Avis sur Luna

Les bonnes critiques presse et spectateurs m'ont incitée à aller voir ce film.
Je suis contente car je l'ai trouvé très bien, j'ai passé un bon moment.
C'est un drame psychologique de très bonne facture, bien réalisé, construit et interprété.
On comprend Luna, on se met bien à sa place.

Luna est un film absolument à voir. Ce n'est pas toute la jeunesse, mais ici des jeunes peu formés et surtout peu éduqués qui se realisent le week-end par des beuveries. Une soirée dégénère en violence sans raison, insoutenable, sur un autre jeune isolé, sans défense qui s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Un film très dérangeant par son réalisme et dans mon cas une sorte d'électrochoc. Est-ce en France, chez nous, nos enfants ? Est-ce possible ? Heureusement, le film se termine en nous rassurant. Après un long et éprouvant malaise il nous récompense par un espoir d'une vie meilleure pour les uns et une rédemption possible pour le caïd. Cependant il subsiste de ce zoom sur notre société des motifs d'inquiétudes et surtout il agit comme un warning. Message à prendre en considération...

Pour son premier film, Elsa Diringer a fait appel à Rod Paradot, un jeune acteur déjà confirmé tant il avait impressionné en jouant le personnage central de « La Tête Haute » (2015) d’Emmanuelle Bercot, et à Laëtitia Clément, une débutante qui livre une prestation confondante de justesse dans un rôle qui exige pas mal de subtilité.
Elle, c’est Luna, et lui, Alex, et leur première rencontre se déroule dans un lieu sordide et de la manière la plus avilissante qui soit. Luna a pour petit ami Ruben (Julien Bodet), un macho dont on devine qu’il ne fait pas grand cas de sa conquête, sinon peut-être dans la mesure où elle flatte son petit orgueil de mâle. Toujours est-il que c’est à l’occasion de l’anniversaire de ce dernier que tout dérape et qu’intervient l’événement qui marque de son empreinte tout le film. Ruben, ses potes ainsi que Luna, tous ont abusé de l’alcool lorsqu’ils s’en prennent à Alex, rencontré par hasard dans un lieu retiré. Excité, enivré, le groupe s’en prend à l’intrus au point de l’humilier et de le violenter : c’est Luna elle-même qui baisse le pantalon du garçon tandis que Ruben entreprend son viol.
Or, quelques semaines plus tard, alors qu’elle a pris ses distances d’avec Ruben et qu’elle est tout heureuse d’avoir trouvé un emploi stable dans une exploitation maraîchère, Luna retrouve le garçon qu’elle avait contribué à outrager. Alex, lui aussi, a été embauché dans ce même lieu. La reconnaît-il ou pas ? On ne le sait pas, d’autant plus que la jeune femme a quelque peu changé de style ou, en tout cas, de coiffure. Néanmoins, la première réaction de Luna est la peur, au point qu’elle essaie d’éloigner le garçon en lui faisant perdre son travail.
spoiler: Mais les choses changent rapidement : Alex se manifeste comme quelqu’un de sensible et d’affable, capable de délicatesse, passant ses loisirs avec un ensemble de musiciens amateurs, etc. Tout le contraire de Ruben ! Entre Luna et Alex se noue une idylle. Les instants de complicité, les gestes de tendresse se multiplient. Du côté de Luna, on le pressent tout de même, cette intimité ne va pas de soi : la jeune femme culpabilise, elle ne peut gommer de son esprit les blessures et les humiliations infligées au garçon et, d’une certaine façon, il y a dans son aventure avec Alex quelque chose de l’ordre d’une réparation.

Comment une telle idylle peut-elle perdurer tant qu’elle reste fondée sur du mensonge ou, en tout cas, sur du non-dit ? spoiler: La réalisatrice conduit habilement son récit vers de nécessaires aveux et, qui sait, un chemin de pardon. Alex, le garçon offensé, s’il ressent en son être un penchant vers la revanche, démontre surtout son aptitude à la bienveillance. Tout en se fondant sur un événement douloureux et très sombre, le film avance de la manière la plus habile vers quelque chose de lumineux et de beau, tout simplement.

Très joli film sur l’adolescence et les mauvais choix (ou les bons) que l’on peut être amené à faire par les autres, pour se distinguer ou tout simplement se construire. Ça se passe à Montpellier et les jeunes sont en CAP, ça change des étudiants de Sc Po Paris habituels au cinéma même si les problématiques sont les mêmes. Très bons acteurs.

Magnifique film magistralement interprété par la très belle et naturelle Laetitia Clément à qui je souhaite un bel avenir d'actrice. Rod Paradot que j'avais très apprécié dans Tête Haute confirme, dans un rôle différent, son talent. Le film est lumineux dans une région haute en couleur, accent & soleil. Les personnages sont attachants. Belle leçon de pardon!

Au gré des premières minutes, on fait la connaissance de Luna. Très vite on découvre une battante, qui oeuvre pour réussir sa vie professionnelle et sentimentale. Comme beaucoup avant elle malheureusement, elle tombe dans l'étaux du plus prétentieux, mais va réussir tout de même à s'en dépêtrer avec allure. C'est sans compter sur Rod Paradot, qui va croiser sa route au bon moment. Et comment ne pas tomber amoureux de sa bouche en amande et ses yeux d'un bleu totalement innocent. C'est un premier film fragile, mais qui l'est bon de protéger pour mettre en lumière Laëtitia Clément.

Les débuts du film sont très durs à regarder, on y voit une bande de jeunes à l'air un peu pommés zoner et s'adonner à une humiliation allant en escalade et cela le plus crument possible. Je me suis alors demandé s'il était nécessaire de montrer les choses de façon aussi brut pour dénoncer l'errance et l'acte parfois destructeur de l'adolescent. Je n'ai pas la réponse mais la scène m'a marquée. Elle a d'intérêt que l'escalade dans l'acte se fait de façon naturelle et nourrie par l'action de groupe. On en finit par un acte que l'on regrette pour certains ou en tout cas dont on sait que c'est répréhensible, alors qu'au départ on s'amusait juste. Et si cette scène est pénible elle guide tout le reste du film qui devient beaucoup plus doux. La relation qui se noue entre Luna et Alex est belle et ponctuée du remord et des questionnements de la jeune fille. On voit une adolescente qui tend à se prendre en main professionnellement et dans sa relation. Les belles scènes de fanfares ponctuent son évolution. Le film se finit par un pardon dont on se demande : quel lendemain.

Un premier film assez réussi dans l'ensemble qui dévoile une certaine fraicheur et fait preuve d'une réel authenticité . Histoire classique d'une jeune fille (Luna) amoureuse d'un macho (Ruben). Un soir dans le bâtiment désaffecté , elle se fait complice avec sa bande et surtout Ruben du viol d’un jeune homme (Alex). Dans une entreprise maraichère , elle le rencontre à nouveau (lui ne la reconnait pas suite à un changement de coupe) .Une relation difficile puis amoureuse va se construire entre eux mais sans que Luna ne lui dévoile la vérité. L'essentiel du film se situant ensuite dans la rédemption pour Luna et par la réparation pour Alex . Laetitia Clément ( Luna) et Rod Paradot sont tous deux excellents .

Un premier film brillant et poignant, porté par un bon scénario et par l'interprétation intense et lumineuse du couple formé par Laetitia Clément et Rod Paradot.

un bon petit film français (enfin)... surtout grâce au talent et à la beauté des jeunes comédiens, en particulier Rod qui confirme son originalité et son talent à l'écran ! une belle lumière, un scénario qui aurait pu etre développé davantage peut-être (un questionnement sur la "virilité" ou le rapport avec la mère - alcoolo aurait dit Guillaume Meurice charriant sa copine de radio ?)

" luna " premier film de la réalisatrice elsa diringer est un drame sentimental plutôt réussit. En effet j'ai trouvé les chroniques de cette adolescente touchante et réaliste le tout teinte d'un " thriller " avec des jeunes acteurs convaincant notamment laetitia clément révélation de ce film bien aidé de Rod paradot, quant à la conclusion elle m'a laissé un peu perplexe.

Luna (2018) de Elsa Diringer est typique du cinéma français actuel genre petite ambiance. Luna (Laëtitia Clément) est une jeune fille jolie vivant près de Montpellier. Elle travaille dans une exploitation maraîchère. Elle est amoureuse du caïd du coin, Ruben (Julien Bodet) qui la maltraite et la trompe. Par exemple, il ne vient pas à l'hôpital lorsqu'elle avorte et ne cesse de trouver des excuses à ces manquements.

spoiler: Au cours d’une soirée arrosée, le petit groupe agresse un jeune inconnu, Alex (Rod Paradot) venu "taguer" une remise et l'un des membres du groupe le viole. Quelques temps plus tard, celui-ci réapparaît au travail de Luna. Très rapidement, Luna et Alex sortent ensemble.


spoiler: La seule ambiguïté du film est la relation entre Luna et Alex. Luna ne révèle pas sa participation au viol d'Alex. Ce dernier s'emporte un jour en se battant avec un jeune homme qu'il croit être son agresseur. Et Luna le quitte, ne pouvant rien lui révéler d'autant qu'elle a encore le petit chien qu'elle avait offert à Ruben et qui était présent lors de l'agression. Elle l'abandonne d'ailleurs en l'attachant à un poteau, mais ce dernier reviendra (puis on l'oubliera tout aussitôt). Et elle se remet avec Alex... Et quand Ruben revient voir Luna pour l'aider à retrouver Alex, elle élude.Elle rencontre une amie Chloé et lui conjure de ne rien révéler aux autres membres du groupe.


spoiler: Va-t-elle ou non avouer à son amoureux qu'elle était présente à l'agression ? Au bout d'une heure et quart du film, elle lâche le morceau. Alex la quitte puis l'appelle et lui donne rendez-vous dans le garage où il a été agressé. Ruben se présente et Alex brandit une arme. Il somme Ruben de s'excuser et ce dernier le fait à genou. Ruben demande à Luna de partir, mais il revient la chercher.


Animé d'une certaine énergie, le constat tracé de la jeunesse d'aujourd'hui n'est guère brillant (la scène de l'agression). Ils vivent au jour le jour à l'air libre, veulent faire comme ils l'entendent sans trop se soucier des actes ou des responsabilités (sinon ils piquent une grosse crise). Ils ne vivent pas grand chose et ne s'intéressent pas à grand chose non plus. Les parents sont à peine présents, presque mis de côté dans le film. Autre étrangeté, ces jeunes d'aujourd'hui ne communiquent pas par Internet. Juste par téléphone portable. Et encore. Les personnages secondaires sont à peine croqués et les personnages principaux semblent seulement préoccupés d'eux-mêmes.
Le réalisme prétendu du film table sur une captation "énergique" de ses personnages, mais il n'y a pas de réel point de vue, ni de mise en scène comme il y en a tant. Les dialogues restent assez plats. On est dans le genre chronique avec petit drame psychologique à la clef. On fait monter la tension puis on la résout tout aussi facilement comme à la fin. Sauf que dans la réalité, il en irait tout autrement. Bref, tout cela est assez creux et vain. Et surtout, il n'y a rien de mature. C'est seulement le cinéma français d'aujourd'hui...

Un film bien écrit, bien joué, de l’intensité qui va crescendo, de l’émotion, on ne s’ennuie pas un instant une belle fin et une leçon sur le pardon

Ce premier long métrage de Elsa Diringer laisse le spectateur perplexe. Verre à moitié plein, verre à moitié vide ? Le film est très inégal, avec de beaux et bons moments et d'autres qui le sont beaucoup moins. En tout cas, pour moi, une certitude : Laëtitia Clément, la débutante qui interprète le rôle de Luna, louée par à peu près tout le monde, est elle aussi très inégale dans son jeu : parfois très juste, parfois beaucoup moins convaincante. Rod Paradot, le premier rôle masculin, César du meilleur espoir masculin en 2016, est lui très juste d'un bout à l'autre.

Voilà un "petit" film bien sympathique, bien écrit, interprété avec entrain et qui nous fait découvrir un aspect de la jeunesse d'aujourd'hui qui est peu montré dans le cinéma actuel. Pourtant, le propos est limité et reste focalisé sur un thème, dramatique certes, mais à peine suffisant pour éviter quelques redites et scènes inutiles. Les atermoiements amoureux de la belle Luna sont décrits avec intelligence. Rod Paradot confirme son talent. La caméra et le montage restent trop sages et classiques pour secouer le spectateur. Ne faudrait-il pas que nos jeunes réalisateurs regardent un peu ce qui se fait au delà de nos frontières ?