C'est décidément très à la mode de faire un biopic consacré à sa propre vie, sans avoir une quelconque expérience précédente dans le cinéma. Je le dis sans agressivité aucune, mais il me paraît évident que ce constat joue sur la qualité des films. « C'est tout pour moi » n'a rien de honteux : la belle Nawell Madani y fait preuve d'une grande sincérité, se racontant sans détour ni idéalisation, romançant juste ce qu'il faut pour que le scénario soit plus intéressant tout en restant crédible. L'ensemble va d'ailleurs plutôt en se bonifiant, les scènes avec François Berléand étant souvent marrantes, la relation avec son père (celui de l'héroïne, pas de Berléand) étant, de loin, l'aspect le plus intéressant. Cela écrit, on a droit à une énième leçon de vie, de courage, d'abnégation : OK, elle parle d'elle et on n'est pas obligé de penser que cela va marcher pour tout le monde, mais dans la manière dont est construit et pensé le film, c'est un peu l'impression que ça donne. Une sorte de « self-made-woman » à la française, pas déplaisant mais souvent prévisible, ayant toutefois le mérite d'évoquer les arcanes peu reluisantes du « stand-up » (avec, au passage, un bon tacle au Jamel Comedy Club). L'héroïne est certes plutôt sympathique et j'ai apprécié sa répartie, mais comme on lui répète à plusieurs reprises, sa légère vulgarité ainsi que son comportement la rendent parfois agaçante (certains diront que c'est volontaire : admettons). Bref, si l'on peut avoir un minimum de tendresse pour le film et son actrice-réalisatrice, rien de bien nouveau sous le soleil parisien...