mais j ai été gêné par cold song de klaus nomi, 1981 dans une scène datée 1961. Peut être que le morceau est trop connu, que sa date de création est trop cernable.

    J ai dit que je souhaitais évoquer la seule scène du second épisode où la belle mère existe un peu dans le film. Lorsqu elle dit à son mari "ça n'a pas marché". Cette scène m a déçu. Sa fille dit dans le premier épisode que sa mère ne l inquiète pas, sous entendant par la il me semble, qu elle est un peu falotte, peut être qu en fait elle voulait dire que sa mère la soutenais à sa façon. Ce qui est compatible avec l arbre et la visite de la chambre qui suit. Il y a en effet tout un ensemble de petites choses qui dressent un portrait de cette mère et qui semble incompatible avec cette remarque qu elle fait à son mari. En effet, cette remarque signifie qu elle est bien plus agissante que ce que le film dit par ailleurs, et/ou qu elle soutient son mari contre sa fille et/ou qu elle est machiavélique, en tout cas, cette scène ne semble pas cadrer avec le reste du film.

    Au final, tout cela dit que bien que le film est très bien, il a de nombreux cotés décevants qui gâchent l impression générale que le film devrait avoir sur la base de son scénario et de ce qu il aurait été possible de faire d un tel scénario avec de tels acteurs.
    war m
    war m

    21 abonnés 447 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 juillet 2019
    Avec « L'Œuvre sans auteur », le cinéaste frappe encore plus fort, en mêlant, une fois de plus, la grande et la petite Histoire, les passés familiaux tragiques de Kurt et Ellie et les grands chambardements qui ont secoué l'Allemagne entre les années 1930 et 70.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 7 février 2019
    C'est et ça restera sûrement mon film préféré de tous les temps. L'Art y est abordé de façon tout à fait splendide et nous raconte un côté de la guerre ignoré de presque tous. 3h05 et pourtant, pas une minute en trop. Ça aurait pu durer une ou deux heures de plus, sans problème. C'est un chef-d’œuvre qui m'a fait passé par tant d'émotions, qui m'a fait voyagé à travers l'Histoire. Mon meilleur conseil : courez le (re)voir si ce n'est pas déjà fait.
    PLR
    PLR

    407 abonnés 1 475 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 22 juillet 2019
    Film d’auteur dans la famille art et essai, certainement assez inaccessible à un très large public. Sur le registre drame, en ce sens que le scénario s’égrène sur une longue période historique (l’histoire contemporaine de l’Allemagne avec un H majuscule) allant du Nazisme au Stalinisme. Avec en filigrane un parti-pris, c’est que l’une et l’autre de ces idéologies sont peu ou prou miscibles entre elles et se nourrissent finalement des mêmes choses, du moins dans le domaine de l’art si ce n'est même davantage. Peu d’action, des sauts narratifs avec un mise en scène assez souvent allégorique. Et comme c’est long, l’ennui n’est pas loin malgré la force du propos. On cherche en vain par contre l’aspect thriller. Sans doute parce qu’on connait la trame de l’Histoire. La présente critique vaut pour la partie une et la partie deux, vues à un jour d’intervalle.
    islander29
    islander29

    758 abonnés 2 274 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 juillet 2019
    Du cinéma à part...On comprend le titre à la fin, du film….Ambiance après guerre jusqu'aux années 60 ….Les acteurs sont émouvants et vrais. L'histoire montre les atrocités eugéniques du gouvernement hitlérien…. Devoir de mémoire admirable et subtil….L'histoire de l'art s'inscrit dans le particulier des artistes, eux mêmes victimes de la guerre...De l'enfance à l'âge adulte, on suit un jeune homme en construction, qui retrouve l'histoire de sa famille…. Belle paraphrase dans le seconde partie sur la création artistique ????Comment nait elle, quels sont ses objectifs ? Le film répond d'une certaine manière, avec profondeur et presque avec humour (dérision)…..La beauté comme seule vérité, voire rédemption du monde…..Pas besoin de s'accrocher, le film passe vite malgré ses trois heures (j'ai une excuse, je l'ai vu en deux fois)...C'est du bon cinéma, qui raconte quelque chose, qui juge l'histoire sans complaisance, et au fond tout aussi intéressant pour nous français, que pour nos amis allemands….N'hésitez pas….
    Hotinhere
    Hotinhere

    419 abonnés 4 737 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 juin 2020
    Malgré une réalisation très académique, une fresque historique au récit captivant, retraçant trois décennies allemandes, mêlant la petite histoire à la grande et dénonçant le sort réservé par les nazis aux handicapés et malades mentaux.
    Chris58640
    Chris58640

    184 abonnés 727 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 juillet 2019
    Le réalisateur allemand Florian Henckel Von Donnersmarck propose une fresque en deux parties de 90 minutes, plutôt qu’un seul film long de plus de 3h. Ce qui peut paraitre au départ une astuce marketing pour ne pas effrayer le spectateur m’a permis une expérience jusque là inédite, voir un film unique sur deux jours ! Etant donné que ce très long métrage manipule des notions un peu complexes, ce n’est peut-être pas plus mal d’avoir coupé en deux son propos, même si la coupure en question peut apparaitre un peu brusque sur le moment. Il apparait évident que même si on peut se contenter de la partie 1 (mais ce serait quand même très frustrant), c’est une œuvre à appréhender dans sa totalité, c’est pourquoi je ne propose qu’une seule critique pour les deux films. Von Donnersmarck, qui avait déjà disséqué le passé de son pays dans « La Vie des Autres » s’attaque ici avec un vrai didactisme à une fresque plus ambitieuse puisqu’elle met en scène successivement l’Allemagne nazie, la Guerre, l’occupation soviétique puis le mur de Berlin et enfin l’Allemagne de l’Ouest Il fait traverser à son personnage principal les pires heures de l’Allemagne, des heures qui lui raviront ceux qu’il aime dans un déluge de violence spoiler: pour le remettre encore une fois sur le chemin d’un des bourreaux de sa famille, tel un terrible balancier.
    Le film est facile à suivre puisque sa narration est purement chronologique avec des petites dates en bas de l’écran, c’est très scolaire, pas très imaginatif dans la forme en tous cas. Si certaines scènes sont très réussies (comme le bombardement apocalyptique de Dresde, filmé de loin), si certaines sont même audacieusement dérangeantes (la scène à l’intérieure de la chambre à gaz), le film pêche quand même par son ultra classicisme. La musique est forte, elle appuie les effets comme le fond les pires films d’Hollywood, alors que ce n’était absolument pas nécessaire. C’est filmé de façon très propre, là encore très scolaire si l’on excepte quelques idées originales (comme la scène des volets qui claquent dans l’atelier de peinture et qui révèle à Kurt une vérité qu’il supposait sûrement inconsciemment). Il y a quelques pointes d’humour, notamment quand Kurt visite à l’Ouest un musée d’Art Contemporain (Musée qui flirte avec l’autodérision, ou la caricature, selon le point de vue que l’on a sur la question de l’Art Contemporain), mais dans l’ensemble « L’Œuvre sans Auteur » à clairement un côté austère et classique dans la forme qui ne plaira sans doute pas à tout le monde. Von Donnersmarck met en scène deux comédiens allemands qui commencent à être franchement connus hors de leurs frontières : Le formidable Sébastian Koch et la somptueuse Paula Beer. Mais c’est Tom Schilling qui tient le haut du pavé en donnant corps à un Kurt Barnert en apparence bien sage et propre sur lui mais qui trimballe inconsciemment le poids de beaucoup de souffrance muette. J’adresse aussi une mention spéciale à Saskia Rosendahl, dans un rôle tragique et trop court, qui en très peu de scène prouve et montre beaucoup de son talent. Le scénario de ce double film pourrait presque illustrer une dissertation de philosophie tant il manipule des notions complexes et fondamentales comme cette obsession des totalitarismes pour la Norme : la Norme biologique, la Norme sociale, la Norme artistique. Le parallèle entre le nazisme et le communisme dans cette obsession pour la Norme traverse tout le film. Elle peut paraitre démonstrative, en réalité elle est primordiale pour comprendre ce qu’est un vrai totalitarisme, une vraie dictature de la pensée. Le film évoque aussi l’Art et la part de l’inconscient chez les artistes. spoiler: C’est par l’Art que Kurt exorcise le passé familial, c’est par lui qu’il confond le bourreau de sa jeune tante.
    Je dois avouer qu’en tant que profane, c’est sans doute l’aspect du scénario qui m’a parut le plus fumeux parfois. Et puis, il y a l’Histoire, avec un grand H, que traverse Kurt et qui est l’Histoire de l’Allemagne entre 1937 et 1967. Le personnage du professeur Seeband est passionnant car il est emblématique de cette bourgeoisie allemande qui a su se couler dans le moule des deux totalitarismes qui se sont succédé. Tel un chat maléfique, Seeband retombe toujours sur ses pieds, lui, le médecin nazi sans éthique devient un médecin communiste sans éthique et conserve son statut social, la chose la plus primordiale à ses yeux. Le film, du point de vue de ce personnage là, semble inachevé, et même frustrant. On aimerait en savoir plus sur ce qu’il adviendra (ou pas) de sa misérable vie. Moi qui suis plus historienne que versée dans l’Art et ses subtilités, je dois reconnaitre que le scénario de « L’Œuvre sans Auteur » m’apparait comme bancal au final, comme s’il lui manquant quelque chose pour tenir bien droit. C’est d’autant plus dommage que le film est sur le papier prometteur et sur l’écran plutôt réussi. Je regrette pour finir que ce long métrage sorte au cœur de l’été, en deux parties simultanées, et que cela le fasse passer inaperçu. Même s’il souffre de quelques petits défauts à mes yeux, il mérite d’être vu.
    Blablacinema1234
    Blablacinema1234

    5 abonnés 27 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 février 2020
    Mon mari m'a conseillé ce film et quelle surprise ! Bien écrit, bien réalisé avec de très très bons acteurs. A voir absolument !!!
    Joce2012
    Joce2012

    170 abonnés 506 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 juillet 2019
    Très très bon film en 2 parties, il rappelle de mauvais moments de l'histoire mai c'est très bien fait, à voir
    Alisson G
    Alisson G

    18 abonnés 235 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 août 2019
    Une belle claque ! Superbe film, absolument poignant et sans aucun temps mort. Les deux parties sont différentes l'une de l'autre, mais elles se valent largement !
    Daniel C.
    Daniel C.

    131 abonnés 715 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 juillet 2019
    Ce qui est très troublant, c'est la question du regard de l'artiste, visionnaire dès l'enfance, parce que marqué par la réception des événements partagés avec sa tante d'apparence un peu foldingue. Elle lui donne le mot d'ordre, qui guidera sa vie : "ce que tu vois est vrai. Ne détourne jamais le regard". Il se trouve que je lis actuellement "Les enfants d'Asperger" d'Edith Sheffer. Cette historienne décrit l'organisation de la santé mentale sous le 3ème Reich. Les conditions d'internement de la tante Elisabeth sont exactement celles décrites dans ce livre. C'était très impressionnant de voir à l'écran ce que je lisais ! A quelles conditions peut-on créer, procréer ? Il y a de l'inéluctable, du déterminé et du déterminant dans la création de Kurt. Son côté visionnaire fait qu'il n'est pas tout à fait l'auteur, puisqu'il est mû par des forces invisibles, qui le poussent à créer, à peindre sans savoir où il va. C'est un film sur les sens. La vue, l'ouïe sont des "outils" conséquents, y compris pour l'horrible beau-père de Kurt sauvé par ce qu'il entend et l'oblige à agir sans autre motif que de savoir qu'il y a à intervenir. Point d'opportunisme dans sa démarche. Juste faire, parce qu'il sait. Comme Kurt, qui ne dit rien de son art, il fait parce qu'il sait qu'il doit faire. Les postures sont engagées, mais non militantes. C'est sans doute cela qui rend le mieux compte du titre si particulier "L'oeuvre sans auteur".
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