Avis : L'Echange des Princesses - Page 8

Un traitement intéressant d'un épisode historique assez méconnu.
Le spectateur suit les jeunes (voire très jeunes!) protagonistes, subissant un mariage de raison. Mlle de Montpensier refuse le mariage et se montre tranchante, Louis XV très touchant qui voit mourir son enfance, l'amoureux éperdu Louis Ier et sa petite sœur (j'insiste sur le mot petite), très mignonne et persuadée que son mari l'aime.
L'Histoire est respectée, j'ai d'ailleurs reconnu un tableau célèbre (Louis XV posant avec sa jeune épouse). Et des moments réellement émouvants, car spoiler: la mort vit parmi nos jeunes protagonistes, et rappelle Louis Ier alors que la Montpensier commence à l'aimer
. (version non spoiler : une grande place accordée à l'échec, la maladie, la mort. ).
La condition des enfants, la place des femmes, la politique, voilà les principaux thèmes abordés. Cela dit, les amateurs de châteaux et de beaux costumes verront avant tout une ambiance de Cour, ils y seront immergés. Car le film est une réussite visuelle. La première scène évoque du Vermeer (dixit ma mère), tout est magnifique, une succession de tableaux.
Petit bémol, un rythme de narration un peu lent, on n'y va pas pour l'action ou le suspense (de toute façon, pas de suspense en Histoire) mais pour un ancrage, une réflexion. Un sentiment de lassitude (comme celui des personnages), mais le film reste surprenant (agréablement).
PS : spoiler: La scène où Mlle de Montpensier voit les arbres vaciller m'a fait souffrir, j'ai eu la tête qui tourne;)

Un épisode de l'Histoire que l'on n'a pas appris à l'école, une histoire dans l'Histoire qui montre les difficultés des premières années de règne de Louis XV, son immaturité affective aussi, jusqu'à la conclusion du film. Avec ce film sont montrés les arrangements de cœur et les alliances que l'on croit faire pour réussir à éviter les guerres... mais cela se paye au prix fort : celui du refoulement des personnalités et des sentiments qui sont sous-tendus par l'ignorance crasse de cette époque pour les choses essentielles qui fondent l'authenticité des rapports humains, car l'humain n'est rien, seuls comptent le pouvoir et la raison d'Etat. On compatit pour tous ces personnages historiques petits ou grands mais tous entraînés malgré eux dans une lutte permanente pour rester eux-mêmes et arriver à s'épanouir en dépit des devoirs royaux, des oppressantes conventions sociales qui les étouffent et de la mort omniprésente qui les menace ... Le spectateur est tenu en haleine avec cette histoire dans laquelle les plus grands ne sont pas ceux que l'on croit. Le film est servi par un casting exceptionnel tant les rôles semblent être faits sur mesure pour chaque actrice, chaque acteur, le réalisme des émotions et la crédibilité en sont saisissants. Les décors et les costumes sont bien entendu somptueux et la musique donne des accords de perfection au service de cette histoire authentique. Un film à la fois instructif et déchirant, ne pas manquer.

Sujet vraiment intéressant,mais lorsque l'on s'efforce de faire un film d'époque,on ne se contente pas des toilettes et carrosses.les femmes de ce film font très 21 ième siècle,dommage .

Ce film est superbe, une belle mise en scènes, des couleurs et jeux de lumière magnifiques ainsi que de superbes décors. C'est un film historique qui raconte un échange de princesses, disons de bons procédés pour tenter de maintenir la paix entre la France où Louis XV vient juste de devenir roi et l'Espagne où règne Philippe V.

Le Régent, Philippe d'Orléans, qui gère le royaume en attendant que Louis XV puisse effectivement régner, va vouloir assurer sa pérennité, en mariant sa fille à l'Infant d'Espagne et marier la fille du roi d'Espagne au jeune Louis XV. Un superbe film très bien joué avec une note particulière pour Andréa Ferréol qui joue, à merveille, la princesse Palatine âgée.

très beau et très triste en même temps. si vous aimez les films historiques ne ratez pas celui là. une partie de l'histoire peu conté mais qui en vaut la peine

Film somptueux. Le premier plan traité comme un tableau nous fait entrer de plein pied dans l’époque. Tout est fignolé : décors et costumes, c’est impeccablement filmé, aussi bien les scènes d’intérieur que les chevauchées en forêt. L’intrigue comporte moins de détails que le roman de Chantal Thomas, elle reste néanmoins fidèle au fait historique et rend compte des manipulations politiques, trahisons, avec les mœurs et les codes de la cour. Au centre de l’intrigue le destin des deux princesses, l’adolescente rebelle d’une part et cette petite fille émouvante qu’on a envie de protéger. Les comédiens sont tous excellents , en particulier Lambert Wilson, Catherine Mouchet et Andréa Férréol.

Film sans intérêt, d'une lenteur terrible... Je ne sais pas ce que peut bien valoir le livre mais le film ne sert à rien...
Un épisode de la vie politique de 2 pays sans aucune réflexion, sans qu'on ne nous apporte quoique ce soit...
Raté !

En France début du 18e siècle le légendaire Roi-Soleil n'est plus. Son arrière-petit-fils et héritier Louis XV est encore mineur. Philippe d'Orléans neveu du souverain défunt fait office de régent. Désireux de cimenter une paix fiable avec Philippe d'Anjou roi d'Espagne le régent propose deux mariages entre les enfants des familles royales. L'échange des princesses est un film monotone. Il a trop de caractère contemplatif et très peu de mouvement et je n'ai pas du tout pu identifier le point culminant. Si ce film était censé être une œuvre philosophique ou expérimentale ce ne serait pas un problème. Mais c'est aussi formel que la plupart des autres drames historiques. La séquence des événements est caricaturale et superficielle. Nous spectateurs sommes limités à la vie quotidienne inintéressante de personnes royales et à leurs sentiments répétitifs et stupides. On dirait que le réalisateur ne s'est tout simplement pas soucié de construire une grille d'événements solide. Le fait que les femmes soient traitées uniquement comme des machines est un problème chauvin tout à fait évident dans ce film. Mais je trouve plutôt étrange que l'inégalité des classes si terrible dans la période encadrée par cette histoire ait été simplement oubliée par le réalisateur...

Très déçus: le thème est intéressant et peu connu du grand public. Il permet de prendre conscience que les femmes nobles, princesses ou autres, n'étaient que des monnaies d'échange dans le seul but de mariages consanguins, d'où les problèmes de dégénérescence. Hélas! le film est ennuyeux, lourd, sombre, les dialogues d'une platitude extrême. Seule la figure du roi espagnol en catholique dépressif est bien réussie, il fait carrément peur et les costumes somptueux. La musique inexistante et ce bruit constant de sabots sur les planchers exaspérant...bref, le genre de film dont on attend qu'il passe à la télé mais sûrement pas au ciné dont le prix d'entrée est élevé.

Si les films historiques sont devenus aussi rares en France, c’est parce qu’il exigent de gros moyens sans garantir aucun retour sur investissement : une fois de plus avec ‘L’échange des princesses’, il y a visiblement eu peu de moyens disponibles mais Marc Dugain a fait ce qu’il pouvait : c’est sobre sans être miteux et le réalisateur est parvenu à détourner l’attention grâce à des personnages intéressants et un ton relativement inhabituel dans une production patrimoniale comme celle-ci. Nous sommes en 1722, au début du règne de Louis XV : soucieux de neutraliser l’Espagne, le Régent déniche pour le jeune roi une petite princesse espagnole de cinq ans, et expédie sa propre fille en cadeau à la Cour d’Espagne pour sceller le marché. Il y a une certaine drôlerie implicite à observer ces cours absolutistes déjà fossilisées dans des rites étouffants, ces courtisans hypocrites uniquement préoccupés de leur avancement personnel et ces médecins qui constituent une menace presque aussi grande que les épidémies. A Versailles, le royal adolescent mélancolique ne sait que faire de la petite poupée impubère qu’on lui a offert en cadeau, tandis qu’à Madrid, la capricieuse et rebelle fille de Philippe d’Orléans se refuse au fin-de-race qui lui sert d’époux et plonge son beau-père - qui est aussi son cousin - , dans des crises neurasthéniques à répétition. Au-delà du grotesque de la situation, ‘L’échange des princesses’ est pourtant d’une teneur plus sombre, où le tragique le dispute au pathétique, en dévoilant les dessous d’un système corrompu qui ne fonctionne déjà plus alors que la Révolution n’éclatera que sept décennies plus tard. Derrière les fastes de la royauté, l’Histoire avec un grand H n’a jamais été tendre avec ceux qui la font et celles qui en sont le plus victimes restent les femmes (de haute naissance, dans le cas présent) : qu’elle tentent de se rebeller ou se plient de bonnes grâce aux manoeuvres politiques des hommes, elle n’en sont pas moins considérées comme des monnaies d’échange en politique internationale ou plus généralement, des ventres sur pattes : c’est la leçon qu’il y aura à tirer de cette tranche d’histoire du Grand Siècle finissant.

Un bon film historique servi par de très bons acteurs et une belle mise en scène très crédible et reussi

Un très bon film si on est sensible aux fresques historiques. Les acteurs jouent super bien... Chapeau au jeune qui incarne louis xv. On passe un très bon moment et on aurait meme voulu que ca continue

Encore une fois un film français à petit budget dont les détails ( mais le diable y est) finissent par plomber la crédibilité du film quand on a le malheur de connaître l'histoire de cette période. Et je pense que la plus déçue est sûrement Chantal Thomas, une vraie historienne de la littérature de cette période dont les travaux font autorité. Comme oeuvre cinématographique c'est loupé avec une image trop sombre et terne (on est loin des scène d'intérieur de Kubrick avec Barry Lindon) et les scènes de jour ne valent pas mieux. La prise de son directe à la française trouve encore ses limites avec des personnages pratiquement inaudibles ( Madame de Ventadour). Sur le plan narratif, les personnages sont mal présentés... Il faut être très attentif pour comprendre que le personnage hostile à la princesse est le prince de Condé et pour les non spécialistes reconnaitre la princesse Palatine relève de questions pour un champion.
Globalement on a du mal à resituer les enjeux de l'époque avec la volonté du Régent de faire basculer les alliances en s'éloignant des Espagnols (pas un mot sur la guerre de 1719 avec l'Espagne qui conduit aux doubles promesses de mariage).Du coup on perd la logique de l'ensemble de l'histoire. On va passer sur la foule d'erreurs de détail ( les soldats de la Maison du Roi en uniformes de tambour de la ligne ?) et les anachronismes ( les coiffures masculines... dont le Cardinal Fleury en Savonarole à la française)) et le ridicule du aux petits budgets (des princesses royales en carrosse escortées par 4 cavaliers alors qu'il y avait pour ces déplacements de dizaines de personnes à la suite, la meute de chasse maigrichonne etc). Le mal français des films historiques est que des metteurs en scène souvent incultes sur le plan historique ( ce n'est pas un reproche ) ne sachent pas s'entourer de conseillers historiques compétents (ça c'est un critique radicale) contrairement à ce que savent faire les anglais et les russes . Il reste alors seulement la dimension psychologique dans quelle on aime particulièrement se complaire dans notre cinéma avec la seule chose réussie l'indécision de Louis XV et le côté tourmenté de Philippe V d'Espagne . Désolé pour Chantal Thomas ! je vais vite relire son merveilleux livre sur l'esprit de conversation...

Le poids du protocole, souvent absurde, et surtout le peu de cas que l'époque faisait de ces princesses, parfois très jeunes, lorsqu'elle pouvait apporter la paix, sont très bien rendus dans ce film de Marc Dugain. La lenteur du récit, souvent décriée, ne fait qu'exprimer la pesanteur dans cette société aristocratique, avec la mort comme leitmotiv discret et sournois : la guerre qu'il faut éviter, la descendance du souverain à tout prix comme rempart contre la mort qui rode (attentats, maladies...).
La photo est superbe pour mettre en valeur les costumes splendides et les décors, mais la musique est très moyenne alors qu'elle aurait pu mieux accompagner le scénario.
Juliane Lepoureau est merveilleuse et attendrissante dans son interprétation de la petite princesse Marie-Victoire.
Par contre, je pense qu'il aurait été préférable de changer d'interprète pour Louis XV car Igor Van Dessel, très bien dans les années Régence, est peu crédible en souverain régnant et géniteur potentiel et aurait du être remplacé.
Même si une impression de tristesse se dégage de ce film, on apprend beaucoup sur cette facette de l'histoire.