Aïe aïe aïe !! Mon cher Clint Eastwood, vous vous êtes bien planté cette fois ! Vraiment, quel intérêt ce film ? Pourquoi ce projet ? Bref, je pense que vous aurez compris que "Le 15H17 pour Paris" ("The 15:17 to Paris" en VO) n'est pas un bon film, même si pourtant ça partait de bonne volonté. Ce film est l'adaptation d'une histoire vraie, celle de l'attentat déjoué à bord du Thalys 9364 en direction de Paris le 21 Août 2015, et autant le dire, c'est un film qui souffre de gros problèmes. On sait que Clint Eastwood ait passionné par les histoires vraies, mais delà à faire un film sur un événement récent qui s'est passé il y a presque cinq aujourd'hui (sachant que le film est sorti en 2018, donc trois ans après l'attentat), c'était très limite et au final, ça donne un film pas très bien rythmé, peu intéressant, ultra prévisible et qui s'attarde trop sur des choses inintéressantes. Le film s'est fait descendre par la presse et par les spectateurs au moment de sa sortie, et après l'avoir observé, on comprend mieux pourquoi. Le film nous plonge dans la vie des trois jeunes hommes qui ont déjoué l'attentat, à savoir Anthony Sadler, Spencer Stone et Alek Skarlatos, tous trois de nationalité Franco-Américaine, durant leur enfance, durant leur parcours professionnel, durant leur voyage en Europe, mais ça donne des choses vraiment déjà-vues et pas intéressantes. Sachant qu'en plus, ce sont les vraies personnes qui ont vraiment vécu cet événement qui interprètent chacun leur propre rôle dans le film, un truc qu'on avait pratiquement jamais vu au cinéma (si je me trompe pas) et encore moins dans le cinéma de Clint Eastwood, et à ce niveau-là, ça aurait pu être fort, mais au final, ça donne un résultat fonctionnel mais pas révolutionnaire. Le film aurait pu être captivant sur le développement des trois gars, sur leur personnalité ou sur leur relation, mais au lieu de ça, on a un film de vacances, où on subit pendant une heure de visite touristique complètement lambda, où on s'attarde sur ces trois personnages qui s'éclatent en boîte de nuit, qui font des rencontres avec des filles, qui s'ingurgitent des bières à volonté, etc.. Et le film perd beaucoup temps là-dessus jusqu'à sa dernière partie, lorsqu'ils sont à bord du Thalys à destination de Paris, où là, c'est plus captivant. Là, il se passe des choses, la reconstitution de l'attentat est plutôt réussie, ça peut limite nous mettre sous tension, y'a également un peu de violence qui fait réaliste... Ouais, les vingt dernières minutes du film sont plutôt plaisantes, tout ça en se terminant par l'acclamation des trois gars en héros et décorés par la légion d'honneur par François Hollande, président de la république Française en 2015. Après, même si le dernier quart du film est satisfaisant, ça sauve pas pour autant le film en lui-même de l'ennui et de la lassitude. Sans compter que la réa est plate, que la mise en scène est peu inspirée et que la musique dans le film est faiblarde, alors que pourtant, ce sont Christian Jacob et Thomas Newman qui sont à l'origine de la musique, mais ça marche pas. Le film essaye aussi d'avoir de l'humour et un impact émotionnel, mais c'est vraiment fade. On peut aussi constater que Clint Eastwood a voulu nous transmettre un message, en étoffant un fait réel pour nous montrer que le destin a fait de ces trois gars des héros, mais honnêtement, c'est le hasard, certes bon, mais c'est ça qui en ait à l'origine. Au niveau des acteurs (enfin si on peut appeler ça comme ça), on peut quand même dire qu'ils remplissent leur propre rôle à merveille. Spencer Stone est pour moi celui qui ressort le plus (en même temps c'est plus lui qui s'en prend plein la tronche !). Mais Antony Sadler et Alek Skarlatos sont bons eux-aussi et les trois forment une alchimie correcte, mais pas très prenante pour autant. On a aussi Judy Greer, dans le rôle de la mère de Stone, et Jenna Fischer, dans le rôle de la mère de Skarlatos, qui elles jouent assez fadement. Le reste du casting, Tony Hale, Thomas Lennon, Sinqua Walls, P. J. Byrne, Jaleel White... jouent fonctionnellement sans donner grand-chose d'extra. En conclusion, "Le 15H17 pour Paris", en plus d'être un ratage, c'est aussi une déception, un film qui, comme pour "Vol 93" par exemple, aurait pu correctement développer son propos de manière plus prenante et surtout plus poignante (même si "Vol 03" avait aussi ses problèmes de rythme), et même si toute la fin du film reste satisfaisante, ça reste un film fade, poussif, ennuyeux et oubliable. Je ne le recommande donc pas et c'est vraiment dommage de la part du très grand Clint Eastwood, mais bon... on a tous droit à l'erreur !