Avis : L'Heure de la sortie - Page 10

À la façon du Village des Damnés, la plongée incohérente d'un professeur dans le trip éco-terroriste de ses élèves surdoués. Une histoire un peu limitée dans laquelle le harcèlement téléphonique sur portable tient une place importante. Pour ceux qui ne savent pas bloquer un numéro ou éteindre un téléphone.

Pierre (Laurent Laffitte) est recruté par le prestigieux collège Saint-Joseph pour remplacer un professeur de français qui vient de se suicider. L'accueil glacial que lui réservent les élèves de 3ème 1, une classe d'élite qui rassemble les meilleurs éléments, le déstabilise. Pierre a vite la conviction que ces élèves surdoués, unis entre eux par un pacte mortifère, préparent le pire.

Le cinéma français, le pire ("Le plus beau métier du monde" avec Gérard Depardieu, "Les Profs") comme le meilleur ("Entre les murs" palme d'Or à Cannes), nous a habitués à filmer le collège d'une seule façon : des gamins bruyants mais attachants qui persécutent un enseignant passionné mais débordé.

Adaptant librement un roman de Christophe Dufossé, Sébastien Marnier, déjà remarqué pour son premier film, "Irréprochable" avec Marina Foïs, ne suit pas cette voie tracée d'avance. Ses collégiens sont étonnamment calmes. Trop calmes. Étonnamment intelligents. Trop intelligents.  Tous ces trop cachent quelque chose. Le film est construit sur ce suspense. On s'y laisse prendre en se disant qu'on sera irrémédiablement déçu par son élucidation. Divine surprise : la fin du film réussit à nous surprendre.

Son principal atout : Laurent Laffitte. L'ancien sociétaire de la Comédie-française est, comme d'habitude parfait. La comédie potache comme le drame : il sait tout jouer.

Sébastien Marnier continu son introspection dans les personnages pris en étau par la jeunesse. Après un Irréprochable qui s'essoufflait bien trop vite, le cinéaste émerge cette fois-ci son acteur principal dans une classe de surdoués aux intentions plus que douteuses. Etouffés par leur crise d'ado et condescendances assumés, le récit trace sa route vers une fin qui sent le chaos. On sent l'esprit romanesque du scénario, qui tisse son intrigue autour d'un lieu et d'un rapport entre ses principaux protagonistes. On sait que Laurent Lafitte arrive à créer cette variation dans son jeu, plus dur dans ses traits. Son personnage oscille entre l'homme qui souhaite dénoué le mystère et l'intelo rugueux qui ne va pas se faire avoir par 4 mômes. Et pourtant. On voit un peu trop le dispositif à mon goût, couplé au fait que le dénouement manque de créativité, mais cela reste une bonne copie.

Un bon film car le suspens est bien présent et les interprètes sont crédibles mais le fond de l'histoire est risible.

Bien que non sans défauts, on a là un film marquant, et c'est surement parce qu’il fait passer son message a coup de marteau.
La réalisation est réussie, et la dernière partie dans l’espèce de manoir, est incroyablement bien maîtrisée.
Pour aller plus loin, c'est assez marrant il y a un parallèle a faire dans ce film et je ne le vois nul part..
Spoil :
Les enfants représentent l'avenir, jusque la on est d'accord ? Je pense que dans ce film ils le représentent littéralement,
premièrement ils ne parlent pas ne rient pas et surtout ne se plaignent pas, cet aspect énervant beaucoup de spectateurs est je pense, pas anodin.
Leur professeur essaie d'alerter tout l'entourage sur le danger imminent que représente sa classe, et personne ne s’inquiètent vraiment.
Il s’avère que cet avenir court bel et bien a sa perte malgré les alertes restées vaines, et d'une façon clairement imagé : un précipice...
Finalement le prof arrive a les sauver de justesse, mais quelques scènes plus tard on se rend compte qu'en fait.. il est déjà trop tard.
On en revient a la phrase citée un peu plus tôt par un de ses fameux élèves.. 'Il est trop tard, il n'y a plus d'avenir.' 4/5

Excellent thriller,dérangeant et trés bien mené.
Les comédiens sont remarquables ,mais la palme revient incontestablement a Laurent Lafitte acteur exceptionnellement doué,qui parvient a faire passer la palette de toutes les émotions.

Avec « L’heure de la sortie », Sébastien Marnier sort des habituels films sur les profs que l’on a l’habitude de voir. Ici, pas de comédie potache avec un professeur débarqué de nulle part et qui va conquérir sa classe, mais plutôt un drame sur fond d’écologie qui fait réfléchir avec ces enfants précoces soucieux du monde de demain semblant abhorrer les adultes qu’ils jugent responsables de l’état actuel de la Terre, un peu comme le sublime mais oublié « Demain les mômes » de Jean Pourtalé. Dans l’absolu, même si les rebondissements ne sont pas légion, il faudrait que ce métrage de facture honorable déclenche une prise de conscience auprès de son public mais comme la fin semble le démontrer, le pire est à venir, même si adultes et enfants pourraient se donner la main pour améliorer les choses…

Ce film est intrigant et laisse une réelle impression de malaise, ce qui est le but recherché.
Le film est plutôt réussi et intéressant .
Laurent lafitte est toujours aussi parfait . ( en plus il est torse nu la moitié du film, allez y les filles , franchement on se régale!!).
un film français original, pas complètement abouti, un peu déprimant mais qui mérite d’être vu.

Avec "Irréprochable", S.Marlier avait réussi une étude de caractère bien plombante centrée sur un seul personnage, très glauque. Ici, à une intrigue accrocheuse réussie il greffe un message fort, qui y gagne en importance. Quelle raison de vivre des ados surdoués peuvent-ils trouver dans le monde que nous leur proposons ? Dans notre beau pays, pas encore trop sévèrement confronté à la véritable urgence écologique et à son cortège de nuisances, l'avenir a-t-il encore un sens ? C'est la question que pose peu à peu ce film angoissant ô combien, sans y apporter de réponse optimiste. Quasi-dystopie, thriller réussi en tous cas, ce récit efficace du harcèlement d'un prof par ses jeunes élèves (extra-lucides ou psychopathes ou les deux à la fois) distille un puissant malaise, dont le bénéfice sera peut-être de titiller notre sens civique de citoyens du monde. Ce serait déjà une bonne raison de le voir, mais une autre est la prestation tout en retenue de Laurent Lafitte, qui vaut vraiment le détour. Une réussite !

pas mal... l histoire est intéressante mais sans plus... la mise en scène et la photographie sont soignés... les acteurs sont crédibles surtout les enfants... cependant je me suis un peu ennuyé au milieu du film... pas beaucoup de rebondissements... c est assez long et lent misant tout sur l ambiance... la fin n est pas folle... le message politico écolo déprimant du film ne m a pas vraiment touché... a croire que les élèves surdoués sont ds une secte avec comme gourou Greta Thunberg...

Le réalisateur s amuse à brouiller les pistes pour notre plus grand plaisir. Dystopie ? Film Catastrophe ? Fantastique ? Enquête criminelle ? Thriller psychologique ? Dans le monde «  merveilleux «  d un collège boubourge où tout le monde mériterait des baffes la réponse n est pas celle qu on croit.

Il a été dit qu’avec son scénario aux accents très actuels, ‘L’heure de sortie’ n’aurait pas pu sortir selon un meilleur timing : en tout cas, en ce qui me concerne, je l’ai regardé pile au moment qu’il fallait, confiné dans un monde dont je me disais avec nonchalance qu’il pourrait effectivement bien être en train de s’effondrer silencieusement. Pierre Hoffman, professeur suppléant, est chargé de prendre en charge une classe de surdoués suite au mystérieux suicide de leur enseignant. D’emblée, il doit faire face à la froideur, la condescendance et l’hostilité silencieuse d’un petit groupe d’élèves...mais il comprend rapidement qu’il y a bien autre chose derrière leur comportement que des bravades d’adolescents. Sur une thématique en forte résonnance avec les enjeux contemporains et qui parlera donc à beaucoup de monde, Sébastien Marnier signe un Thriller d’excellente facture, qui utilise de façon maîtrisée les codes du fantastique tout en s’écartant des facilité d’une explication irrationnelle. Tout en distillant son malaise existentiel par petites touches, le réalisateur esquive l’obsession du réalisme qui caractérisent encore trop souvent le Genre français et parvient sans peine à maintenir le doute sur la nature réelle de ce groupes d’élèves réunis par d’étranges rituels. Néanmoins, je dois reconnaître que ‘L’heure de la sortie’ serait peut-être à ranger parmi les Thrillers efficaces mais qui peinent à rester en mémoire si ses scènes d’introduction et de conclusion ne figuraient pas parmi les plus glaçantes qu’on ait vu, au moins dans le cinéma français, depuis quelques années.

L’histoire se déroule en province, l’été, à proximité d’une centrale nucléaire, dans le lycée catholique Saint-Joseph où un nouveau professeur, Pierre Hoffmann, 40 ans, (Laurent LAFITTE) remplace un enseignant spoiler: qui s’est défenestré, le plongeant dans le coma
; il enseigne à une classe de 3e, classe pilote car constituée d’élèves surdoués (à qui on enseigne le programme de seconde et dont les notes moyennes oscillent entre 19,65 et 20 sur 20) et rédige sa thèse consacrée à Kafka. Un climat d’angoisse s’installe : spoiler: Pierre Hoffman reçoit des appels anonymes, les collégiens surdoués se réunissent dans une carrière, des cafards se multiplient dans son appartement. L’acmé est atteinte lors de la sortie de fin d’année.
Une réussite : des dialogues d’une grande justesse, frôlant le politiquement incorrect (« spoiler: Les gens de gauche défendent les opprimés même s’ils ne l’ont pas demandé
»), très en phase avec l’époque actuelle ( spoiler: exercice des élèves en cas d’alerte attentat, contestation de la légitimité du professeur, encore suppléant à 40 ans, grande sensibilité des jeunes vis-à-vis des problèmes environnementaux
). Le réalisateur a su créer une atmosphère angoissante, à la frontière du fantastique. Le thème du passage à l’acte des militants écologistes avait déjà été évoqué par Kelly Reichardt dans « Night moves » en 2013 et il est totalement en phase du dernier film de Paul Schrader, « First reformed » (2017).

Une ambiance angoissante bien amenée qui me fait penser au "village des damnés" ou encore aux "disparus de St Agil" ... la fin est inattendue ..... Bon film français, je ne comprends pas les mauvaises critiques !!!

Curieux qu'est ce long métrage dont la bande annonce attire déjà l’œil. Cela m'a convaincue d'aller m'enfermer dans une salle ce jour et force est de constater que je n'étais pas la seule à avoir envie d'en savoir plus. C'est une histoire étrange avec des adolescents qui cultivent un mystère. La première scène est assez rude, et le film commence à l'arrivée d'un professeur suppléant qui vient remplacer le précédent. Ce précédent se jette par la fenêtre et le seul bémol réside peut-être un peu là, car je n'ai pas saisi le pourquoi de l'action. On la devine mais cela reste en suspens. Peu importe, tout est réussi, l'ambiance louche, cette classe de surdoués dont 6 sont collés serrés et trafiquent quelque chose. Mais quoi ? C'est toute cette histoire qui saisit le spectateur et c'est formidable !