Avis : Les Invisibles - Page 3

Même si elle est un peu décousue, cette galerie de portraits mettant en lumière des personnes méprisées et délaissées est touchante. Elle s'abstient de juger ses personnages et tente de les montrer dans toute leur complexité.

Au-delà des sourires et des rires que certaines situations provoquent, il ne peut être fait abstraction de la situation dramatique de ces femmes, pas si invisibles que ça (on en croise et on les identifie plus ou moins tous les jours dans nos villes) mais que la société et une certaine approche de l’aide sociale voudrait ranger dans des foyers d’hébergement de nuit, à charge de rejoindre le jour un autre lieu pour les démarches d’insertion. Dans le scénario du film, il est pris comme parti que seulement 4 % des femmes ainsi prises en charge (puisqu’il s’agit ici d’histoires de femmes) finissent pas s’en sortir. Les autres reviennent à leur errance et à l’endroit qui leur sert de lieu de vie et de socialisation le jour. « Il faut avoir des résultats. 4 % on ne peut pas, on ne peut plus », terrible constat. Rare : à la fin du film, alors que le générique s'achève, de nombreux spectateurs sont encore rivés à leur siège et échangent à chaud. C’est qu’il y a matière et contenu dans ce film en immersion totale dans son sujet. Film coup de poing !

Louis-Julien Petit, en disciple appliqué du grand Ken Loach, explore de film en film ce monde des « invisibles », ces gens que nous croisons chaque jour sans vraiment les voir. C’est vers l’univers des travailleurs sociaux et d’une petite communauté de femmes fracassées qu’il nous emmène ici. Pas vraiment de scénario au sens cinématographique du terme, pas de recherche subtile sur la forme, ce sont les trajectoires individuelles qui importent, les visages et les expressions. C’est aussi la difficulté du travail social auquel il est rendu hommage ici qui est la ligne directrice de ce film à travers les figures interprétées par Audrey Lamy et Corinne Masiero, encore meilleures que d’habitude, si c’est possible. Entre drame et humour, on découvre peu à peu l’histoire de ces femmes, en gardant une certaine distance de dignité, en respectant les personnalités de ces actrices d’occasion qu’on devine particulièrement concernées par le sujet. On peut rire et s’émouvoir, parler du peuple sans verser dans des tucheries qui méprisent leur sujet et qui nous abaissent.

Film documentaire sans concessions sur le milieu de la précarité des femmes. Pas le film a aller voir pour rire, on n'est pas dans scènes de ménage. On en ressort ébranlé.

Un hommage aux travailleuses sociales, mal payées, déconsidérées, pilier de notre société en dérive. Un film très (trop) réaliste et bien joué. Dépressifs s'abstenir.

Un équilibre entre touches d’humour et réalisme porté par des actrices toutes touchantes et justes. Un film authentique.

Un joli film plein d'humanité, à la fois drôle et touchant. Les actrices, professionnelles et amateurs sont toutes formidables. Louis-Julien Petit réussit à faire exister toutes ces femmes. Un film à voir !

Louis-Julien Petit, réalisateur, a souhaité un film solaire et porteur d'espoir malgré la gravité et la dureté du sujet.
Mission plus que bien accomplie !!
C'est bouleversant d'authenticité sans jamais être dans le misérabilisme.
EXCELLENT

Dans « Les Invisibles », Audrey Lamy, Corinne Masiero, Noémie Lvovsky et Déborah Lukumuena s’occupent de L’Envol, un centre d’accueil de jour pour femmes SDF. Mais suite à une décision municipale, le centre menace de fermer dans trois mois. Après « Discount » et « Carole Matthieu » Louis-Julien Petit continue d’exploiter le cinéma social en offrant un visage à celles qu’on ne regarde pas dans la rue. Ces femmes qui errent dans la rue et qui s’arrêtent parfois dans un refuge en quête de chaleur ont désormais leur film. Le réalisateur a d’ailleurs choisi des actrices non professionnelles pour incarner les femmes SDF. Louis-Julien Petit met également en lumière la pression qui pèse sur ces structures qui doivent elles aussi être rentables avec des objectifs. Bien que l’histoire soit à la limite de l’utopie et trop bienveillante, « Les Invisibles » dévoile un métier de passion et le casting dynamique nous touche pleinement. Un film qui ouvre les yeux et qui fait du bien.
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Dans la vie ordinaire, celle de tous les jours, elles sont assurément invisibles, on peut passer à côté d’elles sans même les remarquer. Mais la grâce de ce film vivifiant, c’est précisément de donner à nouveau non seulement une visibilité mais une parole à ces femmes-là. Elles, ce sont les femmes de la rue qui, presque toutes, peut-être pour ne pas avoir à dévoiler leur vraie identité, se sont choisies pour pseudonyme celui d’une célébrité : il y a Lady Di, Brigitte Macron, Dalida, etc. L’une d’entre elles, cependant, se nomme simplement Chantal dans « Les Invisibles » (Adolpha Van Meerhaeghe dans la vie réelle) et elle est l’une des femmes qui y sont les plus présentes et pour cause. Elle possède un don pour la réparation des machines fonctionnant à l’électricité et n’a pas sa langue dans sa poche.
Dès la première scène, le film nous met dans l’ambiance. Les femmes se pressent derrière une grille que vient ouvrir la pétulante actrice Déborah Lukumuena (qu’on avait vue dans « Divines » en 2016). C’est au centre social « L’Envol » accueillant durant la journée les femmes SDF que des visages connus les reçoivent : Audrey Lamy, Noémie Lvovsky et Corinne Masiero y sont les animatrices. Mettre dans un même film acteurs professionnels et non professionnels, cela s’est déjà pratiqué, mais pas toujours avec autant de bonheur que dans cette œuvre-ci.
En se basant sur le travail documentaire réalisé par Claire Lajeunie, Louis-Julien Petit a imaginé une aventure qui, sans jamais dénaturer la dure réalité de la vie des femmes SDF, les entraîne vers un surplus d’entraide et de solidarité. Certes, le cinéaste se garde de tout dépeindre en rose : plus d’une scène montre combien le dialogue est difficile, combien les coups de gueule sont fréquents. Mais, face à la menace qui pèse sur elles, les femmes de la rue comme les animatrices qui les accompagnent et les motivent, s’efforcent de trouver les moyens de s’en sortir. Même un centre social comme celui qu’on voit dans le film peut, en effet, être jaugé selon des critères d’efficacité, voire de rentabilité. Et si l’on estime que le taux de réinsertion des femmes accueillies n’est pas atteint, la menace d’une fermeture ne tarde pas à apparaître. Or toute l’aventure racontée dans « Les Invisibles » nous montre que, quitte même à prendre des libertés avec les règlements, il est possible de trouver ensemble des moyens d’avancer, ce qui veut dire, en l’occurrence, dénicher un logement et un travail à ces femmes.
Pour ce faire, tout en ne dissimulant rien du mépris et de la brutalité avec lesquels les femmes de la rue sont parfois traitées par les autorités (leur camp de tentes démantelé à 5 heures du matin, les femmes étant chassées manu militari), Louis-Julien Petit prend, le plus souvent, le parti de l’humour et de la bonne humeur. C’est un pari gagnant que de mettre en scène des femmes SDF ayant gardé, pour la plupart, un superbe sens de l’humour. C’est de cette façon-là, entre autres, qu’elles expriment quelque chose d’une fierté qu’elles n’ont pas perdue. Même marquées par les épreuves, elles sont restées belles et joyeuses. C’est réjouissant de voir « Lady Di » se trouver un mec et c’est encore plus réjouissant d’admirer l’honnêteté, la transparence de Chantal. Les animatrices du centre social ont beau lui expliquer qu’il n’est pas nécessaire de tout dire pendant les entretiens d’embauche, rien n’y fait : Chantal ne peut s’empêcher de révéler que sa formation de réparatrice, c’est en passant par la case « prison » qu’elle l’a acquise.
On n’oubliera ni leurs visages ni leur gouaille ni leur résistance envers et contre tout à ceux qui voudraient leur faire plier l’échine : elles donnent un bel exemple de vie, ces « invisibles » !

En ces temps où l'individualisme et la compétition sont exacerbés, ce film fait chaud au coeur. Bravo au réalisateur qui a su avec finesse et intelligence, raconter l'histoire de ces femmes délaissées par la société. Tout au long du film on passe de scènes tragiques à des scènes comiques et ce dans un bel équilibre.

Ce film est classé dans la catégorie "comédies", certes, mais tout de même ce que l'on voit est vraiment dramatique.
Ce film social est bien, juste, émouvant.
Ce genre de films est tout à fait nécessaire et bienvenu.
Tous les acteurs, connus ou inconnus, sont épatants.

" les invisibles " est une comédie sociale à la française d'une belle humanité. En effet ce film doit beaucoup à ses actrices ( Audrey Lamy, Corinne Masiero...) dont certaines non professionnelles qui ont connu la rue dans une histoire touchante parfois drôle qui suit le parcours de ces SDF dans un centre d'accueil filmé d'une manière réaliste.

Toujours généreux, parfois un brin maladroit, Les invisibles raconte le combat de femmes SDF en quête de dignité, aidées en cela par d’intrépides travailleuses sociales du nord de la France. Ce « feel good movie » à la sauce sociale dresse un certain état des lieux de la précarité dans notre pays, entre logique administrative difficilement compréhensible et débrouille de tous les instants. Le film est d’abord et surtout un magnifique portrait de femmes, incarnées à la fois par des actrices professionnelles et de vraies femmes de la rue, qui nous font naviguer entre séquences légères et scènes plus graves.

Audrey Lamy troque son costume d'humoriste pour ici incarner une femme tentant d'aider d'autres femmes dans la misère totale, vivant dans la rue.
Le centre d'accueil de jour dans lequel elle travaille doit fermer ses portes faute de rentabilité (une hérésie) : c'est le début d'un combat sociétal illégal mais profondément humain.
Cette terrible fable sociale très engagée dénonce des tas de drames malheureusement quotidiens en France.
Le ton alterne maladroitement entre sourire et souffrance, j'ai trouvé la mise en scène chaotique, les comédiens plutôt moyens et l'histoire décousue faite de multiples petites scénettes éparses sans un vrai fil conducteur puissant.
Il est dommage qu'à chaque moment d'espoir, le film replonge aussitôt dans un pessimisme réaliste assez déprimant, comme un journal de 20H démoralisant.
Un peu plombant.
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