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    Sibel
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    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    113 abonnés 1 578 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 avril 2019
    Dans le Nord Est de la Turquie, le paysage montagneux et les vallées reculées font le lit de croyances ancestrales, de valeurs morales patriarcales ; mais a aussi permis à la langue sifflée de se développer et de se perpétuer. Pour communiquer dans cette topographie forestière, les autochtones sifflent la langue turque. Dans un de ces villages reculés, une jeune femme de 25 ans muette, Sibel, communique ainsi avec un père aimant et une sœur jalouse de la préférence paternelle pour son aînée handicapée. Mise au ban de cette société archaïque, elle va au champ pour aider mais reste souvent isolée, comme si son handicap était transmissible. Pas mariée à 25 ans, alors que toutes les filles pensent à trouver un mari dès 15/16 ans, personne ne veut de cette handicapée ; et c’est ce qui fait sa force, sa liberté de parole et d’action. Lorsque sa sœur, brillante étudiante, est demandée en mariage à 16 ans, elle se révolte par procuration ; mais sa sœur y trouve une forme de gratification. Les femmes organisent les mariages, les rencontres ; elles sont les têtes de proue d’un conservatisme dont elles sont des victimes via ces mariages organisés. La toxicité suprême est de rendre les femmes agressives entre elles, tant elles sont déchirées entre la fierté d’être données en mariage et leur instinct caché de liberté. Sibel affranchi de ce carcan, mais rejetée du fait de son handicap, décide afin d’être reconnue d’aller chasser le loup dans la forêt ; un loup rodant près du Rocher des Mariés et empêchant les mariages. Partant fusil à l’épaule et sans foulard, affichant donc un statut particulier pour les femmes de la communauté, elle arpente les montagnes jusqu’au jour où elle tombe sur une autre forme de loup, un déserteur. Le village et la maison pour les codes moraux sociétaux locaux ; la montagne et la forêt pour le côté naturaliste et conte. Dans cette forêt dans laquelle la liberté est pleine et entière, Sibel y rencontre un serpent (Adam et Eve ne sont pas loin), une vieille folle (victime de la morale et poussée à l’isolement), un déserteur assimilé comme un terroriste par les autorités,… Ce dernier est l’alter ego de Sibel, un homme épris de liberté. Le père de Sibel est un personnage lui aussi important du film pris en tenaille entre les traditions et l’amour inconditionnel pour sa fille ; grand écart difficile à tenir pour celui qui représente aussi l’institution, il est le maire du village. Entre Sibel et ce père, deux scènes s’impriment durablement dans les esprits. Vous avez aimé « Mustang » et son côté uppercut et explicite ; vous aimerez « Sibel » et son approche fable engagée, progressiste et plus implicite. Sibel est une jeune femme avec des convictions chevillées au corps ; son handicap est sa force. Sa liberté permise par ce handicap lui permet de s’affranchir de cette société autant patriarcale que matriarcale et de s’émanciper socialement et sexuellement. De toutes les scènes, avec un magnétisme et une puissance incroyable, Damla Somnez est la « Rosetta » de 2019. Les festivals ont eu le nez creux, elle s’est vue décerner 11 prix d’interprétation. Jusqu’à la scène finale, elle porte ce film. La dernière séquence est aussi à l’image d’un film où le couple franco-turque de réalisateur (Cagla Zencirci-Guillaume Giovanetti) ne cède pas à la facilité avec de l’intelligence dans chaque plan. Issus tous deux du documentaire, leur scénario est aussi irréprochable ; aucune facilité et beaucoup de bienveillance malgré un engagement total.
    Assurément un film phare de cette année ciné. A voir absolument. D’une richesse incroyable, même à revoir très vite.
    tout-un-cinema.blogspot.com
    islander29
    islander29

    768 abonnés 2 277 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 mars 2019
    J'avais déjà entendu parler de ces gens dans les montagnes, qui communiquent en sifflant….Le film parle de l'une d'elle. En Turquie….La fin du film est juste somptueuse. Tout se dénoue dans l'émotion. Ce film c'est le poids des traditions, du Patriarcat….L'héroïne est belle et solitaire, elle rencontre un déserteur dans la montagne...Tout est dit….Le film est romanesque, du côté de l'enfant sauvage, la jeune fille révoltée. La sœur peut être mauvaise, le père peut être mauvais.
    que de choses dans ce film pudique dans un cadre magnifique, avec des plongées sur la forêt, sur la liberté. Liberté si fragile quand l'âme est en souffrance...il y a tout cela dans ce film… et pourtant il manque quelque chose au film, une profondeur, une intensité, une beauté à couper le souffle...Ce n'est donc pas un chef d'œuvre…C'est un film turc, original , qui laisse une empreinte, une belle empreinte, mais peut être pas celle qu'on voudrait...On n'est pas dans la maitrise de Ceylan....Mais quand même...Je conseille...
    Ghislaine D
    Ghislaine D

    2 abonnés 10 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 juin 2019
    Allez voir ce film, c'est l'histoire d'une jeune fille muette qui s'exprime uniquement en émettant des cris d'oiseaux, il faut savoir que ce langage existe encore dans un village à l'Est de la Turquie. Pas de droit à la différence, puisque cette jeune fille est rejetée par la commmunauté et qu'elle va tenter par ses escapades dans la fôret de tuer un loup, objet des fantasmes et de terreur chez les habitants, pour se faire accepter. Néanmoins, l'histoire prend un autre tournant quand elle rencontre de façon fortuite, un fugitif recherché. La dualité qui s'oppose au père entre son amour pour ses fillles et le poids des traditions et des convenances, dans ce vilage aux moeurs rétrogrades, est bien amené. Sibel affronte avec courage l'hostilité des villageois et se rebelle, pour s'émanciper de la pression patriarcale. De jolies prises de vue dans ce film et on aimerait un arrêt sur image sur certaines scènes. Quant à l'actrice elle a obtenu 11 prix d'interprétations. Ce film n'est servi par aucune musique, il n'en a nul besoin. Ce film en VO se termine sur une touche d'optimiste, car le sourire légèrement esquissé de Sybel à une autre jeune fille est comme un gage d'une promesse d'avenir.
    traversay1
    traversay1

    3 126 abonnés 4 630 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 mars 2019
    Sibel est sans nulle doute la plus belle surprise cinématographique du premier trimestre 2019, signé d'un duo franço-turc (Guillaume Giovanetti/Cagla Zencirci) qui en est déjà à son troisième long-métrage. Le film échappe aux étiquettes, entre fable forestière, ouvrage politique, portrait féministe et documentaire ethnologique. Qu'importe, comme le disait le titre d'un film cubain, il y a 20 ans, dans ce petit village du nord de la Turquie, la vie c'est siffler. D'autant plus quand on est muette comme Sibel, exploitée par son père, méprisée par sa soeur et ostracisée par la communauté. Une handicapée sociale qui trouve refuge dans la forêt et y traque un hypothétique loup (le verra t-elle ?). Ce personnage de sauvageonne qui rappelle un peu Manon des sources, les chèvres en moins, est aussi proche des jeunes femmes de Mustang. Quant à la place de la nature, elle a la même importance que dans les films de Semih Kaplanoglu (Lait, Miel, ...), en moins contemplatif, cependant. Car l'originalité de Sibel tient aussi à sa progression dramatique et à la révélation du tempérament fougueux et intransigeant de Sibel qui va finalement s'affirmer dans cette société patriarcale, engoncée dans des coutumes d'un autre âge. L'actrice qui incarne Sibel, est très connue en Turquie, mais aucunement en France, ce qui augmente le plaisir de la découverte d'un visage on ne peut plus expressif, puisque privé de mots. Damla Sönmez est tout bonnement inoubliable !
    AZZZO
    AZZZO

    270 abonnés 728 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 mars 2019
    Une des forces de ce film est qu'il peut être interprété de multiples façons mais, à bien y regarder, c'est la Turquie contemporaine, celle d'Erdogan, qui est subtilement vilipendée. Dans ce monde moderne, les chasseurs de terroristes étouffent les libertés, particulièrement celle des femmes, en s'appuyant sur les sociétés villageoises et leurs vieilles coutumes aussi froides et inamovibles que les murs d'une prison. La photographie est superbe et Danla Somnez est hypnotique.
    Pierre E
    Pierre E

    9 abonnés 58 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 mars 2019
    Un film superbe, étrange mais prenant, tout en subtilités et merveilleusement interprété. Un véritable coup de cœur.
    velocio
    velocio

    1 179 abonnés 3 040 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 février 2019
    Voici un film qui, entre autres récompenses, remporte presque systématiquement le Prix du Public dans tous les festivals où il est présenté. Un film qui sort de l’ordinaire comme l’étaient déjà "Noor" et "Ningen", les deux films précédents du couple franco-turc Guillaume Giovanetti et Çağla Zencirci.
    Sibel, c’est la fille aînée de Emin, veuf et maire d’un petit village du nord-est de la Turquie. Bien que muette, elle peut communiquer avec les autres car elle a la chance de faire partie d’une communauté dont la plupart des membres pratiquent et comprennent le kus dili, un langage sifflé pratiqué dans cette région. Par ailleurs, son infirmité a de bons et de mauvais côtés. C’est ainsi que, dans cette communauté pleine de préjugés, il peut lui arriver qu’une jeune femme de son âge, sur le point de se marier, lui ordonne de s’éloigner, craignant que sa proximité lui fasse engendrer des enfants muets.

    Par contre, grâce à ce handicap qui en fait un personnage à la marge, grâce aussi à un père aimant et (relativement) ouvert, elle bénéficie d’une plus grande liberté dans sa vie, elle peut s’affranchir des règles sociales qui régentent la vie des jeunes femmes de son âge : elle n’a, par exemple, aucune obligation, bien au contraire, de se marier jeune et de se retrouver très vite avec de nombreux enfants. Elle peut aussi avoir un comportement totalement différent face à la présence du loup dans l’environnement du village. Que cette présence soit réelle ou fantasmée, elle inquiète beaucoup les congénères de Sibel, alors que celle-ci, excellente tireuse, part régulièrement en chasse avec son fusil, avec le secret espoir d’être adoptée par la communauté au cas où elle arriverait à éliminer l’animal. Des ballades en forêt qui vont lui faire rencontrer Ali, un homme en cavale qui dit se cacher parce qu’il ne veut pas effectuer son service militaire mais dont les autorités prétendent que c’est un terroriste. Une rencontre qui ne va pas améliorer le statut de Sibel auprès des villageois et des villageoises.
    Tenant à la fois du conte et du thriller, "Sibel" est aussi un film qui, de façon intelligente et feutrée, stigmatise l’exclusion dont sont trop souvent victimes les hommes et les femmes qui ne rentrent pas dans le moule et met en exergue la solidarité féminine, trop souvent absente face au poids des traditions et à la domination masculine. "Sibel" nous permet aussi de découvrir Damla Sönmez, une comédienne turque de grand talent, tellement expressive qu’on en oublie qu’elle joue le rôle d’un personnage qui ne peut pas parler. Sans l’ombre d’un doute, un des meilleurs films de ce début d’année.
    mazou31
    mazou31

    81 abonnés 1 264 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 novembre 2019
    Superbe conte politique sur l’intolérance et l’obscurantisme de la société turque d’aujourd’hui, verrouillée par ce grand démocrate d’Erdogan. Mais le réalisateur, qui aime assurément son pays, ne fustige pas les Turcs eux-mêmes. Beaucoup sont montrés avec leur humanité, leurs tiraillements – père magnifique déchiré entre son statut de maire et son amour filial – et leur fierté. Et l’on suit au fil de l’histoire cette splendide jeune fille muette qui transcende toutes les scènes et affirme fièrement sa liberté, LA liberté. Décors naturels superbes, cadrages serrés, rythme haletant – telle l’héroïne dans la forêt – tout est réussi. Un grand film qui confirme la qualité du cinéma turc malgré l’oppression : *Mustang, De l’autre côté, Winter Sleep*
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 181 abonnés 3 988 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 avril 2019
    « Sibel » est le portrait d’une femme muette de 25 ans, qui vit avec son père et sa sœur dans un village isolé des montagnes de la mer noire en Turquie. Celle-ci est rejetée des autres par sa différence. « Sibel » ne communique pas en langue des signes mais en langue signée, une méthode ancestrale de la région. L’actrice est époustouflante. En plus de nous faire découvrir un univers méconnu, son personnage dégage un mystérieux sentiment lorsqu’elle traque le loup qui rôderait dans la forêt. Guillaume Giovanetti et Çağla Zencirci viennent du documentaire et leur fiction respire l’authenticité tout en étant un cri pour la liberté.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    Jmartine
    Jmartine

    151 abonnés 652 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 mars 2019
    Voici un film qui, entre autres récompenses, remporte presque systématiquement le Prix du Public dans tous les festivals où il est présenté…. Récompensé à Locarno, Hambourg, Montpellier, et par le Syndicat Français de la Critique de Cinéma aux Rencontres Cinématographiques de Cannes, un film qui sort de l’ordinaire et que nous devons au couple franco-turc Guillaume Giovanetti et Çağla Zencirci. Voici un film qui concilie les genres de la fable engagée, du documentaire, du récit psychologique et du conte poétique… Un film qui nous emmène, au nord est de la Turquie, à Kusköy, qui signifie village des oiseaux et où les habitants parlent une langue sifflée…Un langue loin d’être éteinte que les adultes maîtrisent parfaitement et qui est même enseignée à l’école aux jeunes générations…Dès que les Smartphones ne captent plus dans la montagne, alors cela commence à siffler...Lors de leur premier voyage à Kusköy, voyage à visée documentaire, les deux cinéastes se sont retrouvés un jour, face à une jeune femme dont ils ont eu l’impression qu’elle état muette et qu’elle ne parlait que la langue sifflée..Elle a alors subitement disparue dans la nature...C’est cette jeune femme qui leur a inspiré le personnage de Sibel… Sibel, c’est la fille aînée de Emin, veuf, épicier et maire du village. Bien que muette, elle peut communiquer avec les autres car elle pratique le kus dili, le langage sifflé pratiqué dans cette région, mais son handicap l’éloigne des autres villageoises avec lesquelles elle travaille aux plantations de thé ou de cannes à sucre… C’est ainsi que, dans cette communauté pleine de préjugés, il peut lui arriver qu’une jeune femme de son âge, sur le point de se marier, lui ordonne de s’éloigner, craignant que sa proximité lui fasse engendrer des enfants muets….Alors avec son fusil, elle traque sans relâche un loup qui rôderait dans la forêt voisine, présence réelle ou objet de fantasmes et de craintes des femmes du village qui ne peuvent plus accéder au Rocher de la mariée mythe ancré dans l’imaginaire collectif et qui favoriserait une descendance masculine….Sibel pense qu’en tuant le loup et en ramenant sa dépouille au village, elle retrouvera l’estime et sa place dans la communauté…Mais à défaut de loup, sa route va croiser un fugitif blessé, Ali, réfractaire au service militaire ou terroriste, tout à la fois menaçant et vulnérable et qui va poser pour la première fois un regard neuf sur elle… L’actrice Damla Sönmez , Si belle Sibel, présente sur tous les plans, beauté farouche aux yeux verts, profonds, toujours en alerte donne corps et vie à ce personnage qui siffle pour tout dialogue…On doit notamment saluer sa prestation car en plus d’être particulièrement expressive bien que ne parlant pas, elle a dû apprendre rapidement le langage sifflé que bien sûr elle ne connaissait pas… Autre actrice reconnue, Elit Iscan, qui joue Fatma, l’adolescente frondeuse sœur de Sibel , était Ece dans le magnifique Mustang de la réalisatrice turque Deniz Gamze Erguven…Il faut aussi parler de Emin, le père joué par Emin Gürsoy, veuf et écartelé entre son statut traditionnel et son amour paternel, figure libérale et magnifique…Sans parler de la vieille Narim, un peu folle, interprétée par Meral Cetinkaya, rejetée à l’extérieur du village et que seule Sibel visite , et qui attend vainement le retour de Fluat, son amour de jeunesse, victime des traditions ancestrales de l’honneur bafoué…Ce film ne se contente pas de nous mettre en présence de beaux personnages, il stigmatise aussi de façon intelligente et feutrée le rejet que peuvent subir dans leur vie de tous les jours celles et ceux qui ne rentrent pas exactement dans le moule et met en exergue la solidarité féminine , trop souvent absente face au poids des traditions et à la domination masculine…Et quelle musique pour accompagner ce film ? Eh bien, il n’y en pas et c’est le film, lui-même, qui a imposé ce choix aux réalisateurs. Il faut dire qu’avec tous ces sifflements qu’on entend à longueur de film et qui s’apparentent à des chants d’oiseau, une musique additionnelle serait apparue superfétatoire….A voir !!!
    soulman
    soulman

    69 abonnés 1 155 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 avril 2019
    Film touchant réalisé par un couple franco-turc, superbe portrait de femme au fin fond de la campagne anatolienne, "Sibel" est une pépite. Formidablement bien jouée, cette émancipation d'une jeune fille marginalisée par les siens est aussi une ode à la nature et à la forêt, la communion vécue par Sibel avec l'environnement étant physiquement habitée par l'actrice. Une oeuvre naturaliste à la fois politique, sociale et fantastique.
    mat niro
    mat niro

    303 abonnés 1 726 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 avril 2019
    Sibel est une jeune femme travaillant dans les champs turcs entourée d'une petite sœur promise à un mariage et d'un père autoritaire , maire du village. Elle porte un lourd handicap : elle est muette et ne communique que par un langage sifflé. Seulement voilà, un jour, sur son territoire de chasse où elle poursuit un loup tant redouté par les villageois, elle fait la rencontre d'un déserteur. Damla Sönmez (Sibel) est exceptionnelle dans ce film où les traditions et les interdits chez les femmes sont extrêmement bien dépeints dans la Turquie actuelle. C'est un film que l'on peut qualifier de sobre, où la nature est omniprésente et ce "petit bout de femme" dégage une puissance émotionnelle énorme. Bref, c'est une réussite même s'il faut quelques minutes pour rentrer dans cette œuvre et se faire au mutisme de l'héroïne.
    montecristo59
    montecristo59

    34 abonnés 288 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 avril 2019
    Dans une belle région de moyenne montagne bien mise en valeur par la caméra, une jeune femme magnifique arpente la forêt. Sibel galope tête nue, aux aguets, armée, alerte et silencieuse, sur les traces d'un secret bien gardé par le village où elle vit. Elle est la fille mutique, handicapée impossible à marier et donc épargnée par le carcan social, rejetée par les femmes, aimée pourtant par son père, qui la laisse chasser à sa guise après lui avoir offert un fusil. La belle Sibel, poignante métaphore de liberté, est un danger pour l'ordre des choses. Elle est l'amie d'une folle esseulée, s'acoquine avec un fuyard qu'elle rencontre dans les bois. Têtue, elle suit son instinct sans se soucier des regards d'autrui.... Brassens chantait une France "où les braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux". Cette fable sans réelle fin nous dit une Turquie où il ne fait pas bon vivre hors les traditions, où le langage se siffle autant sinon plus qu'il ne passe par les mots. Surprenant et magnétique, porté par une D. Sömnez aussi sensible que sensuelle, le film est une plongée en exotisme qui explore avec fraîcheur, poésie et lucidité la thématique de la place des femmes, que traitait plus dramatiquement l'excellent "Mustang", venu du même pays. Une réussite.
    Frédéric B
    Frédéric B

    9 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 mars 2019
    Une actrice remarquable ... Une histoire forte, originale, politique et poétique. ..... Un jeu tout en finesse et bien rythmé..
    Loïck G.
    Loïck G.

    289 abonnés 1 635 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 mars 2019
    On imagine une ode à la nature , puis aux traditions des langages multiples ( ici celui des oiseaux) avant de plonger dans le cœur bien présent d’un petit village turque perdu dans les montagnes près de la mer noire. Autre temps pourtant, autre mœurs où le pouvoir patriarcal est conjoint à celui des femmes dont l’autorité sur l’honneur et la moralité du village n’est pas remise en cause. C’est pour fuir cet univers que Sibel une jeune femme muette se réfugie dans la forêt, auprès d’une vieille dame qui a perdu la raison et dans sa cabane d’où elle traque le loup dont les femmes ont peur. Sa rencontre avec un homme blessé va la ramener à des réalités plus contraignantes mais tout aussi réelles quant à la situation géopolitique de la Turquie. Ce nouveau sujet amplifie la violence contenue dans cet environnement hostile où paradoxalement la lumière douce et apaisante, dessine le portrait d’une madone. Damla Sönmez en personne, une grande personne !
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
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