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    Le Poirier sauvage
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    75 critiques spectateurs

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    didbail
    didbail

    23 abonnés 507 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 août 2019
    Dans des paysages d'une Turquie bien éloignée de la Turquie touristique, Nuri Bilge Ceylan démontre une fois encore un formidable talent dans l'étude des caractères de ses personnages. Quelle profondeur ! Quelle richesse dans les thèmes abordés : l'amour, l'ambition, les liens familiaux, la religion ...
    Un très beau film
    iggy67
    iggy67

    26 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 août 2019
    Un peu déçu. Un peu trop bavard par moment et tout de même mois parfait que son film précédent. L'évolution et le caractère du personnage principal n'en restent pas moins intéressants.
    Marc L.
    Marc L.

    41 abonnés 1 491 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 juillet 2019
    La palme d’or décrochée à Cannes en 2014 par Nuri Bilge Ceylan pour son ‘Winter sleep’ peut être considérée, surtout par ceux qui ne parviennent pas à l’encadrer, comme l’apothéose de son parcours de ‘cinéaste de festival’, pourvoyeur d’oeuvres immobiles qui, ordinairement pendant plus de trois heures, s’attardent ad nauseam sur les dilemmes intérieurs d’intellectuels torturés, entrecoupé de moments d’attente et de tranches de vie d’une indicible banalité. Après le vieil artiste qui périssait d’ennui dans sa maison d’hôte en Anatolie, il s’agit cette fois d’un jeune diplômé qui revient dans sa ville natale, déterminé à devenir un grand écrivain. A mesure qu’il retrouve les lieux et les visages familiers de sa jeunesse, on prend la mesure des moteurs de cette ambition, parmi lesquels l’arrogance d’un jeune homme instruit qui a besoin de se prouver qu’il vaut mieux que les “villageois” et une revanche inconsciente vis-à-vis d’un père flambeur et irresponsable, dont la désinvolture l’agace au plus haut point. Pendant trois heures, ‘Le poirier sauvage’ parle d’une évolution personnelle, du “mûrissement” - pour rester dans la métaphore fruitière - d’un être dont les yeux vont se déciller sur beaucoup de choses et qui, en passant à l’âge adulte, verra ses illusions et ses certitudes se dissiper devant l’évidente multiplicité des manières d’appréhender l’existence. On aurait vite fait de ranger un tel projet dans le case du cinéma d’Auteur avec un grand A, voire même dans celle de sa caricature imbitable dont il serait quand même de bon ton de pouvoir parler dans certains cercles. Ce serait justement ce jugement hâtif qui relèverait de la caricature : s’il y a de la posture chez Ceylan, s’il y a une conscience nette de sa propre dimension intellectuelle et une volonté d’imposer une filiation directe et prestigieuse avec le cinéma européen d’après-guerre, le réalisateur a les moyens de sa politique : tout au long de ses films, rien n’est jamais affirmé ni asséné, tout est suggéré, insinué, sous-entendu: refusant toute séquence explicative, Ceylan ne prend jamais le spectateur pour un crétin qu’il faudrait guider dans les méandres de sa réflexion humaniste. C’est également un cinéaste qui ménage un place inédite à des débats intellectuels et à des discussions philosophiques complexes : ainsi, contre toute attente, la discussion d’une vingtaine de minutes entre les deux imams, l’un qui questionne le dogme et l’autre qui y adhère sans réserve, est passionnante à suivre. Enfin, qu’il s’agisse d’un paysage sauvage, d’un panorama urbain ou d’un intérieur, tout est d’une maîtrise formelle absolue. Chaque plan est un tableau, dont les angles, la perspective et la lumière sont d’une étonnante beauté...et il faudrait faire preuve d’une inattention obstinée pour ne pas remarquer que le blanc et la grisaille de ‘Winter sleep’ ont été remplacées par des teintes plus chaudes et automnales, ocre, écarlate, rouille, comme pour signifier que le changement est à l’oeuvre. Les films de Nuri Bilge Ceylan, et ‘Le poirier sauvage’ n’échappe à la règle, possèdent une temporalité qui leur est propre, une pesanteur et une lenteur qui les rendent justement propices à l’introspection, aux rêveries et aux méditations. Ils réclament donc, et c’est assez paradoxal, concentration, volonté et assiduité de la part du spectateur, qui a tout intérêt à être dans de bonnes conditions pour profiter de la séance. Au moment où défile le générique de fin, on constate que le temps qu’on découvre la totalité du cheminement initiatique de Sinan, il s’est écoulé plus de trois heures...mais qu’on a n’a jamais trouvé ça long et, pire, qu’on a profondément aimé ça.
    coperhead
    coperhead

    20 abonnés 472 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 mars 2019
    Nuri Bilge Ceylan dépeint en prenant son temps la quête obstinée d'un jeune écrivain à travers une société turque changeante.
    En recherchant un financement pour son livre , nous suivons le destin de Sinan , pas vraiment aimable et assez condescendant , au milieu de personnages très divers ( père, mère, romancier et religieux ...) ce qui fera l'objet d'échanges verbaux souvent pertinents dans des décors naturelles magnifiques et romanesques . Cependant le véritable enjeu du réalisateur est de montrer le mal être de son pays où beaucoup de gens semblent plutôt survivre .
    brunocinoche
    brunocinoche

    69 abonnés 1 076 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 décembre 2018
    « Le poirier sauvage », nouveau film du cinéaste turque Nuri Bilge Ceylan possède les qualités et les défauts de ses précédents films.
    Suivant un jeune homme s’interrogeant sur son avenir, Nuri Bilge Ceylan dresse un constat sans concession sur son pays, opposant création et culture à résignation et immobilisme.
    Il y a de beaux moments et des scènes fortes dans ce film.
    Il y a aussi un goût immodéré pour des scènes trop longues et trop bavardes.
    Réduit à 2 heures, soit une heure de moins, le film aurait eu un impact certainement plus fort.
    Il y a aussi à côté d’une vraie intelligence d’écriture, un manque flagrant d’émotion qui nuit aussi à la force du film.
    janus72
    janus72

    44 abonnés 261 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 novembre 2018
    Du Nuri Bilge Ceylan, tout en éllipse mais aussi en longueurs, questionnements et analyses de ce qui nous fait avancer dans ce monde.
    Isabelle K.
    Isabelle K.

    7 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 octobre 2018
    Remarquable de beauté. Un chef d'œuvre. Un poème filmé. Quel bonheur de se laisser ainsi porter par la beauté.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 192 abonnés 4 004 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 octobre 2018
    Signé par le réalisateur de la Palme d’Or 2014 « Winter Sleep », on savait d’avance que la nouvelle œuvre de Nuri Bilge Ceylan serait bavarde et très longue. Mais est-ce une tare ? « Le Poirier Sauvage » suit Sinan, un passionné de littérature qui a toujours voulu être écrivain. De retour dans son village natal d’Anatolie, il cherche à récolter l’argent nécessaire pour être publié mais doit faire face aux dettes de son père. Pendant plus de trois heures, le protagoniste fait des rencontres et échange derrière un arbre avec une ancienne camarade de classe, dans une librairie avec un écrivain célèbre, avec un éditeur dans son bureau, avec de vieux amis dans la rue et dans différents commerces. Ça parle beaucoup c’est vrai, mais l’écriture est une merveilleuse promenade de sens et de profondeur. Au travers des rencontres « Le Poirier Sauvage » est un récit d’apprentissage mis en scène dans une plastique absolument sublime. Nuri Bilge Ceylan sait filmer la nature et nous ferait presque voir le vent. En fin de compte, l’énergie du film réside dans son lyrisme et sa maitrise du temps comme le prouvent le changement des couleurs sur les décors naturels.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    rerererere
    rerererere

    2 abonnés 88 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 octobre 2018
    Ce film se déroule très longuement... Le propos est intéressant, souvent philosophique. Il est essentiellement question du lien père fils, avec de belles fulgurances et de l’emotion. Je suis sortie de la séance pensive et habitée, je recommande
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 16 octobre 2018
    C'est un bon film, émouvant, sincère, mais beaucoup trop long !
    Si l'on arrive pas à rester concentrés tout du long, tant pis pour nous, on loupe certainement de beaux dialogues et on comprend un peu moins le film, mais au cinéma, on ne peut pas mettre pause pour réfléchir à ce qui vient de se dire, comme si on lisait un livre.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 4 octobre 2018
    Ces dernières années on a été témoins d'une évolution remarquable dans le cinéma de Ceylan. Même si les longues scènes ont toujours été présentes dans sa filmographie, ses dialogues sont de plus en plus élaborés au point de paraître spontanés. Comme si deux amis se retrouvaient pour boire un café sans remarquer les caméras. Aussi, ses films deviennent de plus en plus longues, au-delà des trois heures de durée. L’exécution du symbolisme de chaque plan est plus peaufinée, ses images surprennent par sa beauté crue. Ses personnages, sympathiques au début, montrent petit à petit son coté obscur jusqu'à qu'ils deviennent tyrans et insupportables. Son scénario s'inspire de plus en plus de la littérature russe, notamment de Tolstoï et Dostoïevski. Comme exemple, dans Winter sleep, la scène où le gamin doit embrasser la main du protagoniste ou quand le père de ceci rejette l'argent, sont des passages adaptés de Les frères Karamazov. Avec le temps, Ceylan raffine son goût et polit son style.

    Le poirier sauvage suppose la sublimation de toute ce technique. Un sommet créatif pour un réalisateur en forme. Le film raconte l'histoire d'un jeune écrivain qui rentre au village. Ses rencontres avec ses proches ont lieu au même temps qu'il essaye de trouver l'inspiration pour finir son livre, qui donne titre au film. Un poirier sauvage donne des poires imparfaites, trop amères, et pourtant on peut cuisiner des vraies délices avec. Métaphore du père du protagoniste, mis à l'écart par ses voisin à cause des dettes et de son projet donquichottesque: creuser un puits dans un terrain sec.

    spoiler: L'histoire représente la mort de l'idéalisme de l'étudiant en ville qui se fait gifler par le monde réel le moment où il fait face à ses origines et à son futur. On nous présente un jeune sensible, ambitieux qui petit à petit se montre si cruel comme naïf, si manque d'empathie comme vaniteux. On a besoin de ces trois heures de durée pour que son évolution nous paraisse vraisemblable et pour que sa rédemption soit efficace. À fur et à mesure il se rend compte de la bonté de son père. de son authenticité, de son humilité et de comment les deux se ressemblent, malgré les dettes, malgré l'alcool, malgré la dépression. Le jeune ne remarque ceci que quand tout les autres gents s'avèrent médiocres: son premier amour est devenue une femme soumise, son voisin aujourd'hui est un CRS qui se vante de tabasser les manifestants contre Erdogan, ses camarades d'écoles sont devenus des religieux réacs, son travail laisse sa mère et sa sœur indifférentes et son auteur idole se vend aux cercles commerciaux.


    spoiler: Il faut souligner ce tout dernier passage, qui est montré dans une scène centrale du film. Un dialogue entre le jeune et l'auteur dans une librairie, sous le regard attentif de Kafka, Marquez, Woolf, Beauvoir et des autres affiches d'écrivains. Une critique à l'industrie de l'art et aussi aux artistes. Le jeune débutant plein d'espoirs qui se pense le prochain génie des lettres se trouve d'un coup face à un système où le plus important est de trouver son public à tout prix pour vendre des livres. Ici, c'est facile de voir Ceylan s'identifier avec son jeune personnage et ces grands noms des lettres comme source d'inspiration. La dispute avec l'écrivain finit avec une statue qui tombe d'un pont et la foule qui le poursuit, lui obligeant à se cacher dans la statue du cheval de Troie, sortant sa tête de l'intérieur. Ceylan remarque ici la personnalité cachée du jeune, obscure et sournoise, qui effleura tout au long du film. Aussi, cette scène marque le ton du film où on brise les limites de la réalité et des rêves, de la figuration et du symbolisme.

    Il y a plusieurs scènes qui méritent une mention par sa beauté, la plupart en relation avec l'onirisme et le symbolisme: spoiler: un bébé le visage plein de fourmis, un homme inconscient à côté d'un arbre, un corps qui pend dans le puits
    ... mais probablement le moment le plus beau soit le dialogue entre le jeune et son premier amour. Pendant que les carafes d'eau se remplissent dans la fontaine, le silence. Elle quitte son voile, on entend l'eau couler, le vent siffler entre les feuilles qui tombent des arbres, on voit les rayons de soleil se cacher entre les branches. Le poirier sauvage est un film puissant qui assure l’intérêt par l'oeuvre de Ceylan dans le futur.

    /////// Encore plus d'erreurs et de fautes sur hommecinema.blogspot.fr
    stephils
    stephils

    8 abonnés 57 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 23 septembre 2018
    Quel ennui, 3 h 10 sans intérêt au cours desquelles j'ai failli m'endormir à plusieurs reprises. Mais heureusement je ne parle pas le turc et être obligé de lire les sous-titres cela aide à rester éveillé.......Dernière demie heure un peu intéressante mais il faut vraiment être courageux pour tenir jusque la.
    Sandrine N.
    Sandrine N.

    1 critique Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 septembre 2018
    sublime ! la Turquie actuelle magiquement filmée. Un ode à la nature et à la filiation. Vu avec Patty et Manu suivi d'un bel apéro à la maison �
    benjilamalice
    benjilamalice

    14 abonnés 15 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 septembre 2018
    « Le Poirier Sauvage » est un film qui prend le temps de la nuance en développant des scènes de dialogues assez fleuves sur de grands sujets nécessitant de ne pas être traités par-dessus la jambe ( à chacune des rencontres du personnage principal correspond des thèmes comme la religion, la création (littéraire), l’amour, la vie, la famille, … ).

    L’originalité du métrage est que le personnage principal de Sinan que l’on suit durant tout le film est loin de nous être sympathique. Il se définit comme « écrivain misanthrope », ce qui le fait se sentir faussement supérieur à ceux qui l’entourent ( son père dont il semble avoir digéré le déclin de respectabilité, l’écrivain « populaire » dont il dénigre à demi-mot le succès basé sur des recettes parlant à un spectre plus large de personnes mais en s’oubliant en tant que personne, les imams qu’il pousse dans leurs retranchements et contradictions notamment sur la question de la liberté totale de l’individu qu’interdirait toute doctrine religieuse, un amour d’enfance inassouvi dont il se moque a posteriori, l’ex petit-ami de cette dernière dont il s’amuse de la séparation, sa mère et l’amour inconditionnel qu’elle porte à son mari malgré ses défauts, … ).

    La critique serait trop longue et laisserait peu de surprises si j’évoquais tous les thèmes et ramifications de ces derniers. Je peux parler de celui omniprésent de la recherche d’identité ( que présente-t-on de soi aux autres ? demande Sinan à l’auteur populaire ). Est-ce que se présenter dans sa vérité intéresse les autres ? si l’on prend en compte le roman semi autobiographique de Sinan.
    Il y a bien sûr le rapport au père qui est prégnant. De cela ressort un autre processus dans la narration qui est celui de la redéfinition constante des personnages qui ne restent jamais dans une caricature et dont la représentation que les autres se font d’eux évoluent. C’est une des forces du film.

    Sinan veut que son livre suscite une réaction. N’importe laquelle ( Polémique ? Succès ? Critiques négatives ?... ) mais une réaction. D’où le thème de la reconnaissance des autres qui semble important. En effet, Sinan a longtemps été considéré comme anormal, fou, spécial, différent par les autres. C’est en s’enfermant dans ce refus de la généralisation qu’il a développé les défauts qui sont les siens. Mais il se rend compte qu’il ne peut tirer que peu de choses de cette attitude auto-centrée et qu’il doit s’inclure dans un collectif ( une des leçons de son père ).

    Un mot rapide sur les paysages magnifiés et la Nature mise en avant ( l’usage des plans séquences permet au film de ne pas être poseur ). Ces derniers apportent de la vie et du mouvement aux corps des personnages. Ils sont immuables. Il y a aussi de façon discrète le passage d’animaux qui ont leur rôle à jouer dans le destin et le caractère des personnages.

    Pour dire de terminer cette critique forcément incomplète, le film mérite que l’on s’y penche, notamment du fait qu’il possède un rythme qui fait du bien dans la frénésie du cinéma standard actuel. Ce tempo est parfaitement adapté aux propos exigeants mais non pédants ( le passage sur la religion est sûrement celui qui demande le plus d’attention ). Il demande donc que l’on prenne son temps et que l’on soit dans une bonne disposition de l’esprit.
    Jean-luc G
    Jean-luc G

    48 abonnés 742 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 octobre 2018
    Certes, l'envie personnelle de mieux connaitre la Turquie m'avait instillé un état de bienveillance pour aborder ce long film. Mais plus probablement, l'incontestable qualité de la mise en scène de Bilge Ceylan, sa finesse d'analyse des situations sont les véritables raisons pour lesquelles, je n'ai pas vu passer les trois heures de la projection .

    Le poirier sauvage, cet arbre qui pousse dans un terrain aride, est un solitaire comme nos principaux protagonistes, le père et le fils. La région des Dardanelles, sa position stratégique depuis l'époque de la Cité de Troie, donne un cadre authentique, à bonne distance de la tentaculaire Istanbul. Les paysages aux alentours sont sublimement mis en valeur par la photographie..

    Nous sommes dans une petite ville sans intérêt, mais où l'on bosse pour s'en sortir, plutôt que de suivre de longues études théoriques, comme le raconte ce petit patron du BTP, opposant une fin de non-recevoir à l'apprenti-écrivain en recherche de sponsor pour publier.

    Cette scène, comme plusieurs autres (le mariage "arrangé" de la copine de lycée, la discussion théologique entre les deux imams)porte un regard acéré sur les tensions qui traversent la Turquie. Se déterminer seul, ou s'abandonner au destin guidé par Allah. Ceylan nous invite dans d'alambiquées réflexions typiquement orientales, avec un sens de la répartie, de la joute orale, et en s'appuyant sur la connaissance de grands textes historiques et religieux.

    Ceylan centre son récit essentiellement sur le rapport entre deux hommes, deux vies de solitude, le fils et son père, sans ignorer complètement le personnage de la mère, désespérée, mais lucide: "il (son mari) nous ruine, mais ce pourrait être pire tel boire ou me frapper!"

    Ce n'est pas la première fois que l'on traite sur grand écran le rapport père-fils . Le fils Sinan est horripilant de par sa misanthropie rebutante, et pourtant, il reste touchant dans la recherche de sa propre voie de sortie. Sa confrontation avec l'écrivain régional à succès est déroutante, mais oh combien réaliste.

    Le père Idris assume les conséquences de son addiction au jeu. Il en a gardé une certaine liberté de pensée et un fatalisme qui rend supportable la misère économique de son quotidien. Nuri Ceylan nous entraîne sur les chemins de la rédemption possible entre les générations, sur l'acceptation que les chiens ne font pas des chats, et qu'un homme ne saurait rarement renier son sang. Ecrire, c'est donné à pas mal de monde, être lu, c'est plus rare, et par son géniteur cela devient inestimable. Filmé magistralement, les fruits du poirier sont d'une délicate saveur. Cinema - septembre 2018
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