Vu et avis le 20191108
Quelques rares petites faiblesses mais tellement bien réussi pour le reste que je n y changerais rien ; qu il me convient tout à fait ainsi.
J ai beaucoup apprécié les flashbacks, globalement je les trouve superbe, tant au niveau de l esthétique de l image que de leur façon délicate d apporter quelque chose en plus / une nuance au film. Ces séquences sont délicates, intelligentes, bien dosées, signifiantes, justes et j en passe peut être. Bien sûr, je ne pense pas que le Martin éden du film ait vu naviguer dés navires à voile, mais je comprend que ça illustre sa culture / d où il vient et probablement ses préférences.
Pour ce qui est des petites faiblesses, comme quasi tous les films récents, le film commence en abusant de mouvements pendant peut être son premier tiers. C est souvent artificiel, inutile, laid et désagréable. Cela donne sûrement du rythme , réveille le spectateur mais ça fait surtout plaisir à l ego du réalisateur.
Je n ai pas apprécié le début, la rencontre avec Arturo qui me semble un prétexte raté au film, la présence d Arturo à cet instant, de cette façon, à cet endroit, semble très fausse, ne fonctionne pas. Ce qui est d autant plus dommage que la rencontre Elena-Martin fonctionne très bien. En plus, cela donne à Arturo une importance qu il n a pas dans le film puisque la seule fois remarquable où on le revoit est la scène de la photo.
Le combat de clown me semble raté aussi. Déjà, on met beaucoup trop de temps à comprendre le sens de la scène, son message : Martin est désabusé, malheureux. La séquence manque.d explication sur ses raisons, les enjeux du combat, ses protagonistes. Il me semble que c est l entrée dans le film de l éditeur que l on voit quelques temps dans le film. Pourquoi le fait qu il propose de l argent résous le conflit ? Pourquoi ne l a t-is pas fait plus tôt ? Pourquoi Martin ne l a t-I'll pas fait plus tôt ? Cette scène n a pas l air crédible au vu de ce qui se passe et dit avant et après. J imagine même possible qu elle ait été initialement prévue pour suivre la conférence de Martin, avec l altercation avec le journaliste qui demande si Martin a écrit le dernier livre de Russ.
Je n ai pas apprécié aussi la dernière scène d Elena. On ne la comprend pas la ou elle est placée. Elle aurait été très forte si elle avait terminé le film. Je comprend que le réalisateur ait voulu le terminer sur Martin et qu il ne savait pas comment le film pouvait conclure sa trame Elena-Martin. Mais en ce cas, il n "avait" qu à la mettre en plein milieu du générique de fin, ou après. Elle aurait alors été très forte car on aurait compris alors la sincérité, le désarroi d Elena. On aurait même pu remarquer qu elle supposée bien plus raffinée, subtile, éduquée, n a pas réussi à trouver les mots face à Martin dans leur dernière scène commune. Placée la où elle est, elle n apporte rien au film, n a pas de sens.
Nombre de discours de Martin dans la dernière partie du film (à partir du moment où il parle aux grévistes), sont assez abscons. Ils auraient probablement gagnés à être synthétisés et simplifiés dans la lecture d un article de journal, ou analyses dans une discussion.
Je ne suis pas sur de bien avoir compris la pensée globale de Martin dans le film. Je crois que globalement il parle beaucoup de l exploitation de la population par les bourgeois, les notables, qu il faut repenser entièrement le système économique. Ses contradicteurs soutiendraient alors l hypothèse que pour améliorer la société, il faut accorder aux plus pauvres quelques améliorations dans leur qualité de vie, mieux les traiter. L évocation à un moment de la question de la guerre prend alors du sens. Certains disent que la guerre, c est des gens qui ne se connaissent pas et n ont aucune raison de se hair (aussi pauvres, maltraités) qui s entretuent pour le compte de gens qui se connaissent et se haïssent. Face à cette conception de la guerre, la guerre reprend été donc bien le pire échec possible puisque guerre signifie situation d urgence et appel au patriotisme, réquisition, empêchement des luttes sociales afin de préserver la nation face à l ennemi. Asservissement de la population aux impératifs de la guerre, retour à une forme d esclavage qu est la conscription forcée, ..., la guerre est je pense l anti émancipation des populations les plus pauvres et défavorisées.