Je n'avais pas trop aimé « L'Exercice de l’État », mais la belle bande-annonce et le sujet (loin d'avoir été traité si souvent!!) avaient su susciter un certain attrait chez moi, malheureusement peu concrétisé sur grand écran. On ne peut nier un vrai travail de recherche, et pour une personne comme moi ayant de très grosses lacunes sur le sujet, cela m'a un minimum éclairé quant à la manière dont se sont déroulés les événements, l'immersion au milieu du « peuple » étant plutôt convaincante. Malheureusement, si le quotidien n'est pas mal décrit et certains discours éloquents, difficile d'être captivé deux heures durant. Beaucoup de longueurs, de personnages sacrifiés dans un récit manquant d'équilibre et trop souvent confus, scènes « spectaculaires » au rabais souffrant d'un manque de moyens et de figurants criants, donnant même l'impression que Pierre Schoeller les a un peu traités par-dessus la jambe... Et même si ce n'était pas forcément le propos, voir aussi peu Laurent Lafitte en Louis XVI, alors qu'il s'agit probablement des meilleurs moments, c'est tout aussi frustrant. Après, il y a quelques éléments intéressants : voir que le fonctionnement de l'Assemblée Nationale a très peu changé en 230 ans, tout comme les arguments et les manœuvres politiciennes, à même se demander si les représentants de l'époque ne réfléchissaient pas un peu plus qu'aujourd'hui, plusieurs plaidoiries, notamment celles de Denis Lavant et Marat, valant le coup d'œil. Mais pour un film qu'on nous avait vendus comme presque épique, le compte n'y est clairement pas, à l'image de cette interminable séquence où un invraisemblable nombre de députés vient expliquer son vote concernant le destin du Roi : trois ou quatre auraient été amplement suffisants... Dommage, il y avait de belles promesses, hélas très partiellement tenues. Les beaux yeux d'Adèle Haenel pourront toujours être une consolation, mais ne suffiront pas pour qu' « Un peuple et son roi » remporte les suffrages.