Joe Dante (Gremlins) ,Mick Garris (Masters of Horror), David Slade (Hard Candy),Ryuhei Kitamura (Downrange, Midnight Meat Teain) ou encore Alejandro Brugues, le moins connu, mais qui signe le premier segment, qui est de loin le meilleur de "Nightmare Cinema", anthologie de l'horreur, où les peurs enfouies, les secrets sombres bien gardés, prennent forme dans un cinéma hanté, à travers d'étranges projections, confrontant ainsi cinq individus à cinq histoires macabres les mettant en vedette à tour de rôle, face à la mort, avec un Mickey Rourke en étrange projectioniste, un maître des lieux collectionneur d'âmes...Le résultat est loin d'être satisfaisant, venant d'un aussi beau monde de cinéastes habitués au genre qui livrent une anthologie de l'horreur aux intentions louables et au potentiel non négligeable certes, mais qui montre rapidement ses limites lorsqu'il s'agit d'aller au bout de son concept, souvent sous (ou mal) exploité, il s'agit en effet, de manipuler les peurs et angoisses profondes des protagonistes en les mettant face à leurs cauchemars, dans une succession d'histoires sordides où l'issue fatale est l'élément qui les relie, la mort se personnifie, en la présence inquiétante du projectionniste, un hôte mystérieux, véritable fil conducteur au sort inéluctable réservé à ses conviés. Cinq histoires, cinq segments qui puisent leur inspiration dans les références du genre, alliant différents styles narratifs et registres, du Slasher déjanté "TheThing In The Wood" qui joue des codes du film du genre, et s'en amuse même avec un twist final fantastique bien trouvé, de loin le meilleur segment, au film de possession démoniaque dans "MASHIT", aux commandes un Ryuhei Kitamura au sommet de son art, s'imposant en maître Japonais du gore,en pleine possession de ses capacités une histoire en somme intéressante, même si elle ne déroge pas aux clichés inherents aux long métrages conventionnels de possession surfant sur la vague à succès de"L' exorciste", en passant par le film d'horreur "clinique" (MIRARE) et son chirurgien esthétique dégénérée, un "perfectionniste" à la dégaine opératoire facile, possédant une toute autre vision de la beauté parfaite, aussi"This Way of Egress" traitant de la folie de son personnage au rendu visuel intéressant, qui emprunte à un épisode de la saison 4 de la série "Black Miror" du même cinéaste,un dernier segment (DEAD) adoptant une approche surnaturelle teintée d'un drame familial, qui n'est pas sans rappeler "Sixième Sens" de M.Night Shyamalan. Un long métrage qui promettait pourtant un divertissement "captivant" à défaut d'être transcendant tant ces maîtres de l'horreur avaient le potentiel nécessaire, pour donner libre cours à leur créativité, démontrant par la même occasion toute l'étendue d'un talent qui s'efface hélas, au détriment d'un ensemble assez mitigé, plus souvent convenu, qui peine à se définir, à donner de la consistance voire un relief à ses intrigues,très minimalistes qui s'appuient sur des acquis rebattus dans le registre, même si elles s'assument complètement, le premier segment en est le parfait exemple, un Slasher atypique à la" Vendredi 13" qui assume son statut parodique, et satyrique du Slasher conventionnel, tant il regorge de situations hilarantes, ironiquement le plus réussi, composant avec un twist final pour le moins inattendu, "une alternative" sympathique bienvenue au Slasher habituel...Le reste ne suit pas malheureusement, témoignant ainsi d'un manque flagrant d'implication, de créativité, à laquelle on était en droit de s'attendre de la part de réalisateurs, qui ont marqué le cinéma d'horreur, outre un budget serré qui renvoie à l'aspect fauché de l'œuvre.Cependant "Nightmare Cinema" n'est pas avare en hémoglobine, gore à souhait assurant ainsi son "cota" de scènes sanglantes,brutales, et des mises à mort jouissives qui raviront le spectateur amateur de trash qui en met plein les mirettes, en effet, niveau graphique c'est réussi, les maquillages et les effets gore "old school" sont très bien rendus dans l'ensemble, le film ne recule devant rien, allant au bout du carnage annoncé, un "beau" défouloir complètement assumé, qui n'a d'égal que la folie emanant de ces situations invraisemblables mais qui font leur effet, assez efficaces, leur charme demeurant inaltérable,lorsqu'il s'agit de procurer la tension et les frissons nécessaires quant à l'horreur décrite, le premier segment "The Thing in The Wood" de Alejandro Brugues ou encore "Mashit" de Ryuhei Kitamura sont de loin, les dignes représentants d'une folie graphique maîtrisée, une décadence de tous les instants, crue, frontale, mais assez efficace pour interpeller un specteur en droit de s'attendre à un minimum de ce que ce genre de productions est en droit d'offrir voire de procurer en matière de frisson et d'horreur, "Nightmare Cinema" rempli amplement son contrat à ce niveau bien au dessus de ce qu'on nous sert à l'accoutumée... "Nightmare Cinema" marque une réunion mitigée des maîtres de l'horreur, peu inspirés hélas,"le festin promis" à souvent mauvais goût, loin du succès,des"Creepshow" en leur temps, ou encore les " Masters of Horror", pour offrir au final une expérience assez frustrante, sans être pour autant décevante, en effet le long métrage bénéficie de bons moments lors de passages hilarants qui méritent que l'on s'y attarde, suscitant un intérêt à l'encontre de l'œuvre, teintés d'humour noir acerbe néanmoins bienvenu, ce,malgré ses défauts et maladresses...Sans être une réussite indéniable, ou un plantage total, "Nightmare Cinema" est à voir en tous cas...Ma note: 2,5/5 assez mitigé.