Avis : Buffet Froid - Page 8

Humour grinçant et critique sociétale vitriolée sont au programme de ce film singulier qui oscille entre surréalisme et parodies génériques. Malgré quelques longueurs lors de l'intrigue autour de la veuve, le rythme demeure sautillant, aidé en cela par des dialogues sonnants et des acteurs qui donnent corps à ce réaliste monde absurde. Une manière mémorable de dénoncer détachement, déshumanisation et désinvolture!

J’ai adoré ce voyage macabre en absurdie . Ma première réaction : « ils ont dû se marrer à tourner ce truc ». Un numéro d’acteurs désopilant, avec des dialogues truculents ( par exemple dans la bouche d’un inspecteur : « il faut arrêter le moins possible les coupables, ils sont plus dangereux enfermés, car ils contaminent les innocents »). Un propos vraiment jubilatoire, une œuvre injustement boudée à sa sortie, les Français n’aimant pas trop le second degré. En plus, une actrice époustouflante de beauté à ses débuts : Carole Bouquet. Un cinéma d’auteur de grande classe. N’en jetez plus !

Complètement décalé. Blier nous emmène encore une fois dans un film qui à ni queue ni tête et c'est ça le point fort de cette satire. Le trio Depardieu Bernard Blier Carmet sont géniaux. Les dialogues font mouche à chaque scène. On est dans l'irréel total . Un métro vide , un immeuble vide ... C'est franchement bon . Les seconds rôles aussi efficace en particulier Serrault dans le rôle du quidam .
Parfait

"Buffet froid" est un film complètement absurde de Bertrand Blier, beaucoup de dialogues sont drôles, aucun fil conducteur vraiment sérieux, il faut se laisser porter par l'imagination du réalisateur nous emmenant dans des immeubles vides de Créteil, dans le métro parisien. Débrancher le cerveau pour visionner "Buffet froid", vous n'en serez que plus satisfait! Malgré tout, l'absurde a ses limites et parfois j'ai un peu décroché. Le film ne serait pas ce qu'il est sans les acteurs haut de gamme que sont Depardieu, Bernard Blier, Gérard Carmet, Michel Serrault ou Carole Bouquet. Un film français à voir c'est culte.

un film qui vaut par la jolie brochette d'acteurs qui s'y donnent impeccablement des répliques bien léchées, une mise en scène rigoureuse et des images superbement cadrées. Le scénario qui se résume à un enchaînement d'assassinats sans raison ni mobile, joue sur l'absurdité des situations. C'est assumé, mais finit par lasser, car c'est un carburant bien faible. En filigrane, la dénonciation de l'urbanisme moderne de la défense de la fin des années 70 avec ses tours vides, ses immenses parking, son RER déserté la nuit. Peut-être est-ce là le véritable objet du film ?

Dans “Buffet froid” la qualité des dialogues et l’interprétation des acteurs (Depardieu, Serrault, Blier, Carmet) et des actrices (Geneviève Page et Carole Bouquet) est sublimée par des décors minimalistes de la station de RER au lac minéral en passant par la tour de béton et la forêt (la maison est un simple décor extérieur), tous sans autre personnages que les protagonistes, avec la scène de l’orchestre comme seule exception. La réduction abrasive du temps permet une plongée surréaliste dans les cauchemars d’un homme torturé par le remord d’un meurtre qu’il aurait sans doute commis à l’insu de son plein gré. A partir d’un scénario (César 1980) qui va de l’absurde au surréalisme à la sauce humour noir, Bertrand Blier montre une virtuosité technique certaine dans la réalisation, produit d’un énorme travail de script, sans rendre la mise en scène pesante. Ce bel exercice peut faire penser au cinéma de Luis Buñuel, mais sans le fond social du maître Aragonais. C’est aussi sa limite.

Whaou !!! Film hallucinant et surréaliste !!! Une montée crescendo dans un monde complètement incongru avec une plastique froide, des situations cocasses, des dialogues très travaillés et des acteurs au sommet de leur art, sublime et captivant du début à la fin !!!

Rien ne vaut l'arme blanche ! Film excellentissime, l'un des meilleurs de Bertrand Blier. Les acteurs sont géniaux.

Situations surréalistes mais tellement drôles ! Humour noir et déjanté, ambiance très sombre, tout se passe la nuit. Dialogues décalés, personnages timbrés, dépressifs... Le film respire la folie de ses personnages, j'ai passé un excellent moment devant cette comédie aux dialogues savoureux et originaux ! Génial !

Je suis honnêtement assez déçu par ce film, réalisé par Bertrand Blier et sorti en 1979, considéré comme le chef-d’œuvre absolu de ce dernier. Le problème avec ce genre de réputation, c'est que l'on s'attend forcément à quelque-chose d'exceptionnel, à un film que l'on s'est déjà fait dans sa tête et qui ne correspond du coup forcément pas à nos attentes. Et c'est un peu le cas de celui-ci qui mériterait alors peut-être un second visionnage, mais pas tout de suite car le premier fut déjà assez longuet. En effet, si on reconnait bien là la patte du réalisateur, le film souffre cependant d'un scénario absurde certes (et on peut par ailleurs y voir certaines influences de Quentin Dupieux) mais qui part un peu dans tous les sens et qui ne va paradoxalement nulle part. Faire de l'absurde, c'est réellement un art, il ne suffit pas de mettre des personnages qui ne réagissent pas comme tout le monde pendant une heure et demie pour faire quelque-chose de marrant. Bon, là je suis assez méprisant et j'exagère car Blier ne se contente heureusement pas que de cela mais on est quand même loin par exemple d'un excellent "Tenue de soirée" par exemple ! Cependant, je dois quand même avouer que c'est un peu moins absurde et déconstruit que certains de ses précédents films, notamment "Calmos" auquel je n'avais pas vraiment adhéré. Ici, c'est déjà beaucoup plus sinistre avec cette introduction dans cette station de métro triste et grise qui se poursuit dans l'appartement du personnage principal, tout aussi froid et triste, en plus d'être vide, lui-même situé dans une grande tour à la modernité fade et anxiogène. Ce qui est d'autant plus déroutant car c'est la seule chose auquel le spectateur peut s'attacher, le seul élément qui peut lui sembler familier car tout le reste, et notamment les réactions des personnages, sont, encore une fois, complètement absurdes. Ce qui donne lieu à des scènes assez longuettes qui sortent un peu du chapeau mais qui peuvent également donner lieu à des dialogues savoureux, surtout lorsqu'ils débités par un trio d'acteurs aussi talentueux. On retiendra également la fin qui nous permet enfin de sortir de ces décors froids et mornes (et de voir enfin la lumière du jour d'ailleurs) ou alors cette scène chez les musiciens qui est excellente. Mais "Buffet froid" avance ainsi en dents de scie, entre très bonnes scènes et puis des moments très longs, ce qui fait qu'on n'accroche jamais vraiment à l'histoire.

Une comédie loufoque aux dialogues réjouissants avec lesquels les acteurs s'en donnent à cœur joie. Il est cependant dommage que le récit n'aille nulle part et ne définisse aucun enjeu ce qui empêche l'implication du spectateur et l'empathie.

Des armes, un immeuble vide et plusieurs bouteilles de vin. Voilà le menu approximatif de ce "Buffet froid", véritable incontournable de Bertrand Blier réalisé en 1979. Dans ce polar nocturne, délicieusement interprété, on retrouve l'essence cinématographique du réalisateur, coulée cependant au creux d'un moule inédit. Ici, les habituels dialogues mordants se trouvent englobés au sein d'un cocon flirtant avec le surréalisme et même le fantastique. Mais davantage que sa qualité textuelle, c'est dans le domaine visuel que l'œuvre se démarque définitivement. Il s'agit en effet sans doute du film le plus stylisé de Blier. Rarement le cinéaste n'aura accordé une si grande importance à la multitude de ces couleurs fauves ainsi qu'à ces modèles architecturaux quasi futuristes, soutenant merveilleusement ce régal d'histoire rocambolesque. Un bijou noir.

Malgré un certain sens du décalage, des films comme Les Valseuses ou Préparez vos mouchoirs restaient dans une certaine crédibilité. Avec Buffet froid, Bertrand Blier adopte un sens du surréalisme qui sera la marque de fabrique de la majorité de son œuvre future (surtout à partir de Trop belle pour toi) : les personnages adoptent toujours les attitudes inverses à celles que la logique le voudrait spoiler: (Alphonse Tram qui accueille chez lui l’homme qui lui annonce être le meurtrier de sa femme, l’inspecteur Morvandiau qui traite les meurtriers comme des gens biens…)
. Il est permis de prendre du plaisir devant cet univers absurde (surtout qu’il est porté par un casting extraordinaire et le sens du dialogue de Blier à son meilleur niveau) mais on peut également s’en lasser sur la longueur. Buffet froid peut donc être considéré comme un sommet dans l’œuvre du cinéaste ou comme les prémices brillantes de ce qui se révélera être une évolution décevante de sa filmographie.

Bertrand Blier tend l’absurde à l’extrême ici en mettant contact un chômeur de longue durée, un policier véreux, un serial killer minable, une veuve nymphomane et bien d’autres personnages haut en couleur. Le réalisme des situations, Blier ne s’en encombre pas dans son scénario alambiqué. L’absurde devient donc très vite de l’humour noir alimenté par des situations burlesques, grotesques et incongrues (le médecin qui se fait la veuve, Depardieu qui trinque avec l’assassin de sa femme,…). Et pour délivrer ce message pessimiste sur l’humanité, Blier fit appel à une belle brochette d’acteurs populaires fantastiques (Depardieu, Carmet, Blier père, Bouquet, Serrault,…), des dialogues subversifs et décalés (le premier échange entre Depardieu et Serrault est incroyable, mais aussi le « je vous présente l’assassin de ma femme ») et des seconds rôles très aboutis.
Malgré ces qualités, je me rapproche de certaines critiques de l’époque déstabilisés par la greffe mal prise entre cinéma populaire et film d’auteur. Pour cette raison, c’est un bon film mais loin du chef d’œuvre annoncé. J’ai largement préféré son film polémique et misogyne incarnant à merveille le début des 70’s, « Les valseuses ». Là, on s’approche des 80’s, le ton est plus sombre et empreint de désillusion… une autre époque déjà

J’ignorais que des spectateurs demandaient à être remboursés de « Buffet Froid ». Je l’avais vu à sa sortie et n’ai pas eu connaissance de cette anecdote. Quand « Buffet froid » passe ponctuellement sur le petit écran, je suis au rendez-vous au moins une fois sur deux. J’avais 20 ans, je sortais à peine de l’armée. Je me rappelle de mes trois premiers films vus dès la quille : « Apocalypse Now », « Alien » et « Buffet froid ». Si « Alien » m’avait refroidi de peur, « Buffet froid » m’avait bousculé. Cet humour à contre courant m’avait à la fois épaté et déstabilisé. Je découvrais l’absurde. C’est une comédie absurde dans le sens noble du terme. Et ce grâce à la qualité des dialogues aussi aiguisés que le couteau d’Alphonse (Gérard Depardieu). Mais pour que les dialogues prennent tout leur sens, pour que toutes les situations prennent toute leur noblesse, il faut un directeur d’acteurs (et dialoguiste et scénariste) et des acteurs géniaux qui répondent non seulement avec leur talent mais adhèrent à ce genre d’humour pour lequel certains spectateurs n’étaient pas préparés. La génération Canal Plus n’était pas encore née pour préparer les gens à du décalé. C'était mon premier Bertrand Blier, j'avais entendu parler des "valseuses". Apparemment, ce film a fait plus l’unanimité que « Buffet froid ». Depuis, je l'ai vu. Et c’était tout aussi irrévérencieux et contraire à la bonne pensée générale. Bertrand Blier n’a pas attendu la génération Canal pour permettre aux spectateurs d’ouvrir leur esprit à l’absurde. Bertrand Blier était en avance sur son temps et ne s’est jamais embarrassé de normes conventionnelles. Plus tard, et là c’est l’époque qui veut ça, ou c’était une autre époque, « Beau père », film qui ne pourrait plus se faire sans provoquer l’ire des associations familiales. Tout compte fait, les années 70-80 étaient bien plus libres que nos jours où tout est principe de précaution ou auto-censure. Pour revenir à « Buffet froid », ce sont des dialogues croustillants ; des acteurs, Gérard Depardieu et Bernard Blier en tête, savoureux ; des séquences extraordinairement absurdes. Exemple : entre Depardieu et Serrault dans le métro dès l'entame du film, et la retraite à la campagne pour ne citer qu’elles. A voir, à revoir ou à défaut à découvrir mais jamais ô grand jamais, je ne demanderai le remboursement… Un des meilleurs Bertrand Blier.