Un film de dispositif qui compte à peine dix acteurs (dont trois principaux), un décor unique et une trame de départ simple. Le tout tient en un peu plus de 1h20 bien tassée certes, mais ne sacrifiant jamais la psychologie des personnages sur l'autel du divertissement tout comme il n'oublie pas de tenir en haleine son spectateur. Comment ? Et bien déjà, Liman reste un formaliste brillant, désormais bien expérimenté et qui trousse un film malin, qui exploite bien son concept de base et qui surtout, visuellement, se révèle assez brillant. Un bout de décor unique, mais bien exploité et évolutif au gré des péripéties, une grande inventivité au niveau des cadrages, une belle exploitation des symboliques, un découpage serré tout comme une gestion de la tension particulièrement habile. Ensuite, il dirige ses acteurs avec beaucoup de précision. Si la star du catch John Cena n'a pas un grand rôle, le bougre joue juste et se révèle parfois étonnant au détour de quelques répliques. Plus solide encore, la prestation de Aaron Taylor-Johnson, très investit et particulièrement bon pour rendre palpable la notion de douleur physique (son perso en chie grave!!). Évoluant parfois à la lisière du fantastique, avec son ennemi omniscient, lettré, invincible, fantomatique et donc redoutable, le film peut provoquer l'ennui vers le milieu mais il sait rebondir, nous captiver, nous rendre aussi captif que son personnage principal, débrouillard certes, mais bien trop tendre pour lutter contre un adversaire aussi expérimenté. Le film est aussi un formidable condensé du conflit irakien et de la défaite, pas forcément militaire, de l'armée US mais aussi et surtout d'une politique extérieure agressive aux effets dévastateurs. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com