Juste après Taxi Driver Martin Scorsese se lance dans un projet pour le moins original, il veut rendre hommage aux films de studios hollywoodiens et particulièrement aux comédies musicales dont c’était l’âge d’or 25 ans plus tôt. Il réalise dans cette ambition New York New York, un de ses films aujourd’hui un peu oublié. Pourtant le film se révèle d’une grande originalité et d’une très grande qualité, notamment grâce à ses deux comédiens principaux mais aussi par sa mise en scène et son esthétique. En effet, Liza Minnelli qui n’a peut-être pas la beauté d’une « starlette de l’âge d’or » révèle un immense charisme aux différents niveaux de son personnage. De Niro n’est pas en reste, il incarne ce saxophoniste orgueilleux mais talentueux avec la précision dont il a le secret et montre que pour lui aucune de ses collaborations avec Scorsese n’a été « mineure ». La confrontation de ces deux acteurs fonctionne admirablement bien tant au niveau de l’humour qu’au niveau des scènes d’émotions et de disputes violentes, le portrait de ce couple semble incroyablement réaliste. Tourné en studio donc, le film restitue cet esthétique fantasmé des classiques de la comédie musicale avec des fonds peints, des éclairages très précis, des costumes trop propres et des décors que l’on repère comme tels. Tout ceci est bien fait, il ne manque plus que la réalisation de Scorsese pour magnifier le tout et celui-ci le réussit bien même si sa caméra se fait plus discrète que dans ses autres films. Venons-en maintenant à la partie musicale, omniprésente dans New York New York. Pour le choix des morceaux, rien à redire, le film propose sont lots de standards tout en ajoutant des originaux comme le célèbre thème titre « New York, New York » et Liza Minnelli s’en sort très bien côté chant. Le film décrit aussi assez bien le mode de vie ainsi que l’évolution de jazz et des jazzmen à travers les 40 et 50 avec notamment les scènes dans le bus de tournée, les shows dans les bals, les shows dans les clubs be-bop de New-York, etc… Mais il y a aussi des points décevant comme le faible effort accordé à la synchronisation entre ce qu’on entend et ce qu’on voit, Scorsese n’a pas été perfectionniste sur ce point, dommage. Un autre détail très dérangeant qui a une importance pour tout ceux qui aime et connaissent un peu la musique interprétée, est l’utilisation d’une basse électrique au lieu d’une contrebasse, qui a eu cette idée foireuse ? En tout cas, malgré ses petits défauts, New York New York est un excellent film injustement déprécié.