C’est en revoyant cette « Purge » qu’on comprend que le mouvement « Black Lives Matter » n’est pas arrivé par hasard. Ce mouvement idéologique avait profondément pénétré les élites politiques, les campus, les rédactions, et les plateaux depuis plus de 10 ans. Et de toute évidence, les réalisateurs du projet « American Nightmare » en étaient bien imbibés. Car le message constamment asséné durant tout le film, est le relai pur et simple du crédo sans cesse avancé par les leaders de Black Lives Matter : le racisme est systémique aux Etats Unis. Toute la politique de sécurité, de justice, et de santé du pays, est basée sur l’éradication des minorités, et en particulier des noirs. Cette gestion est génocidaire. D’ailleurs, cette expérience de « Purge », n’est qu’un moyen pour le gouvernement blanc de se débarrasser des laissés pour compte, dont la majorité sont les noirs. D’où la sottise des traducteurs d’avoir rendu « The Purge » par « American Nightmare ». En fait, cette traduction « française » n’illustre pas le message que véhicule l’équipe du film, scénaristes, metteurs en scène, et producteurs. Car la violence du projet n’est pas un cauchemard( = nightmare) pour toute l'Amérique. Elle est une purge salutaire pour les décideurs du projet. Ces décideurs sont donc les méchants dans le film. Ils sont tous du gouvernement. Ils sont tous blancs, et tous très conservateurs. En revanche, les gentils sont tous de la communauté noire. Le problème est que tout comme les fondements de l’idéologie de « Black Lives Matter », les ressorts dramatiques du film sont une malhonnêteté intellectuelle. Si l’assassinat de George Floyd est absolument ignoble, et la corruption de la police indéniable, le mouvement et ses relais médiatiques ont sans vergogne instrumentalisé ce crime ignoble. Ils n’ont eu de cesse de montrer en exergue ces brutalités policières vis à vis des noirs, en minorant trois faits. A) Beaucoup de brutalités impliquent aussi des policiers noirs. B) Beaucoup de victimes sont blanches aussi. C) Par contre quasiment toutes les victimes sont pauvres. Ainsi, « Black Lives Matter », grands frères de nos « indigènes de la République », pour des raisons purement racialistes, donc idéologiques, a sciemment masqué le vrai problème : Le traitement de la sécurité, de la justice, et de la santé, en Amérique, n’est pas le même selon que vous êtes pauvre ou riche. Juste un exemple, OJ Simpson, tout assassin qu’il était, a pu, grâce à sa fortune, échapper, comme beaucoup d'autres célébrités noires, aux foudres de la Justice. Deuxième exemple, la pauvreté aux Usa n’est plus du tout depuis deux décennies surtout une affaire de noirs. Ce sont numériquement les latinos, les plus concernés, et aussi énormément de blancs sont concernés. Populations, qui, se sentant totalement oubliées, ont délaissé la gauche, les démocrates, et constituent un immense vivier pour l’électorat de Trump. Et dans ce film, la même malhonnêteté perce. Les méchants, sont tous blancs. Ils sont tous des représentants du gouvernement, lequel veut en finir avec les populations noires. Les gentils, eux, tous noirs, résistent courageusement. Or ces courageux résistants sont quasiment tous des trafiquants de drogue, ou des criminels, et ce sont leurs activités qui à la base, sont la principale cause de la détresse des populations noires. Ce n’est pas tant la grossièreté du fil (très) blanc dont est cousu l’intrigue qui est pénible. Ce n’est pas tant les scènes d’action archi déjà-vu, les dialogues usés à la corde, les rebondissements hyper prévisibles, qui plombent ce film. Ce qui assomme c'est cette self-righteousness qui dégouline du film. Cette bonne conscience moralisatrice avec laquelle les concepteurs du film ont délivré leur opération de propagande.