Gândhî, 1983 de Richard Attenborough, avec Ben Kingsley. Grande fresque historique qui tente de retracer la vie de Gândhî, son évolution personnelle, ses combats, ses modes d’action, depuis ses débuts comme petit avocat formé à Londres, jusqu’à son assassinat à Delhi, peu de temps après l’Indépendance et la partition du pays (création du Pakistan). L’origine de toute l’évolution de Gândhî est bien montrée, par l’humiliation qu’il subit en Afrique du Sud. Fondatrice de toute son œuvre, la réponse à l’humiliation (celle des Indiens en Afrique du Sud, face au Anglais et aux Boers, celle de l’Inde face à l’Empire Britannique, puis celle des Intouchables face aux castes supérieures), va lui faire expérimenter puis théoriser la « désobéissance civile » (satyâgraha). De retour en Inde, on suit les aléas du Congrès et de ses relations avec la puissance coloniale, en compagnie de Nehru, Jinnah le musulman et Patel, tous, comme Gandhi, avocats de formation et l’évolution tant personnelle que publique, du futur « saint laïc » (le Mahatma, ou « grande âme »), qui pratique l’exemplarité et prône la « non violence absolue ». Très belle mise en scène, avec des reconstitutions bluffantes (massacre d’Amritsar, Marche du Sel etc.) autour d’une interprétation fantastique du rôle titre. Un film grand public qui donne envie d’en savoir plus sur celui qui rendit aux Indiens leur dignité, un homme finalement ordinaire (le film, sur ce point est un peu trop dévot!)qui fit des choses extraordinaires et dont on peut mesurer l’héritage politique, philosophique et spirituel à l’aune de ce qu’est devenue l’Inde aujourd’hui : une puissance mondiale en devenir où règne…beaucoup de violence.