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Santu2b
214 abonnés
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4,0
Publiée le 3 décembre 2017
Réalisé en 1951 d'après Tennessee Williams, "Un Tramway nommé Désir" porte en lui une double consécration et les prémices d'une révolution morale à venir. D'abord celle d'Elia Kazan qui s'affirme en tant que cinéaste majeur d'Hollywood. Assurant déjà la mise en scène de la pièce au théâtre depuis 1947, celui-ci fait valoir sa maestria sans pareille. Les décors sont somptueux, baignés d'une lumière splendide témoignant d'un véritable travail d'orfèvre. Avançant une direction d'acteurs méticuleuse (hallucinante Vivien Leigh), le cinéaste propose un summum de tension et d'intensité. La magnifique pièce de Tennessee Williams est respectée, l'auteur assurant d'ailleurs l'écriture du scénario. Mais ce succès pour Kazan n'aurait jamais été le même sans Marlon Brando, dont on ne mesure que difficilement l'impact de son interprétation. Alors qu'il ne s'agit que de son deuxième film, l'acteur explose littéralement tout. Avec sa dégaine, son côté bourru et ses vêtements pleins de sueur, Brando redéfinit à lui seul les critères de la masculinité, et en remettra d'ailleurs une couche dans "L'Équipée sauvage" quelques années plus tard. Car c'est avant tout cela qu'"Un Tramway nommé Désir" porte en soubassement : une repensée des pulsions sexuelles.
Ce film réunit tout ce qu'Hollywood savait faire de mieux au tournant des années 50. Il s'appuie en plus sur la pièce de Tennessee Williams qui se suffit à elle seule. Qu'apporte donc Ella Kazan à ce drame? Déjà, une direction d'acteur, prémice de l'actors studio qui sera sublimé plus tard dans "à l'est d'Eden", le jeu et la beauté de Vivien Leigh et de Marlon Brando. Ah! Ce maillot de corps, cette plastique de Brandi! Cette fragilité de Leigh! C'est un chef d'oeuvre.
"Un tramway nommé Désir" est le genre de classique qui ne stimule guère dans son scénario, mais qui trouve toute sa force dans ses interprétations (et notamment la masculine). Près de deux heures de blablas incessants pour ne retenir au final que le charisme du playboy Marlon Brando, c'est frustrant. En effet, la mise en scène d'Elian Kazan ne trouvera pas spécialement de prouesse particulière (aussi simple et jolie soit-elle), les dialogues (pour certains redondants) deviendront lassants, et le fond de l'histoire n'aura finalement rien de transcendant. En résumé, on aura tendance à se dire "tout ça pour ça", et à remercier son acteur principal pour avoir permis à notre attention de rester présente jusqu'au bout.
Sans Marlon Brando, un Tramway nommé désir n'aurait sûrement pas le même charme, (j'irais même jusqu'à dire sans Marlon Brando et sa traînée de sueur sur son marcel légendaire) et pourtant c'est bien la prestation de Vivien Leigh éblouissante dans le pathétique, qui est le plus remarquable ici. Leurs personnages, en totale opposition, s'affrontent tout au long de l'intrigue jusqu'à une confrontation tragique, intrigue se déroulant de façon théâtrale dans un décors quasi-unique. Une ambiance anxiogène et érotique, mêlant la violence de vivre sans compassion du personnage de Brando à sa délicate belle sœur dépressive et mythomane. Ça fait parti de ces films inoubliables qui marquent les esprits pour différentes raisons. Perso j'adore le "Hey Stella !!! " et la scène de soumission en bas de l'escalier. Cette relation quasi animale qui lie le couple est incompréhensible pour la sœur Vivien, perti dans ses conventions et bonnes mœurs qu'elle n'a fait que trahir à ses dépends. Les dialogues pèsent un peu trop lourd dans la balance, mais au final c'est bel et bien un face à face incontournable (chacun ayant réussi son coup malgré eux...).
Un chef d’œuvre que bon nombre de mes amis me conseille... j’y allais donc avec la prétention d’en prendre plein les yeux. Malheureusement, je suis déçu. D’une part, c’est théâtral, trop théâtral. Les scènes sont surjouées, souvent longue et le jeu d’acteur de Blanche m’insupportait. L’exact opposé du jeu d’acteur de Brando, brillant. Cette confrontation, on la retrouve dans le film où d’un côté il y a une femme psychologiquement fragile vivant dans son monde fabriquée. De l’autre, un homme vivant dans le monde réel. Malheureusement, cette confrontation n’est, à mon sens, pas assez exploité et on se retrouve à regarder un drame longuet doté d’une histoire conventionnel. A voir pour Marlon Brando en fait...
Pièce retransmise au cinéma avec brio grâce à un jeu d'acteurs tout simplement remarquable et une mise en scène perfectionniste (jeu d''ombre, musique subtile). La tension est palpable, la personnalité complexe de Blanche saisissante et sa relation avec Stan prenante. Malgré tout certaines longueurs plombent légèrement le film. Une belle oeuvre.
Blanche Dubois n'entre pas à la Nouvelle-Orléans comme d'autres small town girls sont arrivées dans certaines grandes villes américaines remplies de rêves. Fragilisée, c'est à contrecœur au contraire qu'elle s'adapte à la moiteur insalubre du quartier où vit sa sœur, qui a quant à elle fait le choix depuis longtemps de quitter la vie aisée de leur famille pour construire la sienne.
Le film ne s'attarde pas à dénouer les désillusions. Ni même sur les choix de vie incompatibles qui sont pourtant son implacable toile de fond. Les apparences ne sont pas si trompeuses quand la maladie mentale est de la partie, le vrai démon qui martyrise Blanche plus que le cercle d'amis d'un Marlon Brando hypermacho.
Ça fait du bien de savoir que lui et Vivien Leigh s'entendaient bien en réalité, car la douleur suffocante et récurrente qui les lie d'emblée, et anéantit le positivisme invétéré d'Hollywood, fait craindre de la partie de ce malheur qui ne fut pas fictive. Leigh a bien vécu un trouble bipolaire.
Un tramway nommé désir est le genre de perles multidisciplinaires dont la franchise d'avant-garde a demandé de faire face aux lourdes armées de la censure et de la bienpensance. Un acharnement dont on peut être reconnaissant car il nous rappelle ce que chaque époque du monde a eu en commun avec les autres : la guerre avec ses émotions.
Un Tramway Nommé Désir, de Elia Kazan, à qui l'on doit aussi A l'Est d'Eden, est l'adaptation cultissime de la pièce de théâtre du même nom, vainqueur de 4 Oscars. Pour incarner une héroïne forte dont l'issue sera terrible, Vivien Leigh (Autant en Emporte le Vent) use de mimiques mémorables, mais devra néanmoins s'effacer devant Marlon Brando, qui livre pour le coup une prestation incroyable, tant l'acteur y met du coeur. Se complétant l'un l'autre dans un duo du tonnerre, c'est entre les mains d'un réalisateur renommé que la recette prend goût. Palpitant, poignant et prenant, le drame américain sorti en 1952 attise curiosité et résulte satisfaction.
Si vieux et tellement moderne. Une impression de huis-clos malgré le changement de décor. Une angoisse subtile sans pouvoir l'expliquer. Une Vivian Leigh agitée et délicate. Un Marlon Brando qui avait déjà tout compris, si jeune. Le plus frappant c'est la tension sexuelle qui émane de ce film, du début à la fin, sans pourtant dévoiler un sein. L'alchimie fonctionne à merveille. Un classique quoi.
Répugnant et poisseux « Un Tramway nommé désir » répand en lieu clos toute la misère d’un microcosme dont l’environnement tranchant et sans âme ne fait qu’accentuer les sens bestiaux.
Le mari macho passe en côtoyant perpétuellement un entourage à la limite de la crasse de la domination brutale à l’imploration en se servant de la femme comme outil de défoulement ou d’apaisement.
L’ouvrier exténué par l’usine récupère le soir une énergie aux parties de cartes à la bouteille et aux colères subites pendant qu’une homosexualité féminine en puissance voit presque le jour suite à son abandon de sentiments masculins.
L’univers de Tennessee Williams révèle tout le nectar négatif d’une race humaine délabrée récupérée par la peur de vieillir, la débauche et l’instinct du fauve dans un climat d’expiation de la faute.
Tout ce temps passé à vociférer, à casser et à se rassurer n’offre qu’un spectacle lamentable, un jeu de séduction pervers à un troupeau parasité par le visuel de ses propres perceptions.
Foutaises et approximations intellectuelles se succèdent dans un contexte managé par des esprits devenus presque primaires suite à une exclusion imposée par leurs différences.
Les nerfs tendus à vif ne distribuent que des bourrades au milieu de tests de séductions rassurant un visage traqué par les premières rides.
« Un travail nommé désir » est une œuvre sociale, un cliché sordide d’une certaine catégorie d’individus parqués dans des appartements insalubres, exigus ne faisant qu’encourager tous les vices.
De la violence au racisme en passant par un bavardage autant copieux qu’inutile toute une bande de dégénérés s’exterminent intra muros, se dirigent lentement vers la folie en valorisant haut la main tous les attributs nécessaires à leurs auto-destructions.
Couplé à la pièce de théâtre qui l'a inspiré (de Tennesse Williams) et aux analyses cinématographiques, on comprend que c'est un grand film. Sur les 4 étoiles, j'en mets 3 pour Marlon Brando parce que quand même, il déglingue. Il est on ne peut plus bestial, et cynique, Vivian Leigh est agaçante, mais c'est la faute de son personnage, une femme névrosée au bord de la folie. L'atmosphère moite et lascive de la Nouvelle Orléans, la confrontation entre le désir et la quête de pureté, le couple Stella-Brando, la psychologie fine des personnages, l'érotisme à peine voilé (quand même, pour un film des années 50 !), tout ça contribue à un très grand film.
Adapté d'une pièce de Tennessee Williams, "A streetcar named Desire" se veut ainsi très théâtral. On ne quitte pratiquement pas ce décors très réussi de vieille bicoque de Louisiane en décomposition, et ce pour s'intéresser aux personnages plus complexes qu'il n'y paraissent. Entre un Marlon Brando génial en macho animal et une Viven Leigh très dérangeante, la tension est à son comble. En résumé, un classique qui a peu vieilli.
Ils sont rares, les acteurs qui me poussent à découvrir un film. D'habitude, je procède plutôt par réalisateur, ce qui me semble bien plus cohérent tant il est parfois important d'être imprégné de la filmographie de l'auteur pour comprendre au mieux son oeuvre. Voilà qui souligne à quel point le Marlon Brando des débuts était un acteur à part, lui qui m'a poussé à regarder Un Tramway nommé désir sans rien connaître du pourtant réputé Elia Kazan. C'est en effet ce rôle animal, taillé sur mesure pour son aura, qui aura valu à Brando d'être propulsé sur le devant de la scène comme un sex-symbol incontournable aussi bien qu'un acteur de premier plan. In fine, sa prestation très actor's studio, est sans doute la seule à ne pas paraître forcée, aux côtés de comédiens (Vivien Leigh, oscarisée, en tête de liste) qui emboîtent le pas de Kazan dans une adaptation trop littérale d'une pièce de Tennessee Williams. Le résultat, hyper théâtral, perd beaucoup trop en naturel pour que l'hystérie et l'angoisse au centre du long-métrage justifient totalement ces choix de jeu et d'écriture outranciers. Les dialogues et l'intérêt du récit qui confronte le désir brut (dont Brando est le vecteur idéal) à l'intellectualisation des sentiments, tiennent un moment le film sur ses fondations, mais l'édifice finit quand même par lasser quelque peu sur la fin. Un classique sans doute un poil usurpé, quoi que ses choix minimalistes en terme de mise en scène et d'artifices de réalisation lui fassent traverser le temps sans réellement en subir les outrages, et que son noir et blanc soit toujours très beau à regarder. Pour ce qui est de l'impact sur le spectateur, Un Tramway nommé désir demeure quand même sans doute moins universel. Par contre, reste Marlon Brando, toujours aussi saisissant.
Sans trouver cela mauvais ce n'est pas ma tasse de thé, l'impression est que cela a été monté comme une sorte de légende mais au visionnage c'est surtout beaucoup d'excès. Un peu comme un certain cinéma français quelques années après ce type de sexe symbole me laisse pantois.